La Chine devient une République avec l’abdication du dernier empereur de la dynastie mandchoueLe 13 février 1912, quatre mois après une rébellion militaire, Puyi (six ans !), douzième et dernier empereur de la dynastie mandchoue ou Qing, abdique sous la pression du général Yuan Shih-kai, réformateur au service des précédents souverains. L’empire chinois devient officiellement une République.Une solution de rechange pour le cas où.Puyi est monté sur le trône à deux ans et demi, en décembre 1908, sur ordre de la vieille impératrice douairière Cixi, à l’article de la mort. Après sa déposition, il n’en continue pas moins de résider quelques années encore dans la Cité interdite, le palais impérial, au milieu de ses femmes et de ses eunuques. Dans l’anarchie des débuts de la République, les généraux et politiciens qui se disputent le pouvoir hésite en effet à liquider les derniers symboles de l’ancienne dynastie. Ils veulent conserver une solution de rechange pour le cas où la République s’enfoncerait dans l’impasse. Le souverain déchu est ainsi rétabli sur le trône pendant douze jours en juillet 1917 ! Mais il est finalement chassé de son palais en 1924 par un « seigneur de la guerre » et se réfugie dans la concession japonaise de Tianjin (T’ien-tsin). Quand ils attaquent la Chine en 1931, les Japonais mettent la main sur Puyi.Le 1er mars 1932, ils en font le dirigeant de l’État du Mandchoukouo (la Mandchourie) puis lui confèrent le titre d’empereur de ce pseudo-État. Il réside à Moukden, capitale de cette ancienne province périphérique de l’empire chinois, d’où sa dynastie est originaire. Après la défaite japonaise, il est capturé par les Soviétiques mais ceux-ci ne tardent pas à le livrer aux nouveaux dirigeants communistes de la Chine. Le dernier représentant de la dynastie mandchoue subit pendant dix ans une longue et humiliante « rééducation » avant de finir sa vie comme employé de bureau pendant la « Révolution culturelle ». Le cinéaste Bertolucci a représenté l’histoire de Puyi dans un film à grand spectacle, Le dernier empereur. La personnalité plus intéressante de Cixi est au centre de nombreux ouvrages comme le roman historique de Pearl Buck, Impératrice de Chine.
La dynastie sino-mandchoue des Qing (1644-1911)Les circonstances de la conquête de la Chine par les Mandchous sont bien connues et révèlent que cette conquête est venue mettre un terme à une crise sociale et économique si profonde qu’elle devait, dans tous les cas, amener la chute de la dynastie des Ming. Les zones de rébellion, nées des difficultés de la paysannerie et du mauvais approvisionnement des troupes, s’étendent en Chine du Nord à partir de 1627, gagnent le bassin du Yangzi et aboutissent vers 1636 à la formation de deux grandes régions autonomes, l’une en Chine du Nord, dirigée par Li Zicheng, l’autre dans le bassin du Yangzi et au Sichuan, dirigée par Zhang Xianzhong. Á ces troubles s’ajoutent, pour le pouvoir central, un déficit dramatique des finances et l’affaiblissement des armées impériales. Les Jurchen du Jehol, en Mongolie orientale, ont commencé en 1618 la conquête de la Mandchourie, vieille terre de colonisation chinoise et verrou de l’Empire dans le Nord-Est. Cette conquête est achevée en 1642. Mais les classes dirigeantes des Ming considèrent généralement ces envahisseurs, qui ont adopté le nom de Mandchous (Manzhou) et le titre dynastique de Qing, comme des alliés éventuels contre une rébellion qui reste leur principal souci. On comprend, dans ces conditions, la volte-face de Wu Sangui, général préposé au commandement des armées Ming massées à la passe de Shanhaiguan entre Hebei et Liaoning, au moment de la prise de Pékin par Li Zicheng et à la nouvelle du suicide de l’empereur.
Car, pour la plupart des fonctionnaires des Ming, il importe, avant tout, de venger la mort de leur souverain. Ainsi, les Mandchous trouvent dans leur conquête de la Chine, facilitée par l’anarchie générale, une complicité de fait chez certains dirigeants chinois. La résistance des Ming en Chine du Sud et d’abord à Nankin s’organisera trop tard et avec des moyens limités. Malgré l’aide des pirates des côtes du Sud-Est (principalement celle de Koxinga, de son vrai nom Zheng Chenggong, à partir des environs de 1650), les Ming du Sud seront obligés de fuir du Fujian au Guangdong, puis au Guangxi avant d’être anéantis au Yunnan par les armées de Wu Sangui en 1661.En 1911 Un vaste mouvement de sécession conduit à la mise en place d’une république présidée par Sun Yat-sen. C’est la fin de la dynastie mandchoue des Qing.
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