LA CATASTROPHE DE MUNICH parait due a une défaillance des moteurs
Le 6 février 1958, le vol 609 British European Airways s’écrase avec à son bord 44 personnes dont l’ensemble de l’équipe mancunienne. 23 personnes sont mortes parmi lesquels 8 joueurs des Red Devils.
Par deux fois le lourd » Elizabethan » – un bimoteur ventru qui semble se traîner au ras de la piste – avait tenté hier après-midi de prendre le départ. Arrivé au milieu de la piste, il avait à chaque fois fait demi-tour. Le pilote, le commandant Thain, avait ramené son appareil devant les bâtiments de l’aérogare. On avait fait descendre les passagers, qui se hâtaient dans l’aérodrome couvert de neige de se mettre à l’abri.
Ils étaient trente-huit : dix-sept joueurs de l’équipe de Manchester United, son manager Matt Busby, le » coach « , l’entraîneur et le secrétaire du club ; onze des plus grands journalistes sportifs de Grande-Bretagne, un homme d’affaires de Manchester, un fonctionnaire de l’ambassade de Yougoslavie à Londres, sa femme et leur bébé de vingt-deux mois, un agent de voyage yougoslave et sa femme.
L’équipage comprenait six personnes. Après chaque essai, l’attente se prolongeait pendant une vingtaine de minutes. Le pilote consultait le mécanicien-chef de l’aéroport sur le fonctionnement des moteurs : l’un d’eux semblait mal fonctionner.
Selon un communiqué publié par la B.E.A., le spécialiste aurait rassuré le commandant Thain et aurait déclaré que les moteurs étaient en parfait état de marche. Troisième tentative. L’ « Elizabethan »roule sur la piste. Peter Howard, reporter photographe du » Daily Mail « , sorti indemne de l’accident, en a fait le récit suivant : » Je pense que nous étions en bout de piste, à une faible distance du sol. Brusquement l’avion a paru se désintégrer.
Les sièges commencèrent à s’écrouler. Tout semblait tomber en morceaux. J’avais une sensation de roulis, et toutes sortes de choses nous tombaient sur la tête. Nous n’avons pas eu le temps de réfléchir. Personne ne cria. Pas un mot. Un silence de mort qui ne dura vraisemblablement que quelques secondes.
J’étais étourdi. Je me suis traîné dans les débris, puis j’ai découvert un trou dans la carlingue et je suis sorti de l’avion en rampant. Je me suis retourné et j’ai aperçu Harry Gregg, le gardien de but.
Avec lui, Ted Ellyard du » Daily Mail « , deux hôtesses et le radio, nous sommes rentrés dans l’épave. Le commandant Thain commençait à éteindre avec son extincteur de petits incendies. Il semble que tous ceux qui se trouvaient à l’avant, et en particulier ceux dont les sièges étaient dirigés vers l’arrière, aient eu la chance de s’en sortir. «
En Bavière, la météo est épouvantable. Il vente, il neige. Qu’importe, l’avion tente de repartir. Il s’élance une fois, puis deux. Sans succès, le temps est trop mauvais. Les passagers sont débarqués et on se demande alors s’il ne faut pas repousser le départ. Certains joueurs mais aussi les journalistes présents dans l’avion proposent de rester à Munich pour la nuit. Mais les pilotes, avec l’accord des contrôleurs aériens, veulent tenter le coup une troisième fois. La troisième tentative est fatale. Lancé à pleine vitesse, l’avion est ralenti par une plaque de neige sur le tarmac et ne parvient pas à prendre de l’altitude.
Mais le bolide ne peut pas s’arrêter et termine sa course dans une maison et un entrepôt de carburant. Il est 15h04 et une génération entière vient d’être fauchée en plein vol. Le bilan est terrible: vingt personnes meurent sur le coup. Trois autres décéderont dans les jours qui suivent l’accident.
Pour ce sinistre anniversaire, le compte Twitter officiel de Manchester United a remplacé le logo du club par une pendule indiquant 15h04 : Parmi les victimes, huit journalistes mais aussi huit joueurs dont l’idole de l’époque Duncan Edwards : «Le seul joueur qui me faisait sentir inférieur», répète régulièrement l’un de ses coéquipiers, survivant du crash, un certain Bobby Charlton, champion du monde 1966 et ballon d’or cette même année. Manchester United est décimé.
La reconstruction est lente. Matt Busby, lui aussi rescapé, se lance dans un recrutement à travers l’Angleterre pour reconstruire une équipe dont la lourde charge serait de succéder à ses «Busby Babes».
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6 février 1958 – Le crash de Munich décimait Manchester
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