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28 Janvier 1871 – Capitulation de Paris, fin du siège et la révolte des parisiens

Cover for Souvenirs du Siege de Paris, 1870-1871. After the disastrous defeat of the French at Sedan..., Stock Photo, Picture And Rights Managed Image. Pic. HEZ-1154381 | agefotostockL’humiliation de la France en 1870, la négociation du traité franco-allemand : une diplomatie en enferSiege of Paris | Summary | BritannicaCommune de Paris : pourquoi les Parisiens se sont révoltés ?Siege of Paris, 1870-1871. Cartoon depicting a scene during the Prussian Siege of Paris in the Franco-Prussian War (1870-1871). After the disastrous defeat of the French at Sedan and the capture of« Le temps des cerises », l’Histoire d’une chanson indissociable de la Commune de ParisLa commune de paris 1871 caricature Banque de photographies et d'images à haute résolution - Alamy

Humiliante, voilà l’adjectif le plus souvent utilisé pour qualifier la défaite de la France lors de la guerre de 1870. Pourtant, la France est bien à l’origine de ce conflit, puisque c’est Napoléon III, alors empereur, qui déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. undefinedTout d’abord entre Français et Prussiens, cet affrontement tourne en une opposition entre deux nations : la France et l’Allemagne. En effet, les Prussiens sont rejoints par les états allemands du Sud qui se forgent une identité pour mettre en péril la nation française. Cet épisode est resté longtemps comme une blessure profonde pour la France et son histoire. L’humiliation est totale, que ce soit sur le plan des défaites militaires ou des conséquences politiques sur le pays et surtout avec la perte d’une partie du territoire national.1871 Caricature depicting the leaders of the French Third Republic during the period of the Paris..., Foto de Stock, Imagen Derechos Protegidos Pic. IAM-0510001305 | agefotostockLa « débâcle » de Sedan et la chute de l’empire  ImageLes défaites militaires s’accumulent très vite pour la France. Mal organisée, l’armée prend du temps à se mettre en place et s’agglutine sur les frontières entre les deux pays. Napoléon III, malade et fatigué, tient tout de même à être sur le devant de la scène et à rester dans son rôle de chef des armées. Mais il assiste impuissant aux premières défaites françaises. L’armée de l’empire s’incline à Wissembourg le 3 août, puis à Forbach trois jours plus tard, où le général Mac-Mahon doit battre en retraite. La panique commence à gagner les rangs de l’armée française. Napoléon III lui-même semble décontenancé. Dans un télégraphe à l’impératrice Eugénie, il indique que « rien n’est prêt. Nous n’avons pas suffisamment de troupes. Je nous considère d’avance comme perdus. » Il est vrai que les Allemands ont la domination numérique, mais aussi technique.  Cette situation dramatique côté français ne pouvait mener qu’à une catastrophe. Cette dernière a lieu à Sedan le 2 septembre, événement qu’Émile Zola nomme la « débâcle ». ImageL’armée allemande, en route vers Paris, apprend la présence du gros des troupes françaises aux alentours de Sedan dans les quotidiens qu’elle trouve sur son passage. Se décidant à faire demi-tour, elle se rend à la rencontre des Français commandés par le général Mac-Mahon, qui prend les responsabilités d’un Napoléon III présent, mais incapable de prendre des décisions. Le découragement des soldats de l’Empire laisse peu de doutes quant au résultat de la bataille. Dès le 1er septembre, les troupes françaises sont écrasées par la force du nombre et de l’organisation des Allemands. À plusieurs reprises, le drapeau blanc est levé côté français. Napoléon III traverse le champ de bataille, espérant y trouver la mort, mais finit par se livrer à Guillaume Ier, roi de Prusse. Au petit matin du 2 septembre, il signe la capitulation et se rend au-devant des dirigeants prussiens. Avec cette reddition, c’est la fin du Second Empire.Paris commune 1871 barricade hi-res stock photography and images - AlamyLe siège de Paris et la conclusion de l’humiliation 

La chute de Napoléon III, et donc de l’Empire, ne met cependant pas fin à la guerre. Loin d’être rassasiée, l’armée allemande se dirige directement vers Paris, où les républicains tentent de reprendre les choses en main. Le gouvernement de Défense nationale ne compte pas baisser les bras face à l’ennemi. Léon Gambetta met sur pied une armée de secours. À Paris même, la population s’organise pour résister aux Allemands restés à Versailles. Une garde nationale fait illusion quelque temps, mais l’étau se referme peu à peu. Paris assiégée ne parvient pas à repousser les troupes aux portes. La ville est encerclée au fur et à mesure des opérations lancées par les armées allemandes. Malgré l’aspect héroïque qui se dégage de Paris, les tensions politiques et les difficultés éprouvées par la population dégradent rapidement la situation interne. Conscient des difficultés du gouvernement, Léon Gambetta est envoyé à Tours, où l’attend une délégation. Le ministre de l’Intérieur quitte Paris le 7 octobre 1870 par ballon en s’élançant de la butte Montmartre. Son obsession pendant son séjour tourangeau est de libérer Paris. Mais ce jeune homme politique de 32 ans ne dispose pas des compétences militaires suffisantes pour prendre les décisions qui conviennent. Le commandement de l’armée favorise la temporisation.Uprising leading to the establishment of the Paris Commune, 1871. Artist: Anon Stock Photo - AlamyPendant ce temps, la France est de plus en plus soumise par les Allemands. Strasbourg capitule le 28 septembre. Orléans est occupée par les Bavarois à partir du 11 octobre. Metz, longuement assiégée, cède à son tour le 27 octobre. Seule Paris semble vouloir résister jusqu’au bout. Cependant, la pression prussienne se fait toujours plus intense sur la capitale, mais également sur le reste du territoire en grande partie soumis à l’autorité de l’ennemi. C’est pourquoi Adolphe Thiers remet en place des relations diplomatiques avec les Allemands. Le processus est long, les exigences allemandes hautes. Les négociations reprennent le 19 janvier 1871 à Versailles. Bismarck, à la tête des décisionnaires, demande la capitulation de Paris pour la mise en place d’un armistice. Le 28 janvier 1871, le « gouvernement des Jules Ferry » signait la capitulation de Paris. Le 28 février, les deux partis s’accordent sur un traité préliminaire. L’Allemagne reçoit l’Alsace et le nord-est de la Lorraine en plus d’importantes indemnités de la part de la France et d’une part du minerai de fer. Pour que l’humiliation soit complète, des troupes continuent leur occupation aux frais des Français le temps que ce traité soit ratifié par l’Assemblée. ImageL’armée allemande défile le 1er mars sur les Champs-Élysées comme pour marquer de son empreinte la victoire finale. Le traité préliminaire laisse finalement sa place au traité de paix de Francfort signé le 10 mai 1871 pour confirmer les humiliations imposées par la nouvelle nation allemande. Période très compliquée pour la France que cette guerre de 1870-1871. Au-delà de la défaite, ce sont les conséquences qui sont les plus humiliantes. Le traité de paix, le changement de régime laissent place à un désordre national caractérisé par la Commune de Paris. Les républicains peinent à reprendre les choses en main. Même s’ils y parviennent, cet événement reste marqué dans la mémoire des Français comme une blessure béante qu’il faut refermer par la vengeance.The Paris Commune of 1871 | Overview and FactsLes Parisiens doublement humiliés 

En juillet 1870 éclate la guerre franco-prussienne. La France enchaîne les désastres militaires avant d’échouer lamentablement à la bataille de Sedan le 1er septembre. L’humiliation atteint son paroxysme lorsque Napoléon III est fait prisonnier par l’ennemi. Sous la poussée populaire, l’IIIème République est proclamée le 4 septembre. Deux semaines plus tard, la capitale est assiégée par les armées prussiennes. Les Parisiens accusent la république bourgeoise et ceux qui l’incarnent, comme le Ministre des Affaires étrangères, Jules Favre, d’être trop conciliants envers la Prusse. Alors que la colère monte chez les ouvriers, le gouvernement en place, à majorité royaliste, choisit de signer un armistice avec le nouvel Empire allemand le 28 janvier 1871. L’Assemblée nationale élue, installée à Bordeaux, se dit prête à accepter le traité de paix imposé par le chancelier Bismarck. ImageLes socialistes parisiens en déplorent les conditions humiliantes : l’Alsace et la Lorraine sont perdues et Paris est déclarée « ville ouverte ». Un mois plus tard, les vainqueurs défilent sur les Champs-Élysées. Les Parisiens se sentent trahis et humiliés. La situation est explosive. Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, veut désarmer les Parisiens. Il charge les soldats de l’armée régulière commandée par le général Vinoy de récupérer les canons stockés dans plusieurs quartiers de Paris à Belleville, Ménilmontant et Montmartre. « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée », écrit Victor Hugo dans son journal.

L’insurrection débute à Montmartre undefinedLe 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les habitants de la capitale – hommes, femmes, enfants, vieillards – affluent pour faire barrage. Les officiers ordonnent de faire feu mais les soldats refusent et se rangent du côté des Parisiens. undefinedDes barricades sont montées, les généraux Lecomte et Clément-Thomas sont massacrés. Thiers et l’ensemble des corps constitués fuient alors Paris pour Versailles tandis que le Comité central de la Garde nationale s’installe à l’Hôtel de ville. Sans l’avoir voulu, les révolutionnaires se retrouvent maîtres de la capitale et de ses deux millions d’habitants. Ils organisent des élections le 26 mars. L’extrême gauche obtient la majorité et les élus ouvriers, artisans, journalistes, avocats, médecins ou encore artistes constituent un conseil de 79 membres. Il est appelé « Commune », en souvenir de la Commune qui a renversé le roi Louis XVI en 1792. Symbole de l’insurrection, le drapeau rouge flotte partout dans la ville. Face à la prise de pouvoir de l’extrême-gauche révolutionnaire, patrons et bourgeois quittent la capitale.

La Commune de Paris : une utopie sociale mais réelundefinedLes partisans de la Commune de Paris, « communards » ou « fédérés », réquisitionnent les ateliers de production afin que les ouvriers les gèrent eux-mêmes. Les églises deviennent le lieu de clubs de discussion où hommes et femmes peuvent prendre la parole. L’œuvre sociale de la Commune est audacieuse : elle proclame la séparation de l’Église et de l’État ; l’instruction gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons et les filles ; la gratuité de la justice ; l’élection des juges et des hauts fonctionnaires et la suppression de toute distinction entre enfants légitimes et naturels.

La Semaine sanglante achève la Commune  undefinedMais voilà qu’à peine remis de leurs épreuves, les Parisiens subissent un deuxième siège, celui de l’armée gouvernementale cette fois. Sous le commandement du maréchal Mac-Mahon, 130.000 militaires sont aux portes de Paris au mois d’avril. Les Communards essuient défaite sur défaite.  Le 21 mai 1871, les Versaillais entrent dans la capitale. Ils sont en supériorité numérique et font face à quelques dizaines de milliers de fédérés seulement. C’est le début de la « Semaine Sanglante ». En trois jours, la moitié ouest de la capitale est aux mains de l’armée gouvernementale. undefinedL’Est résiste plus longtemps mais la défaite semble toutefois inévitable. Paris est à feu et à sang : plusieurs monuments sont en proie à d’importants incendies comme le Palais des Tuileries (qui ne sera jamais reconstruit), le Palais de justice et l’Hôtel de Ville. Après une ultime bataille le 27 mai 1871 au Père-Lachaise, 147 fédérés sont fusillés sur le mur d’enceinte du cimetière. La dernière barricade tombe le lendemain. Ainsi s’achève la Commune de Paris, insurrection qui aura duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Fier de sa victoire, Mac-Mahon proclame : « Paris est délivré. L’ordre, le travail et la sécurité vont renaître ». En août 1871, Adolphe Thiers est élu président de la IIIème République.

Commune de Paris 1871 : le bilan de la tragédieundefinedLe bilan de la Commune de Paris est terrible : 20.000 victimes, 38 000 arrestations et quelques milliers de proscrits et de déportés vers les bagnes de la colonie la plus éloignée de la métropole, la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1880, que viennent les lois d’amnistie et le retour des exilés et des déportés.Paris Commune 26 March-28 May 1871. The Bloody Week: Burning and destruction of the HotelLa Commune de Paris hante pour toujours les esprits. Pour la gauche, elle est un mythe fondateur, les socialistes la considérant comme la première manifestation révolutionnaire de la classe ouvrière. Elle survit dans les mémoires en chanson : avec l’Internationale, le plus célèbre des chants révolutionnaires dont les paroles ont été écrites par le poète communard Eugène Pottier, ou Le temps des cerises, dont l’auteur, Jean-Baptiste Clément, a combattu lors de la Semaine sanglante.

« Le temps des cerises », l’Histoire d’une chanson indissociable de la Commune de Paris undefinedLa chanson « Le temps des cerises » est étroitement lié à l’Histoire de la Commune de Paris. Cette chanson d’amour a été composée par Jean-Baptiste Clément cinq ans avant les tragiques événements du printemps 1871. Ecrite en 1866, dans une auberge de l’Oise, alors qu’il partait pour la Belgique, la chanson s’inscrit dans un genre très français renouvelé de siècle en siècle : la romance exprimant en termes poétiques un chagrin d’amour. « Le temps des cerises » est une jolie et mélancolique chanson d’amour qui connut en son temps un réel succès et qui demeure d’ailleurs, un siècle et demi plus tard, la seule composition qui ait échappé à l’oubli d’un auteur par ailleurs assez prolixe. Jean-Baptiste Clément avait pourtant bien tiré de son expérience de Communard une autre chanson, réellement engagée, celle-là : « la semaine sanglante ». Mais la postérité a préféré conserver le souvenir d’une chanson populaire.undefined1871 Paris se rend aux Prussiens

Paris aux mains des Prussiens

Durant la guerre franco-prussienne, Paris tombe aux mains des Prussiens après un siège de cinq mois.undefinedAu cours de la guerre franco-allemande de 1870-1871, la ville de Paris se retrouve assiégée. Les parisiens, qui avaient l’habitude de bien manger, sont contraints de se nourrir, eux et leurs familles, avec ce qu’ils trouvent

Guerre, siège, la Commune (1870-1871)

Alors que la puissance militaire allemande augmente après sa victoire dans la guerre austro-prussienne, Napoléon III devient anxieux et se prépare à s’engager dans une éventuelle guerre de résistance. L’offre du trône d’Espagne au prince d’une maison régnante en Prusse en 1870 entraîne de vives protestations en France ; La Prusse rejette l’offre en juillet. Cependant, lorsque la France demande aux Prussiens d’être rassurés, ils refusent, provoquant la colère des Français. Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet.

La guerre franco-prussienne est un désastre pour les Français. Après avoir facilement remporté des batailles à Wissembourg, Vionville et Gravelotte, les Allemands se dirigent vers Paris. Le 1er septembre, 100 000 soldats français sont capturés à Sedan, dont Napoléon III. Les Allemands encerclent Paris le 19 septembre 1870. Ailleurs, le 27 octobre, 180 000 Français se rendent aux troupes allemandes, marquant ainsi un tournant radical dans la guerre. Les Parisiens continuent de résister à l’occupation allemande jusqu’à ce que la famine les oblige à se rendre le 28 janvier 1871.

Le 1er mars 1871, l’Assemblée nationale française nouvellement élue, sous la direction d’Adolphe Thiers, accepte un accord de paix avec la Prusse, acceptant de payer 1 milliard de dollars dans un délai de trois ans. De plus, l’Alsace et une grande partie de la Lorraine sont cédées à l’Allemagne. La ville de Paris, cependant, refuse la soumission à Thiers, et élit un conseil municipal connu sous le nom de Commune de Paris. undefinedLa Commune estime que le gouvernement Thiers est trop conservateur, et espère acquérir une éventuelle réforme économique.  En réponse à la résistance de la Commune, les troupes favorables au régime de Thiers coordonnent le deuxième siège de Paris en avril et mai 1871. Le 11 avril, les troupes de Thiers entrent dans Paris pour tenter de reprendre le contrôle, entraînant cinq semaines de violents combats. Pendant le siège de Paris, des otages sont fusillés – dont l’archevêque de Paris – et le palais des Tuileries, l’hôtel de ville et le palais de justice sont incendiés. Le 28 mai, la Commune est défaite, laissant 18 000 Parisiens morts et 7 000 déportés.

Vidéo : Semaine sanglante, la Commune de Paris… (Avec sous-titrage)

https://www.lepoint.fr/histoire/l-humiliation-de-la-france-en-1870-29-01-2014-1785582_1615.php

https://www.lepoint.fr/histoire/l-humiliation-de-la-france-en-page-2-29-01-2014-1785582_1615.php#xtatc=INT-500

https://www.geo.fr/histoire/commune-de-paris-pourquoi-les-parisiens-se-sont-revoltes-204039

https://www.youtube.com/watch?v=__ZwWFf0Jww&t=9s

https://library.brown.edu/cds/paris/chronology7.html 

2 réponses sur « 28 Janvier 1871 – Capitulation de Paris, fin du siège et la révolte des parisiens »

Bonjour,
J’ai un aïeul qui a été impliqué dans les secours apportés par la Suisse au cours du siège de Strasbourg en 1870. Il a écrit un opuscule à ce sujet, et en travaillant dessus pour le contextualiser j’ai lu votre article. Je l’ai apprécié pour sa vision transversale et qui m’a permis de m’éloigner du focus alsacien que j’avais réalisé. Merci de l’accessibilité de ce document que j’ai mis en annexe de mon travail (avec votre signature et le lien vers le WEB).

Bonjour et
Merci à vous pour l’information
si je peux être utile en quoi que ce soit n’hésitez pas me contacter.
Merci d’avance et très cordialement
Nima Réja

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