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10 février 2009 – Collision inédite de deux satellites, Kosmos 2251 et Iridium 33

Collision extraordinaire dans l’espaceBuilding a Sustainable Space | Iridium MuseumIncident rare. Deux satellites, l’un américain, l’autre russe, sont entrés en collision dans l’espace le 10 février, à environ 800 kilomètres d’altitude. Pour la première fois, deux satellites placés en orbite autour de la Terre sont entrés en collision, créant l’un des plus gros volumes de déchets spatiaux jamais observés.CelesTrak: Iridium 33/Cosmos 2251 CollisionDébris spatiaux : gare à l’avalanche ImageLa collision de deux satellites, février 2009, a accentué la pollution orbitale : des millions de fragments se sont accumulés dans la banlieue terrestre. Au point de mettre en péril les satellites et les vols habités. Kosmos 2251, un satellite militaire russe, lancé en 1993 hors service depuis 1995, et Iridium 33, un satellite de télécommunications américain, se sont percutés, le 10 février 2009, à 800 km d’altitude au-dessus de la Sibérie. L’impact a engendré une nuée de débris et mis en pleine lumière une pollution discrète, mais de plus en plus problématique : la banlieue terrestre est devenue un dépotoir à ciel ouvert, encombré par les restes de quelque 6 000 engins lancés en orbite depuis le début de la conquête spatiale. Ces 20 000 tonnes de matériels divers – satellites, lanceurs, sondes – ont subi des explosions et des collisions responsables de la dispersion de dizaines de millions de projectiles qui risquent d’entraver l’exploitation de l’espace. Это случилось.. На орбите столкнулись два спутника Космос-2251 и Iridium 33. - YouTube Le problème pourrait s’aggraver en cascade : plus de débris, c’est plus de collisions, engendrant encore plus de débris, à un rythme bientôt exponentiel. Donald Kessler, aujourd’hui retraité de la NASA, fut le premier à décrire, en 1978, ce « syndrome », qui porte aujourd’hui son nom. Pour lui, la collision Kosmos-Iridium est le « premier exemple clair » de ce qu’il prédisait il y a trente ans. Comme il l’explique sur son site, « comme pour d’autres problèmes d’environnement, le contrôle des débris orbitaux pourrait être onéreux au départ, mais un échec dans ce domaine conduirait à un désastre à long terme ». Pour explorer les solutions disponibles face à cette menace, les réunions internationales se multiplient sur le sujet. Dernière en date, une conférence était organisée près de Washington, du 8 au 10 décembre 2009, par la NASA et la Darpa (agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense), avec pour thème principal le « nettoyage orbital ».Orbital DebrisLa collision entre Kosmos 2251 et Iridium 33 a créé un électrochoc dans cette communauté : les Etats-Unis, dont le système militaire de surveillance de ces débris est le plus performant, ont dû gonfler leur catalogue à 19 000 objets orbitaux d’une taille supérieure à 10 cm. Il semble que radars et télescopes optiques, couplés à de puissants calculateurs ne permettent pas encore à l’US Strategic Command (contrôle militaire américain) de surveiller la myriade de ceux qui ont une dimension inférieure, mais n’en constituent pas moins une menace. La société Iridium aurait peut-être pu empêcher l’accident. undefined« Il semble qu’elle avait choisi d’arrêter la surveillance anticollision, parce qu’elle était débordée par le nombre d’alertes », explique Fernand Alby, responsable du service « débris spatiaux » au Centre national d’études spatiales (CNES). L’US Strategic Command rend en effet public un certain nombre de données concernant la trajectoire des objets spatiaux. Mais pour des raisons de protection du réseau de satellites militaires, celles-ci sont d’une précision volontairement dégradée. Si bien que les systèmes de prévention des collisions développées par les opérateurs fonctionnent avec une marge de sécurité trop importante, qui engendre nombre de fausses alertes. Avec une centaine de satellites en orbite, Iridium n’avait plus les moyens d’apprécier la réalité de la menace et aurait désactivé la surveillance. L’accident est le quatrième officiellement recensé depuis 1991. Mais des collisions volontaires ont eu lieu récemment : en février 2008, la Navy américaine a détruit un de ses satellites, pour répliquer à la démonstration de la Chine qui, le 11 janvier 2007, avait testé son système antisatellite en pulvérisant un engin de sa propre flotte météorologique. Cet encombrement accru retentit déjà sur la vie des équipages en orbite. Scientists reveal plans to transform space junk into rocket fuel | Daily Mail OnlineCes derniers mois, les occupants de la Station spatiale internationale (ISS) ont reçu, plusieurs fois, l’ordre de se réfugier dans leur vaisseau de secours Soyouz ou de modifier l’altitude de l’ISS par crainte de divers impacts.  Le choc Kosmos-Iridium pourrait avoir un effet salutaire sur la gestion de la flotte des satellites. Déjà, l’US Strategic Command semble être plus désireux de coopérer. « Nous avons reçu de leur part entre cinq et dix signalements, ce qui n’était pas le cas auparavant, note M. Alby. Mais ces données ne précisent pas la nature de l’objet, ce qui les rend difficilement exploitables. »DESCENT La France, qui dispose de son propre système de surveillance, a enregistré 712 alertes entre juillet 2007 et juin 2009, mais seules trois menaces confirmées ont conduit à autant de man œuvres d’évitement. Fin 2008, l’Agence spatiale européenne avait lancé un programme d’étude sur trois ans pour se doter de son propre système de veille orbitale.  Les opérateurs spatiaux se soucient depuis plusieurs années déjà de la fin de vie de leurs engins. En juillet, le CNES a fait passer Spot 2 sur une orbite plus basse, afin qu’il se désintègre dans la haute atmosphère d’ici vingt-trois ans. En octobre, c’est le satellite géostationnaire Telecom 2C qui a brûlé le reste de ses ergols pour quitter son orbite opérationnelle. Ces opérations sont délicates et coûteuses, car elles réduisent le temps d’exploitation des satellites, de plusieurs semaines à plusieurs années selon les cas. « Ces mesures de prévention ne suffiront pas à enrayer la croissance du nombre d’objets autour de la Terre », souligne Fernand Alby. Il est temps de ressusciter ou de faire naître des projets d' »éboueurs du ciel », jusqu’ici cantonnés à la science-fiction.Novel Satellite Deorbiting Method Can Help Mitigate Space Debris CrisisEn bref : un débris met en danger la Station spatialeImageSamedi matin, les six occupants de l’ISS ont dû se réfugier dans les deux capsules Soyouz tandis qu’un débris spatial, provenant d’une collision entre deux satellites, passait à près de 15 kilomètres. Le débris qui a frôlé l’ISS provient de la collision, survenue le 10 février 2009 entre le satellite Iridium-33 (700 kg, ici à gauche) et le satellite Cosmos 2251, lancé en juin 1993, de classe Strela-2M (900 kg, à droite, un satellite de cette classe).

Et il y avait urgence : vendredi, un risque de collision a été détecté avec un débris spatial connu, morceau du satellite russe Cosmos 2251. Lancé en 1993, il a percuté en février 2009 un satellite du réseau de télécommunication Iridium. Il était trop tard pour amorcer un rehaussement d’orbite de l’ISS afin d’esquiver le projectile. L’ATV-3 Edoardo Amaldi, actuellement en route vers la Station, est capable d’effectuer, avec son propre carburant, un tel déplacement. Les astronautes ont donc dû prévoir le pire : une évacuation rapide avec abandon de la Station et retour sur Terre.  Champs de débris après 50 minutesLe débris, selon la Nasa, est passé devant l’ISS, à « 9 miles », soit plus de 14 km. À 6h38 TU, le danger passé, les astronautes ont regagné la Station « et repris leurs activités », expliquait la Nasa sur son fil Twitter. Ce n’est pas la première fois qu’une alerte de ce genre pousse les occupants de l’ISS dans les canots de sauvetage russes. La dernière évacuation de la Station date de juin 2011 quand un débris est passé bien plus près.

Collision Iridium 33/Cosmos 2251Debris fields after 20 minutesDans le rapport publié le 10 février 2009 à 1502 UTC, SOCRATES a prédit une approche rapprochée de 584 m entre Iridium 33 et Cosmos 2251. Ce n’était pas la meilleure approche rapprochée prévue pour ce rapport ni même la meilleure approche rapprochée prévue pour l’un des Iridium. satellites pour la semaine à venir. Mais, au moment de l’approche rapprochée prévue (1656 UTC), Iridium 33 s’est soudainement tu. Le réseau américain de surveillance spatiale (SSN) a ensuite signalé qu’il suivait des nuages ​​de débris sur les orbites Iridium 33 et Cosmos 2251, confirmant une collision. C’est la première fois que deux satellites entrent en collision sur orbite. Alors que Cosmos 2251, un satellite de communication russe, aurait cessé ses activités environ deux ans après son lancement en 1993, Iridium 33 faisait partie de la constellation Iridium opérationnelle de 66 satellites au moment de la collision.

Au 22 juin 2012, le SSN a répertorié 598 débris (dont 93 se sont déjà désintégrés depuis l’orbite) associés à Iridium 33 et 1 603 débris (dont 222 se sont désintégrés) associés à Cosmos 2251 . Les matériaux ci-dessous sont fournis pour donner une idée de la relation actuelle entre la constellation Iridium et les nuages ​​de débris qui en résultent. La figure 1 montre la constellation Iridium actuelle avec les orbites des satellites opérationnels en vert, les satellites de réserve en bleu et les satellites inactifs en rouge. Les débris Iridium 33 sont représentés en bleu clair et les débris Cosmos 2251 sont représentés en orange. Un fichier STK Viewer 9 (voir en bas de cette page pour plus d’informations sur STK Viewer 9) de l’événement est également disponible.

La collision d’Iridium 33 et de Cosmos 2251 : la forme des choses à venirPoint of collisionLa collision d’Iridium 33 et de Cosmos 2251 a été la fragmentation accidentelle la plus grave jamais enregistrée. Plus de 1800 débris env. 10 cm et plus ont été produits. Si l’activité solaire revient à la normale, la moitié des débris suivis rentreront dans les cinq ans. Moins de 60 débris catalogués étaient rentrés au 1er octobre 2009. Certains débris des deux satellites resteront en orbite jusqu’à la fin du siècle. Le taux de collision d’un tous les cinq ans augmentera sans le retrait futur des grands engins spatiaux abandonnés et des étages orbitaux des lanceurs.

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-bref-debris-met-danger-station-spatiale-37700/

https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/11/debris-spatiaux-gare-a-l-avalanche_1279297_3244.html

https://www.pourlascience.fr/sd/espace/collisions-de-satellites-un-accident-evitable-2849.php

https://cnes.fr/fr/web/CNES-fr/7461-collisions-de-satellites-le-cnes-surveille-l-espace.php

https://www.sciencesetavenir.fr/espace/collision-inedite-de-deux-satellites_32974

https://celestrak.org/events/collision/

https://ntrs.nasa.gov/citations/20100002023

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