L’artiste ne doit pas copier la nature mais prendre les éléments de la nature et créer un nouvel élément.Paul Gauguin (1848-1903), est un peintre postimpressionniste. Il était d’ascendance hispano-péruvienne noble par sa mère, et sa famille, étiquetée « rouge » – son père travaillant au « National », l’organe du Parti Radical -, gagne le Pérou en 1849 pour échapper à la répression du « Parti de l’ordre ». Son père décède lors du voyage, et Paul reviendra à Paris six ans plus tard avec sa mère et sa sœur. De cette petite enfance en exil en Amérique Latine, il gardera toujours le goût du voyage et de l’exotisme. Chef de file de l’École de Pont-Aven et inspirateur des nabis, il est considéré comme l’un des peintres français majeurs du XIXe siècle, et l’un des plus importants précurseurs de l’art moderne avec Klimt, Cézanne, Munch, Seurat et van Gogh.Marin et agent de change avant d’être peintre Paul Gauguin a entamé sa carrière de peintre tardivement. À 17 ans, il s’engage comme matelot dans la marine marchande. Il embarque pour Rio de Janeiro et retrouve les terres de son enfance : l’Amérique du Sud. Le futur artiste né à Paris a passé les premières années de sa vie à Lima. En effet, ses parents ont quitté la France pour fuir le régime politique de Napoléon III et se sont réfugiés au Pérou. Après avoir été promu lieutenant et avoir participé à la guerre de 1870, il quitte la marine. C’est une autre vie qui l’attend : le monde de la finance. Il devient agent de change grâce à un ami de la famille. Un emploi stable jusqu’au krach boursier en 1882. Nouvellement passionné par la peinture, cette mauvaise conjoncture lui permet de s’élancer dans cette nouvelle carrière.Le peintre du dimanche élève de PissarroAvec son ami Emile Schuffenecker, un collègue de bureau, peintre amateur, il va peindre en banlieue. A ses débuts Paul Gauguin peint dans le style de Corot, et sera même admis au Salon de 1876. En 1874, chez les Arrosa, il rencontre Pissarro, qui va l’initier au paysage impressionniste et lui communiquer le sens de la composition picturale.Dans le sillage des impressionnistes Durant les années 1874-1886, Paul Gauguin allait se mouvoir dans le sillage du mouvement impressionniste. En tant que collectionneur, il se montra audacieux achetant très tôt des œuvres de Pissarro, Monet, Renoir, Sisley, Guillaumin, Cassatt, Degas et Cézanne. Il gagnera particulièrement l’amitié de Pissarro et de Degas, ce dernier restant, en dépit d’une brouille passagère, l’un de ses plus ardents défenseurs, lui achetant à plusieurs reprises des toiles. En tant que peintre, sa peinture restera très proche de celle de son mentor, Pissarro, jusque vers 1883. Il devra à l’impressionnisme son sens de la lumière de plein air, la luminosité de ses couleurs, et son indépendance à l’égard des conventions.Paul Gauguin participera de 1879 à 1886 aux cinq dernières expositions du groupe des impressionnistes. Au cours de ses hésitations, on trouve la remarquable « Etude de nu ou Suzanne cousant », qui fut très remarquée lors de l’Exposition de 1881. La disposition et le caractère de nature morte rappelle Manet, l’étude de nu et les gestes quotidiens de la couture trahissent la vision réaliste de Degas, tandis que la richesse des nuances de lumière et des ombres bleues et vertes sur la peau nue rapprochent cette œuvre de Renoir.Même après sa rupture de l’été 1888 avec l’impressionnisme, il est des admirations que Gauguin ne reniera jamais : Pissarro, Degas et Cézanne.Gauguin peintre a part entière Après le krach de 1882, Paul Gauguin quitte son emploi et décide de « peindre tous les jours » et de se consacrer à cet art qu’il pratique depuis longtemps en « talentueux peintre du dimanche ». Ayant décidé de vivre exclusivement de son art, sa situation financière se détériore rapidement. Gauguin part vivre avec sa famille à Rouen, et huit mois plus tard, sans le sou, est contraint de partir vivre dans la famille de sa femme, avec ses cinq enfants au Danemark.Là, Paul Gauguin, incompris de sa belle-famille, se décourage rapidement et décide finalement de revenir vivre à Paris avec Clovis, un de ses fils. Ils y vivront dans un grand dénuement, souvent gagnés par la maladie, mais toujours aidés par Schuffenecker, l’ami fidèle. Quoique gagnant peu d’argent en vendant ses tableaux, Gauguin voit ses œuvres souvent favorablement accueillies par la critique.En 1882, Gauguin réalise le tableau «Quand te maries-tu ?» (En tahitien « Nafea faa ipoipo ? ») en Polynésie française, un portrait aux couleurs chaudes de deux jeunes Tahitiennes assises dans une ambiance tropicale. Ce que l’artiste ne saura jamais, c’est que son huile sur toile vendue 7 francs à sa mort a été acquise, en février 2015, à un montant de 265 millions d’euros par une famille qatarie.
Fin des années 1890, Gauguin connait une période très difficile. La mort de sa fille Aline en 1897 le plonge dans un profond désarroi. En outre, il souffre terriblement d’une blessure à la jambe provoquée lors d’une bagarre à Concarneau quelques années plus tôt. Des souffrances telles qu’il tente de mettre fin à ses jours. Il vend alors ses tableaux et achète de la morphine et de l’arsenic pour apaiser, définitivement, ses douleurs. Il a obligé de vendre ses toiles pour se soigner.
Aussitôt après sa mort en 1903, Paul Gauguin, pour le petit monde des artistes mais aussi le grand public, est devenu un mythe. Les critiques le considèrent comme l’un des pères de la modernité, et ses toiles sont immédiatement reconnaissables – certaines ont le statut d’icônes. Pourtant, ce même peintre n’est guère exposé, malgré son travail acharné, il a toujours vécu dans des conditions difficiles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Gauguin
http://www.impressionniste.net/gauguin.htm
https://www.beauxarts.com/grand-format/paul-gauguin-en-3-minutes/
https://www.kazoart.com/blog/7-choses-a-savoir-sur-paul-gauguin/