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30 Juin 1857 – Décès d’Alcide d’Orbigny, naturaliste, explorateur français

Alcide d'Orbigny : du voyage naturaliste à l'histoire de la Terre – Interfaces. Livres anciens de l'Université de LyonAlcide d’Orbigny : du voyage naturaliste à l’histoire de la TerreAlcide d'Orbigny - WikipediaAlcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny (1802-1857) est un naturaliste, explorateur, malacologiste et paléontologue français, célèbre pour son voyage en Amérique du Sud et ses travaux en paléontologie. Il est né le 6 septembre 1802 à Couëron, près de Nantes, et mort le 30 juin 1857 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).Alcide d'Orbigny : du voyage naturaliste à l'histoire de la Terre – Interfaces. Livres anciens de l'Université de LyonSon père, Charles Marie d’Orbigny (1770-1856), est un médecin qui sert d’abord dans la marine française avant de se fixer et d’exercer à Couëron. Passionné d’histoire naturelle, il emmène souvent ses fils ramassé des coquillages sur le littoral de l’Atlantique et les initie à l’observation scientifique, notamment à l’aide de microscope, mais aussi au dessin. Son fils l’assiste à étudier des coquilles minuscules que sa presbytie l’empêche de voir correctement. Deux de ses quatre fils choisiront une carrière en histoire naturelle : Alcide et son frère cadet Charles (1806-1876).Alcide d'Orbigny : du voyage naturaliste à l'histoire de la Terre – Interfaces. Livres anciens de l'Université de LyonAlcide Dessalines d’Orbigny vient au monde le 6 septembre 1802 à Couéron (Loire Atlantique). Il est le second des six enfants du chirurgien de marine Charles-Marie D’Orbigny. Ce dernier, originaire de Saint-Domingue, exerce la médecine à Couéron. En sa qualité d’ancien naturaliste voyageur et de correspondant du Muséum national d’Histoire naturelle, il est en relation avec les professeurs de l’établissement. La famille d’Orbigny migre à Esnandes (1815), puis à La Rochelle (1821) où Alcide fait des études classiques.D'Orbigny Sea Creature, Shell Prints 1849Alcide et son frère puiné, Charles, sont initiés dès l’enfance à l’histoire naturelle. Leur père les entraîne, le long des côtes marines, dans des excursions zoologiques durant lesquelles chacun prélève des coquilles de Mollusques. Les sables du littoral contiennent aussi des exosquelettes microscopiques de Foraminifères. Alcide participe aux recherches de son père sur ces animaux, dont il deviendra vite un spécialiste.Foraminifères, l'océan à la loupe - Angers | Destination Angers - Office de tourismeEn 1824, un ami de la famille d’Orbigny, Antoine de Ferussac, attire Alcide au Muséum. Le jeune homme peut alors suivre les enseignements de professeurs prestigieux : Georges Cuvier (chaire d’« Anatomie des animaux »), Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (chaire de « Zoologie des Mammifères et Oiseaux », Pierre Cordier (chaire de « Géologie »), etc.

Les foraminifères

Au cours de son adolescence, il se prend de passion pour l’étude de minuscules coquilles connues pourtant depuis l’Antiquité mais classées, à tort, dans les Mollusques Céphalopodes : les foraminifères, nom qu’il leur donnera quelques années plus tard. C’est Félix Dujardin (1801-1860) qui déterminera plus tard, en 1835, la nature unicellulaire de ces organismes.FORAMINIFERES - Requins fossiles et actuelsLa famille d’Orbigny s’installe d’abord à Esnandes, en 1815, puis à La Rochelle en 1821. Alcide y fait des études classiques avant de venir à Paris en 1824. Dans la capitale, il suit les cours de Georges Cuvier (1769-1832), d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844), d’Henri-Marie Ducrotay de Blainville (1777-1850), de Louis Cordier (1777-1861) et d’Alexandre Brongniart (1770-1847).

Il fait paraître en 1826, dans les Annales de sciences naturelles un travail qui est le fruit de ses observations sur les foraminifères intitulé Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes décrivant plusieurs centaines d’espèces nouvelles et qui le fera remarquer dans le monde naturaliste. Il y présente environ 600 espèces, actuelles ou fossiles. Durant sa vie, il recensera plus de 1 500 foraminifères, la plupart nouveaux. Il est ainsi considéré comme l’inventeur de la micropaléontologie. Outre cette première publication, il réalise, grâce à des sculptures dans de l’argile, des modèles en trois dimensions de certains spécimens. Des répliques en plâtre sont commercialisées.D'ORBIGNY, ALCIDES (1802-1857) – El arcón de la historia ArgentinaAlcide d’Orbigny parcourt plusieurs pays d’Amérique du Sud : le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Chili, la Bolivie et le Pérou. Charles Darwin débute son périple à la même époque (1831), mais il longe les côtes tandis que d’Orbigny s’enfonce dans les terres. Les deux hommes réalisent donc des explorations parallèles. Par la suite, ils entretiendront des échanges épistolaires.

Une relation détaillée des aventures américaines d’Orbigny n’a pas ici sa place. Seuls deux points particuliers seront mentionnés. D’abord, le savant rencontre l’« Homme américain », qu’il étudie sous les angles de l’anthropologie, de l’ethnographie et même de l’archéologie – mettant fin, notamment, au mythe des « géants Patagons ». Ensuite, d’Orbigny se passionne pour les palmiers : il les décrit, les peint sur le motif … et consomme leur « cœur ».Chapitre 3: La biodiversité et sa dynamique. (DM, TP 6 et 7) – Bio LogiqueDès son retour en France (1834), d’Orbigny présente devant l’Académie des sciences l’inventaire des trésors qu‘il rapporte : plus de deux cent cinquante espèces de mammifères, huit cents oiseaux, environ six mille insectes, deux cents poissons, une centaine de reptiles, huit cents mollusques et coquillages et trois mille espèces végétales – dont plus de soixante-dix palmiers. Ces spécimens enrichiront les chaires « à collections » du Muséum.

D’Orbigny soutient sa thèse de doctorat ès sciences naturelles le 24 avril 1846, à la faculté des sciences de Paris. Son mémoire principal est consacré aux Ammonites, tandis que le second porte sur les Bélemnites. Briguant ensuite un poste de professeur, d’Orbigny rencontre l’hostilité de la communauté scientifique. Il occupe finalement une chaire de « Paléontologie », spécialement créée pour lui au Muséum (1853). L’influence de la famille d’Orbigny auprès de Napoléon III n’est pas étrangère à cette nomination, qui déclenche l’ire du corps professoral. Ses collègues mettront l’intrus en quarantaine : installé dans des locaux délabrés, d’Orbigny ne pourra jamais accéder aux collections de paléontologie, que gère le professeur d’« Anatomie comparée ».Charente-Maritime : lait, vignes et autres personnages illustres d'Aunis en quatre ouvragesD’Orbigny se heurte aux mêmes difficultés du côté de l’Académie des sciences, où il ne sera jamais élu en dépit de huit candidatures : cinq à un fauteuil de zoologie et trois à un fauteuil de minéralogie. En revanche, d’Orbigny intègre la Société philomathique de Paris (1837) et reçoit le grand prix annuel de la Société de Géographie (1834), ainsi que la médaille Wollaston de la Geological Society of London (deux fois).

Membre de la bourgeoisie aisée et cultivée, d’Orbigny est reçu dans les salons. Ses déboires au Muséum n’empêchent pas des relations cordiales avec certains professeurs de l’établissement, comme les Brongniart. D’ailleurs, son frère Charles est l’aide naturaliste de Pierre Cordier, titulaire de la chaire de « Géologie » du Muséum. D’Orbigny épouse en premières noces Pamela Martignon (1835), qui donne naissance à une fille. Devenu veuf (1842), il se remarie deux ans plus tard avec Marie Gaudry, sœur d’Albert Gaudry futur professeur au Muséum. Un garçon et deux filles naissent de la seconde union du naturaliste.ETUDE DES MICRO ET NANO FOSSILES DE LA LIMITE CRETACE-TERTIAIREAyant longtemps joui d’une robuste constitution, d’Orbigny voit sa santé décliner au cours des années 1850. Il est atteint du paludisme et d’une affection cardiaque douloureuse – peut-être imputable à la maladie de Chagas. Épuisé, il s’éteint à Pierrefitte le 30 juin 1857.

Si d’Orbigny peut être considéré comme un « savant maudit », il semble que la malédiction ait également atteint sa chaire du Muséum. En effet, ses deux successeurs meurent dans des conditions tragiques. D’abord, le vicomte Adolphe D’Archiac se jette dans la Seine lors d’une crise de dépression aigue (1868). Ensuite, Édouard Lartet tombe gravement malade et succombe à une crise d’apoplexie (1871) sans avoir pu prononcer sa leçon inaugurale. La « malédiction » s’éteint avec Albert Gaudry, beau-frère de d’Orbigny (cf. supra), qui dirigera durant trente ans la chaire de « Paléontologie ».

L’indifférence, voire l’hostilité de la « science institutionnelle » française poursuit d’Orbigny bien après sa mort. C’est une exposition organisée à Pau (1964), puis la publication du Voyage en Alcidie de Françoise Legré-Zaidline (1977), qui permettront de réactiver la mémoire collective. Le Muséum célébrera ensuite avec éclat le bicentenaire de la naissance d’Alcide (2002) (cf. Bibliographie).Artwork by D'Orbigny, Charles Dessalines (1806-1876), Ornithology Category Artist - Fine Antique Prints and ArtLa redécouverte d’Orbigny a révélé toute l’importance et l’étendue de son œuvre, qui se rattache à plusieurs disciplines : la paléontologie, la minéralogie, la zoologie, la botanique, l’anthropologie et même l’archéologie. De nombreux ouvrages d’importance majeure sont dus à la plume du naturaliste, comme le Voyage en Amérique méridionale (1835-1847), le Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigraphiques (1849-1852) ou la Paléontologie française : description zoologique et géologique de tous les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France (1840-1856).Alcide d'Orbigny, voyageur philosophe en Amérique | Pour la ScienceComme Lamarck, d’Orbigny contribue à fonder la paléontologie des Invertébrés. Il étudie les Échinodermes, les Coelentérés, les Mollusques et les Brachiopodes, comparant les formes fossiles aux espèces actuelles. Spécialiste des Foraminifères – vivants et fossiles – d’Orbigny décrit plus de mille espèces de ces animaux, pour lesquels il crée un ordre spécifique. Sa taxinomie sera révisée par la suite, mais le naturaliste n’en reste pas moins un pionnier de la micropaléontologie.

D’Orbigny développe aussi, de manière décisive, la paléontologie stratigraphique. Pour cela, il utilise les Invertébrés fossiles – notamment les Foraminifères comme biomarqueurs des divers « étages » géologiques. Ce dernier terme est introduit et défini par d’Orbigny lui-même (1842). Il dénombre vingt-sept étages, baptisés selon une terminologie géographique à laquelle il contribue : Aptien, Bajocien, Cénomanien, Sinémurien, Toarcien, etc.Provincia de Chiquitos. Alcide d'Orbigny. Misión Concepción.Sa lecture stratigraphique de l’histoire de la Terre révèle à d’Orbigny des périodes de repos – correspondant aux « étages » -, interrompues par des phases d’activité intense – volcanisme, séisme ou surrection de montagnes. Celles-ci ne sont autres que les fameuses « révolutions de la surface du globe » chères à Cuvier. Fixiste et catastrophiste comme lui, D’Orbigny pense que vingt-sept faunes auraient successivement peuplé la Terre avant de disparaître. Ces théories suscitent en France d’acerbes critiques. Mécontentant zoologistes et géologues, d’Orbigny ne parvient pas à faire considérer la paléontologie comme une discipline à part entière.Different types of mollusks illustrated by Charles Dessalines D Orbigny 1806-1876 6 Painting by Celestial Images | PixelsEnfin, les travaux ethnologiques du savant, résumés dans L’Homme américain (1839), jettent les bases de l’« américanisme ». Ils influenceront plusieurs générations de chercheurs. Voyageant de l’animal à l’Homme, à travers l’espace et le temps, d’Orbigny a construit une œuvre originale qui n’a rien perdu de son actualité. Les théories modernes le confirment : bien que moins « catastrophique » qu’Alcide le pensait, l’histoire du Globe ne fut pas un long fleuve tranquille.

Alcide d’Orbigny est un naturaliste, explorateur, malacologiste et paléontologue français, célèbre pour son voyage en Amérique du Sud et ses travaux en paléontologie. Il est né le 6 septembre 1802 à Couëron, près de Nantes, et mort le 30 juin 1857 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

Au cours de son adolescence, il se prend de passion pour l’étude de minuscules coquilles connues pourtant depuis l’Antiquité mais classées, à tort, dans les Mollusques Céphalopodes : les foraminifères, nom qu’il leur donnera quelques années plus tard. C’est Félix Dujardin (1801-1860) qui déterminera plus tard, en 1835, la nature unicellulaire de ces organismes.

Paléontologue et zoologiste français qui a fondé la science de la micropaléontologie. De 1826 à 1833, à la demande du Musée d’histoire naturelle, il voyagea pendant huit ans en Amérique du Sud, puis rédigea un rapport en dix volumes (1834-47) sur la zoologie, la botanique, la paléontologie et l’anthropologie de ce continent. Il fit des études détaillées de minuscules fossiles marins, de pollens, de grains et de spores trouvés dans les roches sédimentaires. En 1850, Orbigny a entrepris l’attribution détaillée des stades représentés par les fossiles de la période jurassique dans les formations géologiques du nord-ouest de l’Europe. En 1926, il a établi la classification Foraminifère pour les céphalopodes microscopiques. En raison de leurs changements évolutifs au cours des temps géologiques, ils sont très utiles pour la datation des strates rocheuses. En particulier, cela a maintenant une grande valeur pratique dans l’exploration pétrolière lors de l’inspection des échantillons de carottes. »

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Alcide-Dessalines-d-Orbigny.html

https://bibulyon.hypotheses.org/4895

 

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