Pasteur, « bienfaiteur de l’humanité »Alors que le monde entier espère un vaccin contre le coronavirus, voici comment Louis Pasteur (1822-1895) a développé le premier vaccin, celui contre la rage, en 1885, grâce au petit Joseph.Le 4 juillet 1885, aux aurores, en Alsace, Joseph Meister (1876-1940) se rend dans le village voisin. À peine arrivé, un chien l’attaque et le mord quatorze fois. Il a 9 ans quand il se fait mordre par un chien. Le chien est abattu, mais les gendarmes annoncent qu’il aurait la rage. C’est la panique au village, car à l’époque, il n’existe aucun remède et la rage conduit inéluctablement à la mort. La mère de Joseph qui a entendu parler d’un chimiste à Paris vaccinant des chiens enragés, décide de le rencontrer rapidement pour le convaincre de soigner son fils. Elle frappe à la porte de plusieurs hôpitaux de la capitale avant de trouver enfin Louis Pasteur à l’École normale supérieure. Joseph Meister disait en 1939 : « Monsieur Pasteur était très ému, il n’avait jamais fait d’expérience de son vaccin autrement que sur les animaux. Mais ma mère insista, faisant valoir que puisque j’étais condamné, je n’avais rien à craindre et que l’on pouvait essayer sur moi le seul traitement qui existait. »La rage, une maladie effrayante qui frappe les esprits
Les recherches de Louis PasteurLa vaccination contre la rage est l’une des pages les plus spectaculaires de la carrière de Pasteur. Le savant a déjà mis au point le vaccin contre le choléra des poules, puis contre le charbon et le rouget du porc, mais le vaccin antirabique le rend célèbre dans le monde entier. Pasteur n’a pas réussi à isoler le micro-organisme responsable car le virus n’est pas visible avec le microscope dont il dispose à cette époque. Il parvient pourtant à affaiblir le virus en suspendant une moelle contaminée dans un bocal dont l’air est asséché. Le 6 juillet 1885, Joseph Meister, un alsacien de 14 ans gravement mordu par un chien enragé, arrive au laboratoire de Louis Pasteur. Les vaccins testés sur des animaux semblent donner de bons résultats mais, il s’agit ici d’un être humain et non plus d’un animal. Aussi lorsque l’adolescent se présente devant lui, avec sa mère, le savant demande conseil à deux amis médecins, les Docteurs Vulpian et Grancher. Après une grande hésitation, il est décidé de tenter la vaccination de Joseph Meister. En effet, la rage est une maladie qui met un peu plus d’un mois après la morsure pour se déclarer. L’expérience réussit et Meister ne contracte pas la rage. Peu de temps après, en octobre, le jeune Jean-Baptiste Jupille, berger jurassien mordu par un chien enragé qu’il a affronté avec courage et abattu, est vacciné avec succès. La nouvelle se répand très vite : Pasteur, l’illustre scientifique a trouvé un vaccin contre la rage ! Les malades arrivent de partout, et même de Saint-Pétersbourg. Le dispensaire mis à disposition de Pasteur pour la vaccination contre la rage devient très vite trop exigu. Une souscription internationale est alors lancée pour la construction d’un Institut, dédié à la vaccination, à la formation et à la recherche. Cet Institut qui porte le nom de Pasteur est inauguré à Paris en novembre 1888, soit seulement 3 ans après la découverte du vaccin contre la rage !Louis Pasteur administre avec succès un vaccin contre la rage à Joseph Meister, 9 ans, lui sauvant la vieEn 1885, le scientifique français Louis Pasteur et ses collègues ont injecté la première des 14 doses quotidiennes de suspensions de moelle épinière de lapin contenant le virus de la rage progressivement inactivé à Joseph Meister, 9 ans, qui avait été gravement mordu par un chien enragé deux jours auparavant. L’immunisation a réussi. C’était le début de l’ère moderne de l’immunisation, qui avait été présagée par Edward Jenner près de 100 ans plus tôt. La procédure de vaccination contre la rage de Pasteur fut rapidement adoptée dans le monde entier. Le garçon grandit et devint le gardien de l’Institut Pasteur jusqu’à l’âge de 64 ans.Louis Pasteur et l’ère moderne de l’immunisationLe 6 juillet 1885, Louis Pasteur et ses collègues injectèrent la première des 14 doses quotidiennes de suspensions de moelle épinière de lapin contenant le virus de la rage progressivement inactivé à Joseph Meister, 9 ans, qui avait été gravement mordu par un chien enragé deux jours auparavant. C’était le début de l’ère moderne de la vaccination, qui avait été présagée par Edward Jenner près de 100 ans plus tôt.La décision de Pasteur de traiter l’enfant suivit quatre années de recherches intensives, qui aboutirent à la mise au point d’un vaccin capable de protéger les lapins et les chiens soumis à des tests expérimentaux. Sa décision fut difficile : « La mort de l’enfant semblait inévitable. J’ai décidé, non sans une anxiété aiguë et déchirante, comme on peut l’imaginer, d’appliquer à Joseph Meister la méthode que j’avais trouvée constamment efficace chez les chiens » L’immunisation est un succès et la procédure d’immunisation contre la rage de Pasteur est rapidement adoptée dans le monde entier. En 1890, il existait des centres de traitement de la rage à Budapest, Madras, Alger, Bandung, Florence, Sao Paulo, Varsovie, Shanghai, Tunis, Chicago, New York et dans de nombreux autres endroits du monde.Le « traitement Pasteur » de base, basé sur un vaccin à base de tissu cérébral auquel on a ajouté du formaldéhyde, est toujours utilisé dans de nombreux pays du monde où la rage est répandue. Ce traitement implique toujours des vaccins administrés quotidiennement pendant 14 à 21 jours, et il comporte toujours le même risque de séquelles neurologiques qu’à l’époque de Pasteur. Aux États-Unis et dans d’autres pays développés, des vaccins antirabiques plus puissants, plus sûrs, mais très coûteux, issus de cultures cellulaires, sont associés à des globulines hyper immunes pour le traitement post-exposition. L’efficacité de ces régimes a été largement prouvée.
Une nouvelle ère s’ouvre aujourd’hui dans le développement des vaccins, une ère fondée sur l’application pratique de la technologie de l’acide désoxyribonucléique (ADN) recombinant et d’autres nouvelles manipulations génétiques de la rage et d’autres virus et micro-organismes. Ces nouvelles technologies promettent des vaccins encore plus puissants et plus sûrs, ainsi qu’une réduction des coûts, une meilleure stabilité et une distribution plus facile dans le monde entier aux personnes à risque.
En célébrant le centenaire de Pasteur, le rôle prééminent des vaccins dans le contrôle des maladies infectieuses est reconnu ; comme l’a déclaré René Dubos : « Même en admettant que le traitement antirabique ait sauvé la vie de quelques êtres humains, ce n’aurait été qu’une maigre récompense pour tant d’efforts… ». C’est sur des questions beaucoup plus larges que les réalisations de Pasteur doivent être jugées. Il avait démontré la possibilité d’étudier par des techniques rigoureuses les maladies infectieuses causées par des virus invisibles et non cultivables ; il avait montré que leurs potentialités pathogènes pouvaient être modifiées par divers artifices de laboratoire ; il avait établi sans aucun doute qu’une immunité solide pouvait être obtenue sans mettre en danger la vie ou la santé de la personne vaccinée. Grâce à l’épopée de la rage… l’immunisation (a) été reconnue comme une loi générale de la nature. Son importance pour le bien-être de l’homme et des animaux est aujourd’hui banale, mais seul l’avenir révélera toute son importance dans le domaine de l’économie humaine » (2). Rapporté par la Division des maladies virales, Centre des maladies infectieuses, CDC.
Événements historiques1862-04-20 Premier test de pasteurisation réalisé par les Français Louis Pasteur et Claude Bernard
1885-07-06 Louis Pasteur administre avec succès un vaccin antirabique à Joseph Meister, 9 ans, lui sauvant la vie
1887-06-04 Institut Pasteur fondé par le biologiste français Louis Pasteur à Paris
https://www.franceculture.fr/histoire/a-lorigine-du-vaccin-lhistoire-de-pasteur-et-du-petit-joseph
https://www.francetvinfo.fr/sante/soigner/joseph-meister-premier-vaccine-de-l-histoire_1018705.html
http://www.amisdepasteur.fr/ses-grandes-decouvertes/le-vaccin-contre-la-rage.html
https://www.legeneraliste.fr/actu-medicale/pasteur-vaccine-joseph-meister-contre-la-rage-0