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18 Janvier 1800 – Naissance de la Banque de France

La Banque de France lance un numéro unique pour les particuliers en difficulté financièreHistoire de la Banque : des origines à nos joursImageLa Banque de France est créée par Napoléon Bonaparte le 18 janvier 1800. Cette initiative du Premier Consul, à peine installé au pouvoir, fait suite à une proposition du financier suisse Jean-Frédéric Perregaux. Celui-ci a fait fortune en spéculant sur les assignats de la Révolution. Ces billets sans valeur ont dégoûté les Français du papier-monnaie. Ils ont rapidement disparu et laissé la place aux pièces en or ou en argent. Sous le Directoire, tandis que les affaires reprennent, le manque de monnaie se fait sentir. Jean-Frédéric Perregaux fonde alors à Paris une banque de dépôts, la « Caisse des Comptes courants ». Avec un groupe d’amis banquiers, il propose au Premier Consul d’octroyer à son établissement l’autorisation d’imprimer à nouveau des billets de banque. Ce droit d’émission vise à collecter l’épargne et à augmenter la quantité de monnaie en circulation.ImageC’est ainsi qu’est créée par décret la Banque de France. Le nouvel établissement absorbe la Caisse des Comptes courants et installe son siège dans l’hôtel de Toulouse, rue de la Vrillerie. La Banque de France obtient un droit d’émission prudent, limité dans un premier temps à Paris. Elle peut imprimer autant de billets qu’elle veut mais à une condition : il faut que toute personne qui présente un billet à la banque puisse l’échanger, si elle le désire, contre une quantité d’or de la même valeur.  Cela va donner aux Françaises confiances dans les billets de banque et, petit à petit, la nouvelle monnaie remplacera les pièces en métaux précieux. Les premiers billets sont imprimés à l’encre noire sur un papier blanc filigrané, sur une seule face.

Heurs et malheurs de la Banque de FranceVrai ou faux ? | Banque de France - YouTubePour faire face aux demandes de remboursement, la Banque de France reçoit à sa création 30 millions de francs (une très grosse somme pour l’époque). Ce capital lui est apporté par de riches bourgeois tels que Perregaux. Le Premier Consul lui-même place des fonds à la Banque de France en témoignage de confiance. En échange de leur argent, les actionnaires obtiennent le droit de nommer les directeurs de la Banque.  La Banque de France n’est pas une banque ordinaire. En raison du droit d’émission qu’elle est la seule à posséder dans le pays, on l’appelle «banque centrale». Ses clients sont les banques commerciales ordinaires dont le métier est de prêter de l’argent aux particuliers et aux entreprises. Les gens qui empruntent de l’argent à ces banques signent un papier qui contient la promesse de les rembourser. C’est ce qu’on appelle un effet de commerce. Image En attendant d’être remboursées par leurs clients, les banques commerciales peuvent avoir besoin d’argent pour faire de nouveaux prêts. Elles se tournent alors vers la Banque de France et lui achètent des billets. Elles lui donnent en échange les effets de commerce dont elles disposent. C’est ainsi que s’accroît la quantité d’argent dans le paysL'inclusion financière : qu'est-ce que c'est ? | Banque de France - YouTube.Après les moments difficiles de la Révolution, la Banque de France va aider les Français à se remettre au travail. Elle va encourager le commerce et l’industrie en facilitant les emprunts et en augmentant la quantité de monnaie en circulation.  Beaucoup de Français s’enrichiront et comme ils deviendront plus riches, ils devront payer davantage d’impôts au gouvernement. Ce sera tout bénéfice pour le Premier Consul qui pourra ainsi financer son armée en vue de nouvelles guerres contre les voisins européens.  Les premières années de la Banque de France seront difficiles. Sous le Premier Empire, il arrivera que de nombreux clients doutent de la valeur de leurs billets et exigent de les échanger contre de l’or.  Pour surmonter la crise, Napoléon Ier renforcera son autorité sur la Banque de France. Il en confiera la direction à un gouverneur et deux sous-gouverneurs nommés par lui-même. Dès lors, l’assemblée des actionnaires n’aura plus de pouvoir sur la banque centrale.Quand a été créée la première banque en France ?En 1848, sous la Seconde République, les Français ne pourront plus obtenir le remboursement de leurs billets de banque contre de l’or. Mais la confiance dans le papier-monnaie sera assez bien établie pour que personne ne s’inquiète de cette mesure. Par une loi du 12 mai 1998, la Banque de France a dû céder son droit d’émission à la Banque Centrale européenne, à Francfort. Celle-ci se présente comme la filiale des onze banques centrales de la zone euro, y compris la Banque de France.  Avec la création de la nouvelle monnaie européenne, la Banque de France et ses 14 000 salariés bien lotis s’interrogent sur leur raison d’être et leur avenir.

Histoire et origines de la BanqueThe History of Banking - How Banking First StartedLes origines de notre système bancaire remontent à la plus haute Antiquité. Voici les grandes étapes de l’histoire de la banque, des premières opérations de change à l’ère des services bancaires en ligne.ImageLes origines de la banque  The Evolution of Banking in India - GrowwLes premières traces d’activités bancaires remontent à la plus haute Antiquité. En Mésopotamie, 3000 ans avant J.-C., les prêtres effectuaient des dépôts d’argent et faisaient des prêts au souverain et aux marchands.  Dans la Grèce Antique, chaque cité grecque frappait sa propre monnaie. Il existait donc déjà des activités de change.  Mais ce sont surtout les Romains qui ont développé les activités bancaires (retraits et dépôts d’argent, mais aussi prêt avec intérêts). Ils ont apporté une contribution importante à l’histoire de la banque en posant les bases juridiques des opérations financières.

Les débuts de la banque moderneImmeuble banque de france paris Banque de photographies et d'images à haute résolution - AlamyLe mot « banque » est apparu dans la langue française au XVe siècle. Il dériverait du terme italien « banca », qui désigne le banc en bois sur lequel les changeurs exerçaient leur activité au Moyen Age. En effet, l’activité de change s’est développée en Europe au cours du Moyen Age pour faire face à la multiplication des devises. Dès le XIe siècle, les banquiers du nord de l’Italie s’installaient sur des bancs à ciel ouvert pour changer la monnaie. La toute première banque aurait été créée à Venise en 1151.  Au cours du Moyen Age, le développement du commerce permet aux banques de s’implanter un peu partout en Europe. Les échanges commerciaux entraînent l’utilisation de la lettre de paiement, puis de la lettre de change. Mais c’est à partir de la Renaissance que sont jetées les bases de la banque moderne, avec l’apparition des premières banques publiques et des premières bourses. L’activité de crédit, jusqu’alors réservée à la communauté juive car interdite par la religion chrétienne, s’étend à tous.Quelle banque choisir ? Infos, tarifs et services – 01 banque en ligneAu XVIIe siècle, la création du papier-monnaie révolutionne le secteur de la finance. Les banques centrales font progressivement leur apparition pour contrôler l’émission d’argent par les différents États. La Banque de France est créée le 18 janvier 1800 par le Premier Consul Napoléon Bonaparte. Au XIXe siècle, les banques connaissent un véritable âge d’or. De grandes banques sont fondées, comme le Crédit industriel et commercial (en 1859), le Crédit lyonnais (en 1863) et la Société générale (en 1864).

  1. La création de la Banque de France Histoire et origine des BanquesEn 1800, sur les conseils d’une poignée de banquiers privés, Bonaparte crée la Banque de France. Une étape indispensable sur la voie du relèvement économique de la France.

« Les soussignés, considérant que, par le résultat inévitable de la Révolution française et d’une guerre longue et dispendieuse, la nation a éprouvé la dispersion et l’épuisement des fonds qui alimentaient son commerce, l’altération du crédit public et le ralentissement de la circulation de ses richesses… ont résolu [d’établir] une banque publique… »The history of the Bank of England | Obserwator Finansowy: Ekonomia | Gospodarka | Polska | ŚwiatLe 6 janvier 1800, 200 négociants, industriels et banquiers auxquels se sont joints Napoléon Bonaparte lui-même et plusieurs membres de sa famille, approuvent les statuts d’un nouvel établissement bancaire. « Banque de France » : tel est son nom. Sa mission : restaurer la circulation monétaire et favoriser la distribution de crédit, afin de redresser au plus vite l’économie du pays…  En ce début d’année 1800, la situation économique de la France, de fait, est loin d’être brillante. Dix ans de troubles, de guerres et de conflits internes ont brisé la croissance que le pays connaissait depuis les premières années du XVIIIe siècle et qui lui avait permis de rattraper la Grande-Bretagne. Première victime de la Révolution : le grand commerce maritime. L’insécurité générale a entraîné la fuite de nombreux marchands et ruiné le commerce colonial, plongeant des villes comme Bordeaux, Marseille, Nantes ou Le Havre dans le marasme.

Des milliers de rentiers ruinésQuelle est la banque en ligne la plus avantageuse pour un étudiant ? - AlucareEt ce n’est pas tout ! La Révolution a également provoqué une fuite générale des capitaux, ruiné les épargnants, favorisé les formes spéculatives aux dépens des formes productives de placement et affaibli les bourgeoisies d’affaires tandis que les confiscations et les destructions – à Lyon notamment – ont totalement désorganisé les cadres économiques traditionnels. En moins d’une décennie, la France s’est retrouvée ramenée trente ans en arrière, laissant à la Grande-Bretagne, et pour longtemps, une avance déterminante.  Quant à la situation monétaire, elle est alarmante. Emis à un rythme effréné et suscitant d’innombrables vocations de faussaires – dont beaucoup au service des Anglais -, les assignats, lancés au début de l’année 1790, ont fini par se dissocier totalement de la valeur des biens sur lesquels ils étaient gagés – les terres du clergé et des nobles émigrés pour l’essentiel -, entraînant dans la ruine des milliers de rentiers.ImageLes mandats territoriaux, qui les ont remplacés à partir de 1796, n’ont pas tardé à connaître le même sort. Ces expériences désastreuses ont accentué la méfiance viscérale qu’éprouvent les Français envers le papier-monnaie. Méfiance déjà ancienne au demeurant : depuis la déroute de John Law – un banquier écossais qui avait obtenu du régent Louis-Philippe d’Orléans l’autorisation de créer une banque dotée du privilège d’émission avant de faire faillite en 1716 -, les billets de banque ont perdu tout crédit auprès de la population.  Résultat : en 1800, sous l’effet de la disparition du papier-monnaie et de la thésaurisation des espèces métalliques, l’économie française n’est pratiquement plus irriguée, provoquant de nombreuses faillites et paralysant le commerce. C’est à cette situation qu’entend remédier la Banque de France.Les Lettres Point Banques – Point BanqueDeux banquiers futés 

L’idée d’un tel établissement, à dire vrai, ne vient pas de Bonaparte. Elle a germé quelques années plus tôt dans l’esprit d’une poignée de grands banquiers parisiens. Parmi eux, Jean-Frédéric Perregaux et Jean-Barthélemy Le Couteulx. L’un comme l’autre sont parvenus à tirer leur épingle de la Révolution française. Originaire de Suisse, le premier a créé sa banque à Paris en 1781. Durant la Révolution, il a fait argent de tout, spéculant sur les blés, les fournitures aux armées ou les fonds que lui confiaient les émigrés tout en finançant, avec de l’argent anglais, les plus extrémistes des jacobins pour les « pousser au paroxysme de la fureur » et créer ainsi le chaos.  Emprisonné sous la Terreur, il a miraculeusement échappé à la guillotine grâce à ses nombreuses relations. Après la chute de Robespierre, il a repris ses activités de banque et ses spéculations. Quant à Jean-Barthélemy Le Couteulx, banquier sous l’Ancien Régime et député du tiers état au début de la Révolution, il a lui aussi été incarcéré sous la Terreur.  Outre avoir survécu à Robespierre, les deux hommes ont en commun de connaître parfaitement les questions financières et de s’être ralliés au coup d’Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799) à l’issue duquel Bonaparte est devenu Premier consul, c’est-à-dire le véritable maître du pays.Apparition des banques et de l'économie moderneAvec d’autres banquiers privés – notamment Jacques Mallet et Claude Perier – et les représentants des milieux d’affaires, Perregaux et Le Coulteux s’accordent également sur la nécessité de créer une « banque nationale » qui, sans être publique, bénéficierai du soutien des autorités. Elle aurait pour mission, outre de soutenir la trésorerie de l’Etat, d’émettre du papier-monnaie, permettant ainsi d’augmenter la masse monétaire en circulation et de pratiquer l’escompte – c’est-à-dire des avances en trésorerie – à des taux raisonnables.ImageInstabilité politique chronique

Ces opérations, un certain nombre de banques privées apparues sous le Directoire (1795-1799) les pratiquent déjà : il s’agit notamment de la Caisse des comptes courants, de la Banque territoriale ou bien encore de la Caisse d’escompte du commerce. Mais elles émettent des billets en quantités réduites et ont tendance à réserver leurs crédits d’escompte à leurs actionnaires.  La fondation du grand établissement bancaire, que Perregaux et Le Coulteux ont en tête, permettrait d’agir à une échelle beaucoup plus large. Pendant tout le Directoire, les deux hommes tentent de rallier les autorités à leur projet. En vain : confronté à une instabilité politique chronique, le régime a des problèmes plus urgents à régler et se révèle incapable de prendre la moindre décision. C’est alors que le coup d’Etat de Brumaire vient tout changer…Banque centrale images vectorielles, Banque centrale vecteurs libres de droits | DepositphotosPour Napoléon Bonaparte, le retour de la confiance et de la prospérité fait figure de priorité. Il y va de la puissance de la France mais aussi – point essentiel pour lui – de sa capacité à rester la première puissance militaire continentale. Le Premier consul se montre donc ouvert aux arguments des financiers parisiens. S’il ne connaît rien aux finances, il a sur la question des idées très précises. Créer une grande banque pour aider au relèvement du pays ? Pourquoi pas ! Mais à la condition qu’elle reste publique.Etat actuel de la salle Ventadour-Théâtre des italiens devenue succursale de la Banque de France On peut le voir au bout de l… | Building, Architect, Stock exchangeProtection de l’État

Par principe, en effet, Bonaparte est hostile à l’idée que des missions aussi essentielles que l’émission de monnaie, l’escompte à grande échelle ou le financement de la puissance publique puissent relever de l’initiative privée. Il renoncera cependant à cette exigence sur les conseils de son ministre des Finances Gaudin et de Barbé-Marbois, son homologue du Trésor. Très impliqués dans la création de la nouvelle banque, les deux hommes ont fait valoir que, souvenir de Law et des assignats obligent, elle aurait le plus grand mal à gagner la confiance du public si elle paraissait être aux mains du gouvernement. Elle ne le sera donc pas. Mais elle bénéficiera tout de même de sa protection.  Ainsi naît officiellement, en janvier 1800, la Banque de France. Société privée, elle est administrée par des régents élus par ses actionnaires. Elle est dotée d’un capital de 30 millions de francs souscrit par la Caisse d’amortissement, une institution créée un peu plus tôt pour amortir la dette publique, des négociants, des industriels et des banquiers.Overview of Classification of Banking Industry in India - Banking TypesConfiance du public

Napoléon Bonaparte, sa famille et des proches du pouvoir ont versé pour leur part quelques milliers de francs. Un signal fort propre à inspirer confiance. Sa devise « La sagesse fixe la fortune » indique clairement ce que le nouvel établissement ne veut pas faire : tomber dans les excès qui ont ruiné les expériences de Law et des assignats. Il est ainsi spécifiquement prévu que les billets que la banque émettra et les engagements qu’elle prendra devront être couverts par des réserves équivalentes en numéraire.  Les premiers billets sont émis dès 1800. D’une valeur faciale très élevée – 500 et 1.000 francs -, ils sont réservés à l’élite du négoce et de la finance. Il faudra des années et l’émission de coupures toujours plus faibles – 200 francs en 1847, 100 francs en 1848 – pour que le papier-monnaie commence enfin à gagner la confiance du public et qu’il se diffuse largement dans la population.History of Banking in India: All the First in BankingTrois ans après sa création en tout cas, la Banque de France a déjà rempli une bonne partie des missions qui lui avaient été imparties : le taux d’escompte a baissé, ce qui a contribué à donner un « coup de fouet » à l’économie, et elle a effectué plusieurs avances au Trésor pour l’exécution de ses dépenses courantes. Mais une question centrale reste encore à régler : celle de l’émission des billets. La Banque ne dispose en effet, en la matière, d’aucun privilège. Elle n’est qu’un établissement d’émission parmi d’autres.

Crainte de défaillance

Cette situation ne laisse pas d’inquiéter les régents qui craignent qu’une défaillance de l’un de leurs concurrents ne sape à nouveau la confiance dans le papier-monnaie. Elle n’est pas non plus du goût de Bonaparte. « Je ne veux pas de banques en concurrence ; ces machines sont toujours inquiétantes », confie-t-il ainsi en 1803 à Mollien, son futur ministre du Trésor. En réalité, le « Consul à vie » – il l’est devenu en 1802 – est partisan de resserrer le contrôle du gouvernement sur celle qu’il appelle de manière significative « ma banque » et sur laquelle il garde un œil.

La demande des régents lui permet de franchir un premier pas. En avril 1803, la Banque de France se voit dotée du privilège d’émission à Paris, mais pour quinze ans seulement. En contrepartie, ses statuts sont modifiés de manière à réduire le poids des banquiers – très attachés à son indépendance – au sein de l’établissement.

Privilège d’émission prolongé et étendu

Le deuxième acte se produit en 1806 à la faveur de la crise financière qui a frappé le pays l’automne précédent. Ayant pris des risques inconsidérés, la Banque de France a bien failli ne pas faire face à ses obligations. C’est l’occasion que Napoléon Ier – il a été couronné empereur en décembre 1804 – attendait. « La Banque n’appartient pas seulement aux actionnaires ; elle appartient aussi à l’Etat. Je veux [qu’elle] soit assez dans les mains du gouvernement et qu’elle n’y soit pas trop », lance-t-il, agacé, dans les premiers jours de l’année 1806. Le sort de la Banque de France est scellé : en avril 1806, une nouvelle loi prolonge de vingt-cinq ans le privilège d’émission dont elle bénéficie à Paris – il sera étendu à l’ensemble du territoire en 1848. Si les milieux d’affaires sont toujours présents au capital – ils le resteront jusqu’en 1936, date de la nationalisation de l’établissement -, celui-ci est désormais dirigé par un Gouverneur nommé par l’Etat. C’en est terminé de l’indépendance…

Conseillé par une poignée de banquiers décidés à sortir la France du marasme dans laquelle elle se débattait, Bonaparte a ainsi porté sur les fonts baptismaux une institution qui, aujourd’hui encore, joue un rôle majeur dans l’économie française. En ce début des années 1800, la remise en ordre des finances publiques et le relèvement économique du pays ont franchi une étape décisive. D’autres réformes répondant aux mêmes objectifs ont été menées au même moment.

L’évolution du secteur bancaire au fil du temps What Is a Central Bank?Du monde antique au monde numérique d’aujourd’hui

La banque existe depuis que les premières devises ont été frappées et les gens riches voulaient un endroit sûr pour stocker leur argent. Les anciens empires avaient également besoin d’un système financier fonctionnel pour faciliter le commerce, distribuer la richesse et percevoir les impôts. Les banques devaient y jouer un rôle majeur, tout comme elles le font aujourd’hui.

Points clés à retenirOrigin of the word bank, features of banks ,primary and secondary functions of a bankLes temples religieux sont devenus les premières banques car ils étaient considérés comme un lieu sûr pour stocker de l’argent.

Peu de temps après, les temples se sont également lancés dans le prêt d’argent, un peu comme les banques modernes.

Sur la base des théories de l’économiste Adam Smith, certains gouvernements du 18ème siècle ont donné aux banques une latitude relativement libre pour fonctionner à leur guise.Different Types of Banking System - Definition and more | THE-DEFINITION.COMCependant, de nombreuses crises financières et paniques bancaires au fil des décennies ont finalement conduit à une réglementation accrue.

La banque est néeImageLa banque a commencé lorsque les empires avaient besoin d’un moyen de payer les biens et services étrangers avec quelque chose qui pouvait être échangé facilement. Des pièces de monnaie de différentes tailles et métaux ont finalement remplacé les factures papier fragiles et éphémères.

Les pièces de monnaie, cependant, devaient être conservées dans un endroit sûr et les maisons anciennes n’avaient pas de coffres forts en acier. Les riches de Rome stockaient leurs pièces de monnaie et leurs bijoux dans les sous-sols des temples. Ils avaient un sentiment de sécurité grâce à la présence de prêtres ou d’ouvriers du temple, supposés dévots et honnêtes, et de gardes armés.The Evolution Of Banking In India | by Gulaq | MediumLes archives historiques de Grèce, de Rome, d’Égypte et de Babylone suggèrent que les temples prêtaient de l’argent en plus de le garder en sécurité. Le fait que les temples fonctionnaient souvent comme les centres financiers de leurs villes est l’une des principales raisons pour lesquelles ils ont été saccagés pendant les guerres. Les pièces pouvaient être échangées et thésaurisées plus facilement que d’autres marchandises, comme les cochons de 300 livres, de sorte qu’une classe de riches marchands s’est mis à prêter des pièces, avec intérêt , aux personnes qui en avaient besoin. Les temples traitaient généralement des prêts importants, y compris ceux à divers souverains, tandis que de riches prêteurs marchands s’occupaient du reste.Worldline | Transformation in the banking sector through Open BankingBancaire dans l’Empire romain

Les Romains, qui étaient des bâtisseurs et des administrateurs experts, ont extrait la banque des temples et l’ont formalisée dans des bâtiments distincts. Pendant cette période, les prêteurs sur gages en profitaient encore, comme le font aujourd’hui les usuriers, mais la plupart des échanges légitimes – et presque toutes les dépenses publiques – impliquaient l’utilisation d’une banque institutionnelle.

Selon l’Encyclopédie de l’histoire mondiale, Jules César, dans l’un des édits modifiant le droit romain après sa prise de pouvoir, a initié la pratique consistant à autoriser les banquiers à confisquer des terres au lieu de rembourser des prêts. Ce fut un changement de pouvoir monumental dans la relation entre créancier et débiteur, car les nobles terriens étaient intouchables pendant la majeure partie de l’histoire, transférant les dettes aux descendants jusqu’à ce que la lignée du créancier ou du débiteur s’éteigne.

L’Empire romain s’est finalement effondré, mais certaines de ses institutions bancaires ont survécu sous la forme des banquiers papaux qui ont émergé dans le Saint Empire romain et des Templiers pendant les croisades. Les petits usuriers qui faisaient concurrence à l’église étaient souvent dénoncés pour usure.

Les monarques européens découvrent l’argent facile

Finalement, les monarques qui ont régné sur l’Europe ont noté la valeur des institutions bancaires. Comme les banques existaient par la grâce – et parfois, les chartes et contrats explicites – de la souveraineté au pouvoir, les pouvoirs royaux ont commencé à contracter des emprunts, souvent aux conditions du roi, pour compenser les difficultés du trésor royal. Ce financement facile a conduit les rois à des extravagances inutiles, à des guerres coûteuses et à des courses aux armements avec les royaumes voisins qui conduiraient souvent à une dette écrasante. En 1557, Philippe II d’Espagne réussit à accabler son royaume d’une telle dette (à cause de plusieurs guerres inutiles) qu’il provoqua la première faillite nationale du monde, ainsi que les deuxième, troisième et quatrième du monde, en succession rapide. Cela s’est produit parce que 40% du produit national brut (PNB) du pays a été consacré au service de la dette. La tendance à fermer les yeux sur la solvabilité des gros clients continue de hanter les banques aujourd’hui.

Adam Smith donne naissance à la banque de marché libre

La banque était déjà bien établie dans l’Empire britannique lorsque l’économiste Adam Smith a introduit sa théorie de la main invisible en 1776. Forts de sa vision d’une économie autorégulée, les prêteurs sur gages et les banquiers ont réussi à limiter l’implication de l’État dans le secteur bancaire et l’économie comme un ensemble. Ce capitalisme de marché libre et cette banque compétitive ont trouvé un terrain fertile dans le Nouveau Monde, où les États-Unis d’Amérique étaient sur le point d’émerger.  Au départ, les idées de Smith n’ont pas profité au secteur bancaire américain. Economic gloom casts shadow over banking sector performance | undefinedLa durée de vie moyenne d’une banque américaine était de cinq ans, après quoi la plupart des billets qu’elle émettait perdaient toute valeur. Un braquage de banque signifiait aussi beaucoup plus qu’aujourd’hui à l’ère de l’assurance-dépôts. Ces risques ont été aggravés par une crise de trésorerie cyclique en Amérique.  Alexander Hamilton, le premier secrétaire du Trésor américain, a créé une banque nationale qui accepterait les billets des membres au pair, faisant ainsi flotter les banques dans les moments difficiles. Après quelques arrêts, démarrages, annulations et résurrections, cette banque nationale a créé une monnaie nationale uniforme et mis en place un système par lequel les banques nationales ont soutenu leurs billets en achetant des titres du Trésor, créant ainsi un marché liquide. Les banques nationales ont évincé la concurrence en imposant des taxes aux banques d’État relativement anarchiques.

Le mal avait été fait, cependant, car les Américains moyens avaient grandi pour se méfier des banques et des banquiers en général. Ce sentiment conduirait l’État du Texas à interdire les banques d’entreprise – une loi en vigueur jusqu’en 1904.

Les banques d’affaires arrivent au pouvoir ImageLa plupart des tâches économiques qui auraient été gérées par le système bancaire national, en plus des activités bancaires régulières comme les prêts et le financement des entreprises, sont rapidement tombées entre les mains des grandes banques d’affaires. Au cours de cette période, qui a duré jusque dans les années 1920, les banques d’affaires ont transformé leurs relations internationales en pouvoir politique et financier. Ces banques comprenaient Goldman Sachs ; Kuhn, Loeb & Co. ; et JP Morgan & Co. À l’origine, ils dépendaient fortement des commissions sur les ventes d’obligations étrangères en provenance d’Europe, avec un petit retour d’obligations américaines négociées en Europe. Cela leur a permis de constituer un capital. À cette époque, une banque n’avait aucune obligation légale de divulguer ses réserves de capital, une indication de sa capacité à survivre à des pertes sur prêts importantes et supérieures à la moyenne.

Cette pratique mystérieuse signifiait que la réputation et l’histoire d’une banque importaient plus que toute autre chose. Alors que les banques arrivistes allaient et venaient, ces banques d’affaires familiales avaient une longue histoire de transactions réussies. Au fur et à mesure que de grandes industries ont émergé et ont créé le besoin d’un financement d’entreprise majeur, les montants de capital requis ne pouvaient être fournis par aucune banque, de sorte que les offres publiques initiales (IPO) et les offres d’obligations au public sont devenues le seul moyen de lever le capital requis.  Les offres réussies ont renforcé la réputation d’une banque et l’ont mise en position de demander plus pour souscrire à une offre. À la fin des années 1800, de nombreuses banques ont exigé un poste au sein des conseils d’administration des sociétés à la recherche de capitaux, et si la direction s’avérait insuffisante, elles dirigeaient elles-mêmes les sociétés.

JP Morgan sauve le secteur bancaire

JP Morgan & Co. a émergé à la tête des banques d’affaires à la fin des années 1800. Elle était directement reliée à Londres, alors la place financière mondiale, et avait un poids politique considérable aux États-Unis. Morgan & Co. a créé US Steel, AT&T et International Harvester, ainsi que des duopoles et des quasi- monopoles dans les industries ferroviaire et maritime, grâce à l’utilisation révolutionnaire des fiducies et au mépris du Sherman Antitrust Act.ImageIl restait cependant difficile pour l’Américain moyen d’obtenir des prêts ou d’autres services bancaires. Les banques d’affaires ne faisaient pas de publicité et accordaient rarement des crédits aux « gens du commun ». Le racisme était également répandu. Les banques d’affaires ont laissé les prêts à la consommation aux banques de moindre importance, qui continuaient d’échouer à un rythme alarmant.  L’effondrement des actions d’une fiducie de cuivre a déclenché la panique bancaire de 1907, avec une ruée sur les banques et des ventes d’actions, qui ont fait chuter les actions en général. Sans une banque de réserve fédérale pour prendre des mesures pour arrêter la panique, la tâche incombait personnellement à JP Morgan. Morgan a utilisé son influence considérable pour rassembler tous les acteurs majeurs de Wall Street afin de déployer le crédit et le capital qu’ils contrôlaient, tout comme le ferait la Fed aujourd’hui.

La fin d’une époque, la naissance de la Fed

Ironiquement, la décision de Morgan a fait en sorte qu’aucun banquier privé n’exercerait plus jamais autant de pouvoir. En 1913, le gouvernement américain a créé la Federal Reserve Bank (la Fed). Si les banques d’affaires ont influencé la structure de la Fed, elles ont également été reléguées au second plan par sa création. Même avec la création de la Fed, l’énorme pouvoir financier et politique est resté concentré à Wall Street. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, les États-Unis sont devenus un prêteur mondial et, à la fin de la guerre, ils avaient remplacé Londres en tant que centre du monde financier. Malheureusement, le gouvernement a décidé de mettre des menottes non conventionnelles au secteur bancaire. Il a insisté pour que toutes les nations débitrices remboursent leurs emprunts de guerre – qui étaient traditionnellement annulés, en particulier dans le cas des alliés – avant qu’une institution américaine ne leur accorde un crédit supplémentaire.

Cela a ralenti le commerce mondial et a rendu de nombreux pays hostiles aux produits américains. Lorsque la bourse s’est effondrée le mardi noir de 1929, l’économie mondiale déjà morose a été assommée. La Fed n’a pas pu contenir les dégâts, qui ont conduit à quelque 9 000 faillites bancaires de 1930 à 1933. De nouvelles lois sont apparues pour sauver le secteur bancaire et restaurer la confiance des consommateurs en lui. Avec l’adoption de la loi Glass-Steagall en 1933, par exemple, les banques commerciales n’étaient plus autorisées à spéculer avec les dépôts des consommateurs, et la Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC) a été créée pour assurer les comptes jusqu’à certaines limites.

La Seconde Guerre mondiale et l’essor de la banque moderne

La Seconde Guerre mondiale a peut-être sauvé le secteur bancaire d’une destruction complète. Pour les banques et la Fed, la guerre a nécessité des manœuvres financières impliquant des milliards de dollars. Cette opération de financement massive a créé des entreprises avec d’énormes besoins de crédit qui, à leur tour, ont poussé les banques à fusionner pour répondre à la demande. Ces énormes banques couvraient les marchés mondiaux.  Plus important encore, le système bancaire national aux États-Unis s’est finalement installé au point où, avec l’avènement de l’assurance-dépôts et de la généralisation des prêts hypothécaires, le citoyen moyen pouvait avoir confiance dans le système bancaire et un accès raisonnable au crédit. L’ère moderne était arrivée.

La banque passe au numérique

Le développement le plus important dans le monde de la banque à la fin du 20e et au début du 21e siècle a été l’avènement de la banque en ligne, qui dans ses premières formes remonte aux années 1980, mais a vraiment commencé à décoller avec l’essor d’Internet au milieu. -années 1990. L’adoption croissante des smartphones et des services bancaires mobiles a encore accéléré la tendance. Alors que de nombreux clients continuent de mener au moins une partie de leurs activités dans des banques physiques, une enquête JD Power de 2021 a révélé que 41 % d’entre eux sont passés au numérique uniquement.

Que fait une banque centrale ?

Les banques centrales sont des institutions financières gérées par le gouvernement chargées de superviser le système monétaire du pays. La plupart des pays du monde ont des banques centrales à cette fin. Aux États-Unis, la banque centrale est le Federal Reserve System.

Qui réglemente les banques aux États-Unis aujourd’hui ?

Selon leur statut, les banques commerciales aux États-Unis sont réglementées par un certain nombre d’organismes gouvernementaux, notamment la Réserve fédérale, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC) et la Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC). Les banques à charte d’État sont également réglementées par leur État. Les banques d’investissement sont en grande partie réglementées par la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

Quelle est la différence entre une banque commerciale et une banque d’investissement ?

Les banques commerciales sont ce que les consommateurs considèrent généralement comme une banque. Ils reçoivent des dépôts, émettent des prêts et fournissent d’autres services de base. Les banques d’investissement, quant à elles, fournissent des services aux grandes entreprises, aux investisseurs institutionnels et à certains particuliers fortunés (HNWI). Ces services peuvent consister à aider les entreprises à émettre des actions et des obligations et à obtenir d’autres financements.

L’essentiel

Les banques ont parcouru un long chemin depuis les temples du monde antique, mais leurs pratiques commerciales de base n’ont pas beaucoup changé. Bien que l’histoire ait modifié les subtilités du modèle économique, les objectifs d’une banque sont toujours d’accorder des prêts et de protéger l’argent des déposants. Même aujourd’hui, où la banque et le financement numériques remplacent les sites physiques traditionnels, les banques existent toujours pour remplir ces fonctions fondamentales.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/leadership-management/napoleon-episode-1-1800-la-creation-de-la-banque-de-france-1332979

https://www.investopedia.com/articles/07/banking.asp

https://relayfi.com/blog/evolution-of-banking

https://www.infinance.fr/articles/entreprise/organismes-financiers/article-histoire-de-la-banque-des-origines-a-nos-jours-105.htm

https://www.herodote.net/18_janvier_1800-evenement-18000118.php

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