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11 Décembre 1792 – Louis XVI, roi de France, a été jugé

ImageLouis XVI devant la ConventionFrench Revolution timeline | Timetoast timelinesCe jour-là, le procès de Louis XVI, le dictateur de la France, pour trahison a débuté devant le tribunal révolutionnaire de Paris. Le procès de Louis XVI aux mains du peuple a secoué les membres de tous les dictateurs du monde à leur sinistre sort. Ce procès a montré que lorsque les gens se lèvent pour la liberté, les dictateurs s’agenouillent de toutes leurs forces contre la volonté du peuple.

Le procès de Louis XVI L'exécution de Louis XVI à la place de la révolution, le 21 janvier 1793. Musée : Musée Carnavalet, Paris Photo Stock - Alamy« Le peuple français est incapable d’un régicide » – Louis XVI (1789)

Le 21 janvier 1793 à 10h22 du matin, Louis XVI de France n’était plus ; condamné à mort par la Convention Nationale, son exécution mit fin à un procès qui déchaîna les passions pendant près de deux mois. Encore aujourd’hui, ce jugement fait débat dans la société et auprès des historiens : si la nécessité de renforcer la République « imposait » l’élimination du Roi, la procédure ne fut pas parfaitement légale au regard des lois de l’époque.

CONTEXTE  Execution of Louis XVI | Lapham's QuarterlyLouis XVI, roi des Français depuis la Constitution de 1791, perdit ses derniers pouvoirs lors de la journée du 10 août 1792 quand les patriotes fédérés, provenant de toutes les régions de France, donnèrent l’assaut sur le château des Tuileries, résidence royale depuis le retour du Roi à Paris à la fin de l’année 1789.

Plus que le 14 juillet 1789, le 10 août 1792 est une date fondamentale dans l’Histoire de France car elle caractérise véritablement la fin de la monarchie dans notre pays (confirmée légalement le 21 septembre 1792, date de l’avènement de la première République Française) et, subsidiairement, le point de non-retour de la Révolution Française. Le roi déchu, désormais seul contre tous, est alors emprisonné trois jours plus tard avec sa famille dans la prison du Temple à Paris.French Revolution Louis Xvi Bar National Editorial Stock Photo - Stock Image | Shutterstock EditorialMais que faire du Roi ? Son incarcération satisfaisait autant les uns qu’elle ne dérangeait les autres. Les plus modérés des députés de la Convention, dans les premiers temps majoritaires, souhaitaient lui octroyer un sursis temporaire ; les autres, plus catégoriques, réclamaient son jugement et, pour les plus inflexibles d’entre eux, sa mort immédiate.                                                  ImageLes accusations de la Convention nationale contre le roi (1792)

Le 11 décembre 1792, le roi de France Louis XVI comparaît devant la Convention nationale , où il est accusé de trahison envers le peuple. Les charges suivantes lui ont été retenues : « Louis, la nation française vous accuse. La Convention nationale a décrété, le 3 décembre, que vous seriez jugé par elle. Le 6 décembre, il a décrété que vous seriez traduit devant sa barre. L’acte constatant les crimes qui vous sont imputés vous sera lu.The French Revolution - Political Turmoil in France | SutoriLouis, le peuple français vous accuse d’avoir commis une multitude de crimes dans l’établissement de votre tyrannie et dans la destruction de sa liberté. Le 20 juin 1789, vous avez violé la souveraineté du peuple en suspendant les assemblées de ses représentants et en les chassant par la violence du lieu de leurs réunions. La preuve en est dans le procès-verbal dressé au tennis de Versailles, par les membres de l’Assemblée constituante.

Le 23 juin, vous avez tenté de dicter des lois à la nation. Vous avez entouré ses représentants de troupes, vous leur avez présenté deux déclarations royales, subversives de toute liberté, et vous leur avez ordonné de se disperser. Vos déclarations et les rapports de l’Assemblée constatent ces violations. Qu’avez-vous à dire en réponse ?

(Le roi répond) J’étais le chef des troupes à cette époque, mais je n’ai jamais eu l’intention de verser le sang…10 Things We Owe To The French Revolution - ListverseA la suite de votre arrestation à Varennes, l’exercice du pouvoir exécutif vous a été pendant quelque temps suspendu, et pourtant vous avez conspiré. Le 17 juillet 1791, le sang des citoyens est versé au Champ de Mars. Une lettre de votre main, écrite en 1790 à Lafayette, prouve qu’une coalition criminelle existait entre vous et Lafayette, dont Mirabeau était complice… Tous les types de corruption étaient utilisés. Vous avez payé des satires, des pamphlets et des journaux destinés à pervertir l’opinion publique, à discréditer les assignats et à soutenir la cause des émigrés. Les registres montrent les sommes énormes qui ont été mises à l’usage de ces manœuvres pour tuer la liberté. Qu’avez-vous à dire en réponse ?ImageLe procès et l’exécution de Louis XVI

L’acte d’accusation de Louis XVI (11 décembre 1792)

Louis, le peuple français vous accuse d’avoir commis une multitude de crimes pour asseoir votre tyrannie en détruisant sa liberté.Top 10 Revolutions Felt Around the World - Listverse(1). Le 20 juin 1789, vous avez attaqué la souveraineté du peuple en suspendant les assemblées de ses représentants et en les chassant par la violence du lieu de leurs séances. . . .

(2). Le 23 juin, vous avez voulu dicter des lois à la nation ; vous avez entouré ses représentants de troupes ; vous leur avez présenté deux déclarations royales, subversives de toute liberté, et vous leur avez ordonné de se séparer. Vos déclarations et les procès-verbaux de l’Assemblée établissent indéniablement ces outrages.

(3). Vous avez fait marcher une armée contre les citoyens de Paris ; vos satellites ont fait couler leur sang, et vous n’avez retiré cette armée que lorsque la prise de la Bastille et l’insurrection générale vous ont appris que le peuple était vainqueur. . . The Tennis Court Oath by Jacques-Louis David (1791)(6). Pendant longtemps, vous avez envisagé de vous envoler . . . mais le 21 juin [1791] vous vous êtes évadé avec un faux passeport ; vous avez laissé une déclaration contre ces mêmes articles constitutionnels ; vous avez ordonné aux ministres de ne signer aucun document émanant de l’Assemblée nationale, et vous avez interdit au ministre de la justice de délivrer les sceaux d’État. L’argent du peuple a été gaspillé pour réussir cette trahison. . . .

(7). Le 14 septembre, vous avez apparemment accepté la Constitution ; vos discours annonçaient une volonté de le maintenir, et vous travailliez à le renverser avant même qu’il ne soit réalisé.

(15). Vos frères, ennemis de l’État, ont rallié les émigrés sous leurs couleurs ; ils ont levé des régiments, emprunté de l’argent et contracté des alliances en votre nom ; vous ne les avez désavoués que lorsque vous étiez bien certain de ne pouvoir nuire à leurs desseins. . . .

(30). Vous avez essayé de soudoyer, avec des sommes considérables, plusieurs membres des Assemblées Constituante et Législative.

(31). Vous avez laissé la nation française être déshonorée en Allemagne, en Italie et en Espagne, puisque vous n’avez rien fait pour exiger réparation des mauvais traitements que les Français ont subis dans ces pays.

(32). Le 10 août, vous avez passé en revue les gardes suisses à cinq heures du matin ; et les gardes suisses tirèrent les premiers sur les citoyens.33. Vous avez fait couler le sang des Français.

L’exécution de Louis XVI (21 janvier 1793)ImageLa voiture est arrivée dans le plus grand silence, place Louis XV, et s’arrêta au milieu d’un grand vide laissé autour de l’échafaud. Cet espace était bordé de canons ; et au-delà, à perte de vue, il y avait une multitude en armes.

Dès que le roi descendit de voiture, trois bourreaux l’entourèrent et voulurent lui ôter son habit. Il les repoussa avec dignité et l’enleva lui-même. Les bourreaux, que l’allure fière du roi avait momentanément déconcertés, parurent alors reprendre leur audace et, l’entourant de nouveau, tentèrent de lui lier les mains. « Qu’essayez-vous de faire ? » demanda le roi en retirant brusquement ses mains.

« Attachez-vous », répondit l’un des bourreaux.

« Attache-moi ! » répondit le roi d’un ton indigné. « Non, je ne consentirai jamais ; fais ce qu’on t’ordonne de faire, mais je ne serai pas lié ; renoncer à cette idée. Les bourreaux insistaient, ils élevaient la voix et semblaient sur le point d’appeler à l’aide pour recourir à la force.

« Sire, lui dis-je en pleurant, je ne vois dans ce nouvel outrage qu’une dernière ressemblance entre Votre Majesté et le Sauveur qui doit vous récompenser.

A ces mots, il leva les yeux au ciel avec un regard triste que je ne saurais décrire et, se tournant vers les bourreaux, dit : « Faites ce que vous voudrez ; Je viderai la coupe jusqu’à la lie.

Les marches qui menaient à l’échafaudage étaient extrêmement raides. Le roi fut obligé de me tenir par le bras, et par la peine qu’il semblait prendre, il craignit que son courage n’eût commencé à faiblir ; mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque, arrivé à la dernière marche, je le vis s’échapper, pour ainsi dire, de mes mains, traverser d’un pas ferme la longueur de l’échafaud pour imposer silence, d’un seul regard, à dix ou quinze tambours qui étaient devant lui, et d’une voix si forte qu’on pouvait l’entendre au Pont-Tournant, prononcer distinctement ces paroles à jamais mémorables : « Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et prie Dieu que le sang que vous allez verser ne tombe jamais sur la France.

Les bourreaux l’ont saisi, le couteau l’a frappé, sa tête est tombée à dix heures quinze. Les bourreaux le saisirent par les cheveux et le montrèrent à la multitude, dont les cris de « Vive la République ! résonna au sein même de la Convention, dont le lieu de réunion n’était qu’à quelques pas du lieu d’exécution.

Ainsi mourut, à l’âge de trente-huit ans, quatre mois et vingt-huit jours, Louis, seizième du nom, dont les ancêtres avaient régné en France pendant plus de huit cents ans.

Immédiatement après l’exécution, le corps de Louis fut transporté au cimetière de l’ancienne église de la Madeleine. Elle fut placée dans une fosse de six pieds carrés, près du mur de la rue d’Anjou, et dissoute à l’instant par une grande quantité de chaux vive dont on eut la précaution de la recouvrir.

Proclamation de la Convention au peuple français (23 janvier 1793)

Citoyens, le tyran n’est plus. Longtemps les cris des victimes, que la guerre et les dissensions intérieures ont répandus sur la France et l’Europe, ont vivement protesté contre son existence. Il a payé sa peine, et l’on n’a entendu du peuple que des acclamations pour la République et pour la liberté.

Nous avons eu à combattre des préjugés invétérés et la superstition séculaire sur la monarchie. Des incertitudes involontaires et des perturbations inévitables accompagnent toujours de grands changements et des révolutions aussi profondes que les nôtres. Cette crise politique nous a soudain entourés de contradictions et de tumultes.

Mais la cause a cessé, et les motifs ont disparu ; le respect de la liberté d’opinion doit faire oublier ces scènes tumultueuses ; il ne reste plus que le bien qu’ils ont produit par la mort du tyran et de la tyrannie, et ce jugement appartient tout entier à chacun de nous, comme il appartient à la nation tout entière. La Convention nationale et le peuple français ne doivent plus avoir qu’un esprit, qu’un sentiment, celui de la liberté et de la fraternité civique.

Or, il nous faut surtout la paix à l’intérieur de la République et la surveillance la plus active des ennemis intérieurs de la liberté. Jamais les circonstances n’ont plus impérieusement exigé de tous les citoyens le sacrifice de leurs passions et de leurs opinions personnelles sur l’acte de justice nationale qui vient de s’accomplir. Aujourd’hui, le peuple français ne peut avoir d’autre passion que celle de la liberté.

Le 21 janvier 1793, Le roi Louis XVI exécuté

Un jour après avoir été reconnu coupable de complot avec des puissances étrangères et condamné à mort par la Convention nationale française, le roi Louis XVI est exécuté par guillotine sur la place de la Révolution à Paris.

Louis monta sur le trône de France en 1774 et fut dès le départ inapte à faire face aux graves problèmes financiers qu’il avait hérités de son grand-père, le roi Louis XV. En 1789, dans une dernière tentative pour résoudre la crise financière de son pays, Louis réunit les États généraux, une assemblée nationale qui représentait les trois « états » du peuple français : les nobles, le clergé et les communes. Les États généraux n’avaient pas été assemblés depuis 1614, et le tiers état – les communes – profita de l’occasion pour se déclarer l’Assemblée nationale, déclenchant la Révolution française . Le 14 juillet 1789, la violence éclata lorsque les Parisiens prirent d’assaut la Bastille , une prison d’État où ils pensaient que des munitions étaient stockées.ImageBien qu’en apparence acceptant la révolution, Louis résista aux conseils des monarchistes constitutionnels qui cherchaient à réformer la monarchie pour la sauver ; il a également permis le complot réactionnaire de sa reine impopulaire, Marie Antoinette . En octobre 1789, une foule marche sur Versailles et oblige le couple royal à s’installer aux Tuileries ; en juin 1791, l’opposition au couple royal était devenue si féroce que les deux furent contraints de fuir en Autriche. Au cours de leur voyage, Marie et Louis ont été appréhendés à Varennes, en France, et ramenés à Paris. Là, Louis est contraint d’accepter la constitution de 1791, qui le réduit à une simple figure de proue.ImageEn août 1792, le couple royal est arrêté par les sans-culottes et emprisonné, et en septembre la monarchie est abolie par la Convention nationale (qui avait remplacé l’Assemblée nationale). En novembre, des preuves des intrigues contre-révolutionnaires de Louis XVI avec l’Autriche et d’autres nations étrangères ont été découvertes et il a été jugé pour trahison par la Convention nationale.

En janvier suivant, Louis est reconnu coupable et condamné à mort à une courte majorité. Le 21 janvier, il marcha d’un pas ferme vers la guillotine et fut exécuté. Neuf mois plus tard, Marie-Antoinette est reconnue coupable de trahison par un tribunal et, le 16 octobre, elle suit son mari à la guillotine.

https://ihrf.univ-paris1.fr/enseignement/outils-et-materiaux-pedagogiques/textes-et-sources-sur-la-revolution-francaise/proces-du-roi-discours-de-robespierre/

http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/le-proces-de-louis-xvi-22604.html

https://alphahistory.com/frenchrevolution/national-convention-charges-king-1792/

https://www.history.com/this-day-in-history/king-louis-xvi-executed

http://www.historyguide.org/intellect/louis_trial.html

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