L’histoire de la légende du Yémen, le royaume de SabaL’unification du Yémen, ou réunification du Yémen, a eu lieu le 22 mai 1990 lorsque la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud) fusionna avec la République arabe du Yémen (Yémen du Nord), formant la République du Yémen. Cette unification marque la fin de la guerre froide dans le monde arabe alors qu’en Europe se déroulait progressivement la chute du bloc de l’Est.Le nom sous lequel le peuple du Yémen est connu dans la Bible est la reine de Saba. Ce nom se trouve dans la liste des fils de Joktân donnée dans la Genèse, comme d’ailleurs beaucoup de noms géographiques connus par les historiens arabes ou par les inscriptions, tels sont Hadramaout, Abimael, Jobab, Jerah (Warah), Joktân.Le Yémen était prospère dès l’Ier millénaire avant J.-C., comme en témoignent certains vestiges archéologiques, et surtout six mille à sept mille inscriptions rédigées en langue sud-arabique découvertes dans les années 1970. Cette Arabie du Sud antique, fierté des Yéménites d’aujourd’hui, débordait les frontières actuelles de la république du Yémen, s’étendant au nord vers le Hedjaz. Les auteurs anciens ont décrit avec émerveillement l’Arabie Heureuse, née à la limite orientale de la montagne et du désert, et dont la prospérité reposait sur l’agriculture irriguée et sur le commerce de l’encens, de la myrrhe, des aromates et autres denrées précieuses produites sur place ou importées de Perse, d’Afrique orientale ou d’Inde, et destinées aux grands empires antiques du Bassin méditerranéen. Dans cette Arabie Heureuse, plusieurs royaumes coexistaient. Par exemple, le royaume d’Hadramaout, constitué aux alentours du Ve siècle avant J.-C. et qui demeura prospère durant huit siècles, avait Shabwa pour capitale. Mais le plus connu de ces royaumes fut celui de Saba, qui réussit même à étendre son influence en Afrique. Marib, la capitale du royaume de Saba, est restée célèbre à travers les siècles à cause de la digue (ou barrage) construite dès le VIIIe siècle avant J.-C. et qui a contribué, par un ingénieux système d’irrigation, à la richesse du royaume sabéen. L’effondrement de la digue de Marib, sans doute à la suite d’un tremblement de terre, et l’apparition de nouvelles routes commerciales expliquent le déclin du royaume de Saba à l’Ier siècle après J.-C. Les Sabéens sont remplacés par les Himyarites, qui gouvernent le Yémen jusqu’en 525, date de l’invasion éthiopienne (525-575) suivie de la domination perse (575-628).Indépendant depuis 1967, le Yémen du Sud adopte le modèle marxiste et s’allie à l’Union soviétique (URSS), tandis que le Nord, proclamé République arabe du Yémen en 1962, entretient des liens étroits avec l’Occident. Après de multiples conflits, dont des affrontements armés en 1972 et 1979, les deux États se rapprochent au cours des années 1980.Le Sud subit notamment des difficultés économiques qu’explique en partie la cessation de l’aide soviétique. Un projet de Constitution commune, mis sur pied en 1981, est finalement ratifié par les parlements des deux pays le 21 mai 1990. Le nouvel État de près de 13 millions d’habitants, qui adopte la religion musulmane, est créé le lendemain. Ali Abdullah Saleh (1947-2017), président du Nord depuis 1978, est élu premier président du Yémen unifié par les parlements des deux entités, alors que son homologue du Sud, Haïdar Abou Bakr al-Attas, est nommé chef du gouvernement. Sanaa, ancienne capitale du Nord, devient la capitale politique du nouveau pays, tandis que Aden, ancienne capitale du Sud abritant un important port, est désignée capitale économique. Les années qui suivent l’unification des deux Yémen ne se déroulent toutefois pas sans heurts. L’appui à l’Irak de Saddam Hussein lors du conflit du golfe de 1991 attire au Yémen une large réprobation et crée des tensions avec l’Arabie saoudite. En 1994, les oppositions politiques à l’intérieur du pays et le sous-développement poussent également le Sud à faire sécession. Cette crise sera rapidement résorbée en juillet de la même année.
La guerre civile depuis 2014 Une guerre civile a éclaté en septembre 2014 au Yémen entre deux factions qui se disputent le pouvoir central.
Les forces chiites Houthies notamment sont formé et contrôlé par République Islamique d’Iran qui contrôlent la capitale Sanaa, alliées aux forces loyales à l’ex-président Ali Abdullah Saleh, se sont opposées aux forces loyales au gouvernement d’Abdrabbo Mansour Hadi, basé à Aden. Alors que les forces houthies (nordistes) prenaient le dessus, et atteignaient les environs d’Aden, une coalition armée emmenée par l’Arabie saoudite est intervenue avec le soutien logistique des États-Unis pour restaurer le pouvoir des autorités gouvernementales. Selon l’ONU, le conflit a fait plus de 6 500 morts entre mars 2015 et mars 2016, dont 3 218 civils. Aujourd’hui, encore le pays est empêtré dans des conflits sans fin, avec une mosaïque de zones rivales. Sanaa et de larges zones du nord du pays sont désormais entre les mains des Houthies, tandis que le gouvernement contrôle la zone centrale de Marib et des provinces de l’est. Le sud-ouest, lui, reste aux mains du général Tarek Saleh, neveu de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, tandis que les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC), qui revendiquent l’indépendance du Sud, tiennent la grande ville d’Aden et des pans de cette partie du pays.
https://www.la-croix.com/Monde/Trente-ans-unification-Yemen-disloque-2020-05-20-1301095201
https://www.universalis.fr/encyclopedie/yemen/4-du-royaume-de-saba-a-la-reunification-du-yemen/
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=899&langue=fr