Le 6 mars 1946 – Ho Chi Minh, président du Vietnam, conclut un accord avec la France qui reconnaît son pays comme un État autonome au sein de la Fédération indochinoise et de l’Union française mais…
Le 6 mars 1946, peu après avoir proclamé l’indépendance du Viêt-Nam, Hô Chi Minh signe un accord avec Jean Sainteny, Compagnon de la Libération et commissaire de la République pour le Tonkin et l’Annam du Nord. Par cet accord, la France reconnaît l’indépendance de la République Démocratique du Viêt-Nam dans le cadre de l’Union française. Cet accord sera vite rendu caduc sous l’effet de provocation l’impérialisme français.
Alors qu’en Europe la Seconde Guerre mondiale a pris fin, Ho Chi Minh proclame, le 2 septembre 1945, l’indépendance du Vietnam et la fondation de la République Démocratique du Vietnam (RDV). Le général de Gaulle s’oppose à cette indépendance et envisage la participation du Vietnam à l’Union française, nouveau nom de l’empire colonial français. Il délègue en Indochine deux de ses proches : l’amiral Thierry d’Argenlieu comme haut-commissaire, et le général Philippe Leclerc comme commandant du Corps expéditionnaire français d’Extrême Orient (CEFEO). Pendant l’hiver 1945 – 1946, tandis que la France envoie des troupes sur le terrain, le Vietminh mobilise et organise une armée. 
Les négociations destinées à éviter un conflit sont menées par Jean Sainteny, commissaire de la République au Tonkin, et débouchent sur un accord signé le 6 mars 1946 avec Ho Chi Minh. La RDV, limitée au Tonkin, est reconnue comme un Etat libre au sein de l’Union française (Union française qui n’est encore qu’un projet que le référendum constitutionnel prévu en mai 1946 doit ratifier) avec un gouvernement, un parlement, une armée et des finances propres ; la France s’engage à limiter sa présence militaire au Tonkin. 
Le reportage s’ouvre par un plan large sur la baie d’Along, puis se resserre sur la flotte française et le croiseur Emile Bertin et montre ensuite des images de Ho Chi Minh et de la délégation française menée par Thierry d’Argenlieu et Jean Sainteny. Jamais Ho Chi Minh n’est montré en gros plan, il est toujours encadré par la délégation française. Le montage souligne la puissance de la flotte de guerre française, si bien que le spectateur ne peut comprendre qu’une chose : la situation est totalement contrôlée par la France, et c’est à son initiative que la situation coloniale évolue. Le commentaire met en avant le projet d’Union française, nouvelle forme de l’Empire français que les électeurs français doivent entériner lors du référendum constitutionnel prévu en mai 1946.
Le français en Indochine
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Entre 1862 et 1945, du Tonkin au Laos, en passant par le Cambodge, l’Annam et la Cochinchine, l’État français développe la langue et la culture françaises à travers l’enseignement. Le musée national de l’éducation conserve plus de 950 000 objets, œuvres et documents retraçant l’histoire de l’éducation en France et dans ses anciennes colonies. Environ 3 000 items évoquent l’Indochine et témoignent conjointement de la manière dont était enseignée l’Indochine aux jeunes français, mais aussi de l’organisation de cet enseignement. À partir des années 1840, l’Indochine intéresse l’État français qui entreprend sa conquête dès 1858, depuis la Cochinchine (colonie au sud) jusqu’au Laos en 1893.
Chronologie : Colonisation française de l’Indochine
Comment l’Indochine a signé les accords de paix le 20 juillet 1954
L’Histoire est formelle : c’est le mardi 20 juillet 1954 que furent signés à Genève les accords de paix indochinoise. L’Histoire se trompe : les textes de ces accords, arrêtés le 19 au soir, n’ont été signés que le 21 juillet vers 4 heures du matin, le dernier document étant paraphé à midi passé. Sept ans plus tôt, très exactement le 19 juillet 1947, le général Valluy, alors commandant en chef du corps expéditionnaire, écrivait dans une note officielle : « Cet effort est le dernier (avant la victoire). Notre délai est fixé à quelques mois à peine. Nous jouons la dernière partie. » Et le ministre de la Guerre, M. Paul Coste-Floret, déclarait dans une interview au Figaro : « J’estime qu’il n’y a plus désormais de problème militaire en Indochine. Le succès de nos armes est complet. »
6 mars 1946 L’indépendance vietnamienne n’est reconnue qu’au sein de l’Union française (et sert de prétexte pour justifier l’entrée des troupes françaises à Hanoi).
23 novembre 1946 Terme de la dégradation des rapports franco-vietnamiens au cours des mois, la marine française bombarde le port de Haiphong ; la guerre débute.
1947-octobre 1950 Le Vietminh est soutenu par une part croissante de la population et par la Chine (communiste à partir de 1949) ; les Français subissent de lourdes pertes à Cao Bang lors de leur retrait du haut Tonkin.
1951-1953 Les troupes françaises se replient sur Hanoi et remportent quelques victoires ; la vietnamisation de la guerre (processus de transfert des responsabilités vers les dirigeants vietnamiens) se met en place.
7 mai 1954 Le camp retranché de Dien Bien Phu est pris par les forces du Vietminh ; défaite française.
20 juillet 1954 La guerre se termine par la signature des accords de Genève.
Lorsque la France se retrouve en juillet 1954 en face de son adversaire, le Vietminh, le tête-à-tête tragique dure en Indochine depuis quatre-vingt-onze mois : depuis que, le 19 décembre 1946, l’insurrection a éclaté à Hanoi et, avec elle, la guerre d’Indochine. Les accords de Genève du 21 juillet 1954 mettent fin au conflit et la France est contrainte à quitter le pays. Le Viêtnam est divisé en deux parties : tandis que le nord du Viêtnam passe sous le contrôle communiste du leader Hô Chi Minh, une dictature nationaliste s’installe au sud du 17e parallèle. L’indépendance du Laos et du Cambodge, proclamée en 1953, est définitivement reconnue. Mais contrairement à la France, les Américains n’acceptent pas les résultats de la conférence de Genève et restent partisans de l’indépendance du Viêtnam du Sud. Aussitôt délestée de la poudrière indochinoise, la France perd une partie importante de son prestige colonial, ce qui ne fait que renforcer davantage les mouvements indépendantistes qui agitent déjà ses possessions d’Afrique du Nord….
Déclaration de politique du Département d’État (USA) sur l’Indochine, 27 septembre 1948
L’objectif immédiat de la politique américaine en Indochine est d’aider à une solution de l’impasse actuelle qui soit mutuellement satisfaisante pour les peuples français et vietnamien, qui aboutisse à la cessation des hostilités actuelles, et qui s’inscrive dans le cadre d’une sécurité américaine. Nos objectifs à long terme sont :
D’éliminer autant que possible l’influence communiste en Indochine et de voir s’installer un État nationaliste autonome qui sera ami des États-Unis et qui, à la mesure de la capacité des peuples concernés, être modelé [Page 44]
Sur notre conception d’un État démocratique par opposition à l’État totalitaire qui résulterait inévitablement de la domination communiste ;
De favoriser l’association des peuples d’Indochine avec les puissances occidentales, en particulier avec la France dont ils connaissent les coutumes, la langue et les lois, afin que ces peuples préfèrent librement coopérer avec les puissances occidentales sur les plans culturel, économique et politiquement ;
Élever le niveau de vie afin que les peuples d’Indochine soient moins réceptifs aux influences totalitaires et soient incités à travailler de manière productive et à contribuer ainsi à une économie mondiale mieux équilibrée ;
Pour atteindre notre objectif immédiat, nous devons continuer à faire pression sur les Français pour qu’ils s’adaptent aux aspirations fondamentales des Vietnamiens :
L’unité de la Cochinchine, de l’Annam et du Tonkin,
L’autonomie interne complète et
Le droit de choisir librement.
Concernant la participation à l’Union française. Nous avons reconnu la souveraineté française sur l’Indochine, mais nous avons soutenu qu’une telle reconnaissance n’implique aucun engagement de notre part à aider la France à exercer son autorité sur les peuples indochinois. Depuis le jour V-J, le peuple majoritaire de la région, les Vietnamiens, a résisté obstinément au rétablissement de l’autorité française, une lutte dans laquelle nous avons essayé de maintenir autant que possible une position de non-soutien à l’une ou l’autre des parties.
Alors que le mouvement nationaliste au Vietnam (Cochinchine, Annam et Tonkin) est fort, et bien que la grande majorité des Vietnamiens ne soient pas fondamentalement communistes, l’élément le plus actif dans la résistance des populations locales aux Français a été un groupe communiste dirigé par Ho Chi Minh. Ce groupe a réussi à étendre son influence pour inclure pratiquement toutes les forces armées combattant actuellement les Français, prenant ainsi en fait le contrôle du mouvement nationaliste….
https://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/pentagon/int2.htm
https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1948v06/d33