La liberté d’information doit être défendue au quotidien, l’information en tant que bien public
En décembre 1993, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mai Journée mondiale de la liberté de la presse à la suite d’une recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. C’est l’occasion d’informer les citoyens des violations de la liberté de presse. C’est un rappel que les publications et les médias sociaux sont censurés, condamnés à des amendes, suspendus, tandis que les journalistes, rédacteurs et éditeurs sont harcelés, attaqués et même tués dans le monde entier. La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 3 mai de chaque année depuis 1994.
Le thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse « L’information en tant que bien public » est un appel à affirmer l’importance de chérir l’information en tant que bien public et d’explorer ce qui peut être fait dans la production, la distribution et la réception de contenu pour renforcer le journalisme, et pour faire progresser la transparence et l’autonomisation sans laisser personne de côté. Le thème est d’une importance urgente pour tous les pays du monde. Il reconnaît l’évolution du système de communication qui a un impact sur notre santé, nos droits humains, nos démocraties et notre développement durable.
Les journalistes en temps de crise
Les guerres, le terrorisme, les menaces à la stabilité et les catastrophes naturelles conduisent à une sécurité et une surveillance plus strictes partout dans le monde. Quel effet cela a-t-il sur l’accès à l’information et sur le journalisme ?Préoccupé par l’érosion de la liberté de la presse en temps de crise, le Conseil de l’Europe a adopté trois documents particulièrement significatifs :
Une Déclaration sur la liberté d’expression et d’information dans les médias dans le contexte de la lutte contre le terrorisme,
Lignes directrices sur la protection de la liberté d’expression et d’information en temps de crise, et
Une Déclaration sur la protection et la promotion du journalisme d’investigation.
Elles se fondent sur l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme qui vise à garantir la liberté d’expression et d’information dans la juridiction des 47 États membres du Conseil de l’Europe.
La Journée mondiale de la liberté de la presse a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1993.
La date choisie pour cette célébration annuelle était le 3 mai, qui est une journée d’action sous forme d’initiatives en faveur de la liberté de la presse, ainsi qu’une journée d’évaluation de l’état de la liberté de la presse dans le monde, une journée d’alerte et de sensibilisation, une journée pour encourager le débat entre professionnels des médias et une commémoration de tous les journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier.
L’action du Conseil de l’Europe en faveur de la liberté de la presse et de la liberté d’information se fonde sur l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, selon laquelle ce droit fondamental est l’une des pierres angulaires de la démocratie. Le Conseil mène des activités de coopération en aidant les pays à élaborer des législations et à introduire des pratiques conformes aux normes européennes. L’une des choses qu’il a faites est de créer un groupe international de spécialistes de la liberté d’expression et d’information en temps de crise. La société de l’information évolue, le Conseil de l’Europe est désormais confronté au défi de défendre et de maintenir ses principes fondamentaux dans de nouveaux environnements, dont le principal est Internet.
30e anniversaire de la déclaration de Windhoek
La Journée mondiale de la liberté de la presse trouve son origine dans une conférence de l’UNESCO à Windhoek en 1991. L’événement s’est terminé le 3 mai avec l’adoption de la Déclaration historique de Windhoek pour le développement d’une presse libre, indépendante et pluraliste. Après 30 ans, le lien historique établi entre la liberté de rechercher, de communiquer et de recevoir des informations et le bien public reste aussi pertinent qu’il l’était au moment de sa signature. Des commémorations spéciales du 30e anniversaire sont prévues lors de la Conférence internationale de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
La Déclaration de Windhoek est considérée comme une référence pour garantir la liberté de la presse dans le monde. Tout a commencé lors d’un séminaire à Windhoek en 1991, mais les idées échangées par les journalistes africains et les professionnels des médias ont agi comme un catalyseur pour encourager la liberté, l’indépendance et le pluralisme de la presse en Afrique et dans d’autres parties du monde. Comment est-ce arrivé ?
Histoire de la Déclaration de Windhoek
Le séminaire de Windhoek
Du 29 avril au 3 mai 1991, des journalistes africains indépendants se sont réunis au séminaire de l’UNESCO « Promouvoir des médias africains indépendants et pluralistes » qui s’est tenu à Windhoek, en Namibie. La conférence s’est concentrée sur le rôle des médias libres, indépendants et pluralistes à la lumière des pressions et de la violence constantes auxquelles sont confrontés les professionnels des médias travaillant en Afrique.
Le séminaire de Windhoek sur « la promotion d’une presse africaine indépendante et pluraliste » s’est tenu en partenariat avec d’autres agences des Nations Unies comme le PNUD. L’événement a été soutenu par 12 agences internationales, parmi lesquelles des bailleurs de fonds nordiques, la Fédération internationale des journalistes, la Friedrich Ebert Stiftung et l’Association mondiale des journaux. Au total, 63 participants de 38 pays y ont participé. Hage Geingob, alors Premier ministre de la Namibie nouvellement indépendante, a donné le ton en soulignant l’importance de l’indépendance et le rôle de chien de garde de la presse.
La perspective de Windhoek continue d’impliquer un rôle important pour les gouvernements, mais dans le cadre de paramètres fermes de liberté, de pluralisme et d’indépendance. Les États doivent être proactifs dans la protection des journalistes et l’amélioration des possibilités pour les citoyens d’exercer la liberté d’expression. Et les États devraient éviter de contrôler les médias et d’avoir un monopole d’État sur les médias. En outre, le point de vue de Windhoek sur le pluralisme indique que les États assurent un soutien juridique et pratique à des secteurs tels que le service public et les médias communautaires.
https://www.coe.int/en/web/portal/3-may-world-press-freedom-day
https://en.unesco.org/commemorations/worldpressfreedomday/2021
https://en.unesco.org/news/30th-anniversary-windhoek-declaration