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21 Janvier 1921 – Fondation du parti communiste d’Italie (PCI)

Poster « Parti communiste italien », par Engin1881 | RedbubbleLe congrès de Livourne et le PCI qui devient le plus puissant parti communiste du monde non communiste ImageL’effondrement du communisme, Pourquoi ?Les Vaudois interdisent le Parti communiste | 24 heuresLe 21 janvier 1921, dernier jour du congrès socialiste convoqué dans la ville de Livourne, la scission de celui-ci donnait naissance au Parti communiste d’Italie (PCI) section de l’Internationale communiste. Un groupe nombreux de délégués, sortis en chantant L’Internationale du théâtre Goldoni où se déroulait le congrès, se retrouva non loin de là, au théâtre San Marco, pour proclamer le nouveau parti. Le prolétariat italien et ses meilleurs dirigeants avaient été plongés dans la vague révolutionnaire qui avait suivi la Première Guerre mondiale.Image La naissance du PCI en résultait. La révolution prolétarienne, si longtemps évoquée, était devenue réalité avec la révolution russe d’Octobre 1917, qui avait décrété le pouvoir des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats. La haine contre les gouvernants, la bourgeoisie, les états-majors, ressentie par des millions de jeunes envoyés se battre dans les tranchées, trouvait ainsi un formidable point d’appui. Le mot d’ordre Faire comme en Russie avait commencé à circuler jusque sur les champs de bataille. La crise économique qui avait suivi la guerre avait encore accru la popularité des idées socialistes et révolutionnaires.  Une vague d’enthousiasme multipliait les énergies du mouvement ouvrier. Tandis que les adhésions aux vieilles organisations ouvrières affluaient, l’Internationale communiste à peine constituée relevait le drapeau de l’internationalisme prolétarien, piétiné par la quasi-totalité des partis socialistes durant la guerre. De nouveaux courants plus combatifs s’affirmaient dans le mouvement socialiste. Les partis communistes prenaient corps.ImageDès sa fondation, en 1919, la nouvelle Internationale s’était donné l’objectif de former des organisations authentiquement communistes, mais la force de la tradition et des liens avec l’ancien parti avaient retardé, en Italie comme dans d’autres pays, le choix de la rupture. En Italie, les grèves et les occupations des usines et des terres, les insurrections spontanées survenues au cours des années 1919 et 1920, avaient été vaincues grâce à la trahison des chefs syndicaux, socialistes en paroles mais réformistes en fait, de la Confédération du travail (CGL). Les louvoiements, le manque de fermeté, la confusion politique des chefs socialistes, même se disant « maximalistes » et opposants des réformistes, avaient eux aussi paralysé le mouvement révolutionnaire. Pendant la période la plus brûlante de ces luttes de classe, les travailleurs n’avaient pas pu compter sur un parti résolu à aller vers la prise du pouvoir. Au congrès de Livourne, toutes les composantes du Parti socialiste se déclarèrent favorables à l’adhésion à l’Internationale communiste, y compris le dirigeant réformiste Filippo Turati. Mais, dans la discussion autour des 21 conditions d’admission fixées par l’Internationale, les divergences ressurgirent. ImageCe n’était pas une question formelle. Bordiga et les autres représentants du courant communiste insistaient sur la nécessité d’exclure les réformistes et de se placer entièrement sur le terrain défini par l’Internationale. Pour le maximaliste Serrati, qui nommait sa fraction « les communistes unitaires », la ligne de l’Internationale devait être suivie en tenant compte des particularités italiennes, autrement dit sans exclure l’aile réformiste du parti. Lors du vote final, la motion réformiste obtint 14 695 voix d’adhérents, celle des « communistes unitaires » de Serrati 98 028, celle des communistes 58 783.ImagePietro Nenni, représentant d’un maximalisme confus, écrivit : « C’est dans la scission, qui laissa deux partis communistes ennemis féroces l’un de l’autre, et dans l’un desquels étaient prisonniers les réformistes et les centristes, que l’on doit rechercher la cause de la désorientation qui frappa les masses et qui les offrit, sans défense, aux assauts de la réaction. » Cette analyse occultait la responsabilité écrasante des dirigeants socialistes réformistes, dont la politique avait été un obstacle à la révolution. Une responsabilité qu’ils partageaient avec les maximalistes, adeptes de la phrase révolutionnaire mais incapables d’action, qui avaient couvert les réformistes sur leur gauche et refusèrent de se joindre au nouveau parti communiste.  Peu après le congrès de Livourne, le 29 janvier, celui de la Fédération des jeunesses socialistes aboutit à la création de la Fédération des jeunesses communistes. L’historien du mouvement ouvrier Giovanni Gozzini écrit: « Elle représentait une force organisée non négligeable, égale en nombre mais certainement supérieure par la solidité et l’ancienneté de ses structures à celle du nouveau Parti communiste, avec 55 813 inscrits, leur nombre ayant augmenté de plus de 700 % entre 1918 et la fin de 1920. » Même sans la Fédération des jeunesses, le mouvement communiste était essentiellement fait de jeunes.Image Là où manquait l’expérience, se trouvaient des réserves de courage, d’enthousiasme et d’esprit de sacrifice. Parmi les dirigeants du parti à sa fondation, aucun n’avait dépassé quarante ans, à part Antonio Graziadei qui en avait 48. Amadeo Bordiga, en avait 32, Umberto Terracini 26, Antonio Gramsci 30, Palmiro Togliatti 28 et Bruno Fortichiari 29. Parmi les inscrits, l’âge moyen était encore moins élevé. Le jeune Parti communiste, malgré des erreurs et une politique souvent sectaire, fut le premier parti à militer pour la dictature du prolétariat en Italie, en opposition à la formulation ambiguë de « conquête des pouvoirs publics » du vieux programme socialiste. Il le fit parmi les travailleurs et avec l’appui d’une fraction non négligeable d’entre eux. Suivant les enseignements de la révolution russe, il sut déplacer le centre de son action du terrain électoral vers l’intervention au sein des masses et fut la composante la plus active et la plus résolue de la lutte contre le fascisme de Mussolini. Ce n’est pas la scission de Livourne qui permit la victoire de celui-ci, mais le reflux général du cycle révolutionnaire. Le même phénomène qui favorisa la dégénérescence bureaucratique de l’Union soviétique renforça dans tous les pays les courants politiques et les gouvernements les plus hostiles au prolétariat. La bourgeoisie regagna du terrain et son économie retrouva une stabilité précaire. Elle put compter sur l’appui du Parti socialiste, qui sabota la résistance ouvrière aux agressions fascistes, encourageant toutes les illusions dans la protection offerte par la légalité. Au moment où les fascistes en chemise noire incendiaient les Bourses du travail, agressaient et tuaient les travailleurs dans les villes et dans les campagnes, il ne sut qu’appeler à la patience, à la non-violence, à supporter les exactions.Italy: the party that dissolved itself, by Antoine Schwartz (Le Monde diplomatique - English edition, January 2022)Au fur et à mesure de la victoire du parti de Mussolini et de sa transformation, passant d’une agence d’assassins à la solde des industriels et des grands propriétaires terriens à une solution de remplacement du pouvoir bourgeois, l’activité du Parti communiste devint toujours plus difficile. Ses dirigeants et militants les plus connus furent arrêtés. L’Union soviétique, jusque-là point d’appui du mouvement révolutionnaire mondial, devenait un rempart du conservatisme social. La liquidation de l’ancien groupe dirigeant du PCI, surtout lié à Bordiga, se fit sous l’influence de la nouvelle orientation stalinienne en Russie.ImageLa lutte contre le fascisme d’Antonio Gramsci351 photos et images de Italian Communist Party (Pci) - Getty ImagesGramsci (1891-1937), journaliste italien, militant emprisonné en 1926, est le penseur de concepts qui n’ont de sens que pour analyser l’Histoire. La révolution d’Octobre 1917 et sa mise en pratique de l’hégémonie, l’alliance entre classe ouvrière et paysanne, lui inspire une réflexion nouvelle. Antonio Gramsci était un homme d’action : journaliste militant d’abord, puis dirigeant politique à la tête du Parti Communiste Italien de 1924 à 1926, et finalement emprisonné à partir de 1926 où il rédige 33 Cahiers de prison, écrits qui reflètent ce tiraillement entre intellectuel et militant.

L’effondrement du communismeMembership Card ITALIAN COMMUNIST PARTY 1962Si rien n’est d’un intérêt brûlant, sa raison et sa faculté critique fonctionnent à un faible niveau d’activité ; il apparaît alors que l’on n’a pas la faculté d’observer. Paradoxalement, la méthode dialectique en sciences sociales nous dirige vers un système unificateur et libéré dans le processus de l’évolution avec ses quatre principes :

1 – La complexité,

2 – L’accélération,

3 – L’irréversibilité et

4 – L’adaptation.

Les différentes étapes de l’évolution sont révélatrices de la libération des obligations et de l’enfermement.

Le matérialisme historique (le marxisme) ne peut pas utiliser l’analyse dialectique finalement et justement, car ce sont ses dogmes constants et immuables. L’idée de dictature du prolétariat et imaginer éternellement les contradictions comme finalité de l’univers et le courant de l’évolution sont parmi ses conséquences dogmatiques. On peut conclure qu’il y a une divergence entre la vision dialectique et le marxisme.

La théorie n’a pas d’existence autonome en dehors du mouvement des faits, mais elle n’est pas pour autant le simple précipité mécaniste de conditions matérielles. Il s’agit, pour elle, d’envisager les phénomènes sociaux particuliers comme historiquement ancrés au sein d’un général, en adoptant une structure sociale globale et les envisage rupture avec les approches positivistes, fonctionnalistes et déterministes. Donc le « matérialisme historique » ne peut pas une pensée et une vision dialectique dans la pratique sociale, parce que le sens et la dialectique de l’histoire est une direction liberté, unificateur et convergence au contraire d’un système dictatorial et divergent. Il n’y a pas de place pour l’individualisme. La « dictature du prolétariat » est une idée marxiste très critiquée, qui est un concept du matérialisme historique désignant la phase transitoire de la société entre le capitalisme et le communisme. Elle se réfère par conséquent à des situations réellement vécues par les humains. La catastrophe insensée et inoubliable de la centrale nucléaire de Tchernobyl, méconnaissance du danger malgré l’abnégation de la population et abandon total de l’état, nous a montré l’incapacité d’un système au bout de souffle. En effet, ce n’est pas le réacteur qui a explosé, mais tout un système qui s’est effondré. Aujourd’hui, après un XXe siècle marqué par tant de régimes tyranniques, dont les régimes staliniens, qui se réclamaient du marxisme, le mot de « dictature » est encore plus détesté et détestable. Le mot « dictature » en référence au fait qu’un individu est doté des pleins pouvoirs pour mettre à genou son propre peuple. Membership Card ITALIAN COMMUNIST PARTY 1972Ainsi, la dictature du prolétariat désigne cette phase au cours de laquelle la classe ouvrière concentre le pouvoir politique, après l’avoir arraché à la bourgeoisie. Incontestablement, c’est le point noir et insupportable de la vision matérialiste historique. Les penseurs capitalistes peuvent imaginer que la meilleure méthode pour construire une société primitive capitaliste en apparence stable avec l’industrialisation à grande échelle du sexe et la mafia des drogues sera apparemment le passage obligatoire par une forme de société communiste. Quelle histoire paradoxale, tellement niaise, vainement absurde et ironiquement triste ! L’iceberg de mensonges fond sous le soleil des faits et les réalités. Seule, la vérité est la libératrice. Il vaut mieux mourir debout sur nos pieds que vivre à genoux. La liberté est l’essence de l’existence humaine et il faut croire au pouvoir infini de l’homme, et à son engagement dans le progrès social. L’unité et l’empathie signifient l’humanité et l’expansion des liens humains profonds. Les grands hommes influencent le monde ; il y a ceux qui toujours nagent à contre-courant.

Nous portons tous une force énorme et explosive sans le savoir. Pire, nous ne voulons pas le savoir car alors la méchanceté, la lâcheté et le mensonge perdent leur justification. Nous ne pouvons plus nous cacher derrière le masque supposé de l’impuissance et de l’insuffisance humaine. Car bien que nous ayons en nous une force puissante, nous n’osons pas l’utiliser de peur qu’elle ne nous détruise. Au lieu de cela, nous prenons la route lente et confortable et laissons cette force se calmer progressivement et changer la chair et la graisse. Comme il est horrible d’ignorer que nous avons un tel pouvoir ! Si nous avions des connaissances de nos forces, nous aurions été fiers de nous.

Tournez votre tête vers le soleil et toutes les ombres tomberont derrière vous. Le perdant est celui qui attend un miracle. Il n’y a pas d’espoir que les morts ont fait un miracle. Ce qui est plus difficile qu’être aveugle, c’est qu’avec une vision consciente, nous ne voulons pas voir. On constate que les régimes issus de l’idéologie de marxisme sont autant de responsable du crime, de l’injustice, bafoué de droit de l’homme et liberté… que son « adversaire capitalisme » depuis plus d’un siècle. Si nous nous endormons dans un système démocratique à long terme, nous nous réveillerons dans un régime dictatorial, mais si nous dormons dans une dictature à long terme, nous ne nous réveillerons pas dans une démocratie. Là où le feu brûle, l’obscurité de la nuit ne peut pas survivre.

https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/01/20/janvier-1921-le-congres-de-livourne-et-la-fondation-du-pc-ditalie_154162.html

https://www.universalis.fr/encyclopedie/parti-communiste-italien/

La symphonie de l’évolution – Femmes, Les Fleurs des Rêves

 

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