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17 Janvier 1949 – A l’institut Pasteur, deux médecins identifient le virus de la grippe

17 janvier – L'Institut Pasteur – À la française …Les docteurs de l’institut Pasteur Muller et Lépine identifient le virus de la grippe.ImageL’institut Pasteur identifie le virus de la grippe le 16janvier 1949. Les docteurs Muller (université de Leyde – Pays-Bas) et Lépine de l’institut Pasteur identifient le virus de la grippe.  Ils réussissent à identifier deux virus et en isolent un troisième.GEIG - La Grippe - Le virusLa grippe est une infection respiratoire aigüe contagieuse due aux virus influenza, dont la particularité est la grande variabilité génétique. C’est un enjeu de santé publique de par les épidémies saisonnières annuelles qui touchent chaque année 2 à 8 millions de personnes en France, avec un excès de mortalité attribuable à la grippe de 10 000 à 15 000 décès, principalement chez les sujets fragiles. Le risque pandémique associé à la grippe zoonotique constitue également un enjeu majeur de santé publique. Une politique de surveillance active est en place au niveau national et international.Épinglé sur je suis née en ...1949Cause

La grippe est une maladie infectieuse causée par un virus influenza, virus à ARN enveloppé de la famille des Orthomyxoviridae, qui touche essentiellement les voies respiratoires supérieures (nez, gorge, bronches), plus rarement les poumons. Il existe 3 types de virus influenza infectant l’homme : A, B et C. Les virus de type A infectent l’homme et de nombreuses espèces animales, les espèces aviaires (oiseaux aquatiques sauvages, volailles) constituant le réservoir, ainsi que différentes espèces de mammifères, notamment le porc. Sur la base de leurs protéines de surface, l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N), les virus de type A sont classés en sous-types notés HxNy. Les virus de type B infectent quasi-exclusivement l’homme. On distingue deux lignages de virus de type B, B-Yamagata et B-Victoria. Les virus de types A et B sont responsables des épidémies saisonnières, alors que les virus de type C provoquent une maladie généralement bénigne.  Seuls les virus de type A ont un potentiel pandémique.COVID-19 treatment might already exist in older drugs - Hella HealthSymptômes et évolution de la maladie

Les symptômes apparaissent de 1 à 4 jours après la contamination. L’infection dure généralement une semaine et se caractérise par l’apparition brutale d’une fièvre, de douleurs musculaires, de maux de tête, d’une sensation de profond malaise, de signes respiratoires (toux sèche, gorge irritée, rhinite).   La plupart des sujets atteints guérissent en une semaine avec un traitement symptomatique (antipyrétique, hydratation, antitussif et repos). Certaines personnes fragiles sont à risque de développer une grippe grave pouvant nécessiter une hospitalisation en réanimation, le recours à une assistance ventilatoire, voire même le décès : personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides (indice de masse corporelle ou IMC>40 kg/m2), diabétiques, immunodéprimées, personnes atteintes de pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires), nourrissons.

Attention : il ne faut pas confondre grippe et syndrome grippalImageAttention : il ne faut pas confondre grippe et syndrome grippal

La grippe est l’infection due à un virus influenza dont les symptômes sont les mêmes que ceux du syndrome grippal.ImageUn syndrome grippal est un ensemble de symptômes (fièvre, signes respiratoires, courbatures, céphalées …) dû à un virus respiratoire qui peut être également différent de la grippe : virus respiratoire syncytial (VRS), rhinovirus, virus parainfluenza, adenovirus.

Lors d’un syndrome grippal, si nécessaire, le médecin pourra réaliser un prélèvement respiratoire qui sera analysé au laboratoire, pour savoir s’il s’agit bien de la grippe.

Transmission 

Les virus grippaux pénètrent dans l’organisme par voie respiratoire, au niveau du rhino-pharynx. Ils se transmettent facilement par voie aérosol, au moyen de microgouttelettes et de particules excrétées par un patient infecté lorsqu’il tousse, éternue ou parle. Les virus peuvent également être transmis par l’intermédiaire des mains (type de transmission appelé « manuportage »), lorsqu’une personne touche une surface contaminée et porte sa main à proximité du nez, d’où l’importance des mesures barrière lors des épidémies (port de masque, lavage des mains). Les virus grippaux se multiplient dans l’épithélium respiratoire, où de nouvelles particules virales sont produites. La multiplication virale est localisée. La réplication virale provoque une nécrose de l’épithélium respiratoire cilié qui s’accompagne d’hypersécrétion de mucus bronchique.  Les températures froides favorisent la survie des virus grippaux ce qui explique, en partie, pourquoi les épidémies surviennent en hiver dans les climats tempérés.ImageRéponse immunitaire ImageLors de l’infection, la réponse immunitaire innée aboutit à la production de cytokines inflammatoires qui sont responsables de la plupart des symptômes de la grippe. La réponse immunitaire adaptative ou spécifique consiste notamment en une induction de lymphocytes T cytotoxiques qui éliminent les cellules infectées et de lymphocytes B qui produisent des anticorps parmi lesquels des anticorps qui vont neutraliser le virus.

Traitement ImageLe traitement de la grippe est symptomatique, avec application de mesures d’hygiène pour limiter la transmission et peut également faire appel à un traitement antiviral spécifique. Les antiviraux disponibles en France sont des inhibiteurs de la neuraminidase*, l’oseltamivir (Tamiflu), actif sur les virus de types A et B, est disponible sous forme orale. Il réduit la durée de la maladie et la sévérité des symptômes s’il est pris précocement c’est-à-dire dans les 48 heures suivant le début des symptômes. Il permet également de réduire le risque de complications et la mortalité. Un autre inhibiteur de la neuraminidase, le zanamivir (Relenza) peut-être prescrit à l’hôpital en cas de résistance à l’oseltamivir, sous forme intraveineuse.

Prévention et vaccinationLa prévention

En cas d’épidémie déclarée, des mesures de protection individuelle s’imposent pour éviter d’être infecté, ou quand on est malade d’infecter soi-même les personnes de son entourage proche : port du masque, utilisation de mouchoirs jetables, tousser et éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, aérer son logement régulièrement. Si vous êtes malades évitez le contact avec des personnes fragiles.ImageLa vaccination

En dehors des mesures d’hygiène la vaccination annuelle contre la grippe reste le moyen le plus efficace de se protéger. Il permet de réduire les formes graves de grippe.ImageElle est fortement recommandée pour les personnes les plus fragiles (cf ci-dessus), mais également pour le personnel soignant, pour les personnes résidant en établissement de soins de suite et pour toutes personnes en contact direct avec des personnes fragiles. La protection conférée par le vaccin est de 6 à 9 mois.

Les modifications génétiques constantes des virus grippaux imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin pour y introduire les souches les plus récentes en circulation. Si l’efficacité du vaccin dépend avant tout de l’âge et de l’état immunitaire du sujet vacciné, le degré de similitude entre les souches vaccinales et les virus en circulation entre également en ligne de compte.

La mise au point des vaccins

Le réseau mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la surveillance de la grippe rassemble les Centres collaborateurs et Centres de référence pour la grippe de l’OMS du monde entier. Il est chargé de suivre l’évolution des virus en circulation chez l’homme et d’identifier rapidement les nouvelles souches. Sur la base des informations recueillies par le réseau, l’OMS recommande la composition du vaccin pour qu’il soit efficace contre les souches les plus récentes en circulation. Deux réunions ont lieu chaque année, une en février pour la détermination du vaccin antigrippal pour l’hémisphère nord et une en septembre pour la détermination de la composition vaccinale du vaccin pour l’hémisphère sud. Les vaccins contre la grippe sont quadrivalents. Ils contiennent les souches représentatives des deux sous-types de virus A, A(H1N1) pdm09 et A(H3N2), et des deux lignages de virus B, B-Yamagata et B-Victoria, responsables des épidémies saisonnières.

Quelles sont les causes de la grippe ?Structure du virus de la grippe. Virion. Diagramme vectoriel Image Vectorielle Stock - AlamyÀ l’origine de la grippe, un virus Development of the small-molecule antiviral ST-246® as a smallpox therapeutic | Future VirologyLe responsable de la grippe est un virus de forme sphérique, hérissé de protéines. Comme tous les virus, il est minuscule, entre 10 et 100 fois plus petit qu’une cellule. Et comme tous les virus, il a besoin d’un hôte, une cellule le plus souvent, pour se multiplier. C’est ainsi, en infectant les cellules qui tapissent les voies respiratoires, qu’il va causer la grippe.  Plus spécifiquement, le virus de la grippe est une influenza virus de la famille des Orthomyxoviridae. Cette particule sphérique mesure environ 100 nanomètres de diamètre et son génome se présente, non pas sous la forme de pelotes d’ADN, comme chez l’homme, mais sous la forme de 8 brins d’ARN. En surface, ses glycoprotéines (hémagglutinine et neuraminidase) lui permettent d’entrer dans les cellules-hôtes, et de diffuser vers les autres cellules.  Chez l’homme, les virus de la grippe responsables des épidémies saisonnières appartiennent à deux groupes distincts : le type A – également responsable des grandes pandémies comme la grippe espagnole en 1918 – et le type B. Les virus de type A sont divisés en deux sous-types : A(H1N1) pdm09 et A(H3N2). Les virus du type B sont divisés en deux lignages : B Yamagata et B Victoria. Tous les quatre circulent actuellement dans le monde.JCM | Free Full-Text | Preventive Measures against Pandemics from the Beginning of Civilization to Nowadays—How Everything Has Remained the Same over the MillenniaLa particularité de ces virus est leur grande variabilité génétique : ils ont une fâcheuse tendance à muter, à se transformer au fur et à mesure des infections. « Ce mécanisme de mutation est, en fin de compte, un mécanisme d’adaptation mis en place par le virus pour réussir à franchir la barrière de l’immunité et survivre », commente Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) à l’Institut Pasteur (Paris). Et c’est précisément en raison de cette évolution génétique permanente que le combat contre cette maladie est si difficile et que nous pouvons contracter, chaque année, une nouvelle grippe.

Le rhinopharynx pour cible première

Mais revenons aux virus et à leur mode d’action. Les virus de la grippe rentrent dans l’organisme par le nez et la bouche, et commencent par envahir les voies respiratoires supérieures. Grâce à certaines protéines de leur enveloppe, les virus s’accrochent à la surface des cellules de la muqueuse respiratoire, y pénètrent et détournent la machinerie cellulaire pour se multiplier. Les nouveaux virus sortent de la cellule, entraînant sa mort, et vont infecter les cellules voisines.Grippe, virus de la grippe : symptômes, traitement, définition - docteurclic.comLes virus ne s’aventurent généralement pas dans les parties basses du système respiratoire, car la température y est trop chaude. Ils préfèrent proliférer à proximité de la sortie, c’est-à-dire dans la cavité nasale. Chez les personnes en bonne santé, le système immunitaire va se mettre en ordre de bataille et les virus seront neutralisés en 4 ou 5 jours. La plupart du temps la grippe se guérit ainsi en 1 à 2 semaines.

Par contre, chez les personnes qui ont un système immunitaire défaillant, les virus vont avoir l’opportunité de s’aventurer plus loin dans l’organisme, dans les poumons par exemple. La grippe peut alors devenir sévère.  La grippe est une infection respiratoire qui peut donc entraîner des complications chez les plus fragiles (personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides, diabétiques, immunodéprimées, personnes atteintes de pathologies chroniques et nourrissons), comme une surinfection bactérienne ou l’aggravation d’une maladie déjà existante. En France, la grippe cause ainsi entre 9 000 et 15 000 décès par an, plus de 90 % d’entre eux survenant chez les personnes âgées de plus de 65 ans.

Virus saisonnier vs virus pandémiqueImageDans les régions tempérées, les épidémies saisonnières de grippe surviennent entre novembre et avril dans l’hémisphère nord, et entre avril et octobre dans l’hémisphère sud. Mais malgré cette saisonnalité, on ne sait jamais quand une épidémie va démarrer, combien de temps elle va durer, ni même quels virus vont circuler puisque leur génome évolue tout le temps. En France, la grippe saisonnière touche 2 à 8 millions de personnes et est responsable de 10 000 à 15 000 décès chaque année.  Si la plupart du temps, les souches en circulation induisent des épidémies saisonnières, l’apparition d’un nouveau virus de type A, pour lequel aucune protection n’existe dans la population, peut être à l’origine d’épidémie de très grande envergure, qualifiée de pandémie. En effet, le génome des virus du groupe A peut subir des transformations tellement importantes qu’elles conduisent à l’apparition d’un nouveau virus. « Cela peut se produire lorsqu’un hôte est simultanément infecté par deux virus influenza de même type, d’origine animale et/ou humaine, illustre Sylvie Behillil, responsable adjoint du Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) à l’Institut Pasteur (Paris). Il va y avoir un remaniement des gènes et la production d’un nouveau virus. »

« Face à lui, la population va être complétement démunie d’un point de vue immunitaire et risque d’être confrontée à une pandémie », poursuit Vincent Enouf. C’est ainsi que certains nouveaux virus sont apparus, plus virulents ou résistants que leurs prédécesseurs, causant des pandémies dramatiques : grippe espagnole en 1918 (20 à 40 millions de morts), grippe asiatique en 1957 (4 millions de morts) et grippe de Hong Kong en 1968 (2 millions de morts). La dernière pandémie date de 2009, le virus en cause étant désormais responsable des épidémies saisonnières A(H1N1) pdm09.

Comment diagnostiquer la grippe ? »ImageUn syndrome grippal, des virus respiratoires 

Cloué au lit avec 40° de fièvre, des courbatures, une grande fatigue, une toux sèche, une gêne respiratoire… c’est sûr, vous avez attrapé la grippe. Mais s’il s’agit bien là de symptômes caractéristiques de la grippe, rien ne peut vous assurer que vous tenez le coupable. Ces symptômes, regroupés sous le terme de « syndrome grippal », peuvent en effet être causés par d’autres virus respiratoires qui circulent à la même période (rhinovirus, virus respiratoire syncytial responsable de bronchiolites, essentiellement chez le nourrisson ou métapneumovirus qui déclenche lui aussi des troubles respiratoires).Structure De Virus De La Grippe Illustration Stock - Illustration du biologie, médecine: 96264068 « Donc un syndrome grippal, ce n’est pas forcément la grippe », résume Sylvie Behillil, responsable adjoint du Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) à l’Institut Pasteur (Paris). Pour le médecin, le diagnostic de grippe est donc quasiment impossible à faire en se basant sur les seuls symptômes, le faisceau de présomption pouvant toutefois se resserrer si l’on se trouve dans le pic de l’épidémie de grippe saisonnière.  Une seule solution pour lever le doute : réaliser un test biologique. Le médecin peut en effet réaliser un prélèvement respiratoire en introduisant une sorte de « coton-tige » dans le nez de son patient. L’analyse de cet échantillon, qui contient des cellules contaminées, permet alors de déterminer le type de virus en présence. Des informations également très utiles pour les épidémiologistes et la mise au point du vaccin contre la grippe.

Les signes d’une complicationImageSi chez les personnes en bonne santé, les symptômes disparaissent avec un traitement symptomatique (médicaments contre les états fiévreux, hydratation, repos) au bout d’une semaine, il n’en est pas toujours de mêmes pour les personnes plus vulnérables (personnes de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides, diabétiques, immunodéprimées, les nourrissons et les personnes atteintes de pathologies chroniques comme les maladies cardio-vasculaires ou les maladies respiratoires). Pour celles-ci, les conséquences de la grippe peuvent être graves car le système immunitaire ne va pas forcément réussir à contenir le virus dans les voies respiratoires supérieures. ImageCe dernier va alors s’aventurer plus loin dans l’organisme, entraînant lésions, surinfections et parfois même décès.  Chez les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques, la grippe peut conduire à des lésions pulmonaires et peut entraîner une décompensation de la maladie chronique ou encore une infection bactérienne qui vient compliquer la maladie (pneumonie, sinusite, otite, etc.). Chez les femmes enceintes et les nourrissons, les risques de complications sont également réels.

Une surveillance continueImageEn France, plus de 1 300 médecins généralistes du réseau Sentinelles (7) assurent une surveillance clinique de la grippe. Environ 300 d’entre eux, épaulés depuis 2015 par 116 pédiatres, réalisent une surveillance virologique en effectuant des prélèvements nasopharyngés qui sont analysés au Centre national de référence Virus des Infections Respiratoires. Les laboratoires hospitaliers participent également à cette veille, ce qui permet le suivi des virus qui circulent dans la population générale et l’anticipation de l’apparition de virus potentiellement plus virulents. « Pendant toute la période de surveillance, on vérifie que les virus identifiés dans les échantillons correspondent bien aux virus qui rentrent dans la composition vaccinale, explique Sylvie Behillil. Grâce au séquençage de ces virus, on va aussi surveiller l’apparition de nouvelles souches de virus ou encore les mutations susceptibles de favoriser la virulence ou la résistance aux antiviraux. »Physiopathologie de l'infection par le VIH

https://www.pasteur.fr/fr/comment-diagnostiquer-grippe

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/grippe

https://www.pasteur.fr/fr/quelles-sont-causes-grippe

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