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9 Septembre 1991 – Proclamation d’indépendance du Tadjikistan

3d tajikistan celebraing independence day 9th september. | CanStockHistoire : L’origine des TadjiksImageDans la foulée des bouleversements qui secouent le bloc communiste, le Parlement du Tadjikistan proclame son indépendance de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et annonce une élection présidentielle pour le 27 octobre 1991.  Le vent de changement qui souffle sur l’URSS atteint le Parlement du Tadjikistan qui, en juillet 1990, donne son statut légal à la langue tadjik. Le mois suivant, la souveraineté de la république est proclamée dans un cadre confédéral. Critiqué sévèrement à l’été 1991 par l’opposition pour son soutien au coup d’État manqué contre le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, le président communiste Kakar M. Makhkamov quitte son poste le 31 août.4936 – Russie-Kremlin …Tadjikistan … OTSC… Industrie Pétrolière – 16 & 17.05.2022 | Sans a prioriLa déclaration officielle d’indépendance est faite par le Parlement le 9 septembre. Le 21 septembre, le président réformiste Kadreddin Aslonov, successeur de Makhkamov, bannit le Parti communiste (PC) et confisque ses possessions. Cette décision crée le désordre et un bras de fer s’engage pour le contrôle de l’échiquier politique.

La législature tadjik, alors majoritairement communiste, déclare l’état d’urgence. Elle ordonne notamment l’arrestation du maire de Dushanbe, Maksud Ikramov, pour des troubles dans la capitale dont la destruction d’une statue de Lénine. Le président Aslonov est remplacé par l’ancien secrétaire général du PC, Rakhman Nabiyev, qui assumera l’intérim jusqu’aux élections prévues pour le 27 octobre. Cette contre-attaque communiste suscite une manifestation antigouvernementale réunissant plus de 10 000 personnes à Dushanbe. Les élections, qui ont lieu le 24 novembre, sont remportées par Nabiyev. L’opposition crie cependant à la fraude électorale. Tajikistan Independence Day 2022: Date, History and SignificanceChronologie du Tadjikistan – Les ancêtres des TadjiksImageCompte tenu des défis posés par sa situation géographique et sa topographie, le Tadjikistan a toujours fait figure de parent pauvre des pays d’Asie centrale [Perse], dont il partage une grande partie de l’histoire. En raison de sa langue apparentée au persan, il entretient des liens culturels étroits avec l’Iran, son voisin de l’ouest. Parallèlement, l’esprit soviétique hérité de la domination russe au XXe siècle continue de marquer son identité. Néanmoins, le Tadjikistan s’affirme de plus en plus depuis vingt ans comme une nation à part entière, fière de ses traditions régionales.Carte du Tadjikistan - Plusieurs cartes du pays asiatiqueL’origine des Tadjiks reste floue, mais remonterait aux Bactriens et aux Sogdiens. Les tombes du Pamir oriental ont révélé que les Saces (des Scythes) étaient présents ici depuis le Ve siècle av. J.-C., à une époque où le climat était beaucoup plus chaud. À l’Ier siècle av. J.-C., le vaste Empire bactrien couvrait l’actuel nord de l’Afghanistan, tandis que les Sogdiens habitaient la vallée du Zeravchan, aujourd’hui à l’ouest du Tadjikistan (quelques traces de cette civilisation subsistent près de Pendjikent). Vecteur Stock Banner or poster of Tajikistan independence day celebration. Tajikistan flag. Vector illustration. | Adobe StockAprès avoir remporté une victoire décisive sur Darius III en Mésopotamie, Alexandre le Grand poursuivit sa conquête et prit la route en 329 av. J.-C. via Cyropolis (Istaravchan) et Marakanda (Samarkand) jusqu’au Syr Daria, qu’il traversa afin d’écraser la résistance scythe. Il fonda là sa neuvième ville, Alexandria-Eskhate où se dresse aujourd’hui Khodjent. Chassés de la vallée par les Arabes, qui entreprirent de conquérir l’Asie centrale au VIIe siècle, les Sogdiens livrèrent une dernière bataille contre les envahisseurs au mont Mug, dans les montagnes du Zeravchan, qui se solda par la décapitation de leur chef, Devastitch.Le Tadjikistan fait remonter ses origines à la glorieuse dynastie perse des Samanides (819-992), période de créativité, en particulier durant le règne d’Ismaïl Samani (849-907) – translittéré en tadjik moderne en Ismoili Somoni. Boukhara, leur capitale (aujourd’hui en Ouzbékistan), devint l’un des centres culturels du monde islamique et produisit de grands talents tels que le philosophe et scientifique Ibn Sina (Avicenne, en Occident) ou le poète Rudaki (859-943), dont l’Iran, l’Afghanistan et le Tadjikistan se disputent aujourd’hui la paternité.ImageUne identité confuse 

Sous les Samanides, les grandes villes d’Asie centrale étaient perses (d’où les revendications actuelles du Tadjikistan sur Samarkand et Boukhara). Toutefois, à la fin du Xe siècle, les invasions turques se succédèrent, entraînant un phénomène d’acculturation. Malgré leurs différences ethniques, les deux peuples cohabitaient paisiblement, unis par la même religion. Les Tadjiks de langue persane s’imprégnèrent de la culture turque, tandis que les Turcs, supérieurs en nombre, absorbèrent le peuple tadjik. Les deux populations essuyèrent les conquêtes des Mongols, puis, plus tard, de Timur Lang (Tamerlan). La région que couvre l’actuel Tadjikistan resta toutefois aux marches de l’Empire timuride.À partir du XVe siècle, les Tadjiks devinrent les sujets de l’émirat de Boukhara, qui collectait 50% de la production de rubis du Badakhchan sous forme d’impôt. Au milieu du XVIIIe siècle, les Afghans établirent leur contrôle sur toutes les terres situées au sud de l’Amou-Daria (ancien Oxus) et sur la population tadjike qui y résidait. Ils s’emparèrent plus tard d’une partie du Badakhchan, incluant temporairement les régions de Rouchan et de Chougnan.

Le Grand Jeu et les basmatchi 

L’Empire russe repoussant ses limites vers le sud, il fit de l’émirat de Boukhara un pays vassal en 1868, ce qui impliquait un contrôle effectif sur les territoires au nord et à l’ouest du Tadjikistan actuel. Pourtant, le Pamir (qui occupe aujourd’hui la totalité du Tadjikistan oriental) resta un no man’s land, une anomalie. Cette situation mena à un duel stratégique entre l’Empire britannique des Indes et la Russie, que l’écrivain Rudyard Kipling immortalisa par l’expression de “Grand Jeu”. Après avoir découvert Mourgab, Alitchour et le Rang-Koul, l’explorateur anglais Francis Younghusband fut expulsé du haut Wakhan par un homologue tsariste, ce qui déclencha une crise internationale. La Russie renforça ses revendications en construisant une ligne de fortifications à travers le Pamir, notamment à Mourgab. En 1893 et en 1895, la signature des traités anglo-russes fixa l’actuelle frontière du Tadjikistan, laissant le corridor du Wakhan en Afghanistan pour que cette anomalie géographique puisse jouer le rôle de tampon entre les deux empires.

Après la révolution russe de 1917, de nouveaux gouvernements provisoires furent établis en Asie centrale et les Tadjiks furent intégrés à la République socialiste soviétique (RSS) du Turkestan (1918-1924), puis à celle de l’Ouzbékistan (1924-1929), malgré leur volonté de fonder une république autonome islamisée. En 1930, les insurgés musulmans basmatchi (littéralement “bandits”), sous la conduite d’Enver Pacha, lancèrent une campagne pour libérer la région du joug bolchevik. Les combats durèrent quatre ans, des villages furent entièrement rasés, et les bolcheviks écrasèrent la résistance. Les survivants de la guérilla s’enfuirent en Afghanistan, d’où ils continuèrent à travers la frontière afin de mener des raids sporadiques. Durant les dix années qui suivirent, la majorité de la population s’enfuit au sud pour éviter les représailles, la répression et, plus tard, le déplacement forcé de villages montagnards (notamment aux alentours de Garm) vers la vallée de Vakhch pour les besoins des plantations de coton.

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/628

https://www.lonelyplanet.fr/destinations/asie/tadjikistan/histoire

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