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27 Juin 1941 – Pogrom d’Iași par le régime d’Ion Antonescu fait plus de 13 000 morts en Roumanie.

ImageLe pogrom de Iaşi, l’un des événements les plus documentés visuellement sur l’Holocauste en Roumanie80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémitePlus de 13 000 Juifs ont été assassinés pendant neuf jours au début de l’été 1941 en Roumanie : à Iaşi (Jassy) et dans deux trains de la mort. Ce pogrom est l’un des événements les plus documentés visuellement de l’Holocauste, car des membres des services de renseignement roumains ont photographié le massacre continu qu’ils coordonnaient eux-mêmes. ImageLes troupes allemandes, présentes dans la ville et impliquées dans le massacre, ont été autorisées à photographier les atrocités et à envoyer ces souvenirs du front oriental aux membres de leur famille. Pourtant, ces images sont, pour la plupart, inconnues du grand public. Longtemps inaccessibles, même aux chercheurs, les archives roumaines ont récemment été ouvertes sous la pression de la société civile.Véronique Chemla: Le pogrom de Iași (29 juin-6 juillet 1941)Le pogrom d’Iași (Jassy ou Iashy en français) a été perpétré du 27 juin au 6 juillet 1941 par des soldats, des policiers et des habitants de cette ville située en Moldavie roumaine. undefinedDurant le massacre et dans les deux « trains de la mort », entre 13 000 et 15 000 Juifs, sur les 45 000 Juifs de la ville, ont été tués. France 3 diffusera le 16 janvier 2020 « La mort en face : le pogrom de Iasi », documentaire de William Karel et Nellu Cohn.https://s.france24.com/media/display/82666b2a-d767-11eb-a0c6-005056bf87d6/002.JPGLe pogrom de Iași (27 juin-6 juillet 1941)Image« Aucun pays, l’Allemagne exceptée, ne participa aussi activement au massacre des Juifs que la Roumanie. » Raul Hilberg (La destruction des Juifs d’Europe)Wallachia, Moldavia and Transylvania (Romanian Regions) Map.« En 1939, la communauté juive de Roumanie, cet État aux frontières mouvantes, est la troisième d’Europe. La tradition antisémite qui y prévaut est connue et reconnue. Depuis le début des années 1860, dans les Bulletins de l’Alliance israélite universelle, la Roumanie fait partie de ces pays de malheur régulièrement cités, avec la Russie, la Perse et le Maroc… undefinedAlors que l’émancipation des Juifs y est récente, pour partie imposée par les Alliés et entérinée à reculons par la tradition nationale, elle est remise en cause par l’instauration en 1937 du premier véritable régime pronazi d’Europe. On This Day: Romania orders Iași purged of Jews in pogrom in 1941 - The Jerusalem PostÀ l’approbation de l’immense majorité de la population, intellectuels inclus, 120 000 Juifs perdent d’emblée leurs droits de citoyens. Début septembre 1940, le général Ion Antonescu prend le pouvoir à Bucarest. Son Premier ministre, Sima, est aussi le commandant de la milice fasciste dite Garde de Fer qui poursuit l’exclusion des Juifs de la société roumaine en multipliant les interdictions, professionnelles comme d’autres, telle celle faite aux Juifs en octobre 1940 de fréquenter les bibliothèques publiques. ImageLa législation roumaine ne punit plus les actions supposées des Juifs, mais le seul fait d’être juif. Le climat intellectuel et politique de la Roumanie des années 1930 avait été marqué par un antisémitisme quasi obsessionnel », a écrit l’historien Georges Bensoussan. ImageDans un pays démembré par l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, le dictateur roumain Ion Antonescu avait rejoint les forces nazies et contribué à la « Solution finale » d’Adolf Hitler. En 1939, 800 000 Juifs vivaient en Roumanie, une des plus grandes populations juives au monde. Entre 280 000 et 380 000 Juifs roumains et ukrainiens ont été tués durant la guerre dans les territoires sous administration roumaine, selon l’Institut Elie Wiesel. En 2019, après la Shoah et l’émigration vers l’Etat d’Israël et d’autres pays occidentaux sous l’ère communiste, moins de 10 000 Juifs y vivent.https://gdb.rferl.org/290A9F77-6A49-46BE-929E-4F48691577BC_cx17_cy6_cw70_w1080_h608.pngIași est une ville située en Moldavie roumaine, près de la frontière avec l’actuelle république de Moldavie et l’Ukraine. Excentrée au nord-est de la Roumanie, la cité a été la capitale du pays en 1916-1918.ImageAvec 127 synagogues, Iassy était considérée comme abritant l’une des plus grandes communautés roumaines. En 1936, 45 000 des 100 000 habitants de la ville étaient juifs. La présence de Juifs sépharades remonte à la fin du XVIe siècle. En 1855, la cité a été le foyer du premier journal en yiddish, Korot Haitim, et en 1876 le site de la première représentation théâtrale professionnelle yiddish, par Avraham Goldfaden. Les paroles de la HaTikva, hymne national israélien, ont été écrites par Naftali Herz Imber à Iasi. A Iasi est né Benjamin Fondane (1898-1944), alias B. Fundoianu, né Benjamin Wechsler (ou Wexler), philosophe, poète, dramaturge, essayiste, critique littéraire, réalisateur de cinéma et traducteur juif athée roumain, naturalisé français en 1938, principalement d’expression française.Emoție și lacrimi la dezvelirea primului monument din Cluj dedicat memoriei victimelor Holocaustului - Transilvania Reporter« À la suite d’une rumeur selon laquelle des parachutistes soviétiques auraient infiltré la ville (la Roumanie vient d’entrer en guerre contre l’URSS), l’amalgame est opéré : bolcheviks = Juifs, traîtres, espions, etc., dans un contexte de guerre (le 2 juillet 1941, l’armée roumaine lance son offensive contre l’Armée rouge) »

Des habitants de la ville ont mené des mesures antijuives encouragées par le gouvernement. Les juifs ont été victimes de spoliations, d’agressions et d’humiliations. Le « Dimanche noir », sur l’ordre de la police, les juifs se sont rendus à la préfecture. Des milliers ont été assassinés dans la cour de la préfecture, et 4 330 rescapés et d’autres Juifs raflés à Iasi ont été rassemblés dans trains de marchandises dénommés « trains de la mort ». Le premier des deux trains comprenait 33 à 39 wagons où étaient entassés 2 430-2 590 Juifs. Le second transportait dans 18 wagons 1902 Juifs.

Du 29 juin au 6 juillet 1941, plus de 13 000 Juifs ont été tués lors de ce pogrom survenu avant la conférence de Wansee qui décide de l’extermination des Juifs d’Europe. Parmi les victimes : « le père du peintre Grégoire Michonze a succombé sous les coups des Gardes de fer Roumains, près de Iasi, à la descente d’un des « convois de la mort » de l’été 1941 ».

« Le pogrom qui a fait des milliers de victimes (13.266 d’après un rapport du Service Spécial ’Informations de 1943, et 14.850, d’après un rapport de la communauté de 1946, le chiffre exact reste inconnu) parmi les 45.000 Juifs de Iaşi a été suivi, en été 1941, par d’autres massacres de Juifs en Bessarabie et en Bucovine du nord, par les troupes germano-roumaines pendant la reconquête de ces provinces, tandis qu’une grande partie des survivants, déportés en Transnistrie, y ont été massacrés ou sont morts (de faim, froid et maladies) ».

« Marcel, a Jewish survivor, told us : « I remembre that the real danger for the Jews started on June 29, 1941. It was a big surprise for all the Jews. We were forced to wear the yellow stars of David on our culotes. We could not buy or sell food anymore. For certain hours, we didn’t have access to some public places. At that time there were cellars where Jews hid. It was difficult for the police to search the cellars. So, in order to make us come to the commissariat, they distributed a sort of ticket with the word « Free » written on it in a Jewish district. The Jews thought that if they showed up at the commissariat they could be set free, could again buy commodities. But it was a trap — «Instead of receiving freedom, we met death. »

http://www.veroniquechemla.info/2020/01/le-pogrom-de-iasi-29-juin-6-juillet-1941.html

https://iupress.org/9780253025838/the-iasi-pogrom-junejuly-1941/ 

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