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3 février 1954 – Début du siège de Diên Biên Phu

DIEN BIEN PHU 1992 - (HD) Trailer (Eng Sub) - YouTubeBataille de Dien Bien PhuHEXASIM-Dien Bien Phu : The Final Gamble 2nd EditionDiên Bien Phu, la dernière batailleBattle of Dien Bien Phu | French Foreign Legion InformationÀ Diên Biên Phu, dans le haut Tonkin, le général Henri Navarre et 15 000 hommes sont assiégés par les forces de l’Armée Populaire du Viêt-Nam. Dans des conditions extrêmement difficiles, le camp retranché tiendra jusqu’à l’assaut final, le 7 mai 1954. C’est là que la présence française en Indochine prend fin, dans ce qu’on appellera le « Verdun asiatique ». En mai 1954, dans la Revue des Deux Mondes, le vice-président de l’Assemblée de l’Union française, Georges Riond, publiait « L’union française et l’Indochine ». « La logistique de l’armée rebelle n’est plus seulement assurée par les pauvres multitudes de coolies ceinturés de boudins de riz ; des camions ont ravitaillé sans arrêt les assaillants de Diên-Biên-Phu. La majorité des Français en vient à maudire “la sale guerre” : “sale guerre”, celle qui peut être dénoncée comme un entêtement impérialiste ; “sale guerre” aussi celle qui rend incurable le déficit du budget métropolitain ; “sale guerre” encore celle qui saigne l’armée française au point d’en compromettre la mission européenne. Ce slogan a été l’une des plus astucieuses trouvailles de la propagande communiste. »ImageHuit ans de guerre déjà Maps of Decisive Phases of the Siege of Dien Bien PhuEn 1953, la guerre, qui dure déjà depuis huit ans, se trouve dans une impasse. Elle a débuté après le coup de force japonais de mars 1945 sur l’Indochine, et l’objectif de la France est au départ de reconquérir son territoire perdu : le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO), mobilisé en métropole et dans l’empire, est déployé dès 1946. Mais en 1949, avec la victoire de Mao Zedong à Pékin, le conflit évolue : il s’agit désormais d’endiguer la poussée communiste. En 1954, le Corps expéditionnaire atteint 184.000 hommes : métropolitains, Africains et Nord-Africains, légionnaires, Indochinois enrôlés sur place. L’ex-Indochine française est alors coupée en deux. Au nord du 16e parallèle, Hô Chi Minh a proclamé en septembre 1945 la République démocratique du Viêt Nam (RDV); le pouvoir y est aux mains du Vietminh, même si la France contrôle quelques zones limitées autour de Hanoi et aux environs de Diên Biên Phu (voir carte). Au sud, a été établi un « État associé » sous tutelle française, dirigé par l’ex-empereur Bao Dai.French defeat in Dien Bien Phu, May 1954 heralded the US Military engagement in Vietnam - By Guest Blogger Hans WiesmanLe piège se referme sur le camp retranché  ImageVu de la métropole, ce conflit asiatique semble bien lointain aux Français et coûte très cher à ses gouvernants : en 1946, il représente 17 % du budget de la défense, en 1950, 45 %. À l’heure même où, à peine sortis de la Seconde Guerre mondiale, les puissances occidentales songent surtout à se réarmer face au nouvel ennemi, l’URSS. La France compte alors sur l’aide financière des États-Unis (qui couvrira 80 % des dépenses militaires en 1954). Le 8 mai 1953, le général Henri Navarre est nommé commandant en chef du CEFEO. Sa mission : mettre en place un « plan » qui permette à la France de sortir du conflit de façon honorable. À 290 km à l’ouest de Hanoi, à proximité du Laos et de la frontière chinoise, s’étend la plaine de Diên Biên Phu (voir la carte). Diên Biên Phû en Streaming sur Paramount Channel - Molotov.tvBloquer l’accès au Laos, c’est tenter d’empêcher la jonction communiste avec les autres régions de l’Indochine, Cambodge, Cochinchine, Laos, Annam. Mais en 1953, la frontière du Laos est déjà aux mains du Viêt-minh.  Dans cette zone d’une dizaine de kilomètres de large, vivent depuis des siècles de paisibles cultivateurs de pavot. Ces minorités ethniques montagnardes, appelées Thaïs des hautes régions, se retrouveront, elles aussi, mêlées à la tourmente. « Au mois de novembre 1953, quand les premiers soldats du Corps expéditionnaire s’installent à Diên Biên Phu, il ne s’agit que d’une opération secondaire, explique l’historien Hugues Tertrais. Une bataille parmi d’autres. La septième menée en Indochine depuis 1946. » Personne ne soupçonne à l’époque que l’adversaire, lui, en a décidé tout autrement. La totalité de ses forces sera jetée dans l’engagement.3 février au 7 mai 1954 - Siège de Diên Biên Phu - Herodote.net« Diên Biên Phu est un camp retranché dans lequel le Corps expéditionnaire a installé un formidable “hérisson” – une tactique de défense sur laquelle l’adversaire doit venir s’écraser », poursuit Hugues Tertrais. Au cœur de ce système, un aérodrome, seul accès pour le ravitaillement. « Diên Biên Phu est l’unique endroit plat de la région », rappelle l’historien.  La configuration du terrain alimentera plus tard de nombreuses polémiques. Car si Hugues Tertrais parle d’ » endroit plat  », d’autres évoquent une cuvette dans laquelle les Français se seraient piégés eux-mêmes. En février 1954, dans un célèbre article intitulé « Week-end à Diên Biên Phu », Robert Guillain, journaliste au Monde, raconte ainsi:  « Le visiteur qui tombe là-dedans du haut du ciel est assailli au premier moment par un désordre d’impressions qui lui coupent le souffle. L’impression d’être encerclé, encagé, cerné ; celle encore d’être vu de partout, que chacun des mouvements doit être aperçu de l’ennemi, qui plonge ses regards d’en haut… ImageC’est un stade de 20 kilomètres. Le fond du stade est à nous. Les gradins à l’ennemi. » Tout est dit. Côté vietnamien, seule une victoire écrasante a été envisagée. « Dès le départ, nous avions tout misé sur Diên Biên Phu », explique aujourd’hui Nguyen Van Khanh, de l’École des sciences sociales et humaines  d’Hanoi. « La concentration du Corps expéditionnaire français au nord du Tonkin devenait trop dangereuse. Dès la fin de septembre 1953, le bureau politique du Vietminh avait pris la décision d’attaquer. » Le sort de la bataille était scellé avant même que ne s’échangent les premiers coups de canons, conseillers chinois et responsables nord-vietnamiens ayant décidé de contraindre l’adversaire français à disperser ses troupes. « Lui faire ouvrir la main pour écarter les doigts », selon la formule imagée du général Vô Nguyên Giap, chef des armées vietminh et héros national.Dien Bien Phu - Vietnam Propaganda Print Masterpieces - Curated Fine Art Canvas Prints and Oil on Canvas ArtworkParis ne voit rien venir 

L’Otan sort à peine des fonds baptismaux. À Paris, gouvernements et décisions incohérentes se succèdent. Le poids financier du conflit pèse de plus en plus lourd. Il faut trouver une solution. Mais avec qui négocier ? Quelles concessions faire ? L’espoir d’une solution honorable semble poindre après la mort de Staline en mars 1953. Las, le sang continue de couler dans la péninsule. Le 11 mars 1954, un comité de guerre restreint est créé. Il est déjà trop tard. À Genève, une conférence de la paix tente de régler le problème de la Corée * et celui de l’Indochine. La Chine et l’Union soviétique soutiennent ouvertement la République démocratique du Viêt Nam. Les États-Unis sont du côté de la France et de l’État associé de Bao Dai. Loin des salons feutrés, et sans que la France ait vu venir l’ampleur du drame, la plaine de Diên Biên Phu s’embrase.Battle of Dien Bien Phu in the First Indochina WarLes forces en présence 

Le Corps expéditionnaire. « Entre le 13 mars  et le 7 mai 1954, 15.172 hommes  vont coexister à Diên Biên Phu, explique Laure Cournil, chercheuse à Paris-1. Des combattants français du Corps expéditionnaire originaires de métropole assurent l’encadrement. Il y a aussi en grand nombre des soldats de l’Union française (l’ensemble des colonies) – venus du Maroc, du Sénégal, d’Algérie – sans oublier les montagnards des Hauts Plateaux, Laos, Thaïs, Cambodgiens ou Vietnamiens de l’armée nationale du gouvernement de Bao Dai ». Jusqu’au 13 mars 1954, la vie de la garnison est celle d’une ruche qui organise sa défense. « C’est une espèce de piège gigantesque et compliqué, hérissé de pointes, boursouflé d’ouvrages, miné, creusé, compartimenté, labouré sur des kilomètres carrés, et plus habité qu’une fourmilière…sous terre, dans les trous vivent les hommes…à la surface, plus rien n’a poussé, sinon la prolifération d’une ronce de métal : les barbelés », écrit Robert Guillain.  Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette armée n’a pas eu le temps de se restructurer. Ses hommes n’ont pas cessé de se battre. « Tout le monde a oublié que bien des soldats présents à Diên Biên Phu ont libéré la France, fait la campagne d’Italie, et continué avec le sentiment de poursuivre en Indochine le combat mené contre les régimes totalitaires en Europe » ajoute Pierre Journoud, historien du CEHD.ImageLe grand silence de la défaite 

« Diên Biên Phu aura été une bataille impitoyable », a rappelé le Général Trinh, au colloque. Le cessez-le-feu entre en vigueur le 7 mai 1954 entre 17 h et 17 h 30. A la question de savoir comment il avait compris « au milieu de cet enfer que la bataille était terminée  », le général de Biré, président de l’Association nationale des combattants de Diên Biên Phu, a répondu : « Le jour où le silence est tombé d’un seul coup. Comme lors d’un saut en parachute quand, brutalement, dans le vide, le silence devient total. Après 55 jours et nuits de fureur, cette rupture soudaine nous a signalé que quelque chose se passait. »  En France, c’est l’effondrement. Stupeur. Indignation. Tristesse. L’opinion publique, qui n’a pas été préparée à l’échec, se sent comme ramenée aux heures sombres de 1940. La prise de conscience tardive – et douloureuse – de ce qui s’est passé en Asie brise le mur d’indifférence de la population. L’émotion est à son comble. Dans la plaine du Tonkin, pourtant, l’enfer n’est pas terminé. Moins de vingt-quatre heures après la défaite, les soldats passent de l’état de combattants à celui de prisonniers.ImageLes révélations des historiens vietnamiens 

Lors du colloque organisé à Paris, les chercheurs vietnamiens ont cité des chiffres jusqu’alors inconnus. Afin d’acheminer 30.000 tonnes de ravitaillement en carburant, armement et nourriture aux combattants de Diên Biên Phu, fut mise en place une impressionnante noria de femmes et d’hommes. « Plus de 200.000 personnes ont été mobilisées pour le transport, alors que 100.000 combattants étaient placés autour de la cuvette. 260 000 porteurs vont s’activer pour ravitailler ces 100.000 hommes », a raconté l’historien Ngo Dang Tri, de L’École des sciences sociales (Université nationale du Viêt Nam). On comprend mieux l’ampleur et l’acharnement des combats. Tactique d’encerclement, attaques progressives, le but était d’étrangler la logistique de l’ennemi pour accroître ses difficultés. « En plus des obus, nous avions récupéré la moitié des parachutages destinés aux soldats français, car ils tombaient en dehors du périmètre de la cuvette. » Image Il a poursuivi : « En mai 1954, le Comité de fourniture du front  a transporté 25 000 t de riz et 1800 t de viande et d’aliments secs. Jusqu’à la ligne médiane [celle occupée par les unités de soldats], 16.800 t de vivres, 1130 t de viande, 1500 t d’armes et de munitions. 1000 t d’obus ont été utilisées. » Et, sur le même ton, il a précisé  : « Nous avons eu 10.000 morts, 4500 blessés. Et 600 camions ont servi au transport des victimes. Mais le moyen le plus utilisé, comme chacun sait, ce fut les vélos. 21.000 vélos et brouettes. » Les fameuses bicyclettes de la manufacture de Saint-Étienne, poussées sur des centaines de kilomètres, chargées comme des baudets… L’historien a sobrement conclu : « Cette logistique [était] la raison de notre victoire. Pour gagner la guerre, il faut assurer ses arrières ». Napoléon, en son temps, avait déjà fait la remarqueImageGiap, un stratège militaire exceptionnel et le vainqueur de la bataille de Diên Biên PhuImageLe général vietnamien Vo Nguyen Giap (1911-2013), vainqueur de Diên Biên Phu en mai 1954 et architecte du revers des Etats-Unis au Vietnam, s’est éteint, le 4 octobre, à l’âge de 102 ans. Le général Vo Nguyên Giap est reconnu par ses pairs comme l’un des plus extraordinaires stratèges militaires. Ses exploits militaires ont fait l’objet de nombreuses études tant au Vietnam qu’à l’étranger. Né le 25 août 1911 à An Xa, un petit village de la province de Quang Binh (Centre), Vo Nguyên Giap a exercé le métier de professeur d’histoire avant de devenir le général d’exception de l’histoire du Vietnam. Premier commandant en chef de la Troupe des agents de propagande pour la libération du Vietnam, laquelle alors n’est constituée que de trente-quatre personnes, le général Giap réussit à transformer «ces soldats aux pieds nus» en l’Armée populaire vietnamienne, une armée d’élite capable de vaincre les armées française et américaine. ImageIl est surtout connu pour être le vainqueur de la légendaire bataille de Diên Biên Phu en 1954, qui a mis fin au colonialisme français au Vietnam.  «Le basculement stratégique opéré par le général Giap de «combat éclair, victoire rapide» en «offensive et avance sures» a été décisif pour la victoire de Diên Biên Phu. Il a eu ce génie de diviser la bataille en petites offensives qui correspondaient parfaitement au niveau opérationnel de l’armée vietnamienne. Il faut savoir qu’à l’époque, nous avions seulement l’expérience des offensives menées au niveau des brigades indépendantes, et non pas d’offensives générales mobilisant tous les corps d’armée. Ce changement de stratégie a donc permis à chaque brigade de bien étudier sa cible et de faire preuve d’initiative dans ses attaques», explique le général Dào Tuân Anh, directeur adjoint de l’Académie de la Défense vietnamienne.  Selon l’historien et journaliste américain Stanley Karnow, auteur du célèbre ouvrage «Le Vietnam: Une Histoire» publié en 1983, le général Vo Nguyên Giap était à la fois un décideur politique et un officier de terrain. Les Français l’appelaient le «volcan couvert de neige» en raison de ses cheveux blancs et de son caractère fulgurant.ImageDans le livre «Vo Nguyên Giap – Homme et Légende» publié en 1962, le journaliste et historien autrichien Bernard Fall écrit: «Dans un avenir prévisible, l’Occident ne pourra pas former un général à la hauteur de Vo Nguyên Giap».  N’ayant reçu aucune formation militaire mais doté d’un talent visionnaire hors norme, il a réussi à vaincre les meilleurs généraux des armées française et américaine. Pour les Vietnamiens, le général Giap est un chef militaire hors pair et un immense héros.  De l’avis du professeur Cecil B. Currey, ancien enseignant à l’Université de Floride du Sud, auteur du livre «Vo Nguyên Giap – La victoire à tout prix», l’intelligence du général Giap s’illustrait autant militairement que politiquement. Charismatique et excellent orateur, il était capable de fédérer et de convaincre.  Pour Pham Hong Tung, directeur de l’Institut des études vietnamiennes et des sciences du développement à l’Université nationale de Hanoï, le général Vo Nguyên Giap est une véritable légende. «Le général Vo Nguyên Giap était un génie. Diên Biên Phu - Ivan Cadeau | Cairn.infoIl parlait couramment les dialectes des Tày et des Nùng. Sa modestie, son respect des autres, son ouverture et sa convivialité expliquaient son extraordinaire force de persuasion auprès des habitants, lorsqu’il les convainquait de rejoindre les forces révolutionnaires», a-t-il ajouté.   De 1944 à 1975, la vie du général Vo Nguyên Giap a été jalonnée de combats et de victoires, affirme le chercheur britannique en sciences militaires Peter MacDonald pour lequel il est l’un des plus grands commandants militaires de tous les temps. «Un homme courageux, un grand général», conclut pour sa part le général américain William Westmoreland, l’un des derniers adversaires majeurs de Vo Nguyên Giap.

Bataille de Dien Bien Phu

La bataille de Dien Bien Phu, qui s’est déroulée du 13 mars au 7 mai 1954, a été une victoire militaire vietnamienne décisive qui a mis fin à la domination coloniale française au Vietnam. Dans son sillage, la séparation du pays entre le Nord-Vietnam et le Sud-Vietnam, créant le cadre politique d’un conflit continu et, finalement, de la guerre du Vietnam.

Début des incursions militaires françaises au Vietnam

Après la fin d’un millénaire de contrôle chinois sur l’Asie du Sud-Est et le Vietnam en 969, une série de dynasties impériales ont régné pendant les 915 années suivantes. Les commerçants français ont commencé à faire du commerce au Vietnam au 17ème siècle, rejoints par la suite par des missionnaires chrétiens français. Pour les protéger, les incursions militaires françaises ont commencé en 1858. En 1884, le Vietnam, le Laos et le Cambodge étaient devenus une colonie française connue sous le nom d’Indochine française. Après la Seconde Guerre mondiale, la France cherche à rétablir son contrôle sur la région. Il a envoyé des troupes pour restaurer la domination coloniale. Ils ont été opposés par le Viet Minh, un mouvement communiste dirigé par le nationaliste vietnamien Ho Chi Minh qui a demandé l’indépendance du Vietnam.

La première guerre d’Indochine

Le Viet Minh a commencé à se battre contre les Français en 1946 dans ce qui est devenu la première guerre d’Indochine, utilisant d’abord des tactiques de guérilla, puis des méthodes de guerre plus conventionnelles, car il recevait des armes et un soutien financier de l’ Union soviétique et de la Chine. En novembre 1953, des milliers de parachutistes français sont tombés dans la vallée de Dien Bien Phu, dans la région montagneuse de l’extrême nord-ouest du Vietnam, près de la frontière laotienne. Ils y ont pris possession d’une petite piste d’atterrissage et ont commencé à créer un bastion militaire qui comprenait une chaîne de garnisons fortifiées sur un périmètre de 40 milles autour de la piste d’atterrissage.Diên Biên Phu : rizières sans retourLes Français ont amené plus de 15 000 soldats, mais cette force importante a été étirée pour défendre le grand périmètre. Et ils étaient largement en infériorité numérique. Le Viet Minh comptait près de 50 000 hommes sous le commandement du général Vo Nguyen Giap, un ardent communiste considéré comme l’un des plus grands stratèges militaires du XXe siècle.  La France avait deux objectifs principaux dans son occupation de Dien Bien Phu. Il cherchait une base d’où il pourrait attaquer et paralyser les lignes d’approvisionnement au Laos qui soutenaient l’insurrection croissante dans ce pays. Et il voulait provoquer le Viet Minh dans une attaque ouverte et massive, confiant que les forces françaises l’emporteraient dans ce type de guerre.

Les Français ont sous-estimé le leadership de Giap ainsi que les armes et les capacités de l’armée vietminh. Les forces françaises s’attendaient à s’appuyer sur la piste d’atterrissage pour ravitailler le bastion, supposant à tort que le Viet Minh n’avait pas d’armes anti-aériennes. Giap n’a rien fait pour tenter d’arrêter l’incursion initiale. Pendant quatre mois, ses troupes se préparent. Ils se sont répandus à travers les collines escarpées jusqu’à ce que l’armée encercle littéralement la vallée de Dien Bien Phu. Ils ont creusé des positions d’artillerie bien protégées et ont en quelque sorte malmené d’énormes pièces d’artillerie le long des pentes abruptes et à travers une croissance dense jusqu’à leurs positions.

Le Viet Minh encercle les forces françaises ImageLe 13 mars 1954, sous le ciel sombre d’une nouvelle lune, l’artillerie vietminh a commencé à bombarder l’une des garnisons françaises du périmètre et l’armée a assiégé tout l’avant-poste français. Le lendemain, l’artillerie de Giap a désactivé la piste d’atterrissage et ses troupes ont attaqué et capturé une autre garnison du périmètre.  Pendant les deux mois suivants, sous le couvert de tirs d’artillerie que les Français ne pouvaient réprimer, les forces du Viet Minh adoptèrent le type de guerre de tranchées de la Première Guerre mondiale, creusant de plus en plus près des lignes françaises tout en s’efforçant d’isoler les Français restants garnisons. L’armée de l’air française, sans piste d’atterrissage opérationnelle, a dû larguer des ravitaillements en parachute sous le feu. Il a perdu 62 avions pendant la bataille ; 167 autres ont été endommagés.

Le 30 mars 1954, les troupes du Viet Minh ont attaqué deux autres garnisons. Des attaques et des contre-attaques sanglantes et désespérées ont fait rage pendant près d’une semaine alors que les Français se battaient avec une détermination féroce mais continuaient à céder. Le 22 avril, les forces de Giap avaient capturé 90% de la piste d’atterrissage, forçant l’arrêt des parachutages et laissant l’armée française dans des conditions désastreuses et détériorées.  Le bilan humain des deux côtés était énorme et Giap a dû appeler des renforts du Laos avant de reprendre les attaques au sol sur le périmètre français qui se rétrécit le 1er mai soldat se tenait au sommet du quartier général français conquis agitant le drapeau rouge et jaune du Viet Minh en signe de victoire.

Nombre de victimes élevé des deux côtés

La bataille de 57 jours a été une déroute complète pour l’armée française, qui a perdu plus de 2 200 soldats tués au combat et près de 11 000 autres capturés, dont plus de 5 100 blessés. Seuls environ 3 300 prisonniers de guerre français sont rentrés chez eux. Des milliers de personnes sont mortes en captivité alors que les Français négociaient leur sortie d’Indochine lors de la Conférence de Genève de 1954.  Les termes de l’accord de paix de juillet 1954 prévoyaient une partition temporaire divisant le nord et le sud du Vietnam qui devait se terminer par des élections nationales unifiées en 1956. Les élections n’ont jamais eu lieu. Deux pays distincts ont émergé, avec le Nord-Vietnam communiste soutenu par l’URSS et la Chine et le Sud-Vietnam soutenus par les États-Unis et certains de ses alliés.

Avant la guerre du Vietnam

La poussée pour l’indépendance complète du Vietnam ne s’est pas arrêtée et, au Sud-Vietnam, les insurgés se sont regroupés sous le nom de Viet Cong. Avec le soutien du Nord-Vietnam et de son armée, le Viet Cong s’est engagé dans une guérilla pour défier la force américaine toujours croissante, ce qui a conduit à la guerre du Vietnam, également connue sous le nom de Seconde Guerre d’Indochine, qui s’est étendue des années 1950 aux années 1970.   En 1973, les États-Unis ont retiré leurs troupes de combat. Deux ans plus tard, le 30 avril 1975, le Sud-Vietnam tombe et le Vietnam devient un pays communiste unifié et indépendant. Son ancienne capitale, Saigon, a été rebaptisée Ho Chi Minh Ville.ImageDien Bien Phu Aujourd’hui ImageAujourd’hui, Dien Bien Phu est une attraction touristique historique populaire au Vietnam. Il possède un musée moderne et une grande partie du champ de bataille est préservée, y compris plusieurs des positions françaises fortifiées, le quartier général français bunkerisé et le complexe du quartier général du Viet Minh. Des vols commerciaux réguliers en provenance de Hanoï atterrissent sur la même piste d’atterrissage, désormais pavée de béton.

https://www.history.com/topics/european-history/battle-of-dien-bien-phu

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/il-y-a-65-ans-dien-bien-phu-la-derniere-bataille_133495

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/3-fevrier-1954-debut-du-siege-de-dien-bien-phu/

https://vovworld.vn/fr-CH/figure-vietnamienne/vo-nguyen-giap-un-stratege-militaire-exceptionnel-1018914.vov

http://www.opex360.com/2013/10/04/mort-du-general-giap-le-vainqueur-de-la-bataille-de-dien-bien-phu/

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