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Femmes dans l'histoire

24 Janvier 1864 – Naissance de Marguerite Durand, fondatrice du premier quotidien féminin : La Fronde

ImageMarguerite Durand, une féministe frondeuse avant l’heureMarguerite Durand, fondatrice du premier quotidien féminin : La FrondeMarguerite Durand, leader féministe française C'était à la Une ! Marguerite Durand et la fondation de La Fronde | RetroNews - Le site de presse de la BnFJournaliste, actrice, femme politique et féministe, Marguerite Durand décide de se consacrer à la défense des droits des femmes. En 1897, elle fonde le premier quotidien féminin, politique, littéraire, dirigé, administré, rédigé et édité exclusivement par des femmes :  »La Fronde ». Marguerite Durand, nait en 1864 dans une famille très catholique. A 17 ans, elle entre à la Comédie Française où elle se spécialise dans les rôles d’ingénues. Mariée à 24 ans à un député boulangiste (rappelons que le Général Boulanger, populiste avant la lettre fut tenté de commettre un coup d’Etat, avec pour mot d’ordre « Dissolution, Révision, Constituante »). Marguerite fréquente alors les milieux politiques et débute dans le journalisme dans un quotidien boulangiste dirigé par son mari. Quand Boulanger se suicide en 1891, elle dit adieu au boulangisme et à son mari.   Elle est engagée au Figaro, mais en avril 1896, alors qu’elle doit rendre compte du Congrès Féministe International, elle refuse d’écrire un article malveillant sur cette manifestation, et s’indigne du chahut organisé par des perturbateurs misogynes.Image« Je fus frappée, écrira-t-elle, par la logique du discours, le bien-fondé des revendications et l’idée me vint d’offrir aux femmes une arme de combat, un journal qui devait prouver leurs capacités en traitant non seulement de ce qui les intéressait directement, mais des questions les plus générales et leur offrir la profession de journaliste actif ». Désormais, Marguerite va consacrer son énergie à la défense du droit des femmes. Le premier numéro du journal La Fronde paraît le 9 décembre 1897. Ce quotidien qui n’est pas seulement destiné aux femmes, est conçu, rédigé, administré, fabriqué et distribué exclusivement par des femmes. Journalistes, rédactrices, typographes, vendeuses à la criée. Il s’agit de prouver que les femmes peuvent réussir dans la presse et le journalisme, sans l’assistance des hommes qui dominent ce milieu.The world's first newspaper for women – An Irishman's Diary on Marguerite Durand and La Fronde – The Irish TimesLa Fronde traite l’actualité politique, littéraire, sportive, financière. L’édito du numéro 1 précise que la Fronde ne cherche ni un triomphe de la femme sur l’homme, ni l’identité des sexes, mais « réclame l’égalité des droits, le développement sans entraves des facultés de la femme, la responsabilité consciente de ses actes, une place de créature libre dans la société ». Dans le numéro 2, La Fronde, prêche, je cite « la croisade des intelligences et des cœurs contre les ennemis de l’humanité tout entière : l’ignorance qui fait des brutes, les tourmenteurs de bêtes, les bourreaux d’enfants ; l’alcoolisme, pépinière de fous et d’assassins ; l’intransigeance qui crée les martyrs ; la guerre qui met en deuil les familles et ruine les cités ». Des thèmes toujours actuels hélas…Séverine et Marguerite Durand, la naissance d'un journal expérimental : La Fronde – Les JaseusesIl serait trop long de citer toutes les collaboratrices de La Fronde, toutes remarquables dans leur spécialités, citons seulement la grande journaliste et polémiste Séverine;  Hélène Sée, première femme journaliste politique; Jeanne Chauvin, première femme avocate autorisée à plaider;  Alexandra David Neel, journaliste libertaire et grande exploratrice; Pauline Kergomard, fondatrice des écoles maternelles ; Renée de Vériane, sculptrice et spécialiste des  sports féminins; Dorothéa Klumpke, astronome. Et tant d’autres…

La Fronde, quotidien puis mensuel, paraitra jusqu’en 1905. Marguerite Marchand s’investira ensuite dans la campagne pour le vote des femmes. En avril 1910 avec Hubertine Auclair, suffragiste courageuse, dont le destin fut évoqué ici, elle se présente aux élections législatives. Candidature rejetée ! Toujours combattives elles appellent alors les femmes à boycotter le recensement, avec cet argument d’une implacable logique : « Si nous ne comptons pas, pourquoi nous compte-t-on ? »  Marguerite Durand qui fonda aussi le cimetière animalier d’Asnières mourut en 1936.  Total respect !La citoyenne : journal féministe et sa rédactrice Hubertine Auclert, suffragette du XIXème siècle – Making of de romanEn 1931, elle lègue à la ville de Paris toute la documentation qu’elle possède sur l’histoire des femmes, créant ainsi le premier Office de documentation féministe français, qu’elle dirige bénévolement jusqu’à sa mort en 1936.  La bibliothèque Marguerite-Durand recèle aujourd’hui près de 70 000 documents sur le féminisme, le genre et l’histoire des femmes : 79, rue Nationale – 75013 Paris.Cohérence on Twitter: "Le 5 septembre 1791, naissance d'un texte fondateur du #féminisme : la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" par Olympe de Gouges ✊ https://t.co/HLs1IuKpp0" /Marguerite Durand (24 janvier 1864 – 20 mai 1936) était une comédienne, journaliste et suffragette de premier plan.

Issue d’une famille bourgeoise, Marguerite Durand étudie dans un couvent catholique romain. Après avoir terminé ses études primaires, elle entre au Conservatoire de Paris avant d’intégrer la Comédie Française.

En 1888, elle abandonne sa carrière au théâtre pour épouser un jeune avocat prometteur, Georges Laguerre. Amie et disciple du général d’armée politiquement ambitieux Georges Boulanger, son mari l’a initiée au monde de la politique populiste radicale et l’a impliquée dans la rédaction de pamphlets pour le mouvement « Boulangistes ». Cependant, le mariage fut de courte durée et en 1891, le couple se sépara, après quoi Durand prit un poste d’écrivain pour Le Figaro, le principal journal de l’époque. En 1896, le journal l’envoie couvrir le Congrès Féministe International sous prétexte d’écrire un article humoristique. Elle sort de l’événement profondément changée, à tel point que l’année suivante, le 9 décembre 1897, elle fonde un quotidien féministe, La Fronde, pour reprendre là où La Citoyenne d’Hubertine Auclert s’était arrêtée.

Le journal de Durand, dirigé exclusivement par des femmes, a plaidé pour les droits des femmes, y compris l’admission au Barreau et à l’École des Beaux-Arts. De plus, ses éditoriaux réclamaient que les femmes soient autorisées à être nommées à la Légion d’honneur et à participer aux débats parlementaires. Cela comprenait, plus tard en 1910, la tentative de Durand d’organiser des candidatures féminines aux élections législatives. À l’Exposition universelle de 1900 à Paris, elle organise le Congrès pour les droits des femmes. En plus d’établir une résidence d’été pour les femmes journalistes, Oise Pierrefonds]] en Picardie, Durand se tourne vers l’activisme des femmes ouvrières en participant à l’organisation de plusieurs syndicats.29. Marguerite Durand — Paname PodcastSon activisme a élevé le profil du féminisme en France et en Europe à un niveau de respectabilité sans précédent. En cours de route, elle a constitué une énorme collection de documents qu’elle a remis au gouvernement en 1931. L’année suivante, la Bibliothèque Marguerite Durand a ouvert ses portes à Paris et reste à ce jour l’une des meilleures sources au monde pour la recherche sur l’histoire de féminisme et la condition féminine.ImageMarguerite Durand, une féministe frondeuse avant l’heureImageComédienne, journaliste, femme politique, féministe, patronne de presse, Marguerite Durand fonde le journal La Fronde en 1897. C’est aussi grâce à elle que la bibliothèque spécialisée féministe de la Ville de Paris, qui porte son nom, voit le jour. Retour sur ce parcours d’exception et méconnu. Marguerite Duras ? Non, Durand, une autre grande Marguerite ! A l’image de la romancière, Marguerite Durand a laissé son empreinte dans l’histoire du féminisme en menant plusieurs carrières de front, à une époque où la plupart de ses pairs étaient cantonnées au rôle de femmes au foyer. Femme libre et indépendante, elle divorce en plein XIXe siècle puritain, vit en union libre et a un enfant hors mariage. Avant-gardiste et militante, elle crée en 1897 le journal La Fronde, un « quotidien politique, littéraire, dirigé, administré, rédigé, composé par des femmes ». Elle s’investit dans la campagne pour le vote des femmes et se présente en 1910 aux élections législatives, mais sa candidature est rejetée…Marguerite Durand, une féministe frondeuse avant - Ville de ParisElle appelle alors les femmes à boycotter le recensement, avec un argument d’une logique implacable : « Si nous ne comptons pas, pourquoi nous compte-t-on ? ». En 1932, elle fait don à la Ville de Paris de l’intégralité de ses collections, acquises au cours de son parcours féministe. On la disait atypique, excentrique, combattive, entreprenante, les adjectifs ne manquaient pas. Alors, qui est Marguerite Durand, encore aujourd’hui peu connue du grand public ? Comment a-t-elle réussi ces tours de force et marqué l’histoire du féminisme ? Rencontre avec Carole Chabut, directrice de la bibliothèque Marguerite Durand, et son adjointe Brigitte Scarron.

Qui était Marguerite Durand ?

Carole Chabut : Née en 1864, issue d’une famille bourgeoise, Marguerite Durand est une enfant naturelle, chose assez rare à l’époque des mariages arrangés. Son parcours révèle une grande confiance en elle. Patronne de presse, ce n’est pas rien à l’époque ! Tout d’abord actrice, elle arrête la scène en 1888 et épouse Georges Laguerre, député boulangiste et avocat très engagé qui a défendu Louise Michel. Le courant boulangiste, constitué d’ouvriers et de bourgeois, est à la fois d’ultra gauche et royaliste, un mélange pour le moins surprenant. Marguerite embrasse l’homme et l’idéologie. Elle s’initie au métier de journaliste dans le quotidien La Presse dirigé par son mari.Page de journal | Forum Le monde du ScrapAprès le suicide du général Boulanger en 1891, elle se détourne de ce courant et divorce dans la foulée, acte extrêmement rare au XIXe siècle et preuve de la force de caractère hors du commun de cette femme. Marguerite entre alors au Figaro. Elle a un fils, en 1896, avec l’un des directeurs du journal, Antonin Périvier, qui tente de lui retirer l’enfant qu’elle n’aurait soi-disant pas reconnu légalement. Elle fait appel à Georges Clemenceau en personne pour le récupérer ! Et c’est lors d’un papier qu’elle doit faire pour Le Figaro que sa conscience féministe va se révéler.

Comment est née l’idée du journal ? Comment ce fameux congrès féministe a-t-il changé sa vie ? ImageCarole Chabut : En 1896, elle se rend au Congrès Féministe International où elle est censée écrire un article à charge pour railler l’événement. Elle y voit des femmes engagées qui ne se laissent pas faire face au désordre et aux attaques de perturbateurs misogynes. C’est précisément à ce moment-là qu’elle vire sa cuti et devient féministe. Ça ne la lâchera plus. En réaction à ce congrès, elle fonde le journal La Fronde, une histoire franchement incroyable pour l’époque. C’est un journal quotidien d’information généraliste, pensé, rédigé, imprimé par des femmes. Le travail de nuit étant interdit à la gente féminine, cela pose au départ un problème pour la typographie, et les « frondeuses » ont tous les syndicats après elles. Marguerite constitue alors des syndicats féminins et ses « typotes » peuvent finalement exercer la nuit.Les Femmes de l'Eco on Twitter: "Le 9 décembre 1897, Marguerite Durand lance La Fronde, le 1er journal féministe au monde. Dans une France encore peu acquise à la cause des femmes,Brigitte Scarron : Politiquement, c’est plutôt un journal de centre-gauche, laïque, républicain et dreyfusard. En effet, il prend fait et cause pour l’officier et se coupe d’une partie de son lectorat, cette affaire ayant beaucoup divisée les français. Ce n’est pas un journal féministe à proprement parler, c’est un journal d’information générale, qui parle de tout, politique, sport, de l’actualité, il y a même la bourse et des publicités de l’époque. Créé en 1897. Il sort quotidiennement jusqu’en 1903, puis mensuellement jusqu’en 1905. Il reprend comme hebdomadaire en 1914 et sa périodicité est plus irrégulière de 1929 à 1930.ImageSéverine, grande journaliste et polémiste; Pauline Kergomard, fondatrice des écoles maternelle; Jeanne Chauvin, première femme avocate autorisée à plaider; Dorothea Klumpke, astronome; Hélène Sée, première femme journaliste politique; Alexandra David Neel, journaliste libertaire et grande exploratrice; Renée de Vériane, sculptrice et spécialiste des sports féminins; Daniel Lesueur éminente femme de lettre; Marcelle Tinayre, romancière; Lucie Delarue-Mardrus, femme de lettres, journaliste, historienne, sculptrice et dessinatrice; Clémence Royer, philosophe et scientifique.

Qui connaît ces plumes ayant collaboré au journal ? Comment se fait-il qu’on n’ait pas plus entendu parler d’elles, comme de Marguerite Durand ? ImageCes (les) femmes ont-elles été effacées de l’histoire ? B. S. : L’histoire n’occulte pas seulement les féministes, mais aussi les scientifiques, voyageuses, exploratrices, journalistes, écrivaines… L’histoire au sens large a été faite par des hommes et les héros sont majoritairement masculins. Qui se souvient que c’est une femme, Ada Lovelace, qui a inventé l’informatique, ou que Léonie D’Aunet, accessoirement maîtresse de Victor Hugo, a voyagé jusqu’au Spitzberg, une île norvégienne, dans un bateau d’exploration ?The fronde hi-res stock photography and images - AlamyC. : Elles sont probablement plus connues des spécialistes que du grand public, car l’histoire des femmes se développent majoritairement depuis les années 70/80 avec le MFL, la libération sexuelles et mai 68. Séverine, par exemple, était journaliste et reporter. C’est quand même elle qui a fait l’éloge funèbre de Louise Michel. Seconde plume du journal, elle était une personne très engagée. La reporter Marie Choisy, qui a mené l’enquête sur les milieux de la prostitution parisienne et publié le livre Un mois chez les filles tiré à 450 000 exemplaires, est tombé aux oubliettes alors qu’à la même époque, on connaît et publie Albert Londres avec la postérité que l’on sait. Aujourd’hui le féminisme revendicatif #me too, c’est super, mais force est de constater que l’histoire a une mémoire courte pour les femmes. Qui connaît encore l’histoire et la date du droit de vote des femmes ?

Comment Marguerite Durand a-t-elle créé la bibliothèque, et pourquoi ?ImageC.C: A sa mort en 1936, son patrimoine féministe et les archives qu’elle possède sont considérables, il y a plusieurs milliers de livres, tracs, affiches, etc… En 1932, elle fait don de toutes ses archives à la Ville de Paris et crée le premier Office de documentation féministe français. Elle en est la conservatrice bénévole jusqu’à sa mort. Au départ, la bibliothèque était située dans la mairie du 5e arrondissement mais les conditions de conservation n’étaient pas optimales. C’est pourquoi nous avons déménagé dans le 13e. A la création de la bibliothèque, il y a eu énormément de coupures de presse. On l’a affiché haut et fort, en France et ailleurs, et ce serait bien de faire la même chose aujourd’hui ! B.S : Il faut aussi rappeler que le souci de toutes les féministes de cette époque, c’était justement de conserver la mémoire de l’histoire des femmes et de leur lutte. Pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli. Marguerite Durand avait du caractère, elle était entreprenante. Elle a su créer un lieu qui a une réputation nationale et internationale. Pas au niveau du grand public, mais elle est bien connue des chercheur·seuse·s en France et à l’étranger.

Marguerite Durand a aussi cofondé le cimetière animalier d’Asnières en 1899… Quelle était sa relation aux animaux ?

C.C : Marguerite, qui vit à Plaine-Monceau (17e), possède une lionne. On la caricature d’ailleurs en train de coller des affiches avec la queue de sa féline. Elle a emboité le pas de sa collègue Séverine qui était une grande défenseuse de la cause animale. Cela rejoint les préoccupations qui sont actuellement regroupées sous le terme d’écoféminisme. Ce courant, né de la conjonction des pensées féministes et écologistes, met en relation deux formes de domination, celle des hommes sur les femmes, et celle des humains sur la nature. La cause animale émerge dès la fin du XIXe siècle. On ne le sait pas forcément mais la SPA a été créée en 1845, ça ne date pas d’aujourd’hui. B.S : Elle a dû faire d’une pierre deux coups, Il y avait sans doute aussi un aspect financier, ça a rapporté un peu d’argent au journal.

Quel est l’héritage de Marguerite Durand dans le féminisme actuel ?                                       ImageC.C: C’est malheureux, mais si on fait un micro-trottoir aujourd’hui, peu de personnes ont la réponse à cette question. Pour moi, c’est sans conteste la bibliothèque et le fonds de recherche, ainsi que le journal. C’était une volonté de l’époque et cela témoigne du souci des féministes de conserver la mémoire et la lutte des femmes. Après 1910, elle milite pour le droit de vote des femmes, qui n’arrivera que dix ans après sa mort en 1945. Elle monte une campagne en 1914 et organise avec le périodique Le Journal un vote blanc : « Vous pensez que les femmes doivent voter, venez nous le dire ! ». Ce « referendum » va comptabiliser 500 000 votes de femmes qui disent « oui je veux voter !»Par Revue mondaine illustrée — Revue mondaine illustrée, 1929, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30461950Et puis il y a aussi cette sororité entre femmes, dont on parle beaucoup aujourd’hui. Quand Séverine meurt en 1929, Marguerite rachète sa maison en proche banlieue parisienne à Pierrefonds et en fait une maison de repos pour les femmes journalistes. C’est une initiative remarquable.

Quel regard porterait-elle sur ce qui se passe aujourd’hui (différents courants, libération de la parole, etc.) ? Considérerait-elle que féminisme et pacifisme sont étroitement liés ? ImageC.C : Déjà à l’époque, il y avait des différences dans les courants féministes. Les suffragettes anglaises par exemple étaient beaucoup plus vindicatives, des Femen avant l’heure. Elles s’attachaient à la grille du parlement, elles balançaient des boules de pétanque. Dans les années 1970, on a pu entendre « les lesbiennes ne sont pas des femmes ». Aujourd’hui, on a peut-être l’impression que les oppositions sont plus violentes du fait de la multiplication des moyens de communications, des réseaux sociaux où il n’y a pas de filtre, ça peut être très violent. Il y a des lignes de fracture sur le voile, la prostitution qui semblent irréconciliables.WOMAN & BEAST | Scholar, Writer, TeacherB.S : Il y a toujours eu des dissentions dans les courants féministes, ce n’est pas nouveau. Certaines accordaient plus d’importances aux droits civiques, d’autres aux droits sociaux. Dans les années 1970 pour les Universalistes, la femme est un homme comme les autres, il suffit d’avoir les mêmes droits, alors que pour les Essentialistes, il y a une essence de femme qui est différente de celle de l’homme. La bibliothèque donne à voir tous les courants, à chacun·e de se faire une opinion.                                                                      ImageUn mot sur la bibliothèque ? Quel est son fonctionnement ? ImageC.C : Nous sommes une Bibliothèque patrimoniale. Les visiteurs·euse·s, majoritairement des universitaires et des chercheur·seuse·s, peuvent consulter, pas emprunter. La partie conservation se trouve au sous-sol, 300 m2 d’archives qui recèlent 45 000 livres et brochures depuis le XVIIe siècle, 1200 titres de périodiques depuis le XVIIIe siècle, 5 000 dossiers documentaires (coupures de presse, tracts, notices biographiques…), 4 500 lettres, 3 500 cartes postales, 4 200 photographies, 1 000 affiches, et un ensemble d’iconographies diverses (dessins, gravures, journaux illustrés). Nous avons aussi une trentaine de fonds d’archives d’associations et de personnalités, des tableaux, des gravures, des objets d’art, des documents de propagande féministe. Tout ce qui a trait à l’histoire des femmes, au féminisme et, depuis quelques années, aux problématiques de genre.

Il arrive fréquemment que nous prêtions certaines archives pour des expositions, des tournages. Nous organisons aussi des tables rondes avec des intervant·e·s. La prochaine a lieu le 9 mars, en ligne, sur le thème : « La place des femmes africaines dans la transmission ». J’espère un jour avoir les moyens de faire de la bibliothèque un lieu plus ouvert au public, avec des rayonnages de livres pour les prêts mais pas que !

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/il-etait-une-femme/marguerite-durand-fondatrice-du-premier-quotidien-feminin-la-fronde-5932517

https://www.paris.fr/pages/marguerite-durand-une-feministe-frondeuse-avant-l-heure-19108

https://women.ncr-iran.org/2021/01/23/women-in-history-24-january/

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