L’affaire froide du meurtre du journaliste Uğur Mumcu en dit long sur la Turquie d’aujourd’hui
Qui est Ugur Mumcu ? 
Ugur Mumcu (1942-1993) journaliste d’investigation et chroniqueur du journal Cumhuriyet, est mort le 24 janvier 1993, assassiné dans l’explosion de sa voiture. Il a publié plusieurs livres politiques et au moment de sa mort il effectuait des recherches sur le problème kurde et le PKK. Son assassinat a été revendiqué par plusieurs groupes islamistes. L’année suivant sa mort, la femme d’Ugur Mumcu, Güldal, ainsi que ses deux enfants, Özgür et Özge créaient une fondation en la mémoire de leur père assassiné, la Fondation pour le Journalisme d’Investigation d’Ugur Mumcu, afin d’encourager le développement du journalisme d’investigation parmi les jeunes journalistes turcs. 
L’anniversaire de la mort d’Ugur Mumcu, n’est pas juste une date pour faire des simples déclarations commémoratives mais doit être un moment fort de réflexion, de rencontres, d’échanges et de débats.
Le célèbre industriel Jak Kamhi a échappé, jeudi 28 janvier 1993, à une tentative d’assassinat à Istanbul. Quatre assaillants ont tiré sur la voiture de M. Kamhi, dont les gardes du corps ont riposté, mettant en fuite les terroristes, qui ont laissé sur les lieux un lance-roquettes dont ils n’ont pu se servir. La voiture des terroristes a été retrouvée plus tard par la police. Le premier ministre, M. Demirel, a déclaré que l’Etat connaissait les coupables, dont l’arrestation serait imminente. M. Kamhi est l’un des artisans du rapprochement économique entre la France et la Turquie. Membre de la communauté juive, il est également président du Comité pour la célébration du cinquième centenaire de l’émigration juive dans l’Empire ottoman et connu pour ses idées kémalistes.
Le régime des mollahs en Iran au banc des accusés 
En Turquie Manifestations anti-iraniennes à Istanbul après le meurtre du journaliste turc Ugur Mumcu
La presse accuse l’Iran d’être responsable d’une tentative de déstabilisation. Ces événements pourraient aboutir à une crise diplomatique entre les deux pays, et le ministre de l’intérieur iranien a dû écourter son voyage officiel en Turquie à la suite d’une manifestation hostile devant le consulat d’Iran à Istanbul.
D’autre part, des centaines de milliers de personnes ont défilé sous une pluie battante, 27 janvier 1993 à Ankara, à l’occasion des funérailles d’Ugur Mumcu. Il s’agit de la plus importante manifestation de l’histoire de la République turque. Plus de cent mille personnes, au total, ont également manifesté dans le reste du pays. » Il ne s’agit pas de funérailles, mais d’un sursaut « , a titré à la » une » le quotidien Milliyet. Les locaux du Cumhuriyet ont été submergés par des citoyens en pleurs et en colère. Des œillets et des cierges jonchent les lieux du crime, où sont organisées des veillées. Toutes les couches sociales de la société, toutes les organisations de la société civile continuent à exprimer leur indignation, notamment par le biais de faire-part de décès dans les journaux.
L’assassinat d’Ugur Mumcu
Ugur Mumcu écrivait sur la terreur, mais lorsqu’il a abordé la question de savoir qui bénéficiait de cette terreur, il a été éliminé. Les auteurs de l’assassinat n’ont pas pu être arrêtés. Ugur Mumcu a été assassiné et est mort dans l’explosion d’une bombe en plastique de type C-24 placée dans sa voiture devant sa maison sur Karlı Sokak à Ankara le 24 janvier 1993. Il a été allégué que les experts qui ont enquêté sur les lieux immédiatement après l’assassinat n’ont pu trouver aucune preuve et que les éléments de preuve éparpillés par l’explosion et qui devaient être recueillis avec des pincettes ont été balayés. L’assassinat ; Des organisations telles que le Mouvement islamique pro-iranien, l’İBDA-C et le Hezbollah ont pris le relais.
L’affaire froide du meurtre du journaliste Uğur Mumcu en dit long sur la Turquie d’aujourd’hui
1993 Ugur Mumcu, journaliste et écrivain turc (Cumhuriyet Murder), décède à 50 ans
L’éminent journaliste, chercheur et écrivain Uğur Mumcu a été tué à Ankara il y a 22 ans, le 24 janvier 1993. Une bombe a été placée sous sa voiture, qui était garée devant sa maison, et a explosé lorsqu’il a démarré le moteur. Mumcu avait reçu des menaces de mort en raison des nombreux dossiers sur lesquels il enquêtait – de la tentative d’assassinat du défunt pape Jean-Paul II par un tueur à gages turc de droite, aux relations de la contrebande de drogue et d’armes avec la question kurde, de la montée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux rumeurs de liens irano-saoudiens dans les assassinats politiques de l’époque.
Malgré toutes les promesses faites par les gouvernements turcs successifs, le cas de Mumcu n’est toujours pas entièrement résolu. Rétrospectivement, on constate que le meurtre ne visait pas seulement un journaliste et la liberté de la presse. Je faisais partie d’un ensemble plus vaste – 1993 a été une très mauvaise année pour la Turquie.
Voici la liste des événements de 1993 :
– 24 janvier : Mumcu est assassiné.
– 5 février : Adnan Kahveci, l’un des collaborateurs les plus fiables de l’ancien président Turgut Özal et ancien ministre des Finances, est décédé dans un accident de la circulation suspect près d’Ankara.
– 17 avril : Özal est mort. Sa famille affirme toujours que sa mort aurait pu être manipulée comme une crise cardiaque. L’affaire n’est pas tout à fait close.
– 16 mai : le Premier ministre Süleyman Demirel, élu nouveau président, salue la prolongation du cessez-le-feu du PKK et espère qu’il se poursuivra en vue d’une solution politique.
– 24 mai : Trente-trois soldats non armés dans un bus civil ont été exécutés par des militants du PKK entre les villes orientales de Bingöl et Elazığ, marquant la fin du cessez-le-feu et la poursuite de violents affrontements.
– 25 juin : Tansu Çiller est élue nouvelle Premier ministre, ainsi que première femme Premier ministre de Turquie.
– 2 juillet : Trente-trois personnes sont mortes dans l’incendie d’un hôtel, déclenché par des manifestants islamistes sunnites en colère dans la ville orientale de Sivas. Les personnes assassinées se trouvaient à Sivas pour un festival culturel alévi.
– En août et septembre, il y a eu un certain nombre de soulèvements dans des villes du sud-est à majorité kurde telles que Şırnak, İdil et Lice. De nombreuses personnes, dont des militants du PKK, des soldats et des civils, ont été tuées lors de ces soulèvements.
– 22 octobre : le général de brigade Bahtiyar Aydın est tué dans un assassinat à Lice. Sa famille prétend toujours que ce n’est pas le PKK, mais les forces au sein du gouvernement qui ne voulaient pas la paix avec les Kurdes, qui l’ont tué.
– 4 novembre : Cem Ersever, major notoire des forces spéciales et officier du renseignement, a été retrouvé mort près d’Ankara.
– 4 novembre : le Premier ministre Çiller annonce à Istanbul que le gouvernement est en possession d’une liste d’hommes d’affaires kurdes aidant le PKK, promettant que cette liste ne restera pas sans réponse.
Plus tard, tout au long de 1994, un certain nombre d’hommes d’affaires kurdes ont été tués, prétendument par des militants du Hezbollah kurde.
Parmi eux se trouvait Savaş Buldan, le mari de Pervin Buldan, aujourd’hui député du Parti démocratique des peuples (HDP) et l’un des membres actifs de la médiation entre Öcalan, aujourd’hui emprisonné, et l’actuel Parti de la justice et du développement (AK Parti), dans le cadre d’une initiative du président Tayyip Erdoğan.
Buldan était récemment au quartier général du PKK dans les montagnes de Kandil en Irak dans le cadre de ce processus – un symbole reliant aujourd’hui la Turquie du passé, le passé dans lequel la journaliste Mumcu et son mari ont été tués.
https://www.kedistan.net/2015/01/24/22eme-anniv-de-la-mort-dugur-mumcu/