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5 Février 1936 – Les «Temps modernes» de Charlie Chaplin sorti à New York

ImageLe chef d’œuvre de Charlie Chaplin, une subtile philosophie sociale qui est y présentée.ImageÀ l’heure où la robotisation est plus que jamais accusée de prendre le travail des hommes, retour sur les « Temps modernes », chef-d’œuvre de Charlie Chaplin sorti le 5 février 1936. Écrit, réalisé, mis en musique et produit par Charlie Chaplin chez United Artists en 1934-1935, Modern Times – les Temps modernes –, sort aux États-Unis le 5 février 1936. Succès populaire qui a marqué l’histoire du cinéma burlesque, ce film est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs de Charlie Chaplin.  Ouvrier dans une usine dont le patron teste de nouvelles techniques visant à améliorer la productivité et à remplacer l’homme par la machine, Charlot – personnage emblématique de Charlie Chaplin – perturbe la chaîne de montage. Rendu fou par la cadence des machines, il est hospitalisé. Pour Chaplin, qui a conçu ce film au lendemain de la crise de 1929, « le machinisme à outrance a non seulement réduit le nombre des emplois, mais il joue aussi contre les hommes, les réduisant à son service ». Son film dénonce la déshumanisation du travail. .

Vidéo : Les Temps Modernes

Charlie Chaplin fait grincer les rouages  ImageC’est un pur chef-d’œuvre. Un film parfait qu’on revoit avec jubilation, et dont on peut faire partager la vision par des jeunes têtes, tant les situations, l’humour et le génie de la mise en scène, qu’aucun dialogue n’encombre, parlent à tous. Les Temps modernes offrent le dernier feu de Charlie Chaplin en Charlot le vagabond. La familiarité avec son personnage, qui aura tenu l’affiche une vingtaine d’années, ajoute à la force de l’œuvre, pamphlet contre la déshumanisation du travail imposée par le nouvel âge industriel, ouvert aux États-Unis par le taylorisme. Chaplin a l’idée de ce film au retour d’une tournée triomphale de dix-huit mois à travers le monde, entre 1931 et 1932. Charlot est une star et son auteur l’un des plus gros contribuables des États-Unis. Dans chacun des pays qu’il a traversés, Chaplin a jugé également l’ampleur de la crise économique qui a jeté dans la misère des millions de personnes.  Chaplin a son idée, qu’il partage avec Gandhi, rencontré lors de son périple : le machinisme à outrance a non seulement réduit le nombre des emplois, mais il joue aussi contre les hommes, les réduisant à son service.Histoire des arts (Charlie Chaplin) - Collège Jacques PREVERTUn hymne au sabotage de l’ordonnance et de l’outilModern Times | film by Chaplin [1936] | BritannicaLes Temps modernes s’ouvrent sur un troupeau de moutons mis en parallèle avec une foule d’ouvriers franchissant les grilles d’une gigantesque usine, à laquelle celle de Ford, à Detroit, sert de modèle (la chaîne de montage de la Ford T est alors la plus mécanisée au monde). Parmi les blancs moutons, on distingue une toison noire qui, bientôt, s’incarne dans le personnage de Chaplin : un ouvrier en bleu de chauffe, rivé à sa chaîne, boulonnant les milliers de plaques qui défilent devant lui, dans un geste devenu tic nerveux. Saisi de folie, Charlot le prolo se lance alors dans un ballet d’anthologie (dont cette célèbre scène où il est entraîné dans les énormes rouages d’une machine), sabotant l’ordonnance et l’outil. Avant de retrouver la rue. Chaplin anarchiste. Tel était l’esprit dans lequel le cinéaste-acteur voulait qu’on lise son film, qui sort en 1936. « Les deux seuls esprits vivants dans un monde d’automates. Vivants parce que nous sommes des enfants sans aucun sens des responsabilités, alors que le reste de l’humanité croule sous le devoir. Nos esprits sont libres », écrit le cinéaste dans des notes préparatoires, à propos de son personnage et de celui de la « gamine » qu’interprète avec un époustouflant charisme Paulette Goddard, actrice et compagne de Chaplin, et première femme avec qui il accepte de partager l’affiche. Leur idylle, qui durera dix ans, s’arrêtera après le tournage du Dictateur.Photo de Charles Chaplin - Les Temps modernes : Photo Charles Chaplin, Chester Conklin - AlloCinéFilm composé de quatre parties distinctes (la chaîne, la prison, le veilleur de nuit, le serveur chantant) ayant en commun le thème de la survie, Les Temps modernes regorgent de scènes restées dans les mémoires. Il faut aussi l’écouter. C’est en effet le premier film de Chaplin qui ne soit pas entièrement muet. Le cinéaste avait même commencé à écrire des dialogues, mais il avait vite abandonné, de peur de banaliser son propos par des mots. Il joue des sons, de voix humaines qui jaillissent d’écran ou d’instruments. Et chante, sur l’air de Titine, se faisant entendre pour la première fois dans un film. Le dernier plan, dans lequel Charlot s’éloigne au bras de la « gamine », au lieu de se fondre seul dans l’horizon, comme il l’avait toujours fait, marque un grand tournant dans l’univers de l’artiste. Les Temps modernes ont été présentés en clôture du Festival de Cannes. Comme plusieurs autres films de Chaplin, il a été magnifiquement restauré, retrouvant les nuances du noir et blanc d’origine.Modern Times, 1936, Charles Chaplin | Criterion Close-UpAvec Les Temps modernes, il affronte des épreuves entièrement différentes, à la suite de la Dépression en Amérique, où le chômage de masse a coïncidé avec les débuts de l’automatisation industrielle.

Chaplin et l’être humain :  Modern times charlie chaplin Banque de photographies et d'images à haute résolution - AlamyChaplin dénonce l’aliénation, reprenant ainsi une thématique chère à l’être humain, générée non seulement par le travail à la chaîne, mais par le système économique capitaliste tout entier. L’homme n’étant plus propriétaire ni des biens qu’il produit, il ne s’appartient plus lui-même. Il devient étranger à lui-même, une pure force de travail à la merci des propriétaires des moyens de production. Cependant, Chaplin ne prône pas le socialisme, il ne dessine pas de solution sociale, son film est essentiellement dénonciateur.

Autre thème progressiste, la lutte des classes : ImageChaplin matérialise les rapports de production de manière assez brute. Les ouvriers sont en bas à la chaîne, les directeurs en haut. Mais Chaplin semble indiquer que tous sont victimes du même système, puisque même le directeur prend des pilules pour résister à la pression du milieu.

Chaplin et le rôle de la techniqueModern Times” 1936 | Charlie chaplin modern times, Charlie chaplin, Industrial photographyL’homme devenu machine n’est plus qu’un esclave des machines qui l’entoure. Ceci renvoie aussi au mythe de Frankenstein, lequel indique la possibilité que l’homme soit dépassé par les technologies qu’il crée. De technique utile à l’homme, l’usine, selon Chaplin, serait le symbole d’une perte de contrôle de l’homme sur les objets qu’il a créé.

Pire, les machines se rendent indépendantes de l’homme puisqu’elles n’ont plus besoin de lui pour fonctionner (en témoigne la scène de la pause-déjeuner) La scène suivante, dans laquelle le héros provoque la panne générale de l’usine, est l’occasion de montrer sa joie, la première fois depuis le début du film. Ainsi, la spontanéité du rire se construit sur la négation des machines et de la mécanisation. Cette scène laisse entrevoir la possibilité pour l’homme de corriger l’entreprise de déshumanisation qu’il a entreprise contre lui-même. ImageMais la solution semble pire que la maladie. En effet, interné en psychiatrie puis relâché, Chaplin doit faire face à la Grande Dépression et la fermeture des usines. La situation est au moins aussi difficile qu’en usine. Comme il erre dans les rues, Charlie voit un drapeau rouge d’avertissement tomber d’un camion. Il le ramasse et l’agite pour signaler au chauffeur de s’arrêter. Le conducteur ne le remarque pas, mais une manifestation massive de chômeurs se met derrière ce drapeau, symbole de leur lutte. Chaplin se retrouve ainsi involontairement porte-drapeau de la colère des travailleurs. Arrêté en tant que chef de file du mouvement, il se rend compte que la vie de prisonnier est plus agréable que celle du travailleur ou celle du chômeur. Finalement libéré, Chaplin se lie avec une jeune femme dont la condition est précaire. Ils finiront par trouver un bonheur fragile dans un cabaret, en tant qu’artiste.ImageA première vue, les Temps Modernes apparaissent comme une parodie du fordisme, ce nouveau mode de production inventé par Henry Ford, fondé sur la spécialisation et la division des tâches afin d’augmenter la productivité des travailleurs. Mais le film n’a pas qu’une portée économique, il a bien un objectif social : la défense de l’homme en tant qu’homme. Chaplin livre ici un de ses films les plus aboutis, à la fois original, drôle et émouvant, offrant un point de vue critique sur la mécanisation progressive des sociétés et la lutte des individus contre le rouleau compresseur du capitalisme industriel sans limites. Une lutte toujours d’actualité jusqu’au la fin d’exploitation de l’homme par l’homme que notre vagabond favori transforme en un concours d’humour dont il sort vainqueur ! Image Les Temps modernes, au-delà de son intention et de son pouvoir comique, est une brillante réflexion sur la condition de l’homme moderne. Tourné dans les années 30, ce film conserve aujourd’hui un vrai pouvoir critique, une actualité et une pertinence forte.

1921 Premier long métrage de Chaplin «The Kid»Le Kid de Charlie Chaplin en ciné-concert à l'Auditorium de Lyon les 27 et 28 janvier 2023« The Kid », avec le jeune acteur Jackie Coogan, est projeté pour la première fois aux Etats-Unis. Le film est produit par la société de production la United Artists Corporation fondée par entre autres Charlie Chaplin.Le saviez-vous : la dépouille de Charlie Chaplin avait été dérobée - rtbf.be1936 Sortie du film « Les temps modernes » de «Modern Times»

Premier film parlant de Charlie Chaplin, LES TEMPS MODERNES est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de Charlie Chaplin.

Le film, dans lequel Chaplin partage la vedette avec Paulette Goddard, est une satire des excès de l’industrialisation.ImageFond

Dans Modern Times (1936), le clochard toujours silencieux, avec son petit chapeau Derby familier, sa moustache, ses grosses bottes, son pantalon bouffant, sa veste moulante et sa canne fait sa dernière apparition à l’écran. Tourné entre 1932 et 1936, il a été réalisé, écrit, marqué et produit par Chaplin lui-même – et il a également joué dans son propre « one-man show » avec sa femme actuelle et son âme sœur Paulette Goddard. C’était le premier film de Chaplin après son succès City Lights (1931), sorti neuf ans après l’avènement des «talkies».  Ce film de protestation sociale est le dernier combat de Charlie Chaplin contre le film en son synchronisé – et c’est aussi son dernier long métrage « muet » – même s’il faut préciser qu’il s’agit d’un film quasi muet. Il n’y a pas de dialogue vocal synchronisé traditionnel dans le film – mais les voix et les sons émanent des machines (par exemple, la machine à nourrir), des écrans de télévision (c’est-à-dire l’écran Big Brother – antérieur au livre de George Orwell 1984, écrit/publié en 1949), et le véritable de Chaplin on entend une voix chanter une chanson de charabia imaginaire et absurde. Des effets sonores spéciaux et une partition musicale originale (du compositeur Chaplin, comprenant divers thèmes musicaux de « Hallelujah, I’m a Bum », « Prisoner’s Song », « How Dry I Am » et « In the Evening By the Moonlight ») rehausser la pantomime.On Chaplin's “Modern Times” – (Travalanche)Situé dans les années 1930 à l’époque de la Grande Dépression, les principales préoccupations du film (et celles du clochard opprimé) font écho à celles de millions de personnes à l’époque – le chômage, la pauvreté et la faim. Il contient un certain nombre de routines et de scènes merveilleusement inventives et mémorables qui proclament la lutte frustrante de l’homme prolétaire contre les effets déshumanisants de la machine à l’ère industrielle (à l’époque de la chaîne de montage d’Henry Ford) et diverses institutions sociales.  ImageLes scènes du Tramp le voient alterner entre des scènes en tant qu’ouvrier à la chaîne (où il est littéralement nourri par une machine puis – lorsque la monotonie le rattrape – devient la «nourriture» dans les rouages ​​​​et les engrenages d’une autre machine), un ouvrier de chantier naval, un veilleur de nuit dans un grand magasin, un serveur chantant trop stressé ou un occupant en prison. Le Charlot se retrouve également à côtoyer différentes figures d’autorité lors de ses exploits : un patron d’usine « Big Brother », un ministre, des autorités de garde d’enfants juvéniles, un shérif, un contremaître de chantier naval, un directeur de grand magasin, etc.  Sa première à New York a eu lieu début février 1936 au Rivoli Theatre. Chaplin n’a pas assisté à la première de son premier film en cinq ans car lors de sa précédente apparition publique à New York, il s’est retrouvé à « se battre dans la foule » partout où il allait. Il redoutait l’idée « d’être dévisagé et pointé du doigt comme si j’étais un monstre ». Une deuxième première a eu lieu une semaine plus tard à Londres, puis une troisième première – un événement « glamour » organisé à Hollywood (au Grauman’s Chinese Theatre) où Paulette Goddard et Chaplin étaient présents.Watch Modern Times on Netflix Today! | NetflixMovies.comL’histoire

Sous les crédits superposés, un cadran d’horloge approche de 6 heures. L’avant-propos explique le thème du film : « ‘Les temps modernes.’ Une histoire d’industrie, d’entreprise individuelle – l’humanité en croisade à la poursuite du bonheur. » Le film s’ouvre sur une vue aérienne d’un troupeau de moutons se bousculant dans leur enclos à moutons et se précipitant dans une goulotte. Instantanément, les moutons se dissolvent dans un plan aérien similaire d’ouvriers industriels sortant d’une station de métro à l’heure de pointe pour se rendre au travail dans une usine.Modern times film Banque de photographies et d'images à haute résolution - AlamyDans un bureau de direction supérieur d’une aciérie, Electro Steel Corp., un directeur / président « Big Brother » (Allan Garcia) travaille sur un puzzle ennuyeux, lit les bandes dessinées dans le journal et est servi par sa secrétaire. Il allume un écran de télévision bidirectionnel avec transmission audio et vidéo en ligne (alors que la télévision pratique n’était qu’un rêve) sur lequel il peut voir toutes les parties du fonctionnement de l’usine. Il ordonne à l’un de ses contremaîtres, dans le premier discours synchronisé du film, d’accélérer la production sur la ligne : «Section 5 – speed ‘er up – 41.»CHARLIE CHAPLIN in MODERN TIMES -1936-. Photograph by Album - PixelsDans l’une des grandes scènes d’ouverture du film, la séquence du tapis roulant, chef-d’œuvre de la chorégraphie, le Clochard est un ouvrier d’usine (Charlie Chaplin) dont le travail consiste à serrer les boulons d’une série interminable de pièces de machine – c’est un petit rouage dans l’usine qui exploite ses ouvriers. La clé d’un serrage réussi des écrous est d’effectuer ses mouvements et ses tâches avec un rythme et une précision d’horloge. [Note : Cette scène illustre l’obsession de l’usine américaine pour le temps et l’automatisation.] Depuis son poste de travail sur la chaîne de montage, il tient des clés à deux mains pour serrer les écrous sur un long flux de plaques d’acier transportées sur la chaîne de production du tapis roulant. Au-dessus de lui dans la hiérarchie des emplois, le contremaître l’exhorte tout le temps à suivre la ceinture et le harcèle. Quand il s’arrête et démange un instant, fait un geste, ou chasse une mouche gênante, il provoque un chaos énorme et perturbateur pour ses collègues de travail sur la chaîne de production et se précipite frénétiquement pour rattraper son retard et rétablir l’ordre. Les résultats de son comportement innocent et personnel ont des conséquences beaucoup plus importantes. [Remarque : la série télévisée populaire Love Lucy a relancé la scène hilarante de la chaîne de montage dans l’épisode intitulé « Job Switching » (alias « The Candy Factory »), diffusé lors de la deuxième saison de l’émission à la mi-septembre 1952.]Charlie Chaplin - The Professor (Rare unreleased film) - YouTubePendant une courte pause, il ne peut pas arrêter les mouvements saccadés et rythmés de son serrage d’écrou – le traumatisme du travail l’a laissé avec une tique nerveuse. Un écran « Big Brother » de son employeur dans les toilettes des hommes le réprimande lorsqu’il fume une cigarette : « Hé, arrête de tergiverser. Retourne au travail. Continue. »  Dans son bureau, le président se voit montrer une nouvelle aide à la productivité – une méthode pour raccourcir la pause de l’heure du déjeuner et améliorer la productivité des travailleurs. L’argumentaire de vente d’une machine d’alimentation est délivré par un vendeur mécanique sur un disque phonographique :ImageL’appareil est une machine d’alimentation mécanique, automatisée, de style aérodynamique et silencieuse qui comprend une table tournante, une assiette à soupe automate, un poussoir automatique d’aliments, un alimentateur d’épis de maïs tournant à basse et haute vitesse et une lingette buccale stérilisée hydro-comprimée. A l’heure du déjeuner, la pause retentit et la queue s’arrête, mais le Clochard est tellement programmé qu’il commence à serrer les boutons sur les fesses d’une femme. Et il ne peut pas contrôler les mouvements saccadés des bras qui lui font renverser la soupe de son collègue. ImageIl est choisi comme cobaye pour tester et démontrer le dispositif d’alimentation. Naturellement, la machine à repas mécanisée court-circuite et se détraque – rendant la nourriture immangeable dans une scène inoubliable. Le serveur d’épis de maïs en rotation se déchaîne, la soupe est renversée et jetée sur son front et lancée sur son visage, des boulons métalliques sont enfoncés dans sa bouche au lieu de nourriture, un gâteau sablé au dessert est forcé sur son visage et la bouche essuyer le frappe à plusieurs reprises dans la bouche. Le président est mécontent de la démonstration : « Ce n’est pas bon – ce n’est pas pratique. »ImageDe retour au travail en fin d’après-midi après son déjeuner désastreux et cauchemardesque, il rejoint ses collègues sur la chaîne de montage. Le patron a ordonné des augmentations de production : « Section 5 – donnez-leur la limite », donc le tapis roulant est accéléré – une scène hilarante et frénétique alors que le Clochard fait un effort héroïque pour suivre le rythme. ImageSous la pression du travail, il finit par devenir fou, lentement rendu fou et englouti par la chaîne de montage. Il est littéralement allongé sur la ceinture et est traîné, avalé et dévoré par les roues, les engrenages et les rouages de la monstrueuse machine. Son corps serpente à travers les engrenages jusqu’à ce que la direction de la chaîne de production soit inversée et qu’il émerge enfin de la machine. Il est devenu complètement fou et fou.ImageDans un état de transe, avec des clés en l’air, il resserre démoniquement tout ce qu’il voit, y compris le nez des gens. Les bras ballants, il danse un beau mais fou ballet. Il poursuit la femme aux boutons sur les fesses à travers l’usine jusqu’à l’extérieur. Là, il poursuit avidement une femme aux gros seins avec deux boutons sur le devant. De retour dans la salle de contrôle de l’usine, il actionne tous les leviers et interrupteurs en vue, provoquant des explosions dans les équipements. Il continue son ballet fou avec un bidon d’huile. ImageIl est bousculé dans une voiture par un préposé en blouse blanche, pour être soigné dans un service psychiatrique pour une dépression nerveuse – il est lui-même devenu un « cinglé ».  « Guéri d’une dépression nerveuse mais sans emploi, il quitte l’hôpital pour refaire sa vie. Le médecin donne un conseil de dernière minute : « Allez-y doucement et évitez l’excitation. » Le Tramp, portant désormais sa tenue familière, rejoint un grand nombre de personnes au chômage, car l’économie est déprimée et les usines sont fermées. ImageDans la rue, il ramasse et agite obligeamment un drapeau d’avertissement rouge qui est tombé d’un camion de construction qui passe. Encore une fois, sa petite action personnelle a des conséquences plus importantes que prévu- il est pris pour le chef de rassemblement d’une manifestation brandissant des drapeaux d’agitateurs communistes qui vient de tourner au coin de la rue derrière lui. Dans la comédie des erreurs, il est rapidement arrêté par des policiers armés de matraques et emmené en prison dans un wagon de patrouille de police.ImageDans la rue, un gamin (Paulette Goddard), une jeune orpheline, est « une enfant du bord de l’eau, qui refuse d’avoir faim ». Lors de sa première apparition dans le film, le pauvre gamin vole un régime de bananes dans une caisse à bord d’un cargo et les partage avec d’autres enfants du bord de l’eau sur le quai. Elle rentre chez elle pour subvenir aux besoins de sa famille – elle partage sa nourriture avec ses jeunes sœurs orphelines et affamées et son père au chômage.  « Détenu en tant que dirigeant communiste, notre innocente victime languit en prison. » En prison, il rencontre son compagnon de cellule brutal. ImageLors d’un déjeuner dans une prison, une brigade anti-drogue « recherche de la » poudre nasale « de contrebande ». Sachant qu’il pourrait être attrapé, un autre détenu toxicomane stocke sa « neige » / cocaïne dans une salière dans le mess pendant un raid. Dans la salle à manger, le clochard applique généreusement du sel sur sa nourriture, prenant par inadvertance une dose massive de « poudre de joie ». ImageDécalé (au propre comme au figuré) de tous les autres sur le chemin du retour de la salle à manger de la prison à sa cellule dans la ligne régimentée des condamnés en marche, il tourne et pirouettes, prend un mauvais virage et se perd. Quand il finit par retrouver le chemin du couloir de la cellule, il entre dans un jailbreak en cours. Avec une force surhumaine et une intrépidité dérivées de la poudre, il esquive les coups de feu et évite involontairement la tentative d’évasion. Il assomme les condamnés en fuite et libère les gardes qui ont été enfermés dans une cellule – pour sauver la situation.

« Alors qu’à l’extérieur, il y a des problèmes avec les chômeurs. » Entendant un coup de feu dans les rues, la gamin découvre que son père a été tragiquement tué dans une émeute. « La loi prend en charge les orphelins. » Les autorités chargées de la garde des jeunes enfants séparent la famille du gamin après la mort de son père. Ils arrachent ses sœurs cadettes pour les emmener aux autorités « appropriées », mais elle s’échappe. « Heureux dans sa cellule confortable », les responsables de la prison récompensent le clochard avec sa propre cellule de prison privée. Il profite de tout le confort moderne de la maison – lit un journal annonçant « GRÈVES ET ÉMEUTES », lorsqu’il est brusquement convoqué par le shérif. ImageEn attendant dans le bureau de la prison, « le ministre et son épouse font leur visite hebdomadaire ». Partageant le thé avec la femme très convenable pendant que le ministre s’occupe de ses devoirs, le clochard éprouve des bruits de gargouillis embarrassants. Plus tard, le shérif lui accorde sa liberté avec un pardon, bien que le clochard ait peur du monde extérieur et effrayant (des difficultés économiques) et demande : « Je ne peux pas rester un peu plus longtemps ?

Je suis si heureux ici. » De retour dans la rue, le clochard utilise une lettre de recommandation enthousiaste du shérif, le qualifiant d ‘ »homme honnête et digne de confiance », pour trouver du travail dans un chantier naval. Après avoir été accepté, le contremaître lui ordonne de trouver une grande cale – avec une masse, il enlève celle qui se trouve sous la coque d’un navire en construction en cale sèche. Il le « lance » accidentellement et prématurément sur un toboggan dans le port, coulant avec succès un navire à moitié fini. Le clochard part rapidement, sachant qu’il sera de toute façon renvoyé.

Il est « déterminé à retourner en prison ». « Seul et affamé », il trouve que la vie en dehors de la prison est semée d’embûches. Alors il tente- en vain – de se faire arrêter à nouveau. Il tente de prendre le blâme lorsque le gamin, fuyant les autorités de garde d’enfants et de police, le frappe alors qu’elle tente de fuir après avoir attrapé une miche de pain dans la camionnette d’un boulanger pour ses frères et sœurs affamés. Il dit au boulanger et au policier : « Non, elle n’a pas – je l’ai fait. » Mais le stratagème ne fonctionne pas lorsqu’un témoin féminin témoigne : « C’était la fille – pas l’homme. » Et le gamin est arrêté.  Le Clochard tente une autre stratégie pour se faire arrêter. Il entre dans une cafétéria et commande un repas copieux qu’il ne peut manifestement pas payer. Il apprécie le repas, puis annonce qu’il est incapable de payer l’addition à la personne à la caisse.

Il a alerté un policier pour qu’il soit présent. Lors de son arrestation, il « achète » également des cigares à un stand de cigares à l’extérieur. Cette fois, il réussit et est emprisonné pour les deux infractions. Sur le chemin du cachot dans le même paddy wagon, lui et le gamin se rencontrent. Il lui demande : « Tu te souviens de moi – et du pain ? » En parfait gentleman, il lui offre son mouchoir pour ses larmes. Ils saisissent tous les deux une chance de s’échapper lorsqu’une déviation fortuite pour éviter un accident se produit et qu’ils tombent à l’arrière. « C’est maintenant votre chance de vous échapper ! » il encourage. Plutôt que d’aller en prison, Alors qu’ils s’assoient et flirtent sur un trottoir dans une communauté résidentielle, elle lui dit qu’elle ne vit « pas de place – nulle part ». Ils remarquent qu’un couple de banlieue se sépare devant leur maison et le clochard demande :

Pouvez-vous nous imaginer dans une petite maison comme ça ?  Ils entrent dans une séquence de rêve idéalisée, rêvant de la vie quotidienne – c’est une vision Everyman de la maison parfaite dans une société capitaliste. Ils imaginent collectivement, à travers un fondu enchaîné, leur vie heureuse ensemble dans une maison lumineuse et gaie. Il cueille une orange d’un arbre voisin juste devant la fenêtre. Les raisins sont visibles au-delà de la porte de la cuisine, facilement cueillis. Une vache complaisante est rapidement convoquée devant la porte de la cuisine, toujours disponible pour du lait frais. ImageEt un steak cuit sur la cuisinière. Le clochard est inspiré pour promettre : « Je le ferai ! Nous aurons une maison, même si je dois travailler pour cela. » Ils sont ramenés à la dure réalité de leur situation lorsqu’un policier leur fait signe d’avancer.  Plus tard, il postule à un poste de veilleur de nuit dans un grand magasin, pour remplacer l’actuel veilleur qui a eu un accident et s’est cassé la jambe. On dit au directeur : « Donnez-lui le travail et montrez-lui ses devoirs » après qu’il ait présenté la lettre de recommandation de son shérif. Le clochard fait entrer le gamin frissonnant et froid dans l’entrée arrière du magasin.

Ils s’approvisionnent en sandwichs et en gâteaux au comptoir alimentaire. Au quatrième étage, le rayon des jouets, pour l’amuser, le clochard exécute un numéro de patin à roulettes risqué et les yeux bandés. Il se vante : « Regardez ! Je peux le faire les yeux bandés ! » Il patine des cercles de plus en plus près du bord d’un balcon avec une balustrade manquante. Au cinquième étage, dans l’affichage de la chambre, le clochard la réchauffe avec un manteau de fourrure blanche et la borde en toute sécurité dans l’un des lits luxueux du magasin.

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https://www.charliechaplin.com/fr/films/6-Les-Temps-modernes/articles/14-Les-Temps-modernes

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https://la-philosophie.com/les-temps-modernes-chaplin-analyse

https://guide.benshi.fr/films/les-temps-modernes/187

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