Que s’est-il passé à SrebrenicaLe 6 avril 1993, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 819, déclarant que Srebrenica et une zone de 30 milles carrés autour de la ville étaient une zone de sécurité des Nations Unies. L’ONU a promis aux habitants de Srebrenica la sûreté et la sécurité. Leurs promesses sont tombées à l’eau lorsque le génocide a commencé.
Le point culminant de l’horreur dans la guerre de Bosnie est atteint à Srebrenica, une ville de 20 000 habitants majoritairement musulmane, enclavée dans une région orthodoxe, à l’est de la Bosnie-Herzégovine.La prise de la ville par les Serbes débouche entre les 7 et 13 juillet 1995 sur le massacre de plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents.
Prise de la ville par Mladic
Dès le début de la guerre de Bosnie, Srebrenica a fait l’objet de nombreuses attaques de part et d’autre.Pour assurer la sécurité des civils, l’ONU a déployé 400 à 600 Casques bleus français et néerlandais autour de la ville, sous le commandement du général français Philippe Morillon. En mars 1993, celui-ci n’hésite pas à monter sur un char et haranguer les habitants en vue de les rassurer : « Nous ne vous abandonnerons pas ! ».
Mais le général français, malgré ou à cause de cela, est extradé le 12 juillet 1993 et remplacé par le général belge Francis Briquemont.
La pression serbe sur la ville s’accroît à la mi-1995, cela en dépit des frappes aériennes de l’OTAN.Le général Bernard Janvier, qui commande les forces de l’ONU dans l’ex-Yougoslavie (FORPRONU), considère que la ville est indéfendable et émet publiquement le vœu que ses hommes soient évacués.
Les Serbes qui assiègent Srebrenica le prennent au mot. Ils prennent en otages les Casque bleus et menacent de les exposer aux bombes de l’OTAN. Les représentants de l’ONU négocient leur libération en contrepartie de l’arrêt des frappes aériennes.Là-dessus, le 7 juillet 1995, les Serbes prennent d’assaut la ville avec à leur tête Ratko Mladic.
Cet ancien officier yougoslave commande depuis 1993 l’armée serbe de Bosnie. Charismatique et brutal, il a déjà dirigé le siège de Sarajevo en pratiquant délibérément la terreur. Sa propre fille, Anna, une étudiante en médecine, ne l’a pas supporté et s’est donnée la mort en 1994, à 23 ans (Ce suicide et de nombreux autres illustrent le caractère pathologique des principaux acteurs de la guerre de Bosnie).Défaillance de l’ONUÀ Srebrenica, les Casques bleus néerlandais, réduits au statut d’observateurs, réclament en vain la reprise des frappes aériennes. Sous leurs yeux, les Serbes rassemblent la population de la ville et mettent de côté les hommes de plus de 15 ans.
Les femmes et les enfants sont évacués en autocars ou à pied vers les zones à majorité musulmane.Les hommes et les adolescents sont quant à eux entraînés vers les forêts environnantes sous prétexte d’évacuation.
Pendant les jours suivants, les Serbes vont les massacrer à l’arme lourde, au bord de fosses communes, au vu et au su de l’OTAN, qui multiplie les vols d’observation au-dessus de la région. On recensera plus tard près de 8 000 victimes.
Le 13 juillet 1995, les Casques bleus néerlandais sont à leur tour évacués. Pendant plusieurs jours, sur ordre, ils tairont les horreurs auxquelles ils ont assisté et la vérité des massacres.Chronologie : siège de SrebrenicaÀ l’été 1995, deux ans après avoir été désignée zone de sécurité des Nations Unies, la ville bosniaque de Srebrenica est devenue le théâtre du pire massacre de la guerre de Bosnie.
Ceci est un récit des jours critiques qui ont précédé les tueries.6-8 juillet 1995 : les forces serbes de Bosnie ont assiégé l’enclave de Srebrenica, où des dizaines de milliers de civils s’étaient réfugiés après les précédentes offensives serbes dans le nord-est de la Bosnie.
Ils étaient sous la protection d’environ 600 fantassins néerlandais légèrement armés. Le carburant s’épuisait et aucune nourriture fraîche n’avait été apportée dans l’enclave depuis mai.Les forces serbes ont commencé à bombarder Srebrenica. Les combattants musulmans bosniaques de la ville ont demandé la restitution des armes qu’ils avaient remises aux Casques bleus, mais leur demande a été refusée.
Le commandant néerlandais a appelé le siège de l’ONU à Sarajevo pour demander un « appui aérien rapproché » après que des obus et des roquettes ont atterri près des centres de réfugiés et des postes d’observation tenus par des soldats de la paix.Les troupes serbes avancent sur Srebrenica
9 juillet 1995 : Les Serbes de Bosnie intensifient leurs bombardements et des milliers de réfugiés fuient vers la ville depuis les camps du sud devant l’avancée des Serbes, qui attaquent les postes d’observation néerlandais, prenant une trentaine de soldats en otage.
Un soldat de la paix a été mortellement blessé lorsque des musulmans bosniaques ont tiré sur des troupes néerlandaises en retraite.10 juillet 1995 : le commandant néerlandais, le colonel Karremans, dépose une demande d’appui aérien de l’ONU après que les Serbes de Bosnie ont bombardé les positions néerlandaises. Le commandant de l’ONU, le général Janvier, a d’abord refusé, mais a accepté après une autre demande du colonel. Les attaques serbes ont cessé avant l’arrivée des avions et les frappes ont été reportées.
Quelque 4 000 réfugiés se trouvaient dans la ville dans la soirée et c’était la panique dans les rues. De grandes foules étaient rassemblées autour des positions hollandaises.Le commandant néerlandais a déclaré aux dirigeants de la ville que les avions de l’OTAN lanceraient des attaques aériennes massives contre les Serbes s’ils ne s’étaient pas retirés de la zone de sécurité à 06h00 le lendemain matin.11 juillet 1995 : Les forces serbes ne se retirent pas, mais à 09h00, le colonel Karremans apprend de Sarajevo que sa demande d’appui aérien rapproché a été soumise sur le mauvais formulaire. A 10h30, la demande resoumise est parvenue au général Janvier, mais les avions de l’Otan ont dû retourner à la base en Italie pour faire le plein après avoir été en vol depuis 06h00. À midi, plus de 20 000 réfugiés – pour la plupart des femmes, des enfants et des infirmes – ont fui vers la principale base néerlandaise de Potocari.A 14h30, deux chasseurs néerlandais F-16 ont largué deux bombes sur les positions serbes entourant Srebrenica. Les Serbes ont réagi en menaçant de tuer leurs otages néerlandais et de bombarder les réfugiés, provoquant la suspension de nouvelles frappes.Le commandant serbe de Bosnie Ratko Mladic est entré dans Srebrenica deux heures plus tard, accompagné d’équipes de tournage serbes. Dans la soirée, le général Mladic a convoqué le colonel Karremans à une réunion au cours de laquelle il a lancé un ultimatum selon lequel les musulmans doivent remettre leurs armes pour garantir leur vie.Srebrenica tombe aux mains des Serbes12 juillet 1995 : Des bus arrivent pour emmener femmes et enfants en territoire musulman, tandis que les Serbes commencent à séparer tous les hommes âgés de 12 à 77 ans pour les « interroger pour crimes de guerre présumés ».
On estime que 23 000 femmes et enfants ont été déportés dans les 30 heures suivantes. Des centaines d’hommes ont été détenus dans des camions et des entrepôts.Environ 15 000 combattants musulmans bosniaques avaient tenté de s’échapper de Srebrenica pendant la nuit et ont été bombardés alors qu’ils fuyaient à travers les montagnes.Craintes pour les réfugiés « disparus »
13 juillet 1995 : Les premiers meurtres de musulmans non armés ont lieu dans un entrepôt du village voisin de Kravica.
Les soldats de la paix ont remis environ 5 000 musulmans qui s’étaient réfugiés à la base néerlandaise de Potocari. En retour, les Serbes de Bosnie ont libéré 14 Casques bleus néerlandais qui avaient été détenus à la base de Nova Kasaba.16 juillet 1995 : Les premières informations faisant état de massacres apparaissent alors que les premiers survivants de la longue marche depuis Srebrenica commencent à arriver sur le territoire tenu par les musulmans.
Un film révèle l’ampleur des atrocités commises à SrebrenicaAprès des négociations entre l’ONU et les Serbes de Bosnie, les Néerlandais ont enfin été autorisés à quitter Srebrenica, laissant derrière eux des armes, de la nourriture et des fournitures médicales.
Dans les cinq jours qui ont suivi l’invasion de Srebrenica par les forces serbes de Bosnie, plus de 7 000 hommes musulmans auraient été tués.
7-13 juillet 1995 – Massacre de SrebrenicaLe massacre de Srebrenica, également appelé « génocide de Srebrenica », désigne le massacre de 8 372 hommes et adolescents bosniaques (bosniens musulmans, qui formaient un groupe national dans la Yougoslavie titiste), dans la région de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine au mois de juillet 1995 durant la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Les massacres ont été perpétrés par des unités de l’Armée de la République serbe de Bosnie (VRS) sous le commandement du général Ratko Mladić, appuyées par une unité paramilitaire de Serbie, les Scorpions1,2,3, dans une ville déclarée « zone de sécurité » par l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette dernière y maintenait une force d’environ 400 Casques bleus néerlandais, présents dans la région de Srebrenica au moment du massacre.
Le massacre de Srebrenica est considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »5,6. Il a été qualifiéde génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice à plusieurs reprises7, 8 et le programme officiel de l’Éducation nationale en France le reconnaît comme tel9. Il existe cependant des personnes et institutions qui contestent la qualification de génocide, tels que Noam Chomsky, le CRIF11, ou encore le Mémorial de la Shoah12, 13.
https://srebrenica.org.uk/what-happened/history/happened-srebrenica
https://www.herodote.net/7_13_juillet_1995-evenement-19950707.php