Nouvelle catastrophe aérienne ; Au japon un boeing-707 percute le Fuji-YamaDeux accidents d’avion se sont produits au Japon en moins de vingt-quatre heures. Déjà, il y a un mois, le 4 février, un Boeing-727 japonais s’abîmait dans la baie de Tokyo, causant la mort de ses cent trente-trois occupants. C’était le plus grave accident survenu à un seul appareil dans l’histoire de l’aviation commerciale. Vendredi, un quadriréacteur D.C.-8 canadien s’est écrasé à l’atterrissage sur l’aéroport Hadena de Tokyo, de classe internationale. On dénombre soixante-quatre morts et huit survivants. Samedi matin, le 5 mars 1966, un Boeing-707 britannique a percuté le mont Fuji-Yama, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo. Il y a cent vingt-quatre morts. Ainsi l’aviation internationale semble depuis le début de cette année connaître une série d’accidents meurtriers. Il est à remarquer que, sur la quinzaine d’accidents survenus depuis le mois de janvier (plus de sept cents victimes au total), trois se situent au Japon en l’espace d’un mois, dont deux à l’atterrissage à Tokyo (trois cent vingt et un morts).Tokyo, 5 mars- Un quadriréacteur Boeing-707 de la British Overseas Airways Corporation (B.O.A.C.), qui venait de quitter Tokyo à destination de Hong-Kong et de Londres avec cent treize passagers et onze membres d’équipage, s’est écrasé ce samedi matin sur les pentes du mont Fuji-Yama. Les cent vingt-quatre occupants ont péri. Parmi les passagers se trouveraient, selon les services d’immigration japonais, quatre-vingt-cinq Américains appartenant à un groupe touristique de Minneapolis et trois Françaises. Au siège de la B.O.A.C., on s’interroge sur les raisons qui expliqueraient la présence du Boeing au-dessus du Fuji-Yama. Normalement, précise-t-on, les appareils de la compagnie britannique contournent la montagne dont le survol n’est pas prévu par le plan de vol attribué à l’avion.
Les courants aériens sont en effet violents dans cette région et, selon les services météorologiques japonais, les vents soufflaient particulièrement fort ce samedi matin. La visibilité était toutefois excellente. [C’est le premier accident survenu à la B.O.A.C. depuis juin 1956 ; un appareil transportant trente-deux personnes s’était alors écrasé au Nigéria. La B.O.A.C. dispose actuellement de vingt Boeing-707. Depuis la mise en service de cet appareil, en août 1958, on a enregistré douze accidents – sans compter ce dernier, – qui ont fait huit cent cinquante morts au total. Le dernier accident d’un Boeing-707 remonte au 24 janvier, dans le massif du Mont-Blanc : cent dix-sept morts.] Le bilan de l’accident survenu vendredi à l’atterrissage sur l’aéroport international de Tokyo à un quadriréacteur DC-8 de la compagnie Canadian Pacific Airlines s’établit à soixante-quatre morts (dont les neuf membres de l’équipage et une hôtesse stagiaire) et huit survivants, tous passagers.
Le vol 911 de BOAC était un service régulier de San Francisco (SFO) à Hong Kong (HKG) via Honolulu (HNL) et Tokyo (HND). Le Boeing 707 devait arriver à l’aéroport de Tokyo à 16h45 le 4 mars. Cependant, en raison des mauvaises conditions météorologiques à Tokyo et parce que le radar d’approche de précision (PAR) de la GCA était hors service, il s’est dérouté sur Fukuoka (FUK) et y a atterri à 18h00. Après avoir passé la nuit à Fukuoka, le vol 911 est parti pour Tokyo à 11h25 et y a atterri à 12h43. L’appareil a été préparé pour l’étape suivante vers Hong Kong et un plan de vol a été déposé pour un vol selon les règles de vol aux instruments via Oshima sur la voie aérienne JG6 vers Hong Kong au FL310.
A 13h42, l’équipage a contacté l’ATC pour demander la permission de démarrer les moteurs et l’autorisation de monter en VMC via Fuji-Rebel-Kushimoto. L’avion a quitté l’aire de trafic à 13h50. Il a reçu l’instruction de faire « un virage à droite après le décollage », et a quitté l’aéroport de Tokyo à 13h58. Après le décollage, l’avion a survolé la ville de Gotemba sur un cap d’environ 298 degrés, à une altitude d’environ 4900 m et à une vitesse indiquée de 320 à 370 nœuds. L’appareil, qui laissait échapper de la vapeur blanche, a ensuite soudainement perdu de l’altitude au-dessus de la région de Takigahara, et des parties de l’appareil ont commencé à se détacher au-dessus de Tsuchiyadai et Ichirimatsu. Enfin, au-dessus de Tarobo, à une altitude d’environ 2000 m, le fuselage avant s’est détaché. La partie médiane du fuselage arrière et l’aile ont effectué une lente vrille à plat sur la droite et se sont écrasées dans une forêt au pied du Mont Fuji. Le fuselage avant s’est écrasé dans la forêt à environ 300 m à l’ouest du site susmentionné et a pris feu.Cause probable : L’avion a soudainement rencontré des turbulences anormalement sévères au-dessus de la ville de Gotemba qui ont imposé une charge de rafale considérablement supérieure à la limite de conception.
https://aviation-safety.net/database/record.php?id=19660305-1&lang=fr
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