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26 Juillet 1971 – Lancement de la mission Apollo 15

Bonhams : UNAUTHORIZED POSTAL ENVELOPE CARRIED TO THE LUNAR SURFACE ON APOLLO 15Lancement d’Apollo 15 (Scott et Irwin) pour le 4e atterrissage habité sur la LuneApollo 15 Launches – July 26, 1971 | NASAApollo 15 ramenait la pierre de Lune de la Cité de l’espace

Les roches lunaires du programme Apollo sont considérées comme un trésor national aux États-Unis.Apollo 15 | Launch- July 26, 1971 Landing- August 7, 1971 As… | Flickr382 kg de pierres rapportées de la Lune, un véritable trésor de découvertesGreen-colored lunar soil retrieved from the moon by Apollo 15, which collected a total of 170 pounds of material.Cailloux cosmiques – Les premiers marcheurs lunaires ne sont pas revenus les mains vides de leurs expéditions lunaires. Après leur retour sur Terre, que sont devenus les échantillons du programme Apollo et à quoi ont-ils servi ?Apollo 15 and STS-114: Flights of Endeavour and Discovery. | by John Mulnix | MediumLa Lune, une aventure. Les 382 kg de roches collectées par les Américains entre 1969 et 1972 font le bonheur des astronomes et géologues. Si leur analyse a permis de résoudre l’énigme de la formation de notre satellite, de nombreuses incertitudes demeurent, qui plaident en faveur d’un nouveau voyage. Dans le bureau de Marc Chaussidon, les astronautes des missions Apollo gambadent en scaphandre… sur de vieilles «unes» de Paris Match et de France-Soir. Mais c’est surtout un petit tube en métal de quelques centimètres de long, bouché, que nous montre le directeur de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP). Dessus est inscrite la cote 12002,605. Le 12 du début est pour Apollo-12 : ce tube renferme en effet un minuscule fragment de Lune prélevé en novembre 1969. Il sort tout droit du coffre-fort de l’IPGP car les 382 kilogrammes de cailloux et de sol lunaires ramassés par les douze Américains qui ont déambulé sur notre satellite (ainsi que les quelque 300 grammes rapportés par trois missions automatiques Luna de l’URSS) sont presque aussi bien surveillés que les joyaux de la Couronne britannique, tant ils constituent un trésor aux yeux des scientifiques.ECDS Celebrates 50th Anniversary of the Apollo 15 Mission with Launch of the “Apollo 15 Learning Hub” – Emory Center for Digital ScholarshipMême s’ils sont d’origine lunaire, ce sont les matériaux parmi les plus précieux sur Terre. Les astronautes du programme Apollo ont ramené dans leurs bagages des échantillons de roches pour les analyser. Ces morceaux de Lune ont encore des secrets à révéler. Grâce aux technologies du XXIe siècle, les scientifiques continuent en effet d’en apprendre davantage sur la « petite sœur » de la Terre et son histoire commune avec notre planète. La Nasa a d’ailleurs annoncé récemment son intention de mettre à leur disposition des échantillons d’Apollo XI encore jamais étudiés.  Frédéric Moynier, professeur de cosmochimie à l’IPGP explique sur l’histoire de ce butin lunaire.Jim Irwin with the lunar roving vehicle on the moon on July 31, 1971. The Apollo 15 astronauts spent 18 and a half hours on the moon’s surface and traveled a distance of about 17 miles using the lunar rover.A quoi ressemble de la roche lunaire ?

Frédéric Moynier (F.M.) : Si l’on se fie uniquement à son apparence, une roche lunaire n’est pas très différente d’une roche terrestre. A l’œil, il est même quasiment impossible de distinguer ces pierres extraterrestres de celles que nous connaissons sur Terre. Certaines sont de nature basaltique et ressemblent à des cailloux de couleur grisâtre sans grand intérêt. Elles ont été récoltées dans les mers lunaires, les zones sombres que nous apercevons à la surface de notre satellite. La surface lunaire est également composée d’un autre type de roches qui se distingue des autres par sa couleur blanche. Ces cailloux, de nature calcique, forment la « croûte primordiale » de la Lune. Ils sont beaucoup plus anciens et datent de la période où la Lune s’est formée.Honoring Apollo 15 | Apollo Program 50th Anniversary Celebrations at Kennedy Space Center Visitor ComplexEntre 1969 et 1972, les astronautes des missions Apollo ont ramené 2.200 échantillons de matériaux lunaires. Que sont-ils devenus ?

F.M.: Sur les 382 kg de roches lunaires ramenés par Apollo, 23 ont été détruits dans le cadre de travaux scientifiques. Et 61 ont été altérés car ils ont été manipulés afin d’être analysés. Il reste aujourd’hui 298 kg de roches lunaires, soit 3/4 du butin. Ces échantillons ont été prélevés sur un périmètre relativement restreint qui représente moins de 2% de la surface de la Lune. Ils sont totalement intacts. La plupart se trouvent dans un coffre-fort sécurisé du Lunar Sample Laboratory de la Nasa, au sein du Johnson Space Center, à Houston. Par précaution, une partie de ce trésor est aussi conservé à White Sands (Nouveau-Mexique). De ce fait, les échantillons sont dans les mêmes conditions qu’il y a plus d’un demi-siècle.Apollo 15 | New Space Records – Apollo11SpacePourquoi ?   David R. Scott, commander of Apollo 15, right, and Joseph P. Allen IV, an Apollo 15 spacecraft communicator, looked at the “Genesis rock” after the mission.F.M. : Les Américains avaient anticipé le fait que ces échantillons pourraient servir au cours des décennies suivantes. Sans cela, les résultats des études menées a posteriori auraient été faussés. Les laboratoires utilisent aujourd’hui des technologies qui n’existaient pas à l’époque. De la même façon, les générations futures pourront encore les étudier.

En quoi ces échantillons ont-ils transformé notre connaissance de la Lune ?Lunar Sample 15016, or the more the affectionately dubbed “Seatbelt Basalt.”F.M. : Toutes les théories sur la formation de la Lune ont dû être reconsidérées après le retour des échantillons d’Apollo. Les scientifiques ont notamment pu comprendre la façon dont le satellite naturel de la Terre était né, pratiquement en même temps que la planète bleue il y a 4,4 milliards d’années, à la suite d’un énorme impact entre la jeune Terre et un planétoïde probablement de la taille de Mars appelé Théia. Avant Apollo, cette théorie était pourtant considérée comme la plus farfelue. Nous continuons encore aujourd’hui de faire des découvertes à partir de ces échantillons. En 2010, une équipe de recherche américaine a par exemple trouvé de l’eau sous forme d’hydrogène à l’intérieur d’un minerai. Cette découverte a remis en cause notre idée de l’origine de l’eau sur la Lune et sur Terre. De plus, cette eau pourrait s’avérer très utile, notamment si nous construisons une base lunaire habitée par des scientifiques. Si la Lune devient une station relais, cela permettrait aussi d’alimenter les moteurs des fusées qui iront explorer le Système solaire.

Un morceau de la Terre retrouvé sur la Lune  

L’étude de ces roches lunaires a également permis de révéler la présence de ressources stratégiques à la surface de la Lune. De l’eau, donc, mais surtout de l’hélium-3 et même des terres rares….

F.M.: La question des ressources lunaires, notamment l’hélium-3, un élément extrêmement rare sur Terre mais qui serait présent en abondance sur le sol sélène, participe au regain d’intérêt pour l’exploration lunaire. Cet isotope permettrait, dans un avenir hypothétique mais peut-être pas si lointain que cela, d’alimenter des réacteurs de fusion pour créer de l’énergie dite propre. On parle également de la présence de métaux précieux, les fameuses terres rares. La présence de ces ressources est l’une des raisons pour laquelle les Chinois s’intéressent à la Lune.

Les astronautes des missions Apollo ont même ramené de la Lune une roche contenant un fragment provenant de la Terre. Ce serait la plus ancienne roche terrestre connue…

F.M.: Ce fragment est issu d’une roche lunaire de 9 kg, baptisée la « grosse Bertha ». Il est âgé de plus de 4 milliards d’années et probablement été arraché au sol de notre planète par un impact de météorite avant d’être transporté jusqu’à notre satellite. ImageLa Lune est une planète qui n’a pas d’activité depuis très longtemps, à la différence de la Terre où il y a du volcanisme et où les plaques tectoniques bougent les unes par rapport aux autres. Cela a eu pour effet d’effacer les traces de l’histoire précoce de notre planète. Sur la Lune, cet échantillon a pu conserver la mémoire de ce qui s’est passé au tout début de l’histoire de la Terre. Notre satellite est un peu comme un fossile.

https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/18/dans-le-secret-des-pierres-de-lune_5490879_4415198.html

https://www.lci.fr/sciences/video-apollo-11-anniversaire-50-ans-que-sont-devenus-les-morceaux-de-lune-21-juillet-1969-neil-armstrong-nasa-roche-2125285.html

https://www.reseau-canope.fr/docsciences/Les-pierres-de-Lune.html

https://www.cite-espace.com/actualites-spatiales/apollo-15-pierre-lune-cite-espace/

https://www.cannes-encheres.com/pdf/Catalog/21_07_2019_T320190705123435.pdf

https://www.ladepeche.fr/article/1998/12/09/160755-la-cite-de-l-espace-decroche-la-pierre-de-lune.html  

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