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19 janvier 1983 – Klaus Barbie -le boucher de Lyon- est arrêté en Bolivie

https://cdn-s-www.leprogres.fr/images/24EDA507-B1C7-4B42-B104-35701B2B58AB/NW_raw/klaus-barbie-devant-de-la-cour-d-assises-du-rhone-au-palais-de-justice-de-lyon-photo-progres-archives-le-progres-1634379711.jpgLe tortionnaire SS en Bolivie, le nazi qui ne se cachait pashttps://i.la-croix.com/1400x933/smart/2017/05/11/1200846211/Gestapola-Seconde-Guerre-mondiale-Klaus-Barbie-salle-audienceavoir-condamne-prison-4-juillet-1987-Lyon_0.jpgQui était Klaus Barbie, surnommé le boucher de Lyon ?ImageL’ex-capitaine SS Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo à Lyon entre 1943 et 1944 est installé en Bolivie depuis 1957 sous la fausse identité de Klaus Altmann et conseille les services secrets boliviens – qui en retour le protègent – dans leur lutte contre le communisme jusqu’à la chute des dictatures militaires dirigeant la Bolivie. Extradé vers la France, il est jugé et condamné à perpétuité pour les meurtres de centaines de résistants (dont Jean Moulin). Il est décédé en 1991.Jean Moulin-Klaus Barbie : la justice de l'Histoire en streaming - Replay France 3 | France tvTémoignage : Responsable aussi de la déportation des enfants d’Izieu (6 avril 1944). En pleine débâcle, face à la résistance qui monte en puissance, sa préoccupation c’est la déportation de 44 enfants (de 2 à 16 ans) et six adultes qui les accompagnaient qui via Drancy seront exterminés à Auschwitz.ImageEn bref, Chef de la Gestapo dans la capitale des Gaules entre 1943 et 1944, Klaus Barbie, officier SS connu pour son rôle de bourreau sanguinaire pendant la Shoah, s’est exilé en Amérique du Sud après la Seconde Guerre mondiale. Le «boucher de Lyon», a passé trois décennies en Bolivie. Il y a mené une vie publique et laissé beaucoup de traces, avant d’être envoyé en France pour y être jugé. Il est le premier homme à être jugé pour crimes contre l’humanité.Nazi-Verbrecher Klaus Barbie: "Er ist ein wildes Tier" - DER SPIEGEL1er mai 1937 : adhésion au NSDAP 

Né le 25 octobre 1913 à Godesberg (actuelle Bad Godesberg, en Allemagne), Nikolaus « Klaus » Barbie a souffert des violences d’un père alcoolique. En 1933, il adhère aux Jeunesses hitlériennes avant de s’engager dans la SS deux ans plus tard. Il travaille au service de sécurité du NSDAP, le parti nazi, et quand les listes de celui-ci rouvrent en 1937, Klaus Barbie devient membre du parti. Il est alors âgé de 23 ans.25 avril 1940 : mariage avec Regina Willms  How an International Criminal Helped Bring Nazi Fugitive Klaus Barbie to JusticeKlaus Barbie épouse Regina Willms, membre du NSDAP elle aussi. Ils auront deux enfants, Ute (1941) et Klaus-Georg (1946). Au même moment, il est nommé sous-officier SS, puis envoyé aux Pays-Bas après l’invasion du pays.

Novembre 1942 : à la tête de la Gestapo de Lyon  Les autres responsables de l'Holocauste ont-ils été punis ? :: About HolocaustAprès avoir grimpé les échelons de l’administration nazie (décoré de la Croix de fer pour avoir été l’un des officiers SS les plus énergiques dans l’assaut du ghetto juif d’Amsterdam), il est nommé́ à la tête de la section IV de la Gestapo (police allemande) de la région de Lyon.

8 juillet 1943 : mort de Jean Moulin  Klaus Barbie: The Shocking Story of How the U.S. Used This Nazi War Criminal As an Intelligence Agent : Dabringhaus, Erhard: Amazon.ca: LivresSous sa direction, la Gestapo arrête le résistant Jean Moulin, représentant en France du général de Gaulle, le 21 juin 1943, à Caluire. Celui-ci est torturé à Lyon sous les ordres de Barbie, puis conduit à Paris. Il meurt des suites de ces tortures dans le train qui le transféré en Allemagne le 8 juillet. Le 18 septembre, le Reichsführer-SS Himmler exprime sa reconnaissance à Barbie pour « son rendement spécial en matière criminelle et son engagement infatigable dans la lutte contre les mouvements de résistance en France ».

1943-1944 : les nombreuses rafles  ute messner fille de klaus barbieSous les ordres de Klaus Barbie sont perpétrées de multiples arrestations, rafles, tortures et exécutions dans les régions de Lyon, Jura, Grenoble, Hautes-Alpes. En 1943, il fait arrêter et transférer 600 Juifs, et 1500 l’année suivante. Parmi les faits retenus par l’instruction lors de son procès qui s’ouvrira plus de quarante ans plus tard, sont retenus : la rafle de l’Union Générale des Israélites de France le 9 février 1943 ; la rafle des enfants d’Izieu le 6 avril 1944 et le dernier des convois quittant Lyon pour Auschwitz le 11 août 1944.

L’après-guerre : exil en Amérique du sud

Après la défaite des nazis, s’ensuit immédiatement un autre conflit : la Guerre froide. Les deux blocs veulent recruter des technocrates. Klaus Barbie parvient ainsi à se faire engager en Allemagne par les services spéciaux américains. Après plusieurs missions effectuées en RDA (République démocratique allemande), il part pour l’Amérique du sud, avec l’accord des États-Unis, en 1951. La France le condamne deux fois par contumace. Sous le pseudo de Klaus Altmann, Barbie travaille en Argentine, au Pérou, en Bolivie. Ses méthodes d’interrogatoire sont utilisées par la dictature bolivienne contre les opposants.

3 février 1972 : Barbie est démasquée 

Klaus Barbie, qui se cache sous le pseudonyme de Klaus Altmann, est interviewé par le journaliste Ladislas de Hoyos en Bolivie. Quand celui-ci lui demande en français s’il a vécu à Lyon, Barbie, qui prétendait ne pas maîtriser la langue de Molière, se trahit en répondant immédiatement oui. Quelques jours plus tôt, les époux Klarsfeld, surnommés « les chasseurs de nazis », l’avaient déjà démasqué. La traque touche à sa fin.

5 février 1983 : extradition vers la France 

Après l’arrivée au pouvoir de l’opposition et la chute du dictateur bolivien Hugo Banzer, Klaus Barbie est arrêté le 19 janvier et extradé vers la France le 5 février 1983.

11 mai 1987 : ouverture du procès

Son procès qui s’ouvre à Lyon est le premier à juger un homme pour crimes contre l’humanité, incrimination née du tribunal de Nuremberg en 1945. Il est aussi le premier à être filmé en intégralité, grâce au garde des Sceaux, Robert Badinter, qui promulgue en prévision du procès une exception à la loi de 1881 : « Vu l’atrocité des faits et le nombre exceptionnel de victimes, le procès s’annonce historique et médiatique. Ne conserver aucune trace de ce procès pour la mémoire paraît inconcevable. » 800 journalistes sont présents à l’ouverture du procès de Klaus Barbie. Pendant neuf semaines, son seul avocat Jacques Vergès est seul face à 113 associations qui se sont portées parties civiles, défendues par 39 avocats. Klaus Barbie se défend ainsi « C’était la guerre, et la guerre, c’est fini. »Sur les traces de Klaus Barbie - Un jour, une histoire - Laurent Delahousse - Documentaire HD - MP - YouTube4 juillet 1987 : la prison à vie 

La cour d’assises du Rhône le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. C’est à la prison Saint-Joseph de Lyon que Klaus Barbie, le « boucher de Lyon », meurt d’un cancer le 25 septembre 1991.

Opération Barbie : « Comment j’ai piégé Barbie »

Gustavo Sanchez Salazar, l’homme qui captura l’officier nazi en Bolivie et le remit au gouvernement français, a raconté, dans un entretien, dans quelles circonstances il remit Barbie à la France.

Au début, Barbie n’était pour nous qu’un Allemand d’origine douteuse qui collaborait avec les gouvernements les plus réactionnaires de mon pays, en particulier en matière de répression et dans l’organisation de groupes paramilitaires. Ensuite, lorsque Serge et Beate Klarsfeld déterminèrent avec précision que ce conseiller des dictateurs Barrientos et Banzer n’était autre que Klaus Barbie « le boucher de Lyon » et qu’il avait été condamné à mort deux fois en France, par coutumace, pour ses crimes atroces durant la guerre, nous décidâmes de le démasquer, de nous emparer de lui et de faire justice.  Klaus Barbie, le rat dont la route est aussi passée par Lima | lepetitjournal.comLa France avait sollicité formellement son extradition : le président Pompidou avait personnellement écrit au général Banzer qui s’était résigné à faire arrêter Barbie. En prison, il vivait comme un prince, il y recevait ses amis et commandait dans les meilleurs restaurants des repas somptueux. La Cour suprême finit pas décréter sa mise en liberté et refusa de l’extrader. C’est alors que Serge Klarsfeld comprit qu’on ne parviendrait à rien par la voie légale et il commença à imaginer un enlèvement semblable à celui d’Eichmann en Argentine. L’idée, bien entendu, n’était pas de le tuer ni de le maltraiter, mais simplement de le traduire devant un tribunal.  En 1972, Serge Klarsfeld prit contact avec Régis Debray. Celui-ci pensait que je devais m’occuper de l’opération à partir du Chili où j’étais alors en exil. Je suis allé à Paris le 20 octobre 1972. Nous avons mis au point le plan, réuni les fonds nécessaires et, en décembre 1972, nous nous sommes retrouvés à Santiago-du-Chili.  Régis prit contact avec certains de ses amis qui faisaient partie du gouvernement de Salvador Allende et qui acceptèrent de faciliter l’acheminement de Barbie vers l’Europe. Nous pensions le séquestrer en février, pendant les fêtes du carnaval en Bolivie, le faire sortir du pays par le col du Desaguadero où confluent les frontières de Bolivie, du Chili et du Pérou. Mais des difficultés surgirent qui nous obligèrent à retarder l’action : le renversement de Salvador Allende nous empêcha définitivement de mettre à exécution notre plan. Dix ans plus tard, une fois la démocratie rétablie en Bolivie, le président Siles Suazo me nomma vice-ministre de l’intérieur. Je fis arrêter Barbie. Je savais que je ne pouvais le garder longtemps prisonnier ; que ses amis de l’Internationale noire obtiendraient sa libération et le feraient à nouveau disparaître. Le président Siles informa le gouvernement d’Allemagne fédérale qu’il s’apprêtait à expulser Barbie. Les Allemands réagirent très mollement. Je pense qu’ils n’en voulaient pas.  J’ai alors appelé mon ami Régis Debray qui était conseillé du président Mitterrand. Je lui dis que nous avions arrêté Barbie et qu’il nous fallait l’expulser au plus vite sinon il nous échapperait encore une fois. Il me demanda un délai de quelques heures, le temps de consulter François Mitterrand. C’était normal, mais je lui dis que s’il y avait des problèmes je convoquerais le jour même une conférence de presse pour annoncer publiquement que ni la France ni l’Allemagne ne voulaient se charger du criminel de guerre Barbie.

Une heure après, Régis me rappela pour me dire que le gouvernement français était d’accord. Que le président Mitterrand allait envoyer le soir même son avion présidentiel à Cayenne, en Guyane, où nous remettrions à l’équipage le « paquet ». Ce que nous avons fait.  J’aimerais que le procès qui s’ouvre en France mette en relief quelque chose d’essentiel : que Barbie continua de se comporter en nazi tout le temps après la guerre. D’abord sous la protection des services d’intelligence américains et ensuite en collaborant ouvertement avec les successives dictatures boliviennes. Il fut ici conseiller en torture et en assassinat. À ce titre, il fit exécuter certains leaders politiques importants, comme le dirigeant socialiste Marcelo Quiroga Santa Cruz…

1983 Klaus Barbie, chef SS à Lyon en France occupée par les nazis, arrêté en Bolivie

Allemand, chef de la Gestapo Klaus Barbie (1913-1991)

Barbie, également connue sous le nom de «Boucherie de Lyon», était un bureau de la Gestapo allemande qui était personnellement responsable de la torture de prisonniers à Lyon sous le régime de Vichy. Plus tard dans la vie, Barbie a été l’un des nombreux nazis que les agences de renseignement américaines ont balayés afin d’utiliser leurs compétences, aux côtés, par exemple, de Wernher von Braun. En 1983, cependant, Barbie finit par être extradé vers la France où il fut reconnu coupable de crimes contre l’humanité et mourut plus tard en prison.

Événements historiques

1944-08-11 Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon France part pour Auschwitz

1983-01-19 Klaus Barbie, chef SS à Lyon en France occupée par les nazis, arrêté en Bolivie

1983-01-25 Le criminel de guerre nazi Klaus Barbie arrêté en Bolivie

1983-02-05 L’ancien responsable de la Gestapo nazie Klaus Barbie traduit en justice

1983-02-06 Début du procès de l’ancien commandant de la Gestapo Klaus Barbie en France pour crimes de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale

1987-07-04 Le nazi Klaus Barbie, « Boucher de Lyon » condamné à la réclusion à perpétuité en FranceKlaus Barbie: el criminal nazi que cayó en la trampa de un periodista para terminar con una fuga de 40 años - Infobae

https://www.onthisday.com/people/klaus-barbie

https://www.geo.fr/histoire/qui-etait-klaus-barbie-surnomme-le-boucher-de-lyon-207514

http://www.veroniquechemla.info/2015/03/operation-barbie-affaire-detats-de.html

http://lacontrehistoire.over-blog.com/barbie-de-la-fuite-au-proc%C3%A8s

https://www.monde-diplomatique.fr/1987/05/A/40050

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