Des attentats-suicides et des attentats à l’arme à feu à l’aéroport Atatürk d’Istanbul font 42 morts et plus de 200 blessésDeux explosions et des tirs ont touché l’aéroport Atatürk d’Istanbul mardi 28 juin au soir, causant la mort d’au moins 45 personnes dont 19 étrangers et en blessant plus de 200. Trois kamikazes originaires du Caucase russe seraient responsables de l’attaque.C’est déjà le troisième attentat visant la métropole turque cette année, et il s’agit du plus meurtrier : mardi soir, un attentat-suicide a frappé l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, tuant au moins 41 personnes et faisant 239 blessés. Selon les autorités, des explosions ont d’abord eu lieu à l’entrée du terminal des vols internationaux vers 22 heures. Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter, un scénario rappelant les attentats jihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre dernier (130 morts).41 morts et 239 blessés. Le triple-attentat suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul a fait au moins 41 morts et 239 blessés. Il s’agit d’une des attaques plus meurtrières menées en Turquie ces derniers mois. La Turquie a décrété ce mercredi jour de deuil national et les drapeaux ont été mis en berne. Treize étrangers figurent parmi les victimes, selon les autorités turques : cinq Saoudiens, deux Irakiens et des citoyens de Chine, de Jordanie, de Tunisie, d’Ouzbékistan, d’Iran et d’Ukraine. « Nous avons confirmation qu’il y aurait deux blessés légers français », a affirmé François Hollande.Pas de revendication. L’attaque n’a toujours pas été revendiquée mais les premiers indices mettent en cause l’État islamique, a déclaré tard dans la nuit le premier ministre turc, Binali Yildirim. Aucune précision n’a depuis été fournie sur la nationalité des assaillants. Mais le mode opératoire rappelle les attentats djihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre 2015 (130 morts) et à Bruxelles (32 morts dans le métro et à l’aéroport) en mars dernier. Recep Tayyip Erdogan a exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme.La Russie lève ses sanctions. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont convenu de la nécessité de reprendre la coopération entre leurs pays. Ils ont prévu de se rencontrer avant et lors du sommet du G20 en septembre. Le président russe a d’ores et déjà ordonné mercredi la levée des sanctions visant la Turquie dans le domaine touristique et la « normalisation » des relations commerciales entre les deux pays. Moscou et Istanbul mettent ainsi fin à une grave crise diplomatique provoquée par le crash en novembre au-dessus de la frontière syro-turque d’un bombardier russe abattu par des F-16 turcs.
Un grand mouvement de panique s’est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d’abord été entendues. Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique. On voyait aussi des passagers gisant au sol.Scènes de pagailleUn photographe de l’AFP a vu des corps recouverts de draps à l’aéroport, jonché de bagages abandonnés. Des centaines de policiers et pompiers étaient sur place. «J’attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J’ai entendu des coups de feu et c’était la panique», a expliqué une Japonaise, Yumi Koyi.
Oftah Mohammed Abdullah, une femme de nationalité non précisée, raconte à l’AFP avoir vu l’un des assaillants : «Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous). Il l’a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète.» Les télévisions montraient en boucle des scènes de pagaille devant un grand hôpital proche de l’aéroport, Bakirkoy, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles de voyageurs.Le Premier ministre turc Binali Yildirim a visité dans la nuit cet établissement, et s’est rendu au chevet des blessés. «Je vous présente mes condoléances», a-t-il lancé à son arrivée à l’hôpital aux gens réunis devant l’entrée, accompagné d’un imposant dispositif de sécurité, selon les chaînes de télévision.
Troisième attaque de l’année
Tous les vols ont été suspendus au départ d’Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de 3 heures locales (2 heures en France) mercredi, selon Binali Yildirim.
Istanbul et Ankara ont été secoués depuis l’an dernier par une série d’attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité. Istanbul avait déja été visé en janvier (12 touristes allemands tués, attaque imputée à l’EI), en mars (4 touristes tués -trois Israéliens et un Iranien- attribuée aussi à l’EI) et début juin (11 morts dont six policiers, revendiquée par les combattants kurdes).
Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques, comme le quartier de Sultanahmet à Istanbul – provoquant une chute immédiate du tourisme – ou les forces de sécurité turques. Ils ont été attribués soit à l’EI – qui n’en a jamais revendiqué aucun – ou aux rebelles kurdes, notamment aux TAK, une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
https://www.liberation.fr/planete/2016/06/28/attentat-d-istanbul-l-etat-islamique-suspecte_1462767/