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5 Janvier 1968 – Le début du Printemps de Prague, d’un «socialisme à visage humain»

Il y a 50 ans, Alexander Dubček prenait la tête du Parti communiste, lançant le « Printemps de Prague » | Radio Prague InternationalAlexander Dubček succède à Antonín Novotný à la tête du parti communiste de TchécoslovaquieImageQue s’est-il passé pendant le Printemps de Prague ? Alexander Dubcek, l’espoir tchécoslovaque déçu ImageLe 5 janvier 1968, l’arrivée au pouvoir d’Alexander Dubcek donne de l’espoir en Tchécoslovaquie. Mais le «Printemps de Prague» finira anéanti par les chars soviétiques dans l’été qui a suivi. Le Printemps de Prague désigne une courte période de libéralisation de la Tchécoslovaquie. August 21, 1968: The Soviet-Led Invasion Of CzechoslovakiaEntre janvier et août 1968, le nouveau président tente de réformer le pays en instaurant le socialisme à visage humain. Considéré comme une menace par l’URSS, le Printemps de Prague s’arrête après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les armées alliées au nom du Pacte de Varsovie. Les historiens considèrent volontiers que le Printemps de Prague a commencé en 1967 par une révolte des intellectuels et des écrivains réclamant la liberté d’expression. Mais, c’est l’irruption d’Alexander Dubcek à la tête du Parti communiste tchécoslovaque, le 5 janvier 1968 qui marque le début officiel de ce mouvement qui a suscité beaucoup d’espoir des deux côtés du rideau de fer. Rapidement la censure est abolie, les victimes des procès sont réhabilitées. De Prague à Bratislava, il souffle un vent de liberté de plus en plus fort. À Moscou et dans les capitales des « pays frères » qui craignent la contagion, l’inquiétude grandit. L’invasion par les troupes du Pacte de Varsovie dans la nuit du 20 au 21 aout met fin à l’idée « d’un socialisme à visage humain ». Que reste-t-il aujourd’hui du Printemps à Prague ?Prague Spring | Czechoslovak history | BritannicaLe Printemps de Prague, ou l’essor de la société tchécoslovaque Image Le Printemps de Prague débute le 5 janvier 1968. Alexander Dubcek est élu président de la République socialiste tchécoslovaque. Très vite, il prend ses distances avec Moscou et installe une autre vision du communisme. Démocratisation des partis politiques, libéralisation économique, décentralisation administrative : la société tchécoslovaque est en pleine mutation. D’autant que les droits individuels évoluent eux aussi. Avec Alexander Dubcek, les Tchécoslovaques gagnent en liberté. La presse et la parole ne sont plus soumises au joug soviétique. La population est libre de circuler.

La fin du Printemps de Prague  50 Years After Prague Spring, Lessons on Freedom (and a Broken Spirit) - The New York TimesFace à cet engouement démocratique, le bloc soviétique va s’organiser pour mettre un terme au Printemps de Prague. Cette nouvelle idée du socialisme à visage humain n’est pas du goût de Léonid Brejnev, le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique. Il met au point la doctrine Brejnev qui limite l’autonomie des États soviétiques. Les armées du Pacte de Varsovie, composé de l’URSS, de la Pologne, de la Bulgarie, de la Hongrie et de la RDA, font irruption en Tchécoslovaquie dans la nuit du 20 au 21 août 1968. Prague est rapidement prise, signant la fin du Printemps de Prague.August 24, 1968 - End Of Socialism With A Human Face - The Streets Of Prague – Past Daily: News, History, Music And An Enormous Sound Archive.Alexandre Dubcek le résistantPrague Spring - WikipediaLe père du  » printemps de Prague « Alexandre Dubcek (1921-1992) est mort samedi 7 novembre 1992, à Bratislava, des suites d’un accident de la route. Il est entré par surprise dans l’histoire et, à la stupéfaction de ceux qui avaient envoyé des chars pour l’annihiler, il a refusé de s’en évader. Il n’avait rien qui le distinguât du commun des membres de l’appareil du Parti communiste, ni la prestance ni même le style, et il ne put compter sur le temps, lui qui occupa le devant de la scène en tout et pour tout pendant un an et trois mois. Invasion: The Crushing Of The Prague SpringCinq saisons, mais seulement un éphémère printemps, un interminable été pourri et l’enfoncement dans l’hiver. En cette période, Alexandre Dubcek poussa jusqu’à l’héroïsme ces vertus toutes simples qu’on appelle honnêteté et sincérité.  Il fut donc, entre janvier 1968 et avril 1969, premier secrétaire du Parti communiste tchécoslovaque. Songeait-il parfois qu’il aurait pu être un Américain anonyme ? Ses parents, Stefan et Pavlona, s’étaient connus et mariés aux Etats-Unis. Ils s’étaient installés à Chicago. Le père, militant socialiste, avait eu quelques ennuis avec les autorités pendant la première guerre mondiale – il fut même interné dans un camp au Texas. Le premier fils, Julius, naquit aux Etats-Unis. Le second, Alexandre, vit le jour en Slovaquie quelques mois après le retour du couple dans son pays.Socialism With a Human Face: Alexander Dubček and the Prague Spring - Radical Tea TowelLa famille y resta quatre ans _ de 1921 à 1925, _ le temps pour le père de participer à la fondation du Parti communiste. Puis, il décida qu’il fallait en faire encore davantage pour la cause et se mettre entièrement au service de la patrie du socialisme. La famille s’installa en URSS, exactement en Asie centrale. C’est à Frounzé (aujourd’hui Bichkek) que le jeune Alexandre fit ses études et à Gorki qu’il commença à travailler. En 1938, les purges se poursuivaient en URSS et la Tchécoslovaquie allait entrer en agonie. Les Dubcek revinrent chez eux, cette fois définitivement. Alexandre avait dix-sept ans, il adhéra l’année suivante au Parti communiste (illégal), il sera blessé dans les combats de la Résistance et son frère tué. Commence, après la guerre, une carrière d’apparatchik. D’abord des postes subalternes. Puis un  » travail à plein temps « . Pour s’implanter dans ce milieu, il fit un nouveau séjour – trois ans – en URSS. On this Day, in 1968: Warsaw Pact troops invaded Czechoslovakia and crushed the Prague Spring – KafkadeskEn 1955, il entre à l’Ecole supérieure du parti à Moscou. A son retour il s’élève rapidement dans la hiérarchie : 1958 : premier secrétaire de la région de Bratislava ; 1960 : secrétaire du comité central tchécoslovaque ; 1962 : membre du présidium du PC de Slovaquie. Il semble alors parfaitement orthodoxe. Il lui arrive même de condamner le  » nationalisme slovaque  » et en toute circonstance, il marque son attachement à l’Union soviétique. Déjà, cependant, il prend quelque distance. Ainsi, en 1965-1966, il soutient des écrivains attaqués par les services idéologiques. 50 Years After Prague Spring, Lessons on Freedom (and a Broken Spirit) - The New York TimesEn même temps, il appuie les propos du professeur Ota Sik et des partisans d’une réforme économique. De plus en plus, il va se faire l’avocat de la Slovaquie, dont les revendications  » nationales  » étaient insupportables au président de la République, premier secrétaire du PC tchécoslovaque, Antonin Novotny.  La crise éclata à l’automne de 1967. Le pouvoir ne parvenait pas à imposer sa loi aux intellectuels en révolte. La Slovaquie ne supportait pas le joug ni les injures du dictateur pragois. L’état lamentable de l’économie exigeait des réformes. Aucune amélioration n’était possible aussi longtemps que Novotny tenait les commandes. ImageDU HARCÈLEMENT AU COUP DE FORCE 

Menacé d’être mis en minorité au présidium, le premier secrétaire lança un appel au secours à Moscou. Brejnev lui-même vint à Prague en décembre 1967, mais ne fit rien. La question du pouvoir fut alors posée au comité central. La direction suprême était divisée en deux parts égales, l’une pour Novotny, l’autre contre. Portrait von Heinrich Böll. Zitat: »Ich gehe von der Voraussetzung aus, daß Sprache, Liebe, Gebundenheit den Menschen zum Menschen machen.«A situation inédite, procédure exceptionnelle : le comité central nomma une commission extraordinaire pour préparer le règlement et lui-même s’accorda une trêve de deux semaines pendant les fêtes de fin d’année. Quand il se réunit à nouveau, le 5 janvier, le dénouement était proche : Novotny avait perdu. Il fallait le remplacer par un de ceux qui avaient mené l’attaque contre sa politique et son comportement. On choisit celui qui semblait à même de conduire sans éclat le changement dans la continuité, Alexandre Dubcek. Le temps qu’il avait passé en URSS _ le tiers de sa vie _ ne garantissait-il pas sa  » fidélité  » ?  Le nouveau premier secrétaire savait-il alors ce qu’il fallait faire pour redonner de l’élan au pays, à la fois révolté et apathique? Il n’avait d’autre programme que le retour au calme et la correction des excès du  » culte de la personnalité « . Comment en quelques heures, avec des mots de trois fois rien, retourna-t-il la situation ? Prague Spring controversial even 50 years on | Discover SocietyUn phénomène inconnu depuis le début des années 1950 se produisait : le premier personnage du parti était populaire. Il ne disait pas grand-chose, mais les auditeurs croyaient enfin ce qu’il disait. Le  » printemps de Prague  » commençait en janvier. On entrevoyait un  » socialisme à visage humain « . Déjà les sujets redevenaient citoyens. Dubcek n’a pas la paternité des idées qui furent lancées en cette période. Quand aurait-il d’ailleurs eu le temps de penser, cet homme constamment harcelé par ses  » frères  » ? Si on compte les jours, les semaines qu’il lui fallut gaspiller pour s’expliquer devant les représentants de l’URSS et des autres pays communistes, on se demande comment il pouvait gouverner. Ce n’est certes pas lui qui dessinait ce nouveau  » visage humain  » du marxisme-léninisme, mais c’est lui qui provoqua l’explosion de liberté. Les autres PC auraient dû lui en être reconnaissants : n’était-il pas en train de démontrer qu’un parti communiste au pouvoir était capable, en rejetant la dictature, de regagner les faveurs du public ? S’il y avait eu alors des élections libres, les candidats du parti de M. Dubcek auraient vraisemblablement obtenu la majorité. Mais les  » frères  » ne concevaient pas qu’on gouverne sans faire taire les  » ennemis « . 1968 and the Prague Spring | SocialistWorker.orgRÉUSSITE MILITAIRE ET ÉCHEC POLITIQUE  ImageLes pressions se faisaient de plus en plus fortes. A la fin du printemps, les armées du pacte de Varsovie organisaient en territoire tchécoslovaque d’interminables manœuvres, qualifiées d’exercices d’état-major. En juillet, tout le bureau politique tchécoslovaque était prié de comparaître à Cierna-nad-Tisou, près de la frontière, devant le bureau politique soviétique. Dubcek s’engagea à ralentir le rythme des réformes et à contrôler davantage ce qui se faisait, ce qui se disait ou s’écrivait dans son pays. Etait-ce la fin du  » malentendu  » ? Brejnev et les siens avaient-ils embrassé Dubcek pour l’endormir et l’abattre au moment où il ne s’y attendait pas ? Entre la rencontre de juillet et la funeste nuit du 20 au 21 août, les durs du bureau politique soviétique avaient-ils accru la pression ? Ou encore se miton soudain à redouter à Moscou la renaissance d’une  » petite entente  » – car Tito et Ceausescu avaient été reçus triomphalement à Prague ?  Les officiers soviétiques qui avaient participé aux exercices d’état-major s’étaient attardés. Ils avaient eu le temps de bien préparer l’invasion et beaucoup étaient à pied d’œuvre pour le succès des premières opérations. Les orthodoxes de la direction tchécoslovaque étaient dans la confidence. Les autres ne s’attendaient pas à cette catastrophe. Lorsque fut connue la nouvelle, le bureau politique siégeait. Dubcek regretta-t-il alors de n’avoir jamais voulu envisager le pire ? Il se contenta de déclarer :  » C’est une grande tragédie pour moi… J’ai consacré toute ma vie au communisme et à l’Union soviétique.  » Puis, il fut, avec d’autres, emmené prisonnier en URSS.ImageL’histoire – Le Printemps de Prague rappelé 50 ans plus tard [Publié le 01/05/2018]Invasion: The Crushing Of The Prague SpringL’élection d’Alexander Dubcek en 1968 a conduit à des réformes sans précédent dans la Tchécoslovaquie communiste. Mais sa tentative de « socialisme à visage humain » a échoué. Il a cependant planté une graine,

Alexander Dubcek a été élu premier secrétaire du Parti communiste tchécoslovaque le 5 janvier 1968, marquant le début d’un processus dramatique de libéralisation dans l’État totalitaire.  Bien que finalement écrasée par les chars russes, la période connue sous le nom de Printemps de Prague a donné à de nombreux Tchèques et Slovaques un nouveau sentiment – deux décennies après l’imposition du communisme – qu’un avenir meilleur les attendait.  « On sentait vraiment avec l’élection de Dubcek qu’un vent frais soufflait », raconte Marta Kubisova, devenue un symbole du Printemps de Prague. En janvier 1968, elle était l’une des plus grandes stars de la pop tchécoslovaque, en tant que membre du groupe Golden Kids.

Ce fut une période inoubliable. C’était une période merveilleuse où les gens pouvaient vraiment respirer et avaient le sentiment qu’après 20 ans, quelque chose de bon et de joyeux se produisait enfin. »  Les Golden Kids ont été autorisés à se produire à Paris et à Berlin-Ouest au début de 1968, et le chanteur affirme que la musique était également un élément du Printemps de Prague, avec des disques occidentaux auparavant indisponibles qui affluaient.Prague Spring: A lone car passes Soviet tanks during the Soviet invasion of Czechoslovakia, August 1968. : r/europe

« Il semblait qu’il n’y avait plus de murs et que quelque chose comme le rideau de fer n’existait plus. C’était comme si le monde s’était ouvert à nous », explique Kubisova, qui avait 25 ans à l’époque. « Mais bien sûr, ce n’était qu’une croyance illusoire. »

Un socialisme à visage humain

L’ascension de Dubcek a suivi d’autres développements qui ont également ouvert la voie au Printemps de Prague, explique l’historien Petr Blazek. Celles-ci comprenaient la dénonciation par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev de son prédécesseur Josef Staline en 1956 ; la libération de nombreux prisonniers politiques en Tchécoslovaquie au début des années 1960 ; mouvements de dissidence lors d’un congrès du syndicat des écrivains en 1967 ; et, avec l’économie en difficulté, un besoin pressant de réforme économique.Prague Spring 8 - FlashbakDubcek, qui avait passé une partie de son enfance en Union soviétique, a remplacé l’extrémiste Antonin Novotny à la tête du pays. Le contraste était saisissant. « Dubcek était beaucoup, beaucoup plus ouvert dans son approche et est devenu connu du public comme ce politicien souriant », dit Blazek.  Dubcek a également remporté un succès de relations publiques en donnant à son programme de réforme un nom accrocheur qui a résonné dans le monde entier : «le socialisme à visage humain.»

Comme beaucoup en Tchécoslovaquie, la chanteuse Marta Kubisova était une fervente partisane de Dubcek. Mais même elle doutait de sa fameuse doctrine. «Le socialisme à visage humain.» sonnait bien, dit Kubisova. « Mais à ce moment-là, j’avais une certaine expérience des communistes, donc je n’ai pas vraiment réfléchi à imaginer ce que cela pourrait réellement signifier. »  L’historien Jan Adamec dit que l’expression était « un très bel exemple de marketing politique» ; il était si vague qu’il permettait une grande variété d’interprétations, allant de la dictature communiste avec des caractéristiques « humaines » à la démocratie libérale avec des éléments socialistes. Prague Spring, 1968: "The Whole World is Watching" - Warfare History Network

La fin de la censure

La question de savoir dans quelle mesure Dubcek a dirigé le Printemps de Prague et dans quelle mesure il s’est retrouvé entraîné par les événements est toujours contestée par les historiens, dit Adamec, qui souligne que les objectifs de Dubcek et d’autres dans l’aile réformatrice du Parti communiste tchécoslovaque avaient en fait été assez limité.  « Ils voulaient établir une nouvelle direction progressiste, même si je ne dirais pas qu’ils rêvaient des choses qui se sont ensuite produites en 1968 », déclare Adamec. « Cependant, plus ils poursuivaient une politique réformiste, plus ils se contentaient d’observer ce qui se passait. »ImageLe changement le plus radical introduit par Dubcek a été la suppression d’un pilier essentiel du régime communiste : la censure. Cela s’est produit en avril 1968 et devait jouer un rôle majeur dans sa perte.  « Lorsque vous accordez aux gens la liberté d’expression dans une société auparavant censurée, vous êtes vous-même constamment critiqué », déclare Adamec. « Dubcek a été critiqué pour être trop radical et pour ne pas être assez radical. »

Le gouvernement de Prague n’avait jamais envisagé de renoncer au rôle dirigeant du parti communiste. Cependant, au fil des mois, les dirigeants de Moscou et d’ailleurs dans le bloc soviétique ont regardé avec consternation la pression populaire pour plus de changement s’intensifier. Ces préoccupations étaient partagées par un nombre croissant d’apparatchiks tchécoslovaques.  Le 21 août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie dirigées par l’URSS sont entrées dans le pays, écrasant le Printemps de Prague et lançant deux décennies d’occupation soviétique.

Les chars soviétiques arrivent Prague Spring – The OlympiansL’historien Blazek dit qu’Alexandre Dubcek était un échec, incapable de satisfaire les conservateurs ou les réformateurs chez lui ou d’anticiper la réponse probable du reste du bloc soviétique.  « C’était une figure étrange qui attirait le public et a conquis un grand nombre de personnes », explique l’historien. « Mais personnellement, je ne considère pas Dubcek comme l’un des grands politiciens tchécoslovaques du XXe siècle. »

Pendant l’invasion, la chanteuse Marta Kubisova a publiquement soutenu Dubcek, dont le temps était alors presque écoulé. Elle a également enregistré à la hâte la ballade déchirante « Une prière pour Marta », appelant à la paix et à la cessation de la haine, qui est devenue un symbole durable du Printemps de Prague.  La chanson a rapidement été bannie des ondes et la chanteuse elle-même s’est vu interdire de se produire pendant la période de 20 ans s’étendant jusqu’en 1989 connue sous le nom de normalisation.  Le Printemps de Prague, qui a duré un peu plus de sept mois, s’est terminé par un déchirement ainsi qu’une émigration à grande échelle. Mais ce goût limité de la liberté a aidé à nourrir l’espoir que le communisme pourrait un jour prendre fin, insiste Kubisova.  « Cela en valait la peine, car cela vous a rendu plus fort. C’était une chance de respirer de l’air frais qui nous a donné un plus grand désir d’atteindre la liberté », a déclaré le chanteur. « Il est resté avec nous au cours des deux décennies suivantes. »THE PRAGUE SPRING AND THE SOVIET INVASION OF 1968 | Prague Extravaganza Free TourInvasion soviétique de la TchécoslovaquiePourquoi les Tchécoslovaques ont-ils profité des arts et de la culture florissants pendant quelques mois en 1968, pour qu’ils soient brutalement emportés par l’Union soviétique ? En 1968, la Tchécoslovaquie sous contrôle soviétique a connu quatre mois sous le nouveau réformiste libéral Dubcek ; la suppression d’une partie du contrôle de l’État a conduit à une plus grande liberté des arts, de la presse, de la culture et de la parole. Cette période de janvier à août 1968 est connue sous le nom de Printemps de Prague. Préoccupée par le fait que la liberté de la Tchécoslovaquie porte atteinte à l’Union soviétique et le pouvoir du parti communiste, l’Union soviétique envoyé des troupes des pays du Pacte de Varsovie pour rétablir l’autorité. Il s’agit d’un événement majeur qui a durablement marqué les relations au cours de la Guerre froide.

Les événements qui ont conduit à l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie 

Vous trouverez ci-dessous un aperçu des événements qui ont conduit au printemps de Prague et à l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie qui a suivi.

Arrière-plan  Prague Spring: A lone car passes Soviet tanks during the Soviet invasion of Czechoslovakia, August 1968. : r/europeL’Union soviétique a pris le contrôle de la Tchécoslovaquie en 1948 et elle est restée un État satellite stable pendant 20 ans, contrôlé par un régime communiste rigide et oppressif.

À partir de 1953, le pur et dur Antonín Novotný dirige le pays, maintenant une réglementation stricte dans les arts et les médias. Alors que ceux-ci se sont relâchés après Staline. Après la mort de Staline, en 1953 et les programmes de déstalinisation de 1956, la Tchécoslovaquie n’a pas connu les mêmes processus de libéralisation que certains autres pays du bloc de l’Est.

Manifestations étudiantes pacifiques 

En 1967, le mécontentement à l’égard de Novotný et de son régime répressif grandit et conduit à des manifestations étudiantes pacifiques. Novotný a fait appel au dirigeant soviétique Brejnev pour obtenir de l’aide, mais a été refusé. Au lieu de cela, en janvier 1968, le Comité central élit le plus libéral Alexander Dubček pour remplacer Novotný au poste de secrétaire du Parti communiste.

Le socialisme à visage humain, mort avec le printemps en 1968 à Prague

L’invasion fut une réussite militaire, mais un échec politique. La direction qui aurait dû remplacer l’équipe Dubcek n’était pas prête. Les heures et les jours passaient et personne ne se sentait en mesure, en un tel moment, de remplacer le premier secrétaire. Il fallut rendre au prisonnier un statut d’homme d’Etat. Un statut provisoire pour un homme d’Etat en liberté très surveillée. Dubcek dut sacrifier des compagnons qui avaient une position en flèche pour la démocratisation. Il prêcha la prudence à un peuple toujours prêt à l’écouter, mais décidé à montrer, en toute circonstance, la répugnance que lui inspirait l’envahisseur. Aussi longtemps que Dubcek tenait – et il tenait -, l’espoir demeurait. Mais les incidents se multipliaient. L’équipe dirigeante unie en 1968 se disloquait. Il y avait ceux qui se résignaient à la  » normalisation  » et ceux qui s’y refusaient.  Gustav Husak, un Slovaque qui avait été victime du  » culte de la personnalité « , réussit l’opération politique manquée six mois plus tôt par les néo-staliniens. Après une série d’incidents à l’occasion de la victoire sur l’URSS de l’équipe tchécoslovaque de hockey sur glace, il fit admettre au comité central que le premier secrétaire devait être un homme fort pour éviter le drame. A la mi-avril de 1969, Husak fut nommé premier secrétaire.  Et Dubcek ? Pendant quelques mois, il présida le Parlement. Puis, en décembre 1969, il fut nommé ambassadeur à Ankara. En juin 1970, il était rappelé à Prague. Il revint, mais refusa de se livrer à l’autocritique exigée. Pendant des années, il vécut dans un faubourg de Bratislava, agent technique des eaux et forêts.

On sut qu’il avait marqué son attachement à la défense des droits de l’homme et montré ses sympathies pour les signataires de la Charte 77. On eut connaissance aussi d’une longue lettre qu’il adressa le 28 octobre 1974 au Parlement tchécoslovaque et dans laquelle figure cette esquisse d’autoportrait :  » Le bouleau, bien qu’il soit un arbre délicat, fait montre d’une grande résistance et d’une capacité de vivre dans des conditions difficiles.  » Une résistance qui lui valut un juste revanche.  Pendant la  » révolution de velours  » de 1989, il fut acclamé par la foule de Prague, nommé député et président de l’Assemblée, élu enfin _ lors des premières élections libres _ au titre non du Parti communiste qui l’avait rejeté lorsqu’il pouvait le sauver, mais du mouvement de Vaclav Havel.  Après deux années passées à la tête du Parlement fédéral, Alexandre Dubcek, devenu au printemps dernier le président du Parti social-démocrate slovaque, avait été réélu de justesse député de la dernière Assemblée tchécoslovaque. Dernière Assemblée de l’Etat commun des Tchèques et des Slovaques en faveur duquel il a milité jusqu’à la fin.

Préoccupations soviétiques 

Ces réformes inquiétaient les Soviétiques car ils craignaient d’aller trop loin et d’encourager d’autres États satellites à suivre, rappelant le soulèvement hongrois de 1956 , où les révoltes ont presque conduit au renversement du gouvernement hongrois et à la sortie de la Hongrie du Pacte de Varsovie. La légalisation par Dubček des groupes d’opposition politique était particulièrement préoccupante, en particulier ses propositions d’autoriser les partis politiques non communistes aux élections. En référence à la Tchécoslovaquie, Brejnev a déclaré qu’il ne permettrait pas aux pays du bloc de l’Est de rejeter le communisme, même si cela signifiait une troisième guerre mondiale. Ceci est devenu connu sous le nom de Doctrine Brejnev, ce qui justifiait essentiellement une intervention militaire dans tous les États dissidents du bloc de l’Est.

Qu’est-ce qui a causé le Printemps de Prague ?

La montée des tensions en Tchécoslovaquie a conduit à des manifestations qui ont évincé Novotný, fait venir Dubček et ont finalement abouti au Printemps de Prague. Ci-dessous, nous décrirons les facteurs qui ont poussé le peuple tchèque à être désillusionné par le régime communiste.

Économie faible

La Tchécoslovaquie avait l’industrie la plus forte du bloc de l’Est et avait auparavant joui d’une économie forte. Dans les années 1960, cependant, cela avait commencé à décliner, car l’URSS demandait à la Tchécoslovaquie de produire des matières premières comme l’acier pour l’économie soviétique plutôt que pour la sienne. Il y avait aussi le sentiment que le Parti communiste empêchait le progrès. Leur contrôle sur l’agriculture et leurs conseils sur ce qu’il faut produire ont empêché les efforts de modernisation et limité les agriculteurs. Les tentatives de réformes économiques sous Novotný ont également échoué, ce qui a conduit à la frustration.

Niveau de vieReality CzechLe mécontentement a commencé à croître en Tchécoslovaquie au cours des années 1960, les problèmes économiques entraînant une inflation croissante, des pénuries alimentaires et une baisse du niveau de vie. Le logement des travailleurs était médiocre et ils ne pouvaient mener qu’une vie de base. Comme la Tchécoslovaquie était l’industrie la plus puissante du bloc de l’Est, on se rendait de plus en plus compte que la population sacrifiait son niveau de vie pour soutenir leUnion soviétique.Mécontentement politique

Il y avait des troubles croissants parmi la population de la Tchécoslovaquie. Les Tchèques n’aimaient pas la façon dont le contrôle communiste s’était développé au cours des 20 dernières années et estimaient que le pays était passé d’une démocratie à une dictature. Novotný était impopulaire pour censurer la presse et limiter la liberté personnelle des citoyens. Son approche quasi autoritaire (il a emprisonné et tué des manifestants innocents) l’a rendu de plus en plus impopulaire.

Conséquences de l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie

La répression du Printemps de Prague en Tchécoslovaquie a suscité des critiques internationales malgré le fait qu’il n’y a pas eu d’intervention directe du côté de la Tchécoslovaquie. Sans surprise, cela a entraîné une détérioration des relations entre les États-Unis et l’URSS, mais cela a également eu des conséquences sur d’autres relations.The Day the Soviets Arrived to Crush the Prague Spring, in Rarely Seen Photos | The New Yorker

https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/homme-il-passe-pendant-printemps-prague-5537/

https://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/05/05/alexandre-dubcek-le-resistant_1036732_1004868.html

https://www.parismatch.com/Actu/International/Il-y-a-50-ans-le-debut-du-Printemps-de-Prague-1431599

https://www.studysmarter.co.uk/explanations/history/cold-war/soviet-invasion-of-czechoslovakia/

https://www.dw.com/en/unforgettable-prague-spring-recalled-50-years-later/a-42009802

https://www.humanite.fr/alexander-dubcek-lespoir-tchecoslovaque-decu-659398

https://www.universalis.fr/encyclopedie/printemps-de-prague-en-bref/

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