Qui était Clément III, antipape ?Clement III (1025-1100) né à Parme vers 1025 d’une famille apparentée aux comtes de Canossa, Guibert fait partie de l’entourage de l’évêque Cadalus de Parme en 1052, vient à la cour d’Allemagne en 1054 et, sur la nomination de l’impératrice Agnès, est chancelier impérial pour l’Italie de 1058 à 63. En tant que tel, il était présent en janvier 1059 au synode de Sutri au cours duquel Nicolas II anathématisa l’antipape Benoît X ; l’affirmation selon laquelle la référence au roi dans le décret électoral de cette année-là était un compromis suggéré par lui est contestable. À la mort de Nicolas, lorsque le parti réformateur de Rome élit Alexandre II, Guibert est l’un des artisans de l’élection de Cadalus comme antipape Honorius II à Bâle en octobre 1061. En 1072, il fut nommé archevêque de Ravenne par le roi Henri IV (1056-1106) ; Alexandre II hésita d’abord à consacrer le partisan de son rival, mais fut persuadé de le faire par son archidiacre, Hildebrand, après que Guibert eut prêté le serment d’allégeance. Lorsque Hildebrand devient pape sous le nom de Grégoire VII en 1073, Guibert coopère d’abord avec lui, mais passe bientôt dans le camp de ses ennemis. En 1075, Grégoire le suspend pour ne pas s’être présenté à son synode de Carême ; en février 1076, il est excommunié pour avoir participé à la réunion des évêques lombards qui avaient prétendument déposé Grégoire. Lors de la rupture définitive entre Henri IV et Grégoire, le roi fit élire Guibert comme pape à Brixen en juin 1080. Lorsqu’Henri IV prit enfin possession de Rome quatre ans plus tard, le clergé et le peuple romains élurent Guibert pape, et il fut intronisé dans la basilique du Latran le 24 mars 1084 avec le titre de Clément III. Le 31 mars, alors que Grégoire résiste encore au château Saint-Ange, il couronne Henri comme empereur à Saint-Pierre. Mais l’approche de Robert Guiscard, duc d’Apulie (vers 1015-85), avec une armée normande, obligea Henri et Clément à abandonner Rome. L’antipape se réfugia à Ravenne, dont il était resté l’archevêque et qu’il organisa à partir de 1080 environ comme centre de guerre pamphlétaire contre Grégoire et le parti grégorien : il y retourna fréquemment.Clément impressionna amis et ennemis comme un homme au caractère irréprochable, aux capacités et à l’éducation de premier ordre, et à l’éloquence remarquable. Il n’était pas l’instrument de l’empereur, comme on l’a parfois supposé, mais développait des politiques qui lui étaient propres, et était personnellement responsable d’une propagande anti-grégorienne efficace. Grâce au soutien dont il bénéficiait au sein du clergé (treize cardinaux s’étaient ralliés à lui et finalement dix-sept des 28 prêtres cardinaux étaient de son côté, mais un seul évêque cardinal) et du peuple, il put revenir à Rome et exercer son rôle de pape pendant tout le règne de Victor III et la majeure partie de celui d’Urbain II. Il s’efforça, avec plus ou moins de succès, de faire reconnaître sa légitimité non seulement en Allemagne et dans le nord de l’Italie, mais aussi en Angleterre, au Portugal, au Danemark, en Hongrie, en Croatie et en Serbie ; il négocia avec l’archevêque Jean II de Kiev et avec l’empereur et le patriarche orientaux dans l’intérêt de l’union. N’étant pas un opposant à la réforme, il légiféra lors d’un synode romain en 1089 contre la simonie et le mariage clérical et en faveur de la vie commune du clergé ; il condamna également la pratique anticanonique des Grégoriens consistant à considérer les sacrements des prêtres schismatiques comme invalides. Il est indirectement responsable du développement du collège des cardinaux, car il accorde tant d’influence aux prêtres cardinaux qui se rangent de son côté qu’Urbain II doit traiter avec la même considération ceux qui le soutiennent. Au milieu des années quatre-vingt-dix, son pouvoir et son autorité commencèrent à décliner ; il fut chassé de Rome par la famille Pierleoni en 1098, et le Château Saint-Ange, dernier bastion clémentin de la ville, tomba aux mains d’Urbain II le 24 août de la même année. Lors de l’accession de Pascal II en 1099, il se prépara à reprendre la lutte, mais fut éjecté d’Albano par les troupes normandes. Il mourut à Civita Castellana, à 57 km au nord de Rome, en septembre 1100.De noble naissance, Guibert servit à la cour d’Allemagne (vers 1054-1055) et devint chancelier impérial d’Italie (1058-1063). En tant que tel, il soutint l’élection de l’évêque Pierre Cadalus de Parme comme antipape Honorius II (1061). Sa nomination par Henri IV d’Allemagne comme archevêque de Ravenne fut confirmé par le pape Alexandre II (1073), mais il se heurta plus tard au successeur d’Alexandre, St.Grégoire VII. Lorsque Guibert est devenu le chef italien de la faction impérialiste opposée à la réforme grégorienne, Grégoire l’a excommunié. Il est élu antipape le 25 juin 1080, par un synode convoqué par Henri à Brixen, qui déclare Grégoire destitué. Il fut intronisé quand Henri s’empara finalement de Rome (24 mars 1084), et le 31 mars il couronna Henri empereur. Clément est resté antipape tout au long des pontificats successifs de Victor III et Urbain II.
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