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21 Novembre 1886 – 1er journal au monde à atteindre un million d’exemplaires

ImageHistoire du Petit JournalFirst World War | Poisonous Pens: Belle Époque Media CultureLe tirage du journal parisien «Le Petit Journal» a dépassé le million, ce qui était jusqu’alors sans précédent dans le monde. Mais en l’an 2000, le monde comptait 1 071 millions de quotidiens. Les diffusions sont en baisse depuis 2000. La principale raison est l’afflux d’Internet et des blogs, qui publient des informations et des reportages avec moins de censure.

L’histoire de la presse écrite en France traite de la naissance puis du développement de supports appelés périodiques destinés à informer et à détendre les publics de façon régulière.  Cette histoire commence réellement tout au début du XVIIe siècle avec l’apparition des premiers périodiques imprimés et est la conséquence directe de la diffusion de la presse typographique et de la baisse du prix du papier.  L’augmentation du nombre de titres et des tirages va aller de pair avec la révolution industrielle et l’amélioration du niveau d’éducation.  Depuis les années 1990, avec l’apparition de l’édition numérique en ligne, on assiste à une diminution des tirages sous forme papier.Le journal hi-res stock photography and images - Page 3 - AlamyEn 1863, un public populaire plébiscite « Le Petit Journal », de Moïse Polydore Millaud : bon marché (5 centimes au lieu de 15 centimes), vendu en kiosque, de format commode (43 × 30 cm), distrayant (fait divers, feuilleton, chronique) et sans politique, donc dispensé du timbre. Les décrets du 24 novembre 1866 et 9 janvier 1867 suppriment en particulier l’autorisation préalable. Cette ouverture favorise l’éclosion de nombreux journaux français, certaines publications scientifiques ou littéraires devenant politiques, et des hebdomadaires passant à une publication quasi-quotidienne.

Moïse Polydore Millaud fonde « Le Petit Journal », probablement le premier journal à atteindre un tirage d’un million d’exemplairesFirst World War | Poisonous Pens: Belle Époque Media Culture« Malgré ses succès apparents, la famille Millaud se retrouve dans des difficultés financières et, en 1873, cède sa participation dans l’entreprise à un groupe dirigé par Émile de Girardin. En 1882, Marinoni prend le contrôle du Journal, succédant à Girardin. En 1884, il lance le Supplément illustré, supplément dominical hebdomadaire qui est le premier à présenter des illustrations en couleur. Son succès est tel qu’en 1889, Marinoni met au point une rotative couleur pouvant imprimer 20 000 feuilles à l’heure. En 1895, un million d’exemplaires du supplément étaient édités chaque semaine et le Journal avait un tirage de deux millions d’exemplaires dont 80 % en province, ce qui en faisait le premier journal de France » (article Wikipédia sur Le Petit Journal, consulté le 8-2020).

Histoire du Petit JournalImage«Le Petit Journal» et son supplément illustré 

Le  » Petit Journal  » est l’un des plus anciens journaux de France. Il est né en 1863 et sa création doit être considérée comme l’un des événements qui marquèrent le plus profondément dans la vie du Paris de naguère. Dans l’histoire de la presse, c’est plus qu’un simple épisode ; c’est la date mémorable d’une véritable révolution, non pas seulement dans le journalisme, mais dans les mœurs. Les générations actuelles ne peuvent imaginer ce qu’était la presse avant l’apparition du journal à cinq centimes, du journal populaire mis à la portée de toutes les bourses. La presse ne jouissait d’aucune liberté. Des législateurs ombrageux lui avaient fait un code bizarre et l’avait reléguée hors du droit commun. Son état était d’exception. Le gouvernement ne souffrait d’elle rien qui pût, non pas même le blesser, mais simplement l’égratigner. On exigeait des journaux de lourds cautionnements ; une censure jalouse les surveillait de près ; à la moindre critique, à la plus petite allusion politique, les amendes tombaient sur eux dru comme grêle ; à la récidive, c’était l’interdiction.ImageC’est assez dire que la masse du peuple, les ouvriers, les employés, les petits bourgeois étaient condamnés à ne point lire les journaux. Les gens aisés eux-mêmes y regardaient à deux fois avant de s’abonner à un journal. Les uns allaient lire gazette au cabinet de lecture ; d’autre s’entendaient entre voisins pour prendre un abonnement à l’une des grandes feuilles de Paris. Millaud n’avait, en créant, d’autre intention que de donner au peuple, tous les jours, un écho de la vie nationale : informations, fait divers, chroniques inspirées par les événements d’actualité, causeries sur le théâtre, variétés, romans, mais pas de politique ! La politique, c’était alors la mort certaine. Et il fallait vivre. Le Petit Journal vécut.ImageLa presse à 1 sou.

L’objectif étant de séduire le maximum de lecteur afin d’attirer les publicitaires, la stratégie dominante est de vendre au prix le plus faible possible. En 1863, Moïse Polydore Millaud lance à grands renforts de publicité « Le Petit Journal » ; c’est le premier journal français dont la stratégie est accès sur le sensationnel. Le prix de vente est également modique afin d’en faire un journal populaire. Pour ne pas avoir à payer le timbre (5 centimes par numéro) qui eût rendu l’entreprise impossible, le journal était apolitique. Les autorités du second Empire favorisèrent le développement de cette feuille bon marché et de ses concurrentes. Après le 4 septembre 1870, le timbre supprimé, Le Petit Journal put parler de politique. Malgré quelques crises – en 1870, plus de 400 000 exemplaires, on compte, en 1892, un million d’exemplaires. Girardin en prit le contrôle en 1873. En 1937, il ne tirait plus qu’à 150 000 exemplaires, quand il devint l’organe du Parti social français. Replié à Clermont-Ferrand en juin 1940, Le Petit Journal y vécut, médiocrement, jusqu’en 1944 ; durant cette période, il reçut chaque mois une subvention du gouvernement de Vichy. Des publications hebdomadaires annexes, la plus célèbre fut son Supplément illustré en couleurs, dont les images offrent un très pittoresque exemple des curiosités et de l’idéologie populaire de la fin du siècle. Cette réussite provoque une montée en flèche de ce nouveau genre de périodique, (le Petit Parisien par exemple. Le Petit Parisien fondé par Louis Andrieux ; en 1879,1er n° le 16-10-1870. La presse a donc, tout au long du 19eme siècle, évolué en fonction de son public et des nouvelles possibilités techniques. Après la loi de 1881 et pendant les années 1890, la presse va se caractériser par la diversité, chacun des français à son journal. A la fin du siècle, le terrain est préparé à la crise qui va bientôt secouer le pays : Les journaux deviennent un véritable pouvoir, parce que connus de tous.

Imprimé sur la machine rotative chrono-type de Marinoni

Le Petit journal, en ces temps héroïque, n’avait pas son imprimerie à lui. On ne connaissait encore qu’un seul procédé d’impression : le tirage à plat qui n’imprimait qu’un exemplaire de quatre pages à la fois et qui, en raison de la lenteur avec laquelle s’effectuait le travail, restreignait fatalement la diffusion du journal. Les lecteurs répondirent bientôt en si grand nombre à l’invite, que l’imprimerie Serrière se déclara dans l’impossibilité de suffire seule au tirage. Il fallut donc fournir d’exemplaires les marchands en temps voulu, recourir à plusieurs imprimeries. Or, l’imprimerie, à cette époque, n’était pas une industrie libre. On devait, pour en ouvrir une, acheter un brevet ; et les brevets, dont le nombre était limité, se trouvaient entre les mains des imprimeurs qui les gardaient jalousement et se partageaient la clientèle par spécialités diverses : Livres, journaux, catalogues, papiers administratifs, etc. Les imprimeries de journaux étaient groupées aux environs de la Grange-Batelières et du croissant. L’une des plus achalandées était l’imprimerie Schiller, 10 et 11, faubourg Montmartre : elle fut chargée d’une partie du tirage du Petit Journal.

La première rotative

Hippolyte Marinoni aurait pu être, comme le disait alors un spirituel chroniqueur,  » un héros de roman pour son propre journal : Marinoni ou le labeur récompensé «, né à Paris, fils d’un gendarme d’origine Italienne, il avait, en son enfance, gardé des bestiaux. Et, bien loin de rougir de son humble origine, il s’en glorifiait volontiers. Marinoni fut ouvrier dans une fabrique de presses à bras, puis fondeur de caractères. Enfin, en 1872, il réalisait la prodigieuse invention de la presse rotative avec margeur automatique et à papier continu, tirant régulièrement 40.000 exemplaires à l’heure. Quelques année après ; Marinoni construisait la grande presse rotative à impression polychrome, qui débitait à l’heure 20.000 exemplaires, tirés d’un seul coup en six couleurs, et sur laquelle étaient imprimées les publications illustrées, succédanées du Petit Journal, notamment le Petit Journal Illustré, dont on tira, par semaine, jusqu’ à douze cent mille exemplaires.

Le Petit Journal Illustré

« Le Petit Journal Illustré » est le supplément du quotidien « Le Petit Journal ». Les premiers numéros sortent tous les vendredis pour le samedi (le premier numéro, samedi 29 novembre 1890), en janvier 1894 tous les dimanches, pour le lundi puis en novembre 1894, Il parait les dimanches pour le dimanche. Avant août 1914 la revue se compose de huit pages. D’une première page en couleur, de texte comprenant l’explication des gravures, des romans feuilletons, une bande d’images humoristiques par Draner (Jules Renard dit. Liège, 1833 – Paris, 1923), des pièces, des poèmes, des conseils etc… Et une gravure en couleur en dernière page. Le petit journal est désorganisé par la guerre après le numéro du 9 août et publie un numéro pour août 1914, un autre numéro pour septembre, ensuite il parait en petit format pendant trois numéros avant de redevenir comme avant, le 25 octobre 1914, mais seulement sur quatre pages dont seul le premier est en couleur, le contenu restant le même.

(Le « Petit Journal Illustré » du 4 Octobre 1914 )

A nos Lecteurs 

A partir du présent numéro, le Supplément illustré du Petit Journal reprend régulièrement sa publication hebdomadaire. Depuis le commencement de la guerre, les difficultés d’expédition et la pénurie du papier nous avaient mis dans la nécessité d’espacer cette publication. Mais tous nos efforts ont tendu à ne pas l’interrompre. Et nous avons pu, en dépit de toutes les difficultés, publier en août et en septembre deux numéros qui, dans la Collection de l’année, devront prendre place entre notre dernier numéro régulier (n° 1238 – 9 Août 1914 et le numéro d’aujourd’hui (n° 1241). Nous avons mis à profit, cette interruption momentanée pour satisfaire aux vœux d’un grand nombre de lecteurs et effectuer sur les machines les modifications nécessaires à la réduction de notre format. Nous espérons que sous cette forme plus pratique, plus maniable, le Supplément illustré du Petit Journal, toujours soucieux comme par le passé de donner à ses lecteurs de superbes compositions en couleurs, des gravures inspirées de la plus vive actualité et des pages littéraires de nos meilleurs écrivains, retrouvera auprès du public le succès qui, depuis un quart de siècle, ne l’a jamais abandonné.File:Le Petit Journal cover 24 June 1906.jpg - Wikimedia CommonsEn 1915 le journal reparaît sur huit pages dont deux, parfois quatre, en couleurs avec en plus, ce qui est nouveau, des photos. A partir de 1916 la plupart des couvertures représentent un général français ou allié. La couverture, souvent dessiné par Damblans, est ce qui constitue l’intérêt du journal. C’est un dessin souvent allégorique et patriotique. En 1917 le journal change de dimension plus carré que rectangulaire et le coq apparait dans le titre.

« Le Petit Journal Illustré » devient à partir du n° 2130 du 18 octobre 1931 : « l’Illustré du Petit Journal ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_%C3%A9crite_en_France

https://www.historyofinformation.com/detail.php?id=4973

http://cent.ans.free.fr/historique.htm 

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