La Révolution est sauvée à Fleurus
Le 26 juin 1794, les Français remportent une bataille décisive sur les Autrichiens à Fleurus, entre Charleroi et Namur, dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle). Victoire majeure des forces de la Première République française sous le commandement du général Jean-Baptiste Jourdan sur l’armée de la coalition (Grande-Bretagne, Hanovre, République néerlandaise et Habsbourg) commandée par le prince Josias de Cobourg dans la bataille la plus décisive de la campagne des Flandres aux Pays-Bas pendant les guerres de la Révolution française. Les deux camps avaient des forces dans la zone comptant environ 80 000 hommes, mais les Français ont pu concentrer plus efficacement leurs troupes afin de remporter la victoire contre la première coalition. La défaite alliée a conduit à la perte définitive des Pays-Bas autrichiens et à la destruction de la République néerlandaise. La bataille a marqué un tournant pour l’armée française qui est ensuite restée ascendante pendant le reste de la guerre de la première coalition.Première utilisation d’un ballon de reconnaissanceL’utilisation française du ballon de reconnaissance l’Entreprenant a marqué la première utilisation militaire d’un avion qui a eu une influence sur l’issue de la bataille.Arrière-plan – OpérationsAprès la bataille de Tourcoing du 17 au 18 mai 1794, Jourdan reçoit le commandement de l’armée des Ardennes et de quatre divisions de l’armée du Nord, soit environ 96 000 hommes au total. Ce nouveau groupe prend alors le nom d’Armée de Sambre-et-Meuse. La nouvelle armée est alors chargée de s’emparer de Charleroi.Le 12 juin, l’armée française, accompagnée et encadrée par un membre du Comité de salut public, Louis de Saint-Just, avait investi la ville de Charleroi d’environ 70 000 hommes. Le 16 juin à Lambusart, une force austro-néerlandaise d’environ 43 000 hommes contre-attaque dans un brouillard épais. Les Alliés réussirent à infliger quelque 3 000 pertes aux Français et à les repousser par la Sambre. Le 18 juin, cependant, Jourdan attaque à nouveau et parvient à reprendre Charleroi. La ville se rendit le 26 juin, juste au moment où une force de relève sous le prince de Cobourg arrivait pour lever le siège.Bataille
Le 26 juin, le Feld Marshall Coburg manœuvre autour de Charleroi avec une force de 52 000 soldats autrichiens et hollandais. Trop tard pour sauver la ville qui s’était rendue, le commandant autrichien divisa son armée en cinq colonnes et attaqua les Français. Un ballon de reconnaissance français, l’Entreprenant, opéré par le Corps aérostatique, informait en permanence le général de division (MG) Jean-Baptiste Jourdan des mouvements autrichiens. Les Autrichiens ont réussi à percer les deux ailes françaises, repoussant le MG François Marceau sur l’aile droite et le MG Montaigu sur l’aile gauche. Mais le centre français sous MG François Lefebvre tenu puis contre-attaqué, et l’assaut autrichien s’est essoufflé. Le colonel Nicolas Soult, alors chef d’état- major de Lefebvre, a écrit que c’était « quinze heures des combats les plus désespérés que j’aie jamais vus de ma vie ».Cobourg néglige de poursuivre et, incertain de l’issue, le commandant autrichien perd son sang-froid et se replie sur Braine-l’Alleud et Waterloo, accordant aux Français une victoire inattendue. Ce fut la goutte d’eau qui poussa les alliés à se replier sur le Rhin, laissant aux Français le champ libre en Belgique et aux Pays-Bas. Smith écrit que,
« A ce stade de la guerre, la cour de Vienne était convaincue qu’il ne valait plus la peine d’essayer de s’accrocher aux Pays-Bas autrichiens et on soupçonne que Cobourg a renoncé à la possibilité d’une victoire ici afin de pouvoir se retirer vers l’est. »La suite Compte tenu de la taille des armées impliquées (environ 80 000 sur chaque taille) et de la durée de la bataille, Fleurus n’était pas une bataille particulièrement coûteuse. Les deux camps ont subi environ 2 000 victimes et les Français ont fait 3 000 prisonniers. Sa véritable signification était qu’elle marquait le point où les Autrichiens ont finalement perdu tout intérêt à défendre les Pays-Bas autrichiens. Au cours des mois suivants, les armées alliées se sont retirées au nord et à l’est, jusqu’à la fin juillet, elles se sont séparées, les Autrichiens se retirant à l’est pour défendre le Luxembourg et la ligne du Rhin tandis que les Britanniques et les Néerlandais se retiraient au nord pour défendre les Pays-Bas.
Les armées alliées démoralisées n’ont pu échapper à un piège potentiel aux Pays-Bas autrichiens que parce que le Comité de salut public a ordonné à Pichegru et Jourdan d’entrer à Bruxelles (9 juillet) puis de se concentrer sur la reprise des forteresses frontalières françaises de Condé et de Valenciennes. À la fin de l’année, les Français avaient conquis la majeure partie des Pays-Bas et menaçaient la position autrichienne sur le Rhin. La phase défensive des guerres révolutionnaires était terminée.ConséquencesIl est généralement admis que la bataille a été coûteuse pour les Français, avec des pertes estimées entre cinq et six mille. Les pertes alliées ont toujours été contestées : les Français ont réclamé des pertes nettement plus élevées que les leurs, tandis que les Alliés en ont réclamé beaucoup moins. Les estimations traditionnelles attribuent des « pertes considérables » à l’armée de Cobourg, et planent près de cinq mille Alliés tués et blessés. Cependant, selon l’historien Digby Smith, les pertes austro-néerlandaises ont été de 208 tués, 1 017 blessés et 361 capturés. De plus, les Français ont capturé un mortier, trois caissons et un étendard, tandis que les Autrichiens ont capturé un canon et un étendard.Malgré tout déséquilibre tactique, la valeur stratégique de Fleurus était immense pour les Français. La victoire a précipité un retrait complet des Alliés de Belgique et a permis aux forces françaises de pousser vers le nord aux Pays-Bas. À la fin de 1795, la République néerlandaise était éteinte. Après Fleurus, l’armée républicaine conservera son élan dans la guerre, restant à l’offensive jusqu’à sa victoire finale contre la Première Coalition en 1797.
Politiquement, la bataille a invalidé l’argument selon lequel la poursuite du règne révolutionnaire de la terreur était nécessaire en raison de la menace militaire à l’existence même de la France. Ainsi, diront certains, la victoire de Fleurus fut l’une des principales causes du 9 thermidor un mois plus tard. Saint-Just est arrivé à Paris après un si grand victoire pour mourir avec Maximilien Robespierre et les autres principaux Jacobins de la réaction thermidorienne.Bataille de Fleurus – Contexte historiqueBien avant que les avions à réaction supersoniques n’existent, les armées du monde utilisaient souvent des ballons à air chaud comme une sorte d’armée de l’air. La première utilisation de ces « ballons d’observation » pour influencer une bataille a eu lieu à la bataille de Fleurus en 1794, un engagement des guerres de la Révolution française entre la France et une coalition impliquant Hanovre, la monarchie des Habsbourg, la République néerlandaise et la Grande-Bretagne.
Une grande partie de la victoire française à Fleurus (que le colonel Nicolas Stoult a décrite comme quinze des heures de combat les plus désespérées qu’il ait jamais vues) a été l’utilisation du ballon d’observation l’Entreprenant qui a constamment fourni des mises à jour sur les mouvements autrichiens. Le ballon était exploité par l’Aerostatic Corps, qui était également la première armée de l’air au monde.
Événements connexes1794-06-26 Bataille de Fleurus : victoire majeure des forces de la Première République française sous le commandement du général Jean-Baptiste Jourdan sur l’armée de la coalition (Grande-Bretagne, Hanovre, République néerlandaise et Habsbourg) première utilisation d’un ballon de reconnaissance.
https://military-history.fandom.com/wiki/Battle_of_Fleurus_(1794)
http://www.historyofwar.org/articles/battles_fleurus_1794.html