9 Juin 1870 – Décès de Charles Dickens romancier anglais

Charles Dickens est considéré comme le plus grand romancier de la période victorienne.Charles Dickens (1812-1870), est considéré comme le plus grand romancier de l’époque victorienne.Entraîné dans la ruine de ses parents, Charles Dickens, à douze ans, colle des étiquettes sur des flacons dans une manufacture londonienne, dix heures par jour pour six shillings par semaine. Bientôt, son père est incarcéré pour dettes et tous les biens de la famille saisis. Charles, que ses professeurs voyaient déjà à Oxford, en garde une profonde rancune à l’égard de ses parents qui seront ridiculisés dans nombre de ses romans, sous les traits de pères impécunieux et de mères écervelées.Vers 17 ans, il devient un reporter sténographe si déterminé, si brillant, d’une réputation si sûre qu’il est engagé au bout de quelques années de labeur comme reporter à plein temps par le Morning Chronicle. Grand amateur de littérature, de dramaturgie et de latin, il se met à publier des feuillets, des pamphlets, des nouvelles et des pièces de théâtre qui remportent un succès foudroyant ;  la maison d’édition Chapman and Hall, en 1835, fait publier les vingt épisodes des Papiers posthumes du Pickwick club, et c’est un triomphe. Charles Dickens, à 23 ans, acquiert la fortune et la réputation d’un écrivain établi. Il se marie l’année suivante avec Catherine Hogarth, la fille de l’ancien conseiller juridique de Walter Scott, ce qui assoit définitivement sa respectabilité. Le couple aura dix enfants, dont des biographes et des historiens diront qu’ils furent chacun, d’une manière ou d’une autre, tyrannisés par leur père aux exigences démesurées qui ne pardonnait ni les imprudences financières, ni les carrières frivoles, ni les écarts de conduite.En 1837 se déroule un drame qui marque Dickens et inspire de nombreux écrits à venir : la mort de Mary Hogarth, la sœur cadette de sa femme. La jeune fille, âgée de 17 ans, s’installe en février chez le couple afin d’assister Catherine, enceinte ; durant les quelques mois de cette cohabitation, Dickens développe une sorte d’amour platonique qui confine à l’idolâtrie pour sa belle-sœur, et lorsqu’elle est foudroyée au mois de mai par un malaise cardiaque, Dickens, qui l’a vue mourir dans ses bras, en conçoit une douleur telle que pendant des années, il affirmera que la jeune fille lui apparaît en rêve. «Je ne pense pas qu’ait jamais existé un amour tel que celui que je lui ai porté», écrit-il après le drame. Sur son cadavre, il subtilise une bague qu’il portera jusqu’à sa propre mort. En 1842, à l’occasion d’un voyage en Amérique, il est pris d’une exaltation mystique en croyant la voir apparaître dans les chutes du Niagara. Quand naît sa première fille en 1838, Dickens la prénomme «Mary». Cette jeune belle-sœur ressuscite également à travers les personnages de Rosie Maylie dans Oliver Twist, qui est «trop pure et belle» pour cette terre, la petite Nell dans le Magasin d’antiquités, Kate Nickleby dans Nicholas Nickleby, et bien d’autres.        Mais son énergie créatrice, décuplée par cette mort tragique, continue de hisser Dickens vers le sommet : il devient « l’inimitable », Michael Allen le compare à Hugo, à Carlyle, à Shakespeare, et il n’y a guère que Charlotte Brontë, dans le monde littéraire anglais, pour le bouder. Ayant appris que son père s’est une fois de plus ruiné, il s’empare avec fermeté des finances de ses parents et de sa fratrie. C’est ainsi que, dans une sorte de revanche, il ravit à son père le statut de nouveau chef de famille ; il est cependant condamné, des années durant, à tenter de réparer et de gérer les multiples frasques de ses frères instables.En mars 1848, soit un an avant le début de la publication de «David Copperfield», le critique littéraire Arthur Dudley publiait dans la Revue des Deux Mondes une présentation élogieuse de ce romancier londonien dont la renommée avait déjà traversé la Manche : «Il ne peut être qu’Anglais, et Anglais de Londres même. Son talent a des rapports intimes, et qu’on ne saurait méconnaître, avec son pays. Il représente jusqu’à un certain point les opinions démocratiques en Angleterre : comme elles, purement populaire d’abord, il devient plus tard philosophe et penseur ; parti de la rue, il finit par pénétrer les sphères sociales les plus élevées ? L’auteur de Pickwick offre un des très rares exemples d’une réputation faite par le peuple et s’imposant à la mode. Comme bien d’autres, Dickens a trop réussi par ce qu’il a fait de moins bon, et si l’on ne devait voir en lui qu’un héros de la Slang littérature, ce ne serait, à parler franchement, guère la peine de s’occuper de lui; mais il y a chez Dickens, ainsi que nous le remarquions, autre chose que le Bow-Street reporter, que le sténographe des débats de la police correctionnelle. C’est un esprit d’une grande profondeur et d’une rare étendue, bien qu’absolument dénué d’élévation, et volontiers nous lui appliquerions ce mot du docteur Johnson à propos de Swift : qu’il tente de s’élever, et il tombera à coup sûr ; mais qu’il creuse, et il ne manquera jamais de trouver. »Écrivain engagé et populaire, Dickens est devenu célèbre dès ses premiers écrits. Infatigable défenseur du droit des enfants et de l’éducation pour tous, Dickens dénoncera, dans ses romans, les abus et les laideurs sociales de son époque.  Ecrivain prolifique et inspiré, son œuvre sera traduite dans de nombreuses langues et a souvent été adaptée au théâtre, au cinéma ou encore à la télévision.

Tragédie en gros caractères pour Charles Dickens

14 avril 1851 — Charles Dickens et sa femme Catherine eurent dix enfants – un nombre coûteux que l’auteur apparemment en voulait, ayant déclaré en privé qu’il voulait s’arrêter à quatre.Avant de devenir célèbre et riche, Dickens a certainement constaté que le fait de subvenir aux besoins de dix enfants était un défi pour ses revenus. Étonnamment, il a blâmé sa femme – qui était elle-même issue d’une famille nombreuse – pour la situation difficile.

Il semble également avoir été déçu qu’aucun de ses enfants ne semble posséder le dynamisme et la détermination qui avaient été une caractéristique de sa propre vie, déplorant qu’il ait «élevé la plus grande famille jamais connue avec la plus petite disposition à faire quoi que ce soit pour eux-mêmes. »

Cela ne veut pas dire que Dickens ne les aimait pas. En ce jour fatal du 14 avril 1851, sa fille aînée Mary rapporta que son père avait passé une grande partie de son temps « à jouer avec les enfants et à porter la petite Dora dans la maison et le jardin ».Dora Annie Dickens était à deux jours d’avoir huit mois. Elle est née au moment où son père écrivait David Copperfield et il lui a donné le même nom que l’enfant-épouse du personnage principal du livre.

Quelque temps après la naissance de Dora, sa mère a souffert d’une dépression psychologique et Dickens l’a envoyée à la campagne – Malvern dans le Worcestershire – pour l’aider à se rétablir.Il lui rendit fréquemment visite et le fit en cette terrible journée du 14 avril. Dickens revint à Londres de Malvern parce qu’il devait prononcer un discours lors du dîner annuel du General Theatrical Fund.

Il était accompagné au dîner par son ami, le biographe et critique John Forster. Dans son livre, La vie de Charles Dickens(1871), Forster raconte comment il a informé l’auteur de la mort de sa fille :« Une demi-heure avant que [Dickens] ne se lève pour parler, j’avais été appelé hors de la pièce par l’un des serviteurs de Devonshire-terrace [la maison londonienne de l’auteur] de me dire que son enfant Dora était subitement morte. Elle n’avait pas été forte depuis sa naissance ; mais il n’y avait juste à ce moment aucune raison de s’inquiéter particulièrement, lorsque des convulsions inattendues se sont produites et que la frêle petite vie est décédée.

 » Ma décision a dû être formé immédiatement ; et je me suis convaincu qu’il valait mieux laisser sa partie de la procédure se terminer avant que la vérité ne lui ait été dite. , de la souffrance, oui, même de la mort elle-même, de jouer leur rôle devant nous, mon rôle était très difficile.

Dans un livre de souvenirs sur son père, Mary écrit : « Je me souviens du changement qui semblait s’être produit sur le visage de mon cher père quand nous l’avons revu… à quel point il était pâle et triste.

La tâche suivante pour Dickens était de transmettre la terrible nouvelle à sa femme Catherine en convalescence. Craignant comment elle serait affectée, il a décidé de ne pas parler de la mort mais de dire que Dora était « très malade ». Il a écrit :

Ma très chère Kate,

Maintenant, observez, vous devez lire cette lettre très lentement et attentivement. Si vous vous êtes précipité jusqu’ici sans tout à fait comprendre (appréhendant de mauvaises nouvelles), je compte sur votre retour et relisez.La petite Dora, sans éprouver la moindre douleur, tombe subitement malade. Elle s’est réveillée d’un sommeil et a été vue en un instant très malade. Dérange ! Je ne te tromperai pas. Je la trouve « très » malade.

Il n’y a rien dans son apparence que le repos parfait. Vous la supposeriez tranquillement endormie. Mais je suis sûr qu’elle est très malade, et je ne peux pas m’encourager avec beaucoup d’espoir de sa guérison. Je ne le fais pas – et pourquoi devrais-je dire que je te le fais, ma chère ? – Je ne pense pas du tout que sa guérison soit probable.

Vous n’aimerez pas être absent, je le sais, et je ne puis me résoudre à vous éloigner. Forster, avec son affection habituelle pour nous, descend pour vous apporter cette lettre et vous ramener à la maison, mais je ne peux pas la terminer sans vous adresser la plus forte prière et injonction de venir avec un calme parfait – pour vous souvenir de ce que je vous ai souvent dit. , que nous ne pouvons jamais nous attendre à être exempts, comme pour nos nombreux enfants, des afflictions d’autres parents, et que si, – si – quand vous viendrez, je devrais même vous dire : « Notre petit bébé est mort, « vous devez faire votre devoir envers les autres, et vous montrer digne de la grande confiance que vous leur portez.

Si vous lisez ceci régulièrement, j’ai une parfaite confiance en vous pour faire ce qui est juste.

Toujours affectueusement, Charles Dickens

Dora a été enterrée dans une tombe du cimetière Highgate de Londres où elle serait rejointe par sa mère à sa mort 28 ans plus tard.

Les derniers ouvrages de Charles Dickens sont :

Les Grandes Espérances (1860-1861)

L’Ami commun (1864-1865)

Le Mystère d’Edwin Drood (1870)

Événements historiques

1836-02-07 « Sketches by Boz » (essais) publié par Charles Dickens

1842-01-03 Charles Dickens et sa femme Catherine quittent Liverpool, Angleterre pour l’Amérique à bord du RMS Britannia

1842-01-22 Charles Dickens arrive à Boston, Massachusetts avec sa femme, Catherine

1843-12-19 « A Christmas Carol » de Charles Dickens est publié, 6 000 exemplaires vendus

1846-01-21 1ère édition du journal de Charles Dickens « The Daily News »

1854-04-01 « Hard Times » commence la sérialisation dans le magazine Charles Dickens, « Household Words »

1859-04-30 « A Tale Of Two Cities » de Charles Dickens est publié pour la première fois dans le périodique littéraire « All the Year Round » (numéros hebdomadaires jusqu’au 26 novembre)

1859-11-26 Le dernier épisode hebdomadaire de « A Tale Of Two Cities » de Charles Dickens est publié dans le périodique littéraire « All the Year Round »

1867-12-02 Dans un théâtre de New York, l’auteur britannique Charles Dickens donne sa première lecture publique aux États-Unis

1978-02-11 La Chine lève l’interdiction des œuvres d’Aristote, William Shakespeare et Charles Dickens

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