La révolte des femmes charismatiques contre l’ordre établi La Révolution et l’exécution d’Olympe de Gouge Olympe de Gouges (1748 -1793) est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme l’une des pionnières des mouvements pour la libération des femmes.Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs. «Femmes, ne serait-il pas grand temps qu’il se fît aussi parmi nous une révolution ? Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres, et ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe et faire pitié à l’autre ?», écrit Olympe de Gouges à Marie-Antoinette en 1792. Toute sa vie, cette activiste pour le droit des femmes a exhorté les femmes à s’affirmer en tant que telles. Elle a été exécutée en 1793 pendant la Terreur. Née à Montauban dans une famille bourgeoise sous le nom de Marie Gouze, la femme de lettres épouse à dix-sept ans un homme grossier et inculte de trente ans son aîné. Lorsque celui-ci décède, elle part vivre à Paris où elle change de nom : elle se fait alors appeler Olympe de Gouges. La loi française interdisant à une femme écrivain de publier un ouvrage sans le consentement de son époux, elle ne se remariera jamais, conservant ainsi sa liberté de publication. Elle fréquente les salons et rencontre plusieurs hommes de lettres qui la poussent à s’adonner à l’écriture. Olympe de Gouges prend comme amant un haut fonctionnaire de marine, qu’elle refuse d’épouser, mais avec qui elle entretient une liaison jusqu’à la Révolution. Grâce au soutien financier de son compagnon, elle mène un train de vie bourgeois.Olympe de Gouges se rend célèbre par « L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage », une pièce publiée en 1792 mais déjà représentée dès 1785 à la Comédie-Française, sous le titre de Zamore et Mirza, ou L’heureux naufrage. L’œuvre attire l’attention sur le sort injuste des Noirs esclaves des colonies et plaide en faveur de l’abolition de l’esclavage. Mais le combat qui tient particulièrement à cœur à Olympe de Gouges est celui de la place des femmes dans la société. L’écrivain considère que les femmes sont capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans ses écrits, demande qu’elles soient associées aux débats politiques et de société. S’adressant à Marie-Antoinette pour protéger «son sexe», elle rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirme l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes. «La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune», déclare-t-elle. Véritable visionnaire, Olympe de Gouges demande l’instauration du divorce, qui est adopté par les Girondins quelques mois plus tard. Elle réclame également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par un contrat civil signé entre concubins, qui prendrait en compte les enfants issus de liaisons nées d’une «inclination particulière», des propos au caractère proprement révolutionnaire. Elle milite aussi pour la reconnaissance d’enfants nés hors mariage, et est l’une des premières à théoriser le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui : s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle demande la création de maternités. Son combat pour les femmes se poursuit dans ses productions théâtrales, notamment dans Le Couvent ou les vœux forcés (1790). Ses accusations contre Marat (qu’elle traite d’« avorton de l’humanité »), Robespierre (« l’opprobre et l’exécration de la Révolution») et sa dénonciation de la dictature montagnarde, la conduisent à la guillotine le 3 novembre 1793. « Lorsque l’on interrogea les “politiques” sur leurs femmes illustres préférées, françaises, bien sûr, puisqu’il fallait décider lesquelles d’entre elles seraient le plus dignes d’être “panthéonisées”, Louise Michel et Olympe de Gouges l’emportèrent nettement », « Toutes deux héroïnes du sacrifice, (…) Olympe de Gouges, pionnière de la lutte contre l’esclavage des noirs, exécutée à 45 ans à l’instigation de montagnards, qu’elle tenait pour liberticides, mériteraient donc une ultime clôture, celle du pompeux et austère sépulcre national, certes laïque et patriotique. Héroïnes de la compassion et de l’intercession, elles seraient ainsi appelées (…) à témoigner, sanctifiées par leurs épreuves, du droit des femmes à la grandeur dans l’abnégation. ». Olympe de Gouges est aujourd’hui considéré comme une des pionnières des femmes charismatiques contre l’ordre établi. Paradoxalement, nombre de femmes se sont longtemps montrées hostiles aux revendications de femmes engagées telles qu’Olympe de Gouges, ce que celle-ci déplorait dans une de ses pièces de théâtre : « Les femmes n’ont jamais eu de plus grands ennemis qu’elles-mêmes. Rarement on voit les femmes applaudir à une belle action, à l’ouvrage d’une femme. »Notable Citation : «La femme naît libre et vit égale à l’homme dans ses droits distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune».
«Dans un discours, il ne faut pas seulement rendre hommage à Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir ou Simone Veil. Ce sont toutes des femmes illustres qui ont montré le chemin mais elles ont toutes en commun de ne plus être en vie.»
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Biographie d’Olympe de Gouges, militante française des droits des femmes
Olympe de Gouges était une écrivaine et militante française qui a promu les droits des femmes et l’abolition de l’esclavage. Son ouvrage le plus célèbre est la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », dont la publication aboutit au procès de Gouges et à sa condamnation pour trahison. Elle a été exécutée en 1783 pendant le règne de la Terreur.
Faits saillants : Olympe de GougesConnu pour : Gouges était une militante française qui s’est battue pour les droits des femmes ; elle a rédigé la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »
Connu également sous le nom de : Marie Gouze
Naissance : 7 mai 1748 à Montauban, France et Décédé : 3 novembre 1793 à Paris, France
Ouvrages publiés : Lettre au peuple ou projet de fonds patriotique (1788), Remarques patriotiques (1789), Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
Conjoint : Louis Aubry (m. 1765-1766) et Enfants : Pierre Aubry de Gouges
Citation notable : « La femme naît libre et vit égale à l’homme dans ses droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
Début de la vie
Olympe de Gouges est née le 7 mai 1748 dans le sud-ouest de la France. À l’âge de 16 ans, elle s’est mariée contre son gré à un homme du nom de Louis Aubry, décédé un an plus tard. De Gouges s’installe à Paris en 1770, où elle fonde une compagnie de théâtre et s’implique dans le mouvement abolitionniste grandissant.
Pièces
Après avoir rejoint la communauté théâtrale à Paris, Gouges a commencé à écrire ses propres pièces, dont beaucoup traitaient explicitement de questions telles que l’esclavage, les relations hommes-femmes, les droits des enfants et le chômage. Gouges critiquait le colonialisme français et utilisait son travail pour attirer l’attention sur les maux sociaux. Son travail, cependant, a souvent été critiqué et ridiculisé par l’establishment littéraire dominé par les hommes. Certains critiques se sont même demandé si elle était le véritable auteur des œuvres sur lesquelles elle avait signé son nom.
Activisme
De 1789 – à commencer par la Révolution française et la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » – jusqu’en 1944, les femmes françaises n’étaient pas autorisées à voter, ce qui signifie qu’elles n’avaient pas tous les droits de citoyenneté. C’était le cas même si les femmes étaient actives dans la Révolution française, et beaucoup ont supposé que ces droits étaient les leurs en vertu de leur participation à cette lutte de libération historique.
Gouges, dramaturge de renom à l’époque de la Révolution, parlait non seulement pour elle-même mais pour de nombreuses femmes de France lorsqu’en 1791 elle écrivit et publia la « Déclaration des droits de la femme et du citoyen ». Inspirée de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789 par l’Assemblée nationale, la déclaration de Gouges fait écho au même langage et l’étend aux femmes. Comme de nombreuses féministes l’ont fait depuis lors, Gouges a à la fois affirmé la capacité de la femme à raisonner et à prendre des décisions morales et a souligné les vertus féminines de l’émotion et du sentiment. Une femme n’était pas simplement la même chose qu’un homme ; elle était sa partenaire égale.
La version française des titres des deux déclarations rend ce miroir un peu plus clair. En français, le manifeste de Gouges était la « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne » ― non seulement la femme s’opposait à l’homme, mais la citoyenne s’opposait à la citoyenne.
Malheureusement, Gouges en a trop assumé. Elle a supposé qu’elle avait même le droit d’agir en tant que membre du public et de faire valoir les droits des femmes en rédigeant une telle déclaration. Elle a violé les frontières que la plupart des dirigeants révolutionnaires voulaient préserver.
Parmi les idées les plus controversées de la « Déclaration » de Gouges, il y avait l’affirmation selon laquelle les femmes, en tant que citoyennes, avaient le droit de s’exprimer librement, et avaient donc le droit de révéler l’identité des pères de leurs enfants, un droit que les femmes de l’époque n’étaient pas supposés avoir. Elle assumait le droit des enfants nés hors mariage à une pleine égalité avec ceux nés dans le mariage : cela remettait en question l’hypothèse selon laquelle seuls les hommes avaient la liberté de satisfaire leur désir sexuel en dehors du mariage, et qu’une telle liberté de la part des hommes pourrait être exercée sans crainte d’une responsabilité correspondante. Cela remettait également en question l’hypothèse selon laquelle seules les femmes étaient des agents de la reproduction – les hommes, la proposition de Gouges sous-entendant, faisaient également partie de la reproduction de la société, et pas seulement des citoyens politiques et rationnels.
Décès
Pour avoir refusé de se taire sur les droits des femmes―et pour s’être associée du mauvais côté, les Girondins, et avoir critiqué les Jacobins, alors que la Révolution s’enlise dans de nouveaux conflits―Olympe de Gouges est arrêtée en juillet 1793, quatre ans après la Révolution a commencé. Elle a été envoyée à la guillotine en novembre de la même année et a été décapitée. Un rapport contemporain de sa mort a déclaré :
« Olympe de Gouges, née avec une imagination exaltée, a pris son délire pour une inspiration de la nature. Elle voulait être un homme d’État. Elle a repris les projets des perfides qui veulent diviser la France. Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d’avoir oublié les vertus qui appartiennent à son sexe. »
Au milieu d’une révolution pour étendre les droits à plus d’hommes, Olympe de Gouges a eu l’audace de soutenir que les femmes aussi devraient en bénéficier. Ses contemporains étaient clairs sur le fait que sa punition était, en partie, pour avoir oublié sa place et violé les limites fixées pour les femmes.
Héritage
Les idées de Gouges ont continué d’influencer les femmes en France et à l’étranger après sa mort. Son essai « Déclaration des droits de la femme » a été réimprimé par des radicaux partageant les mêmes idées, inspirant la « indication des droits de la femme » de Mary Wollstonecraft en 1792. Les Américains ont également été inspirés par Gouges ; lors de la Convention sur les droits des femmes de 1848 à Seneca Falls, des militantes ont produit la «Déclaration des sentiments», une expression de l’autonomisation des femmes qui emprunte au style de Gouges.
Olympe de Gouges, femme de lettres française (7 mai 1748 -3 novembre 1793).
En 1793, la femme de lettres Olympe de Gouges et auteur de la Déclaration des droits de la femme (1791), est menacée dans son domicile de la rue Saint-Honoré. Ses opinions monarchistes étaient considérées comme de plus en plus controversées en cette période de guerre civile. Elle s’installe alors discrètement dans l’appartement de sa servante Justine Thomas et de l’imprimeur Longuet, situé rue de Harlay. Elle y rédige son testament politique : un texte dans lequel elle prend position contre la répression infligée aux opposants au régime. Cependant, le quartier autour du Tribunal Révolutionnaire était très bien surveillé. Le 20 juillet, elle a été arrêtée devant les grilles du palais de justice. Elle a été exécutée le 3 novembre suivant, devenant, bien plus tard, une héroïne des premières féministes.
La Déclaration des droits de la femme, un manifeste pour l’égalité des sexes
En septembre 1791, Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. La Déclaration des droits de l’homme et des citoyens de sexe masculin est faussement universelle, affirme l’auteur, qui affirme alors que les femmes doivent avoir les mêmes droits que ceux des hommes, notamment le droit de vote. Cependant, la plupart des femmes révolutionnaires radicales n’en ont pas fait une priorité : elles ont d’abord demandé le droit à un héritage égal, au divorce et à l’éducation.
Olympe de Gouges Dramaturge et révolutionnaire française
Nom complet : Marie Gouze
Débutant sa carrière de dramaturge dans la France prérévolutionnaire, Gouges est devenue politiquement active après le déclenchement de la révolution en 1789. Elle était un défenseur de l’abolition des esclaves dans les colonies, mais est surtout connue pour son travail en tant qu’écrivain féministe précoce. À ce poste, elle a écrit son ouvrage le plus connu, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Après avoir publié cela, elle a été arrêtée, jugée et exécutée pendant le règne de la terreur, en tant qu’accusée girondine.
Événements historiques
1793-11-03 La dramaturge, journaliste et féministe française Olympe de Gouges est guillotinée
https://parcoursrevolution.paris.fr/en/points-of-interest/39-the-last-home-of-olympe-de-gouges
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/3-novembre-1793-mort-dolympe-de-gouges/
https://www.thoughtco.com/olympe-de-gouges-rights-of-woman-3529894