Arabie saoudite, un saut du moyen âgeLe roi Fayçal d’Arabie saoudite est assassiné à Riyad par son neveu, l’émir Fayçal Ben Moussaed Ben Aziz, s’est approché du monarque sous prétexte de le saluer et a tiré sur lui plusieurs coups de feu. Le souverain, qui était âgé de 70 ans, succombe rapidement à ses blessures par balles. Il est remplacé sur le trône par son frère, le prince Khalid. Le règne du roi Fayçal a commencé en novembre 1964. Sous le règne du roi Fayçal pendant les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, le pétrole saoudien a été temporairement fermé à l’Occident. Il s’agit de l’un des événements les plus importants de l’utilisation des armes pétrolières du siècle dernier à des fins politiques et stratégiques. Après la mort du roi Fayçal, son frère le roi Khalid le succède.
[Source : Glimpses of World History // Jawaharlal Nehru// pages566-567/992]A ce propos Nehru a écrit : « Un « autre » regard sur l’Histoire du Monde »
Lettre N° 168 – Arabie saoudite, un saut du moyen âgeLa fin de la guerre a vu l’Angleterre dominant l’Arabie et essayant d’utiliser à la fois Hussein et Ibn Saoud comme outils. Ibn Saoud était trop intelligent pour se laisser exploiter. La famille du Shérif Hussein, cependant, s’est soudainement épanouie dans toute sa splendeur, soutenue comme elle l’était par la force britannique. Hussein lui-même devint roi du Hedjaz ; un de ses fils, Fayçal, devint chef de la Syrie ; et un autre fils, Abdullah, a été fait par les Britanniques le dirigeant du petit nouvel état Transjordanie. La gloire fut de courte durée, car, comme nous l’avons vu, Fayçal fut chassé de Syrie par les Français, et la royauté d’Hussein disparut avant l’avancée des Wahabis d’Ibn Saoud. Fayçal, ayant de nouveau rejoint les chômeurs, fut pourvu par les Britanniques de la direction de l’Irak, régnant là-bas par la grâce de ses patrons.Pendant la brève période de la royauté d’Hussein du Hedjaz, le Parlement turc d’Angora a aboli le califat en 1924. Il n’y avait pas de calife, et Hussein, très audacieux, a sauté sur le trône vide et s’est proclamé le calife de l’islam. Ibn Saoud a vu que son heure était venue et il a fait appel à la fois au nationalisme arabe et à l’internationalisme musulman contre Hussein. Il s’est démarqué comme le champion de l’islam contre un usurpateur ambitieux et, avec l’aide d’une propagande prudente, a réussi à gagner la bonne volonté des musulmans dans d’autres pays. Le Comité Khalifat en Inde lui a adressé ses meilleurs vœux. Voyant dans quelle direction le vent soufflait, et se rendant compte que le cheval qu’ils avaient jusqu’ici soutenu n’était pas susceptible de gagner, les Britanniques ont discrètement retiré leur soutien à Hussein. Leurs subventions ont été arrêtées, et le pauvre Hussein, à qui on avait tant promis, a été laissé presque sans amis et sans défense devant un ennemi puissant et avancé. 771En quelques mois, en octobre 1924, les Wahabites entrèrent à La Mecque et, conformément à leur foi puritaine, détruisirent quelques tombes. Il y avait beaucoup de consternation dans les pays musulmans face à cette destruction ; même en Inde, beaucoup de sentiments ont été suscités. L’année suivante, Médine et Djeddah sont tombés aux mains d’Ibn Saoud, et Hussein et sa famille ont été chassés du Hedjaz. Au début de 1926, Ibn Saoud se proclama roi du Hedjaz. Afin de consolider sa nouvelle position et de garder la bonne volonté des musulmans à l’étranger, il a tenu un Congrès mondial islamique à La Mecque en juin 1926, auquel il a invité des musulmans représentatifs d’autres pays. Apparemment, il n’avait aucun désir de devenir calife et, de toute façon, il était peu probable qu’il soit accepté comme tel par un grand nombre de musulmans à cause de son wahabisme. Le roi Fouad d’Egypte, dont nous avons déjà examiné le bilan antinational et despotique, tenait à devenir le calife, mais personne ne voulait de lui, pas même son propre peuple égyptien. Hussein, après sa défaite, avait abdiqué et renoncé du califat qu’il avait assumé.Le Congrès islamique qui s’est tenu à La Mecque n’a pris aucune décision importante, et il n’était peut-être pas censé le faire. C’était un dispositif adopté par Ibn Saoud pour renforcer sa position, notamment devant les puissances étrangères. Les représentants indiens du Comité Khalifat, et je pense que Maulana Mohammad Ali était l’un d’entre eux, sont revenus déçus et en colère contre Ibn Saoud. Mais cela n’a pas fait beaucoup de différence pour lui. Il avait exploité le Comité indien Khalifat lorsqu’il voulait son aide, et maintenant il pouvait bien se passer de sa bonne volonté.
https://www.monde-diplomatique.fr/mav/147/PEAN/55647
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=683