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28 février 1869 – Alphonse de Lamartine romancier, dramaturge français

« Faute de but, l’homme devient une cible. » Lamartine, l'écriture et l'action« L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie ; la fraternité n’en a pas !»Alphonse de lamartine french writer hi-res stock photography and images - Alamy« On admire le monde à travers ce qu’on aime. »Alphonse de Lamartine (1790-1869). Écrivain français, poète et homme politique. Gravure, 1883. Portrait. La couleur Photo Stock - AlamyAlphonse Marie Louis de Prat de Lamartine (1790-1869) est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu’un homme politique français. Il est l’orateur d’exception qui proclame et dirige la Deuxième République et l’une des plus grandes figures du romantisme en France. Alphonse de Lamartine naît dans une famille de petite noblesse attachée au roi et à la religion catholique à Mâcon : il passe son enfance en Bourgogne du sud, en particulier à Milly.undefined Après un temps en collège à Lyon, il poursuit son éducation à Belley, où il rencontre Aymond de Virieu, avec lequel il fait plus tard un voyage en Italie, celui que Lamartine évoque dans le sensible roman de « Graziella ». En octobre 1816, il rencontre Julie Charles à Aix-les-Bains et vit avec elle un amour tragique puisque Julie meurt en décembre 1817. Il écrit alors les poèmes des « Méditations poétiques » (parmi lesquels le célèbre poème « Le Lac« ) dont le recueil est publié en 1820 et obtient un grand succès.

Alphonse épouse Marianne-Elisa Birch, une jeune Anglaise, en 1820, et occupe des fonctions de secrétaire d’ambassade en Italie avant de démissionner en 1830. Il publie alors d’autres poèmes comme, en 1823, les « Nouvelles Méditations poétiques » et « La Mort de Socrate », ou, en juin 1830, les « Harmonies poétiques et religieuses » après avoir été élu à l’Académie française en 1829 au fauteuil 7. undefinedEn 1830, il entre en politique et se rallie à la Monarchie de juillet mais échoue à la députation. Il voyage alors en Orient visite la Grèce, le Liban et les lieux saints du christianisme. En 1833, il est élu député et le restera jusqu’en 1851 : il évolue du royalisme au républicanisme et prononce des discours remarqués et joue un rôle important au moment de la Révolution de 1848 mais se retire de la politique après sa lourde défaite lors de l’élection présidentielle qui porte au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1848.

Lourdement endetté, il doit vendre Milly en 1860 et écrire des œuvres alimentaires comme de nombreuses compilations historiques (peu solides aux yeux des historiens d’aujourd’hui) ou son « Cours familier de littérature » (1856-1869) à côté de textes plus réussis mais mineurs comme « Le Tailleur de pierre de Saint-Point » (1851). Son dernier grand poème « La Vigne et la Maison » est écrit en 1857.

Poème en quatrains issu du recueil intitulé Méditations poétiques et publié en 1820, « Le Lac » fait référence au Lac du Bourget. Ce lieu est riche en symboles pour Alphonse de Lamartine, puisque c’est là qu’il rencontrait régulièrement sa muse, Julie Charles. La jeune femme est mariée à l’inventeur Jacques Charles. Les amants se sont rencontrés en 1816 lors d’une cure à Aix-les-Bains. Joram van Klaveren on Twitter: "French writer Alphonse de Lamartine on the Prophet (pbuh) #islam https://t.co/4JPTh4LbHr" / TwitterMais Julie Charles est malade de la tuberculose et elle est incapable de rejoindre Alphonse en 1817 sur les bords du lac. Elle décède cette même année. Cette tragédie a inspiré les célèbres vers de ce poème : « Ô temps, suspends ton vol. Et vous, heures propices, suspendez votre cours. Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! ». Alphonse de Lamartine explique en seize quatrains sa solitude de retour sur les bords du lac et son désir que la nature se souvienne du leur amour.

Poème « Le Lac » de Lamartine

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges,
Jeter l’ancre un seul jour ?
O lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! Je viens seul m’asseoir sur cette pierreChant d'amour VI (Alphonse de Lamartine) - YouTubeOù tu la vis s’asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t’en souvient-il ? Nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos :
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :undefined« O temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore,

 

Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.
Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! N’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! Passés pour jamais ! Quoi ! Tout entier perdu !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Eternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendez-vous ces extases sublimesundefined
Que vous nous ravissez ?
O lac ! Rochers muets ! Grottes ! Forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

https://www.aixlesbains.fr/Loisirs/Ville-d-eau/Lac-du-Bourget/Poeme-Le-Lac-de-Lamartine

https://www.babelio.com/auteur/Alphonse-de-Lamartine/6553

https://www.poetica.fr/biographie-alphonse-de-lamartine/

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