Le Hezbollah au Liban, les mercenaires du régime des mollahs d’IranUn attentat a lieu à Paris dans la rue de Rennes devant le magasin Tati et le siège du magazine Le Point. Dernier de la série d’attentats organisé par Fouad Ali Saleh pour le Hezbollah libanais. Sept personnes perdront la vie et cinquante-cinq seront blessées.1985-1986 : la vague terroriste du Hezbollah en France La vague d’attentats terroristes, méconnue du grand public, a frappé violemment la capitale parisienne entre 1985 et 1986. Ces actes terroristes ont été revendiqués par des membres du Hezbollah. Cette série de treize attaques, sur une période de deux ans, a fait treize morts et plus de trois cent blessés. Le point culminant reste gravé dans la mémoire des français sous le nom de “Septembre Noir”. Retour sur la chronologie d’une des vagues terroristes les plus sanglantes connues sur le sol français.
La première vague de 1985 La première vague débute avec les attaques terroristes suivantes :23 février 1985 : magasin Marks & Spencer sur le Boulevard Haussmann fait un mort, quatorze blessés
29 mars 1985 : cinéma Rivoli Beaubourg fait dix-huit blessés7 décembre 1985 : le double attentat des magasins « Galeries Lafayette » et du « Printemps Haussmann » fait quarante-trois blessés
A l’époque, les pistes se dirigent vers le groupe Abou Nidal. Il s’agit d’une organisation terroriste dissidente de l’OLP, très active dans les années 80. En France, elle est notamment responsable de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers en 1982. La piste d’un déséquilibré est également retenue. Il faudra attendre la vague de 1986 pour que les options se précisent.Reprise des attaques terroristes février 1986
Liste des attaques de février 1986 :
3 février 1986 : attentat à l’hôtel Claridge situé sur les Champs-Elysées, fait huit blessés. Le même jour, une tentative d’attentat par explosif était découverte à la Tour Eiffel.
4 février : une explosion ravageait la librairie Gibert Jeune dans le Quartier Latin, fait cinq blessés5 février : une autre explosion devant le magasin FNAC Sport du Forum des Halles, fait vingt-deux blessés.
Contrairement à la première vague de 1985, les attentats sont revendiqués par le Hezbollah, sous le nom de CSPPA, « Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient ». Cependant, il est noté que le mode opérationnel est similaire à celui de 1985 : moyens artisanaux, poubelle piégée, type d’explosif utilisé (le C4, mélange d’octogène et d’hexogène). Plus encore, il s’agit du même explosif que celui qui avait été employé devant l’ambassade de France au Liban le 12 décembre 1983.
Le Septembre Noir 1986 : le comble de la terreur.
En seulement un mois, six attentats sont commis dans la capitale parisienne, dont le plus meurtrier, celui rue de Rennes, le 17 septembre 1986. Ce mois de septembre 1986 est désigné par la presse française comme le Septembre Noir. Toutes ces attaques terroristes sont revendiquées par le CSPPA, dont les membres sont des hauts-responsables du Hezbollah, dans le but d’exercer une pression sur la France qui soutient à l’époque l’Irak face à l’Iran, et de peser dans la libération de terroristes détenus par la France.Liste des attentats de septembre 1986 :
4 septembre : attentat raté dans le RER à la station Gare de Lyon
8 septembre : attentat visant le bureau de poste de l’Hôtel de ville de Paris, fait un mort et vingt-un blessés
12 septembre : attentat frappant les locaux de la Cafétéria Casino au Centre commercial de la Défense, fait cinquante-quatre blessés14 septembre : attentat déjoué au Pub Renault sur les Champs-Elysées mais deux policiers et un serveur sont tués et un autre serveur blessé par l’explosion de l’engin déplacé
15 septembre : attentat visant les locaux du Service des permis de conduire de la préfecture de police à Paris, fait un mort et cinquante-six blessés
17 septembre : attentat commis devant le magasin Tati, rue de Rennes, fait sept morts et cinquante-cinq blessés1987 : L’arrestation du cerveau des attentats et l’implication de l’Iran En 1987, le chef du commando terroriste responsable de cette série d’attentats, Fouad Ali Saleh, est arrêté le 21 mars. Pour son implication, la cour d’assises spéciale de Paris condamne Fouad Ali Saleh à la réclusion criminelle à perpetuité le 14 avril 1992, avec une période de sûreté de dix-huit ans. De plus, d’autres importants protagonistes, Hussein Mazbou, Ibrahim Akil, Mohamed Mehdi, Hassan Ghosn, Abdelahdi Hamade hauts responsables du Hezbollah sont condamnés par contumace le 8 octobre 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils sont à la tête de familles lourdement impliquées dans les prises d’otages occidentaux à Beyrouth et des détournements d’avions.Par ailleurs, il est supposé qu’il a fallu des soutiens étatiques pour mener cette campagne d’attentat. L’implication de l’Iran sur le plan logistique et matériel est hautement probable. C’est pourquoi les services de renseignements français ont suivi discrètement des membres de l’ambassade iranienne à Paris. Si les Iraniens n’ont pas directement commandité de Paris les attentats par l’intermédiaire de Gordji (officiellement traducteur à l’ambassade iranienne), il n’est pas impossible que certains d’entre eux en soient les commanditaires indirects.
Malheureusement, la France comme d’autres pays sur le sol européen, a été victime du Hezbollah, le groupe islamiste chiite, soutenu par l’Iran. Aujourd’hui encore, le Hezbollah continue de commettre des activités terroristes sur le territoire français bien que la France ne reconnaît pas dans son entièreté le Hezbollah comme une organisation terroriste.L’Iran soutiendra le Hezbollah de gré ou de force
Comme vous le savez, les mollahs ont avoué que leur personnel diplomatique souffrait d’analphabétisme et ne pratiquait pas correctement les langues E et O ! dernièrement, le régime des mollahs recrute de jeunes iraniens arabophones ! Hélas, ils ne sont pas recrutés pour entraîner nos diplomates à parler et l’affaire est une fois de plus en rapport avec le Hezbollah. Le régime islamique a demandé aux jeunes arabophones de la ville de Ahwaz d’aller se battre au Liban aux côtés du groupe terroriste du Hezbollah en échange d’une somme de 8 millions de tomans (5 ans de salaire d’un ouvrier). Selon les autorités, les volontaires arabophones passeraient inaperçus les volontaires devaient auparavant faire un stage dans un camp des Gardiens de la révolution, en l’occurrence à l’école Navvab Safavi de Ahwaz. Dans le même registre abracadabrantesque, le régime islamique avait proposé aux prisonniers de droit commun condamnés à de lourdes peines une amnistie en échange de leur « participation volontaire » aux combats au Sud Liban. Les conditions de vie dans les prisons iraniennes sont si exécrables que 400 d’entre eux auraient préféré risquer la mort au combat plutôt que de continuer à moisir dans leurs cellules. A moins qu’ils n’aient espéré mettre les voiles une fois sur place !Des grosses primes ou la vie sauve, finalement les jeunes iraniens ne se bousculent pas aux portillons pour répondre à l’appel historique du Guide Suprême pour aller défendre les frères du Hezbollah et il aura fallu y mettre le juste prix. On se demandera également où sont passées ces foules de milliers de manifestants prêts à aller en découdre avec les «affreux sionistes» comme nous le racontait Delphine Minoui il y a encore une semaine ? Revenons à nos violeurs ou voleurs étrangleurs recrutés en prison, là, cette fois l’arabophonie n’a pas été exigée ! Il semblerait donc que le critère de la langue ne soit qu’un prétexte pour se débarrasser des fortes têtes arabophones, en faisant d’une pierre deux coups. D’évidence, le régime des mollahs considère les recrues iraniennes comme de la chair à canon et peut-être même seront-ils les cadavres de combattants qui manquent pour le moment aux images truquées qui nous arrivent du Liban. Images où l’on ne voit aucun combattant mort mais toujours des civils morts ou mutilés, des femmes ou des enfants. Désormais nous verrons donc de plus en plus de combattants martyrs iraniens.Ce seront des cadavres utiles placés dans les décombres pour faire croire à des pertes du Hezbollah qui ne saurait accepter de perdre des combattants et en même temps aimerait exposer quelques martyrs mâles. Les journalistes ont signalé ainsi 7 corps identifiés comme étant des iraniens, reconnus par la présence de tatouages de mots persans. Or, l’islam proscrit le tatouage, ils n’étaient donc pas de pieux combattants fidèles au Hezbollah et probablement des repris de justice d’origine iranienne ou les fortes têtes du Khouzestan, attirées sur place par l’appât du gain et liquidées pour nourrir la machine à pleurer les martyrs. L’importance des tatouages écrits en persans : ces inscriptions jettent un gros pavé dans la mare de Micheal Ledeen qui prétend que les minorités ethniques iraniennes n’auraient aucun attachement à l’identité persane. L’affaire des tatouages persans de ces malheureux prouve le contraire. Le tatouage est un signe de ralliement très intime. L’usage de la langue persane pour un habitant d’Ahwaz est le signe que nos compatriotes nés dans ces régions résistent à la propagande des groupes tels que la Troïka codirigée par Micheal Ledeen.A propos de l’arabophonie, le régime de Téhéran devrait pourtant savoir que ce n’est pas une condition satisfaisante et qu’il faut aussi avoir l’accent régional, ce qui est loin d’être le cas. Les mollahs devraient en effet s’en souvenir : lors des émeutes d’Ahwaz, les mercenaires arabophones utilisés pour mater les insurgés avaient été reconnus à cause de leur fameux accent comme étant des Syriens et des Libanais du Hezbollah en stage en Iran ! Et à n’en pas douter si les populations arabophones d’Iran font la différence dans les accents, les Israéliens qui côtoient les gens du Hezbollah en permanence sauront eux aussi faire la différence. Mais là encore Téhéran arguera qu’il ne s’agit que de visites familiales en vue d’apporter un soutien moral et spirituel aux cousins du Hezbollah.La condamnation des agents du Hezbollah libanais devrait préparer le terrain pour une action contre les manipulateurs iraniens
Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban à La Haye, Pays-Bas Mardi, le 22 août 2020, un tribunal spécial de La Haye a finalement apporté une solution à une affaire de terrorisme vieille de 15 ans. Le procès avait été marqué par une série de complications et d’obstructions, dont beaucoup avaient été orchestrées par le régime iranien dans le but d’éviter de rendre des comptes à son mandataire terroriste étranger le plus ancien, le Hezbollah libanais. La décision du tribunal n’a finalement laissé aucun doute sur la responsabilité du groupe militant libanais dans l’attentat suicide qui a tué le Premier ministre libanais Rafiq al-Hariri et 21 autres personnes. Une condamnation formelle a été prononcée pour un membre de la cellule qui a perpétré l’attentat, mais les implications de l’affaire sont beaucoup plus larges, et elles incluent un rappel brutal de la menace que le régime des mollahs et ses diverses filiales terroristes continuent de faire peser sur le monde entier. Si l’on met de côté les longs délais de cette affaire, qui est vieille de onze ans, sa conclusion intervient à un moment fortuit. Elle porte sans doute un petit coup à l’impunité dont bénéficient certaines entités barbares depuis de nombreuses années. Et ce faisant, elle prépare le terrain pour que la communauté internationale puisse mettre fin à cette impunité par le biais d’autres affaires, en particulier en ce qui concerne la théocratie au pouvoir en Iran.Alors que les procédures à La Haye touchent à leur fin, d’autres à Bruxelles viennent de commencer. C’est là qu’un diplomate iranien et deux agents à son service sont actuellement inculpés pour un complot visant à faire exploser un rassemblement d’expatriés iraniens qui avait été organisé, en 2018, par le Conseil national de la Résistance iranienne. Si ce complot avait réussi, le nombre de morts aurait pu être bien plus élevé que celui de l’attentat de Beyrouth qui a tué Hariri. Il aurait également pu égaler ou dépasser la portée politique de l’incident précédent, étant donné le statut de conflit politique entre le régime des mollahs et la Résistance iranienne. Ce conflit a vu de nombreuses personnalités offrir leur soutien au CNRI sur la scène mondiale et, à ce titre, le rassemblement de 2018 a été suivi par des législateurs et des dignitaires américains et européens. L’échec final de la tentative d’attentat à la bombe n’est pas une raison pour que son cerveau, Assadollah Assadi, soit autre chose qu’un exemple de l’efficacité avec laquelle le monde a dépassé l’ère de l’impunité de l’Iran. Ce rôle est particulièrement important à la lumière du fait que le diplomate basé à Vienne aurait opéré sur ordre des plus hauts rangs du régime des mollahs lorsqu’il a ordonné à ses agents de transporter 500 grammes d’explosif de haute puissance vers le rassemblement en dehors de Paris.Une enquête française sur le complot a confirmé qu’il avait été approuvé par des personnalités telles que le Guide Suprême Ali Khamenei et le Président Hassan Rohani. Cela souligne le fait que Téhéran reste attaché à l’utilisation du terrorisme comme un instrument de l’État, tout comme il l’avait été en 2005 au moment de l’assassinat de Hariri, et au moment des assassinats de grande envergure dans toute l’Europe dans les années 1980 et 1990. L’inefficacité de la réponse de la communauté internationale à ce type d’incidents est l’une des principales raisons pour lesquelles il existe un risque important qu’ils se reproduisent dans un avenir proche. Le jugement rendu mardi contre le Hezbollah indique que l’infrastructure juridique et politique est dans la bonne direction, mais même cela s’avérera finalement inefficace si cela ne conduit pas à un effort plus large et plus concerté pour exiger que les auteurs, mais aussi les planificateurs des incidents terroristes soutenus par Téhéran, soient tenus pour responsables. Presque toujours, ces planificateurs comprennent des responsables iraniens de premier plan. Même lorsque les opérations réelles sont menées par des groupes tiers, comme au Liban, il est rare que des mesures sérieuses soient prises sans l’aval du Guide Suprême, qui est considéré comme l’autorité suprême sur toutes les questions de politique iranienne, et aussi sur toutes les questions religieuses parmi ses partisans fondamentalistes.« Le fait évident est que l’assassinat de Rafic Hariri a été ordonné par Khamenei lui-même et a été planifié par Qassem Soleimani et faisait partie du plan global du régime théocratique pour exercer un contrôle total sur le Liban », a déclaré le CNRI dans sa déclaration sur la décision de mardi. « La décision de justice montre une fois de plus que la seule solution à la crise libanaise est d’expulser les agents du régime des mollahs du Liban et de couper les tentacules des pasdaran et de ses mercenaires comme le Hezbollah du Liban. » Mais l’influence destructrice de Téhéran va bien plus loin que cela. Parmi ses mandataires figurent les soi-disant Forces de mobilisation populaire en Irak, des groupes militants chiites similaires en Syrie, les rebelles houtites qui ont évincé le président légitime du Yémen en 2015, et bien d’autres. Les opposants sérieux aux actes terroristes des mollahs préconisent depuis longtemps des mesures internationales pour évincer les agents du régime de toutes ces régions. Beaucoup ont également demandé la fermeture des ambassades iraniennes comme celle de Vienne qui a servi de tremplin à une tentative d’attaque contre les expatriés iraniens et les ressortissants occidentaux.
En attendant, des poursuites sont en cours en ce moment même, ce qui pourrait faire naître des attentes de responsabilité réelle de la part du régime des mollahs. Les tribunaux individuels et la communauté internationale dans son ensemble devraient veiller à ne pas perdre de vue cette opportunité. Tous ceux qui se préoccupent à juste titre de l’impact du terrorisme des mollahs devraient contribuer à maintenir ces affaires sous les feux de la rampe et les présenter comme une raison de poursuivre les poursuites à des niveaux successivement plus élevés du régime des mollahs.
Le Hezbollah au Liban : concilier allégeance à l’Iran, militantisme pan-chiite et politique intérieure
Le Parti de Dieu : allégeances et objectifs multiples
Le Hezbollah est l’un des partis politiques dominants du pays. Il dispose de sa propre milice et d’un stock de systèmes d’armes avancées, dont des missiles de précision, indépendamment du gouvernement et des Forces armées libanaises (FAL). Il gère également des institutions sociales, éducatives, sanitaires et religieuses qui fournissent un large éventail de services à ses membres, bien au-delà des services publics souvent insuffisants du gouvernement libanais. Nombre de ses membres ont occupé des postes ministériels au sein du gouvernement et plusieurs de ses responsables siègent au Parlement. Le Hezbollah est à la fois partie intégrante du système partisan libanais et autonome de ce dernier. Il participe au système de l’intérieur tout en fonctionnant comme un acteur non étatique qui poursuit ses propres objectifs souvent contraires à ceux du gouvernement central.
En même temps, le Hezbollah est également un mouvement pan-chiite et, par procuration, un groupe iranien, ce qui complète les fondements de l’idéologie chiite radicale qui règne dans le groupe. En 1985, la plateforme politique initiale du Hezbollah inclut comme point central l’établissement d’une République islamique au Liban, bien que cette priorité soit désormais plus en retrait. Cette plateforme comprend aussi la lutte contre « l’impérialisme occidental » et la poursuite du conflit avec Israël. Une source de divisions inhérente au Hezbollah réside dans son engagement idéologique en faveur de la doctrine révolutionnaire de l’ayatollah Ruhollah Khomeini, le velayat-e faqih (tutelle du juriste), selon laquelle un clerc islamique chiite peut également être le chef suprême du gouvernement. Le groupe est donc engagé simultanément par les édits des clercs iraniens, l’État libanais, la communauté chiite du Liban et de ses coreligionnaires chiites à l’étranger.
D’autres axes complètent ce projet : la résistance à l’occupation israélienne du territoire libanais, la remise en cause de l’existence d’Israël, la promotion du statut des communautés chiites dans le monde entier, la déstabilisation des États arabes ayant des minorités chiites dans le but d’exporter la révolution chiite iranienne. L’un des impacts de ces objectifs idéologiques est clairement apparu lorsque le Hezbollah a entraîné Israël et le Liban dans une guerre dont aucun des deux États ne voulait. En effet, en juillet 2006, le Hezbollah a transgressé la frontière délimitée par l’ONU, a tué trois soldats israéliens et en a kidnappé deux autres. Les objectifs multiples et parfois exclusifs du Hezbollah sont réapparus lorsque ce dernier a envoyé des forces pour défendre le régime de Bachar al-Assad en Syrie. Le Hezbollah ne peut être véritablement analysé sans une appréciation de ses activités politiques, sociales et militaires au Liban. Mais ses initiatives extraterritoriales sont tout aussi fondamentales, à commencer par ses actions criminelles, ses réseaux terroristes et ses unités militaires déployées au-delà des frontières libanaises. Son activité internationale, plus encore que la question de sa milice sur le territoire national et ses guerres contre Israël, ont conduit nombre d’États à activer leurs services de police et de renseignement pour contrecarrer son entreprise d’influence au-delà du seul Liban.
Les origines du Hezbollah
Fondé au début des années 1980 par un groupe de jeunes militants chiites, le Hezbollah est le fruit d’un effort iranien visant à regrouper divers groupes chiites présents au Liban, eux-mêmes issus de l’instabilité intérieure et régionale de l’époque1. Par ailleurs, le Hezbollah est le résultat d’une guerre civile complexe et sanglante, au cours de laquelle les musulmans chiites, historiquement marginalisés au Liban, ont tenté d’affirmer pour la première fois leur pouvoir économique et politique. Le Hezbollah est également une conséquence de l’effort entrepris par Israël pour démanteler l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en envahissant le sud du Liban en 19822. La longue élaboration du concept d’énergie – Roger Balian – mars 2013 – Académie des Sciences.]. Des décennies plus tard, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a reconnu : « Lorsque nous sommes entrés au Liban… il n’y avait pas de Hezbollah. Nous avons été accueillis avec du riz parfumé et des fleurs par les Chiites du sud. C’est notre présence là-bas qui a créé le Hezbollah »3. Bien que le Hezbollah soit apparu après l’invasion israélienne de 1982, l’organisation n’a fusionné en un parti centralisé que plusieurs années plus tard4. Selon le Secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, la période 1982-85 est fondamentale « pour la cristallisation d’une vision politique dont les facettes étaient en harmonie et dont la clé de voute est la foi en l’Islam » et pour la mise en place d’ « une opération de djihad efficace telle que représentée par la Résistance islamique forçant le départ partiel d’Israël du Liban en 1985 ».
À l’origine, nombre des fondateurs du Hezbollah appartiennent au Amal, la branche militaire d’un parti politique libanais fondé par un influent clerc chiite Moussa al-Sadr. L’ecclésiastique, qui a disparu en Libye en 1978 et qui est depuis de nombreuses années présumé mort, a exhorté la communauté chiite libanaise à améliorer sa situation tant sur le plan économique que politique. Il crée également une milice chiite pour lutter contre Israël dans le cadre de l’armée libanaise. Mais d’autres factions armées représentant divers intérêts au Liban apparaissent après la mort d’al-Sadr, et de nombreux Chiites sont alors déçus par la politique modérée du Amal et la volonté de Nabih Berri, successeur d’al-Sadr, de s’accommoder politiquement avec Israël plutôt que de l’affronter militairement. En conséquence, les membres mécontents du Amal se joignent à d’autres groupes militants chiites – dont l’Union des étudiants musulmans, le Parti Dawa du Liban notamment – et créent une milice les réunissant : le Hezbollah6. Les réseaux paramilitaires qui composent le Hezbollah à ses débuts tournent autour de clans tels que les Musawis et les Hamadis7. Alors que ces groupes s’accordent sur des objectifs stratégiques tels que la création d’un État islamique au Liban, ils divergent fréquemment sur les mesures tactiques et opérationnelles8. Au début des années 1980, le parti islamique Dawa au Liban devient un « élément central dans la création du mouvement Hezbollah », rejoint par d’autres groupes chiites radicaux9. Selon un compte rendu de la CIA, la formation d’un mouvement révolutionnaire chiite sous l’égide du parti Dawa est très tôt préconisée par l’ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, devenu plus tard un « guide spirituel » du Hezbollah10. Finalement, la Force Qods (ou Pasdaran) iranienne s’est inspirée de la coalition des groupes militants chiites et, en collaboration avec les ambassades iraniennes au Liban et en Syrie, « a engendré la création du Hezbollah à Baalbek ».
En effet, l’Iran a joué un rôle central dans la fondation du Hezbollah.
Peu après l’invasion israélienne, environ 1 500 conseillers du corps des Gardiens de la révolution islamique ont établi une base dans la vallée de la Bekaa devant conduire à l’exportation de la révolution islamique dans le monde arabe12. Selon Naim Qassem, tous les membres du Hezbollah devaient se rendre dans les camps de la vallée gérés par le corps des Gardiens de la révolution islamique afin d’apprendre à combattre l’ennemi13. En 1985, le Hezbollah défini sa plateforme idéologique : « Nous considérons le régime iranien comme l’avant-garde et le nouveau noyau de l’État islamique dans le monde. Nous obéissons aux ordres d’un seul dirigeant sage et juste, représenté par le “ velayat-e faqih ” et personnifié par Khomeini »14. Au cours des trois dernières décennies, le Hezbollah est resté le mandataire de l’Iran. Le Pentagone estime qu’en 2010, Téhéran fournissait non seulement des armes au Hezbollah mais dépensait jusqu’à 200 millions de dollars par an pour financer les activités du groupe, y compris sa chaîne de médias, al-Manar, ainsi que ses opérations à l’étranger15. Pour l’année 2018, le Département d’État américain évalue le soutien iranien au Hezbollah à près de 700 millions de dollars par an
Outre l’Iran, le régime syrien de Hafiz al-Assad a également été lié à la création du groupe. Non seulement le soutien mutuel irano-syrien au Hezbollah a servi à maintenir l’alliance entre la Syrie et l’Iran, mais il a également permis au régime d’Assad de conserver son influence sur le Liban et de rester une menace pour les États-Unis et Israël. Début 2004, quatre ans après que Bachar al-Assad a succédé à son père à la présidence de la Syrie, Damas et le Hezbollah ont renforcé leur alliance. Le ministre iranien de la Défense de l’époque, Ali Shamkhani, a placé le Hezbollah sous la protection directe de l’Iran en signant un protocole d’accord avec la Syrie, une mesure qui signifiait l’engagement iranien à protéger le régime syrien contre une attaque d’Israël ou des États-Unis, et qui s’étend aux bastions du Hezbollah au Liban17. Un an plus tard, après l’assassinat du Premier ministre libanais Rafiq Hariri et le retrait syrien du Liban, le Hezbollah annonçait son soutien total et sa « gratitude » à la Syrie18. Le Hezbollah se range alors bientôt du côté du régime d’Assad en le soutenant dans sa violente répression contre ses opposants. Le Parti de Dieu fixe ses principaux objectifs le 16 février 1985, dans une lettre ouverte adressée « à tous les opprimés au Liban et dans le monde ». Le texte s’engage à expulser toutes les entités « colonialistes » – les Américains, les Français et leurs alliés – du Liban. Ensuite, il entend traduire les phalangistes en justice pour les crimes qu’ils ont commis contre les musulmans et les chrétiens libanais. Enfin, bien qu’elle prétende permettre « à tous les fils de notre peuple de déterminer leur avenir et de choisir en toute liberté la forme de gouvernement qu’ils désirent », la lettre encourage le Liban à installer un régime islamique, seul type de gouvernement qui puisse « arrêter d’autres tentatives d’infiltration impérialiste dans notre pays ».
En outre, les responsables du parti ne cachent pas l’aspect paramilitaire de leur organisation…..
https://www.idf.il/fr/minisites/hezbollah/1985-1986-la-vague-terroriste-du-hezbollah-en-france/