Bien que Commode ait servi aux côtés de Marc-Aurèle pendant les quelques années précédant son ascension à la tête de l’Empire romain, il a fait les choses très différemment une fois au pouvoir. Un bon exemple serait sa dévaluation rapide du denier, la monnaie officielle romaine, la plus importante depuis la première réduction de sa valeur sous le règne de Néron sur l’empire. Le règne de Commode serait marqué par des décisions étranges comme celles-ci, souvent contestées par ses proches partisans et la majorité de son peuple, bien qu’il les ait néanmoins prises. Heureusement, cependant, ces décisions n’étaient pas toutes négatives – en fait, le règne de Commode a entraîné une diminution drastique des excursions militaires et des combats par rapport à celui de son père.
Quatre ans plus tard, en 186, Commode exécute son premier ministre à la demande de son armée. À cette époque, bien qu’il n’ait pas mené l’empire à la guerre, Commode a commencé à favoriser et à écouter l’armée, choisissant de faire appel à elle face au mécontentement croissant de son propre peuple. Cette ignorance croissante de ce que les masses voulaient a conduit à beaucoup de discours politiques, poussant beaucoup plus de conspirations, de coups d’État et de tentatives d’assassinats, dont chacun a échoué et a conduit à un Commode plus dictatorial.
La fin d’une ère
À 29 ans, Commodus s’était pleinement engagé dans un régime indépendant. Il a ignoré le Sénat, régnant comme une figure bénie par un pouvoir semblable à un dieu – des croyances renforcées par des tentatives d’assassinat répétées.
Désormais fou de pouvoir, Commode a commencé à se battre dans des arènes de gladiateurs contre des combattants et des lions. S’appuyant sur sa conviction d’être Hercule, fils de Jupiter, Commode a commencé à imaginer qu’il était un dieu, remplaçant la tête du colosse de Néron par la sienne. Allant plus loin, il donna également à la statue une massue, un lion de bronze, et écrivit sur la statue (représentant désormais Hercule), « le seul combattant gaucher à avoir conquis douze fois mille hommes ». En novembre 192, Commode organisa les jeux plébéiens, où il tua des centaines d’animaux et remporta des combats quotidiens en tant que gladiateur. Le mois suivant, le 30 décembre, il annonce son intention de commencer l’année 193 comme consul et gladiateur. Parallèlement à cette intention, Commodus a créé une liste des personnes qu’il prévoyait d’exécuter une fois qu’il aurait acquis plus de pouvoir.
Une fois que le Sénat a appris l’assassinat de Commode, ils l’ont jugé comme un ennemi public avant de rétablir Rome et les régions environnantes. En conséquence, toutes ses statues ont été démolies, son corps a été enterré et l’Année des Cinq Empereurs a commencé, créant plus que quelques années supplémentaires de troubles et de malheurs à venir. Trois ans après sa mort le 31 décembre 192, l’empereur Septime Sévère fit réhabiliter Commode, en mémoire, tout en amenant le Sénat à le déifier dans une tentative de se reconnecter et de gagner les faveurs politiques de la famille de Marc Aurèle, dont Commode est né. Aujourd’hui, nous le reconnaissons comme un homme poussé par l’envie politique et la dissolution jusqu’à la folie, mettant fin à la période de la Pax Romana. Au sommet de mauvaises décisions, Commodus a été mis sous les projecteurs trop tôt, poussant sa croyance d’être un dieu et d’avoir des capacités surhumaines, ce qui a finalement conduit à sa chute aux mains de sa maîtresse et de ses amis.
Le 31 décembre 192, l’empereur romain Commode (31 ans), réputé pour sa violence et son caractère fantasque, est assassiné par sa maîtresse Marcia. Celle-ci tente de l’empoisonner mais comme l’empereur arrive à vomir le poison, elle se résout à le faire étrangler par son esclave Narcisse ! Commode est l’antihéros du film Gladiator de Ridley Scott.
La mauvaise réputation 
À la naissance de Commode en 161, l’Empire romain est à son apogée. Son père, Marc Aurèle vient de succéder à Antonin le Pieux, son père adoptif. Adopter son successeur était monnaie courante chez les empereurs romains. Marc Aurèle, qui co-régnera pendant quelques années avec Lucius Verus, lui aussi adopté par Antonin le Pieux, nommera son fils à sa succession. Commode sera le seul fils d’empereur à devenir lui-même empereur. Sa mère, Faustine, fille d’Antonin le Pieux et petite-nièce d’Hadrien, nourrit chez Commode l’idée qu’ils sont de descendance divine, ce qui aura des répercussions sur le comportement de son fils. Commode est très vite initiée à l’exercice du pouvoir. Marc Aurèle décide d’éduquer son fils et futur successeur avec l’aide de grands précepteurs. Le jeune Commode est bien plus attirée par l’éducation physique que par la grammaire latine. Les techniques de combat des gladiateurs le passionnent. Marc Aurèle verra cela d’un bon œil : les romains adorent les jeux et les anciens gladiateurs sont les formateurs au combat des légionnaires. Commode combattra d’ailleurs à plusieurs occasions des gladiateurs devant les légionnaires de son père. Ce qui aura pour effet de le rapprocher des troupes.
Commode : un empereur gladiateur
À l’époque de Commode, les gladiateurs ne sont plus des esclaves mais des volontaires. La figure mythique de Spartacus, esclave gladiateur starifié notamment par Stanley Kubrick dans son film éponyme, date de 250 avant l’ère de Commode. Depuis, Rome a inventé une gladiature volontaire où l’on meurt moins et qui s’érige au rang d’art du combat. L’amour de Commode pour les gladiateurs rapproche le futur empereur de son peuple qui lui aussi est très friand des combats qu’on lui donne à voir dans les divers amphithéâtres de l’Empire.
Marc Aurèle était un intellectuel, un philosophe avec un sens accru du devoir, souvent parti en guerre. Commode préférera la gladiature et la débauche à l’exercice du pouvoir. Après son règne, des écrits raconteront les mauvaises mœurs de sa mère Faustine pour justifier le contraste flagrant entre les deux hommes. Elle aurait eu beaucoup d’amants légionnaires lors des campagnes militaires de son mari. Ce qui laisserait entendre que Commode ne serait pas le fils de Marc Aurèle. En 180, Marc Aurèle meurt. Vu la personnalité de Commode, un soupçon de parricide né. Marc Aurèle a vraisemblablement succombé à une épidémie, qu’on nomme à l’époque peste. Il aurait réuni ses généraux sur son lit de mort pour leur confirmer la continuité de son règne via son fils. Contrairement à ce qui a été mis en scène dans les films hollywoodiens montrant Marc Aurèle demandant à un de ses généraux de lui succéder à la place de son fils, comme dans « Gladiator » de Ridley Scott notamment.
Un empereur passionné par le sang
La plupart des auteurs qui ont écrit sur Commode sont des sénateurs aristocrates qui ont été terrorisés par lui et écrivent donc à charge après sa mort. Ils y racontent les harems de plusieurs centaines de personnes des deux sexes qui permettaient à l’empereur de donner libre cours à toutes ses déviances. De plus en plus fasciné par le sang, Commode va salir la gladiature qu’il pratique toujours bien protégé, avec un véritable glaive, alors que son adversaire ne dispose que d’une arme d’entraînement. La victoire lui est dès lors garantie. Commode se voit de plus en plus comme un être toute-puissante et se compare à Hercule. Se représenter avec les attributs d’Hercule fait partie de la tradition des empereurs romains mais Commode s’identifie réellement à lui. Il prétend avoir plus d’un millier de victoires dans l’arène, chiffre peu crédible. Il est tellement replié sur lui-même par peur des nombreux complots dont il a été la cible qu’il sombre de plus en plus dans la paranoïa.
Sa mort
Dans la nuit du 31 décembre 192, Narcisse, esclave qui entraînait l’empereur au combat, l’étrangle dans son bain sur ordre d’une concubine de Commode qui était menacée de tomber en disgrâce et d’être exécutée. Elle avait tout d’abord essayé de l’empoisonner mais sans succès. La mémoire de Commode fut condamnée à l’oubli. Pour les romains, la seule façon de continuer à vivre après la mort est de demeurer dans la mémoire des vivants. C’est pourquoi sont érigés des monuments sur lesquels on peut lire à haute voix le nom du défunt. Ce qui équivaut à le ramener à la vie. Mais Commode en a été privée par le sénat. Une période d’instabilité suit la mort de Commode. Plusieurs empereurs se succèdent rapidement et lorsque Septime Sévère accède au pouvoir, il s’autoproclame fils adoptif de Marc Aurèle et rétabli la mémoire de son » frère » Commode. Il fait cela surtout pour défier le sénat. Commode continue donc à terroriser les sénateurs même après sa mort.
Empereur romain Commode (161-192)
Empereur romain de 180 à 192. Il a également régné en tant que co-empereur avec son père Marc Aurèle de 177 jusqu’à la mort de son père en 180. Surtout connu pour sa passion pour les jeux de gladiateurs, qu’il a poussé jusqu’à arena lui-même, habillé en gladiateur. Son comportement excentrique a soulevé la colère de beaucoup à Rome et a finalement conduit à son assassinat.
Événements historiques
0176-11-27 L’empereur romain Marc Aurèle accorde à son fils Commode le rang d’Imperator
01/01/0177 Commode, fils de l’empereur Marc Aurèle devient consul pour la première fois – à 15 ans alors le plus jeune de l’histoire romaine
0180-03-17 L’empereur romain Marc Aurèle décède en laissant son fils Commode âgé de 18 ans comme seul empereur
0192-12-31 L’empereur romain Commode survit à une tentative d’empoisonnement par sa maîtresse pour être étranglé dans le bain dans un complot d’assassinat
Le 31 décembre 192 CE, l’empereur Commode, après 12 ans de règne brutal, a été empoisonné avec du vin par sa maîtresse Marcia. Malheureusement, le souverain a vomi du poison et des conspirateurs avec le préfet Laetus ont engagé un lutteur Narcisse pour terminer le travail. Le lutteur romain a étranglé l’empereur dans les bains publics. Après sa mort, le Sénat annonce l’effacement de Commode de l’histoire (damnatio memoriae). Fait intéressant, cependant, en 195 CE, une fois que Septime Sévère a pris le pouvoir après la guerre civile, Commode a été déifiée. De cette façon, le nouveau souverain voulait se référer à la dynastie précédente et légaliser son règne.
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