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7 mars 1799 – Prise de Jaffa en Palestine par Napoléon et le massacre des prisonniers

Siege of Acre (1799) - WikipediaLes pestiférés et les massacres de Jaffa en 1799 : une violence oubliéeLa bataille d'Abukir, 25 juillet 1799 (Napoléon Bonaparte), peinture d'Antoine-Jean gros, 1807 Photo Stock - AlamyLe siège de Jaffa eut lieu du 3 au 7 mars 1799 pendant la campagne d’Égypte. L’armée de Bonaparte y défait les forces ottomanes de Djezzar Pacha. Lors de la rédaction de ses mémoires à Sainte-Hélène, Napoléon écrit : « Jaffa est le seul port sur la route de Damiette à ici (Palestine centrale). La possession de ce port était vitale pour le maintien des communications navales avec l’Égypte, afin de permettre le déchargement des vivres de l’armée et des canons de siège transportés par bateau. Il aurait été contraire à toutes les règles de prudence de se porter contre Jérusalem avant la conquête de Jaffa. (Napoléon Ier, Commentaires).  En reconnaissant la nécessité de capturer d’abord Jaffa, Napoléon était sans doute également motivé par la crainte que les Britanniques, avec leur maîtrise absolue de la mer après leur victoire à Abukir, ne saisissent l’opportunité de débarquer des forces turques dans ce port et coupent ses communications avec les bases égyptiennes.ImageContexte 

Bullet Point #5 - Was the Egyptian Campaign one of Napoleon's great successes? - napoleon.org

La ville de Jaffa est un des principaux centres marchands de Syrie.  Son port peut fournir un abri essentiel pour la flotte. Le succès de l’expédition d’Égypte et de Syrie dépend donc de sa capture.  Pour avancer, Napoléon doit gagner Jaffa.  Après le siège d’El Arish, les troupes de Bonaparte avancent en Syrie. En chemin elles doivent faire face à la trahison des guides, au harcèlement des pillards, mais aussi à la faim et à la soif.

Le siège 

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Le 3 mars, l’avant-garde de Kléber arrive devant les murs de Jaffa et prend position à deux lieues de la ville, sur la route de Saint-Jean-d’Acre tandis que les divisions Bon et Lannes étendent les lignes de siège autour de la ville. La ville est entourée de hauts murs, flanqués de tours, mais dépourvue de fossé. Djezzar Pacha en a confié la défense à ses troupes d’élite, dont 1 200 artilleurs.  Le lendemain, alors que Murat tente une reconnaissance, il est reçu par le feu nourri d’une trentaine de canons. Dans la nuit du 4 au 5 mars, une batterie de brèche et deux contre-batteries sont établies contre une tour carrée sur le rempart sud de la ville. La journée du 6 mars (16 ventôse an VII), est consacrée à l’achèvement des travaux malgré plusieurs sorties de la garnison de la ville, vivement repoussées.

Tôt le matin du 7 mars, Bonaparte envoie un émissaire pour exiger la reddition de la ville. Celui-ci est décapité. À 7 heures, l’artillerie ouvre le feu. Vers 13 heures, le poids des assiégeants cause l’effondrement d’une des tours. Vers 15 heures Bonaparte inspecte la tranchée et, jugeant la brèche praticable, ordonne l’assaut. La garnison résiste vaillamment et ne lâche pas un pouce de terrain.  undefinedPendant ce temps, la division Bon occupée au nord à faire diversion, découvre par hasard un souterrain. La division tout entière emprunte le passage et surgit au centre de la ville. Constatant un ramollissement de la résistance des assiégés, la division Lannes repart de plus belle à l’assaut de la tour carrée qui tombe rapidement entre les mains des Français. Avec l’énergie du désespoir, les Ottomans pris entre deux feux engagent alors un corps à corps avec les assiégeants. Les restes dispersés de la garnison sont poursuivis de maison en maison.

Conséquences  undefinedLe mauvais traitement infligé au messager porteur de l’ultimatum, comme la résistance opiniâtre des assiégés, ont provoqué la fureur des soldats français. Des hommes sont exécutés à la baïonnette, de nombreux habitants sont massacrés. Certains en profitent pour piller et violer. Envoyés pour rétablir un peu d’ordre et faire cesser les massacres, les aides de camp Beauharnais et Croisier apprennent qu’un nombre important de troupes ottomanes se sont repliées dans un ensemble de bâtiments et n’acceptent de se rendre que contre la promesse d’avoir la vie sauve Palestine campaign 1917-18 map | NZHistory, New Zealand history onlineLes deux officiers accèdent à leur demande. Apercevant les quelque 3 000 prisonniers, Bonaparte se serait écriée : « Que veulent-ils que je fasse de tant de prisonniers ? Ai-je des vivres pour les nourrir, des bâtiments pour les déporter ? Que diable m’ont-ils fait là ? » Pendant deux jours et deux nuits, les massacres, le pillage et les viols se poursuivent.  Le 10 mars, malgré la promesse de les épargner lors de leur reddition, les 3 000 prisonniers sont exécutés. Plus tard, Napoléon tentera de se justifier en expliquant qu’il eût fallu détacher trop de soldats pour garder un nombre aussi important de prisonniers, ce qui aurait d’autant amoindri ses effectifs et que relâcher les prisonniers n’aurait pas été raisonnable, car ceux-ci seraient immédiatement allés grossir les rangs de Djezzar Pacha.

Bonaparte et l'épidémie de la peste à Jaffa - 1799 - الطاعون - يافا
Bonaparte et l’épidémie de la peste à Jaffa – 1799

Le 19 mars, l’armée française est devant Saint-Jean-d’Acre. Elle se retirera après un mois de siège sans parvenir à la prendre.  Causée par le manque d’hygiène, une épidémie de peste décime la population de Jaffa et de Saint-Jean-d’Acre aussi bien que l’armée française. Submergé par les Turcs dans le nord du pays, Napoléon abandonne la Palestine. Après son départ, les Anglais, alliés des Turcs, commandés par William Sidney Smith, reconstruisent les murs de Jaffa.

https://maria-antonia.forumactif.com/t33137-07-mars-1799-prise-de-jaffa-par-le-general-bonaparte

https://www.napoleon-series.org/ins/scholarship98/c_jaffa.html

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