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15 décembre 1941 – Gabriel Péri et 75 otages fusillés au mont Valérien

Datei:Carriere des Fusilles panneau le camp de Choisel.jpg – WikipediaAu Mont-Valérien, les mémoires dissonantes d’une France debout face à l’envahisseur        Au Mont-Valérien, les mémoires dissonantes d'une France debout face à l'envahisseurQui était Gabriel Péri, fusillé le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien ?  Remembering the Resistance: Mont Valérien | Chemins de mémoireLe 15 décembre 1941, pendant l’occupation allemande, 75 otages juifs et/ou communistes sont fusillés au mont Valérien, un ancien fort à l’ouest de Paris. Le même jour, 25 autres otages sont fusillés en province. C’est le point d’orgue de la « politique des otages » menée par les Allemands pour tenter d’étouffer la Résistance.Affiche Communiste À VENDRE! - PicClick FRAttentats et répression  Châteaubriant : premières émotions lors des commémorations au camp de Choisel | L'Éclaireur de ChâteaubriantLes premières exécutions massives d’otages sont intervenues après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, le 22 juin 1941, quand les communistes français décidèrent enfin de participer à la Résistance. Cela commence le 21 août 1941 quand, dans le métro parisien, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, futur « colonel Fabien », abat un militaire allemand. Les Allemands, sur ordre d’Hitler, réagissent aussitôt avec la plus extrême brutalité en exécutant des dizaines d’otages extirpés des maisons d’arrêt. Le 28 septembre 1941, ils publient une ordonnance dite « code des otages » qui fixe le prix du sang pour les attentats dont les auteurs n’auront pas été retrouvés. Ce faisant, ils mettent un terme à la précaire cohabitation pacifique entre l’armée d’occupation et le peuple français et tombent dans le piège tendu par les communistes. Les Français, en effet, se radicalisent. D’un côté se multiplient les actes de résistance, de l’autre les dénonciations anonymes à la police française ou, pire, à la police allemande, la Gestapo. L’exécution à Châteaubriant, en Bretagne, le 22 octobre 1941, de 27 détenus communistes va particulièrement choquer l’opinion et faire comprendre aux Allemands le caractère « contre-productif » des exécutions d’otages. Ils les suspendent illico.AFFICHE ORIGINALE ANCIENNE PARTI COMMUNISTE UN FRANCAIS PARLE AUX FRANCAIS | eBayDeux ans plus tard, néanmoins, le 2 octobre 1943, ils fusillent en un seul jour 50 détenus du camp de Romainville en réaction à l’assassinat de Julius Ritter, chef du service de la main-d’œuvre. Tandis que se rapproche la fin de la guerre et la défaite de l’Allemagne, les exécutions d’otages reprennent de façon systématique. En quelques mois, près d’un millier d’otages paient de leur vie les attentats commis contre les occupants. Le mont Valérien conserve le souvenir de nombre d’entre eux.

Qui était Gabriel Péri, fusillé le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien ?  [Publié le 15 Décembre 2021]15 décembre 1941: Gabriel Péri et Lucien Sampaix liquidés par les nazis avec la complicité du gouvernement de Vichy - Le chiffon rouge - PCF Morlaix/MontroulezEn ce 80e anniversaire de la mort de cette figure majeure du communisme français, trois historiens résument le parcours du héros.

L’exécution de Gabriel Péri il y a quatre-vingts ans a ancré profondément son souvenir dans la geste de la Résistance. Mais l’engagement antifasciste du député d’Argenteuil ne commence pas dans les années 1940.  C’est en effet dès le début des années 1920 que les communistes font de l’antifascisme une dimension constitutive de leur discours. Gabriel Péri – on l’oublie parfois – détient par deux fois la responsabilité de la section de la Main-d’œuvre étrangère (MOE, qui devient quelques années plus tard la MOI, Main-d’œuvre immigrée) du comité central (CC) du PCF. Structure hybride dont l’histoire reste encore à écrire, la MOE vise à encadrer les militants étrangers dans la sphère d’influence du PCF tout en leur accordant des spécificités et une marge d’autonomie. Péri, qui connaît bien à la fois les problèmes internationaux et la population immigrée italienne, nombreuse dans sa circonscription, accompagne ces mouvements.  Au début des années 1930, le militant marseillais aux origines corses, natif de Toulon, est le directeur politique du journal la Nostra Bandiera, publication des communistes italiens en France, qui subit les foudres de la répression. Mais cet antifascisme, particulièrement à la fin des années 1920 et au début des années 1930, est un « antifascisme fermé » pour reprendre les mots de l’historien Gilles Vergnon. Il peine à mobiliser tant son usage est restrictif : les communistes seuls sont les véritables antifascistes.Tout change à partir des années 1934-1935. Devant la « catastrophe allemande » constituée par l’arrivée d’Hitler au pouvoir et l’écrasement du mouvement ouvrier, les communistes optent progressivement pour une stratégie de front antifasciste. Unissant drapeau rouge et tricolore, la Marseillaise et l’Internationale, ils convoquent les adversaires d’hier (socialistes et radicaux) afin d’écarter

Gabriel Péri, communiste dissident 

Objet d’une âpre lutte historiographique entre communistes et gaullistes, le site de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, est à la fois l’endroit où les nazis fusillèrent plus d’un millier de résistants et celui où reposent seize héros de la guerre. En représailles à la mort de quatre soldats allemands, les autorités d’occupation fusillent 95 otages, dont 75 au Mont-Valérien. Aux communistes jusque-là principalement visés, les Juifs sont ajoutés. Avec cette exécution massive, nous saisissons nettement le cœur idéologique des politiques répressives nazies. Parmi les otages fusillés au mont Valérien le 15 décembre 1941 figurait Gabriel Péri (39 ans), ancien député communiste et journaliste à L’Humanité, l’organe officiel du Parti communiste français (PCF).France, Paris, le cimetière du Père-Lachaise en hiver, monument aux héros et martyrs de la résistance des Nazis à Châteaubriant parmi eux Pierre Timbaud et Guy Môquet Photo Stock - AlamySpécialiste de la politique internationale dans le quotidien communiste, Gabriel Péri dénonça très tôt le péril nazi. Mais cela n’empêcha pas Staline de conclure avec Hitler un pacte de non-agression le 23 août 1939. Ce pacte rendit le PCF suspect de collusion avec l’ennemi et lui valut d’être interdit par le gouvernement français le 26 septembre 1939, après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne. La parution de L’Humanité fut elle-même suspendue. Le secrétaire général du parti, Maurice Thorez, se réfugia à Moscou pour n’avoir pas à combattre dans les rangs de l’armée française. Jacques Duclos dirigea le Parti communiste clandestin en son absence. Le 14 juin 1940, peu après l’entrée des Allemands à Paris, il demanda à la Propagandastaffel l’autorisation de reparaître. Gabriel Péri protesta alors contre cette compromission du Parti avec l’occupant, ce qui lui valut d’être écarté de la rédaction. Finalement, il fut arrêté le 18 mai 1941 par la police française, vraisemblablement dénoncé par un « camarade» communiste, voire par l’un des chefs du Parti (Jacques Duclos ?), sans que toute la lumière ait été faite sur cette arrestation.

À cette date, au printemps 1941, le vent était en train de tourner. Hitler multipliait les menaces contre la « patrie du socialisme réel », l’Union soviétique du camarade Staline. Les communistes français se préparaient à entrer en résistance, donnant raison, mais un peu tard, à Gabriel Péri. Livré aux Allemands par Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur du gouvernement de Vichy, Gabriel Péri apprit le 14 décembre 1941 qu’il allait être exécuté comme otage. Il écrivit dans sa dernière lettre : « Que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France… »

Mont Valérien : lieu d’histoire et de mémoirehttps://focus.nouvelobs.com/2019/11/14/0/0/1091/685/580/0/75/0/5d102fe_jgDl_me2Eg2ibvSvsT0CA_UY.jpgPendant des siècles, le Mont Valérien a été un important lieu de pèlerinage chrétien. Puis, au milieu du XIVe siècle, un fort y est construit, dans le cadre des fortifications défensives de Paris. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été utilisé comme principal site d’exécution par les autorités allemandes en France.ImageAprès la défaite et l’armistice du 22 juin 1940, la France est divisée en deux zones : la zone nord est occupée par l’armée allemande, tandis que le nouvel « État français » est installé dans la zone sud, à Vichy. Le commandement militaire allemand en France occupée (MBF) a immédiatement mis en place un arsenal répressif pour assurer la sécurité de ses troupes et le maintien de l’ordre. En réponse aux premiers actes de résistance de ceux qui refusaient d’accepter l’occupation, la répression fut immédiate et sévère. En 1941, la MBF fait du Mont Valérien le site de la région parisienne pour l’exécution des résistants condamnés à mort par un tribunal militaire allemand, puis pour l’exécution des otages en représailles aux actes d’agression commis contre ses soldats. De mars 1941 à août 1944, plus d’un millier de personnes sont exécutées sur le Mont Valérien.  Le site d’exécution des tribunaux militaires allemands du Grand Paris.Procès du Palais Bourbon - Memoires de guerreLe Mont Valérien était avant tout le lieu d’exécution des tribunaux militaires allemands du département de la Seine et, plus largement, de l’ensemble de ce que l’occupant appelait le Gros Paris , ou « Grand Paris » (qui correspond à peu près à l’actuelle région de l’Île -de-France).  Dès l’automne 1940, la répression allemande fait ses premières victimes, mais la première exécution connue à Suresnes intervient quelques mois plus tard, le 23 mars 1941. Plusieurs condamnations à mort sont exécutées sur d’autres sites du département de la Seine, comme Vincennes et Chatenay-Malabry, le Mont Valérien n’étant pas initialement le site de prédilection des autorités allemandes.  La décision des autorités d’occupation de faire du Mont Valérien son principal site d’exécution semble avoir été prise fin août 1941.JPEG - 310.2 koLes 26 et 27 août, cinq résistants communistes y sont exécutés par peloton d’exécution. Le 29 août, c’est au tour de trois gaullistes – Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornick, du réseau de renseignement Nemrod. Jusqu’en juillet 1942, les exécutions s’accélèrent au Mont Valérien : 200 condamnés à mort par la justice allemande de Paris y sont exécutés.  En juillet 1942, les Allemands commencent à utiliser un site de mise à mort supplémentaire : un ancien champ de tir de l’armée française sur la place Balard (15e arrondissement). Dès lors, les deux sites sont utilisés conjointement ou alternativement. Le Mont Valérien reste néanmoins le site de prédilection des tribunaux militaires allemands tout au long de la guerre : 61 exécutions en 1941, plus de 200 en 1942, environ 180 en 1943 et plus de 180 de plus dans les huit premiers mois de 1944.La Résistance en Europe occidentaleLa discrétion du site et sa proximité avec Paris, sans être trop proche, semblent être les raisons de la préférence allemande pour la forteresse de Suresnes. De plus, les affaires jugées à Paris, où le MBF était installé, impliquaient des résistants non seulement de Paris, mais de toute la zone occupée.  Ainsi, l’occupant affirme sa prééminence sur les autorités de Vichy en matière de maintien de l’ordre et fait une propagande active sur sa politique de répression visant à intimider l’opinion. Près de 40 % des plus de 640 personnes exécutées par peloton d’exécution à Suresnes ont été arrêtées hors du département de la Seine avant d’être transférées dans la capitale pour y être jugées.

Exécutions d’otages

Comme pour les condamnés à mort, le Mont Valérien est le principal site en zone occupée de mise en œuvre de la « politique des otages ».  A partir de septembre 1941, pour chaque attaque commise contre les forces d’occupation, un certain nombre d’otages seront exécutés en représailles. Les victimes devaient appartenir au « cercle présumé des auteurs des attentats », et donc appartenir aux mêmes milieux politiques, sociaux et géographiques qu’eux. De plus, les exécutions devaient avoir lieu, dans la mesure du possible, dans les zones où les attaques avaient été perpétrées.

C’est pourquoi toutes les exécutions d’otages de septembre 1941 en zone occupée ont eu lieu au Mont Valérien, puisqu’il s’agissait de représailles aux attentats perpétrés à Paris par la résistance communiste. Les 6, 16 et 20 septembre, il y a eu trois exécutions par peloton d’exécution, avec un total de 25 victimes.  Le 15 décembre 1941, l’une des plus grandes exécutions de masse de toute l’occupation a eu lieu. En représailles à une série d’attentats contre Paris et sa banlieue depuis novembre, la MBF a ordonné l’exécution de 100 otages. Pour la première fois, les Juifs sont clairement désignés pour supporter le poids de ces représailles, aux côtés des communistes. Incapables de retrouver les 100 otages spécifiés dans la région parisienne, 95 personnes ont été exécutées ce jour-là, dont 69 au Mont Valérien et le reste dans d’autres départements de la zone occupée – neuf du camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure), quatre de Fontevrault prison (Maine-et-Loire) et 13 de la prison de Caen (Calvados).  Au début de 1942, les autorités allemandes sont donc confrontées au problème d’avoir toujours une réserve suffisante d’otages à exécuter dans les zones touchées par la lutte armée. D’autant que, depuis l’exécution massive du 15 décembre, le MBF avait décidé de combiner les exécutions avec la déportation systématique vers l’Allemagne d’éléments « juifs bolcheviks ».

Par conséquent, alors que de nombreux communistes et juifs étaient envoyés dans les centres d’internement parisiens pour être déportés vers l’Allemagne, les autorités d’occupation se trouvaient à court de prisonniers pouvant servir d’otages en province.  Le rôle du Mont Valérien comme site d’exécution s’en trouve indirectement renforcé. Outre les représailles ordonnées pour les attentats commis en région parisienne – qui ne cessèrent de se multiplier jusqu’en mai 1942 –, les autorités allemandes du Grand Paris ordonnèrent des exécutions au Mont Valérien pour pallier la pénurie d’otages en province, également touchée par la attaques. Le camp de Drancy pour les juifs et les prisons de Fresnes, de la Santé et du Cherche-Midi pour les communistes deviennent des réserves d’otages dans lesquelles les Allemands puisent pour des exécutions de représailles.15 Décembre 1941 – Gabriel Péri et 75 otages fusillés au mont Valérien. - Nima REJA Entre février et fin mai 1942, plus de 60 personnes sont exécutées au Mont Valérien pour des attentats perpétrés dans toute la zone occupée.  Plus de 370 des plus de 730 personnes exécutées en France entre septembre 1941 et octobre 1943 dans le cadre de la « politique des otages » sont tuées à Suresnes, soit une sur deux.   Mais il y a eu aussi des exécutions dans la « zone rattachée » du Nord-Pas-de-Calais. Au total, le nombre de victimes d’exécutions dans la zone nord et la zone attenante a dépassé 830.  Plus de 370 des plus de 730 personnes exécutées en France entre septembre 1941 et octobre 1943 dans le cadre de la « politique des otages » sont tuées à Suresnes, soit une sur deux. Mais il y a eu aussi des exécutions dans la « zone rattachée » du Nord-Pas-de-Calais. Au total, le nombre de victimes d’exécutions dans la zone nord et la zone attenante a dépassé 830.

Une exécution par peloton d’exécution au Mont Valérien

Les exécutions ont suivi un schéma préétabli. Les prisonniers ont été transportés dans des camions de l’armée dans l’enceinte du fort. Lors des exécutions de masse, comme celles d’octobre 1943, certains furent cadencés dans la chapelle désaffectée, où ils passèrent leurs dernières minutes. Ils ont gravé des messages sur les murs, comme leur dernier témoignage. Dans tous les cas, lorsqu’ils arrivaient à la clairière, un officier leur notifiait en allemand la sentence prononcée par le tribunal qui les avait condamnés ou l’arrêté les désignant pour être exécutés comme otages. Par petits groupes de trois à cinq, ils étaient attachés à des poteaux, les mains derrière le dos, les yeux bandés s’ils le souhaitaient. Le peloton d’exécution (qui pouvait comprendre jusqu’à 40 hommes) les a alors abattus, parfois devant les camarades dont c’était le tour suivant. L’officier allemand administrerait le coup de grâce, Suite aux exécutions, les corps sont transportés dans différents cimetières de la région parisienne, pour être inhumés dans des fosses communes ou individuelles : Ivry-sur-Seine principalement, mais aussi Suresnes, Puteaux, Bois-Colombes, Thiais ou Père-Lachaise, où ils ont été incinérés. Avec la dispersion et l’anonymat des corps, les forces d’occupation ont cherché à empêcher que les tombes ne deviennent des lieux de ralliement et des symboles du martyre de la Résistance.Fusillés du Mont-Valérien — WikipédiaLe rôle du camp de Romainville

Au printemps 1942, Hitler nomme le général Oberg commandant suprême des SS et de la police en France, et retire progressivement au MBF les prérogatives de répression en les confiant au SiPo-SD, la police nazie. En août 1942, à la suite d’un attentat contre des soldats allemands au stade Jean Bouin, le général Oberg décide de reprendre les représailles massives. Quatre-vingt-treize otages sont prélevés des camps de Compiègne et de Romainville et des prisons de la région parisienne, puis rassemblés au fort de Romainville avant d’être conduits au Mont Valérien. Le 11 août, 88 ont été exécutés, cinq n’ayant pas été livrés à temps sur le lieu d’exécution.  Comprenant que le regroupement des otages à Romainville facilitait grandement les représailles, les SS firent du fort le lieu de rassemblement des « boucs émissaires » retenus en détention provisoire en région parisienne.

Le 21 septembre 1942, en punition d’une nouvelle série d’attentats, les Allemands décident d’exécuter 116 otages. Quarante-six personnes sont emmenées du camp de Romainville pour être exécutées au Mont Valérien ; les 70 autres furent exécutés à Bordeaux, car les autorités allemandes n’avaient pas encore suffisamment d’otages à Paris.

À l’automne 1942, les Allemands mettent de côté la politique des otages, qu’ils jugent inefficace, alors que les attaques se poursuivent. Exceptionnellement, une nouvelle exécution d’otages par peloton d’exécution est décidée fin septembre 1943, en représailles à l’assassinat de Julius Ritter, le chef allemand du service du travail en France. Le 2 octobre, 50 otages sont emmenés du camp de Romainville au Mont Valérien.

Au total, 184 prisonniers du fort de Romainville sont exécutés à Suresnes à partir d’août 1942. Utilisant le camp de Romainville comme une seule réserve d’otages, en seulement trois vagues d’exécutions, la police nazie a exécuté autant d’otages au Mont Valérien que les soldats du MBF en avaient fait pendant toute la période précédente. Romainville, Compiègne, Drancy, Fresnes, Cherche-Midi, La Santé, Ivry-sur-Seine : les prisonniers sont passés par différents sites en route vers l’exécution au Mont Valérien. Tous ces sites avaient une fonction bien précise au sein du système de répression allemand et formaient un réseau avec le Mont Valérien en son centre. Entre 1941 et 1944, plus d’un millier de personnes – condamnés à mort et boucs émissaires d’otages – y furent exécutées, faisant du Mont Valérien le principal lieu d’exécution de toute la zone occupée.La libération du fort du Mont Valérien

Le 20 août 1944, les Allemands de Suresnes, rejoints par des miliciens français, se réfugient dans la forteresse. Suite aux combats pour la libération de Neuilly, la compagnie de Suresnes des FFI (Forces françaises de l’intérieur), composée principalement de jeunes résistants de Suresnes, Nanterre, Puteaux, Courbevoie et Boulogne, encercle le fort. Cependant, le commandant des troupes allemandes a refusé de se rendre aux hommes sans uniforme. Le colonel Rémy du 1er régiment de spahis marocains (2e division blindée), stationné à Longchamp, est appelé à négocier. Les Allemands ont finalement accepté de se rendre. Juste avant la reddition de la forteresse, les troupes ont enlevé les cinq postes d’exécution de la clairière, afin de ne laisser aucune trace. Le 26 août 1944 à 10h30, le drapeau français est hissé au Mont Valérien.Les années noires du Palais Bourbon | LCP - Assemblée nationaleLe 1er novembre 1944, le général de Gaulle rend son hommage de la Toussaint aux morts de la Résistance, visitant d’abord la clairière du Mont Valérien, puis le fort de Vincennes, puis le cimetière d’Ivry-sur-Seine, principal lieu de sépulture de ces exécuté par peloton d’exécution en région parisienne. A peu près à la même époque, les premières cérémonies du souvenir sont organisées par les associations de familles de fusillés, soucieuses à la fois de préserver le site – encore sous contrôle militaire – et d’honorer la mémoire des résistants et des otages.

Un autre lieu d’exécution à Paris. La première exécution d’un Parisien par un peloton d’exécution allemand eut lieu au fort de Vincennes. Du 22 au 22 août 1944, 56 résistants, policiers et ouvriers des transports de la RATP sont arrêtés et conduits à Vincennes. Trente-six d’entre eux sont tués par peloton d’exécution dans les douves du fort et dans l’usine de munitions désaffectée de La Cartoucherie.Châteaubriant : premières émotions lors des commémorations au camp de Choisel | L'Éclaireur de Châteaubriant

http://www.mont-valerien.fr/fr/informations-pratiques-et-pedagogie/pedagogie-et-formation/dossiers-thematiques/les-memoires-du-mont-valerien/

https://www.humanite.fr/en-debat/gabriel-peri/qui-etait-gabriel-peri-fusille-le-15-decembre-1941-au-mont-valerien-731177

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/04/au-mont-valerien-les-memoires-d-une-france-debout-face-a-l-envahisseur_6100985_3224.html

http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2011/12/14/15-decembre-1941-gabriel-peri-est-fusille/

https://www.herodote.net/15_decembre_1941-evenement-19411215.php

Le 21 février 1944 – Exécution des membres du groupe des FTP-MOI de Missak Manouchian

21 septembre 1942 – Résistance : 116 otages exécutés par les nazis à Paris

9 Mars 1942 – Exécution de 7 étudiants par les Nazis fusillés au mont Valérien.

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