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24 Janvier 1978 – Le satellite nucléaire soviétique se désintègre dans l’atmosphère

http://fly.historicwings.com/wp-content/uploads/2013/01/HighFlight-Kosmos954-3.jpgLa catastrophe nucléaire de Kosmos 954http://fly.historicwings.com/wp-content/uploads/2013/01/HighFlight-Kosmos954-5.jpgL’incroyable histoire du satellite nucléaire russe qui s’est écrasé au Canadahttp://fly.historicwings.com/wp-content/uploads/2013/01/HighFlight-Kosmos954-4.jpgLa chute de Cosmos 954ImageCosmos-954 était un satellite espion de l’Union soviétique de type Radar Ocean Reconnaissance Satellite (RORSAT) et rendu célèbre pour avoir été en 1978 la cause du premier incident spatial nucléaire. Les Américains, qui surveillent sa trajectoire, s’aperçoivent que tout va retomber sur terre. Ils en informent les Soviétiques qui se voient obligés de dévoiler que le Cosmos 954 est équipé d’un générateur atomique qui ne se détruira pas lors de l’entrée dans l’atmosphère terrestre.Cosmos 954: The Nuke That Fell From Space | Amusing PlanetUn satellite espion russe mu par un réacteur nucléaire s’était écrasé dans le grand Nord CanadienAucune description de photo disponible.Le satellite est lancé le 18 septembre 1977 depuis le cosmodrome de Baïkonour par un lanceur Tsyklon-21. Dès le mois de septembre, des radars américains remarquent une instabilité dans la trajectoire du satellite. Le 6 janvier 1978, son système de stabilisation d’altitude tombe en panne, et le satellite ne peut dès lors que retomber sur Terre. Le 12 janvier 1978, les autorités soviétiques sont contactées par les Américains sur l’état du satellite ; deux jours plus tard, elles confirment que ce dernier est équipé d’un générateur thermoélectrique à radioisotope BES-5 et que sa rentrée dans l’atmosphère est prévue pour le 24 janvier 1978. Les Soviétiques confirment quelques jours plus tard que le réacteur ne devrait pas atteindre la masse critique pour exploser et qu’il est conçu pour se désintégrer lors de sa rentrée dans l’atmosphère, minimisant les impacts radioactifs au sol. Le jour prévu, le satellite s’écrase dans une région isolée des Territoires du Nord-Ouest canadiens. Mais l’accident provoque la dispersion du combustible radioactif sur une zone allant du Grand Lac des Esclaves à Baker Lake.Two satellites narrowly miss crashing into each other over USA | The US SunOpération Lumière du matin  ImageOn a baptisé « Lumière du matin » la première phase de l’opération de recherche entreprise pour retrouver le satellite à propulsion nucléaire soviétique qui, de façon accidentelle, est retournée dans l’atmosphère terrestre au-dessus du Nord du Canada le 24 janvier 1978. C’est presque tout de suite après sa mise en orbite, le 18 septembre 1977, que Cosmos 954 avait adopté un comportement bizarre. En tout début de journée, le 24 janvier, les problèmes de friction du satellite ont augmenté alors qu’en accomplissant sa dernière orbite, il s’engage plus profondément dans la couche atmosphérique. NORAD avait déterminé son heure de rentrée et, à l’aide du télescope de sa station de poursuite située à Hawaii, avait aperçu la lueur rouge foncé laissée par le passage du satellite en direction des îles de la Reine-Charlotte [Haida Gwaii]. Quelques minutes plus tard, des habitants de Yellowknife, T.N.-O., ont observé un brillant objet blanchâtre qui traversait le ciel.8 Hazards Posed by Reentry of Orbital Debris | Limiting Future Collision Risk to Spacecraft: An Assessment of NASA's Meteoroid and Orbital Debris Programs |The National Academies PressOn a d’abord envoyé les débris à Edmonton pour les expédier ensuite à l’Établissement de recherches nucléaires de Whiteshell à PINAWA, Manitoba, à des fins d’analyse et de stockage définitif. Lors des recherches les plus intenses, près de 220 personnes se trouvaient à Edmonton et à Yellowknife, qui servaient de bases d’opérations des hélicoptères utilisés pour les recherches. C’est le 26 janvier, en fin de journée, que l’on a trouvé le premier objet carbonisé près de l’embouchure de la rivière Hoarfrost, à 27 km au nord de Fort Reliance. La découverte subséquente d’un plus grand nombre de pièces a contribué à confirmer l’hypothèse qu’il s’agissait bien des restes du cœur d’un réacteur nucléaire qui aurait fondu ou se serait désintégré dans les couches supérieures denses de l’atmosphère, ce qui correspond à peu près à l’assertion lancée par les Soviétiques le 24 janvier. Aucune description de photo disponible.Il devenait évident qu’il ne fallait plus se demander si le cœur avait atteint le sol, ni s’inquiéter du danger qu’il représentait. Pourtant, certains fragments du cœur, de dimension plus importante, dont la radioactivité élevée pouvait être mortelle, ont été retrouvés sur la glace au milieu du Grand lac des Esclaves. Le 23 février 1978, on a récupéré le morceau présentant le plus haut taux de radioactivité, un fragment de la dimension d’une pièce de cinq cents. À cause de la débâcle, l’opération « Lumière du matin » a pris fin le 20 avril. Les recherches se sont déroulées sur un territoire d’une superficie supérieure à 124 000 km² et plus de 4 500 heures de vol ont été consignées. Les recherches englobaient toutes les zones habitées, y compris les sites des Jeux d’hiver de l’Arctique de 1978 à Hay River et à Pine Point.

La deuxième phase de l’opération de recherche, de juillet à octobre, a été effectuée à contrat par la COMMISSION DE CONTRÔLE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE. À la mi-octobre, on avait retrouvé plus de 4000 particules, fragments et morceaux et effectué plus de 4700 analyses de laboratoire. Les opérations de recherche et de nettoyage s’étaient étendues à toutes les zones habitées, selon les saisons, incluant l’aire de nidification de la grue blanche d’Amérique dans le PARC NATIONAL WOOD BUFFALO. Les coûts engagés au cours de la première phase, par les divers ministères et organismes canadiens ont totalisé 12 048 239 $, dont 4 414 348 $ qui ont été réclamés à l’URSS en vertu de la Convention sur la responsabilité internationale de 1972 pour les dommages causés par des objets spatiaux. Au cours de la deuxième phase, l’ensemble des coûts a atteint 1 921 904 $ dont un montant de 1 626 825 $ était réclamé par le Canada. On estime à environ 3 millions de dollars la somme remboursée par l’URSS.

L’accident de Cosmos 954 serait dû à une collision indiquent les SoviétiquesAucune description de photo disponible.Un cinquième fragment de Cosmos-954, le satellite soviétique qui s’est désintégré le 24 janvier dernier dans le ciel canadien, a été retiré, dimanche 5 février, de la surface gelée du Grand Lac de l’Esclave. L’objet, hautement radioactif, d’environ 23 centimètres de long, a été placé dans un conteneur en plomb et envoyé à la base militaire de Namao, au nord d’Edmonton (Alberta). M. Barney Danson, ministre canadien de la défense, qui assistait à la récupération du débris, a déclaré que le gouvernement soviétique n’avait pas fourni toutes les informations techniques que le Canada lui avait demandées à la suite de la désintégration du satellite. De son côté, le chef du gouvernement fédéral, M. Pierre Elliott Trudeau, a indiqué que l’Union soviétique ne pourra récupérer les morceaux de Cosmos-954 que si elle accepte de payer les frais entraînés par les opérations de récupération, qui dépassent déjà 1 million de dollars

En dehors de la zone de visibilité Cosmos 954 D’autre- part, dans une interview diffusée samedi par l’agence Tass, l’académicien soviétique Leonid Sedov rapporte que l’accident semble dû à la collision du satellite avec un corps  » naturel ou artificiel « . Selon lui, Cosmos-954 a subi, le 6 janvier, une dépressurisation brutale qui permet d’avancer l’hypothèse d’une collision. Cependant, précise-t-il, les causes précises de l’accident, qui s’est produit en dehors de la zone de visibilité des appareils soviétiques de contrôle, n’ont pas encore été déterminées. De nombreuses tentatives ont été faites pour reprendre le contrôle du satellite après l’accident, ajoute l’académicien, mais sans résultat. M. Sedov justifie, en outre, l’attitude des responsables soviétiques, qui n’ont pas prévenu le Canada avant que le satellite se désintègre au-dessus de son territoire : les spécialistes soviétiques qui surveillaient la course du satellite estimaient qu’il rentrerait dans l’atmosphère au-dessus du Pacifique, dans la région des îles Aléoutiennes (sous administration américaine) et c’est pourquoi ils ont prévenu seulement les États-Unis.

La catastrophe nucléaire de Kosmos 954

Premier incident spatial nucléaire de l’espace

À 4 h 55, deux agents de la GRC patrouillant les rues de Yellowknife (T.N.-O.) écrasent les freins et sont étonnés lorsqu’ils fixent le ciel obscur, qui est alors traversé par un objet incandescent rouge vif. Il s’agit de Cosmos 954, un satellite de surveillance maritime soviétique, qui brille au moment de sa rentrée rougeoyante dans l’atmosphère terrestre. Pendant sa chute, il brûle et se désintègre, répandant ainsi des débris partout sur la toundra arctique. Cela constitue un problème, puisque Cosmos 954 est un satellite à propulsion nucléaire équipé d’un petit réacteur de bord. Si le cœur du réacteur survit plus ou moins intact à la rentrée dans l’atmosphère et se disloque au moment de l’impact, la plupart des débris seront dangereusement radioactifs.

Quelques heures après la détection du satellite, les Forces canadiennes lancent l’opération Morning Light : quelque 220 personnes participent. (Canadiens, Américains,…). Lorsque de gros fragments radioactifs sont retrouvés sur le Grand lac des Esclaves, la récupération et la décontamination sont assurées par des équipes au sol des FC, appuyées par les Américains. À la fin des recherches, les experts concluent que le cœur du réacteur s’est complètement consumé.

La catastrophe nucléaire de Kosmos 954

Pendant la guerre froide, l’Union soviétique a lancé une série de satellites de reconnaissance en orbite terrestre. Parmi eux se trouvaient un petit nombre de puissants satellites radar actifs qui étaient utilisés pour la surveillance des océans, le suivi des navires et des sous-marins. Les satellites radar actifs exigent une puissance élevée et dans les années 1970, les panneaux solaires étaient trop inefficaces pour les faire fonctionner. Ainsi, pour résoudre ce problème, les Soviétiques ont décidé de lancer des satellites avec à leur bord des réacteurs nucléaires. Bien qu’ils aient affirmé que les satellites se désintégreraient et brûleraient entièrement à la rentrée, personne ne le savait vraiment avec certitude. De plus, compte tenu de la mission des satellites, ils devaient rester en orbite basse, ce qui maximisait les effets de friction.Cosmos 954Parmi ces satellites se trouvait Kosmos 954. Il a été lancé le 18 septembre 1977 depuis le célèbre cosmodrome de Baïkonour en Union soviétique et, comme de nombreux satellites soviétiques, il n’a pas vécu longtemps. Kosmos 954 a subi une série de dysfonctionnements et finalement tout contrôle a été perdu. Finalement, le 24 janvier 1978, l’impensable, l’inévitable s’est produit : Kosmos 954 est tombé sur Terre. La théorie soviétique selon laquelle le réacteur nucléaire brûlerait sans danger lors de la rentrée a été mise à l’épreuve de la pire des manières avec un réacteur nucléaire pleinement opérationnel contenant 50 kg d’uranium 235 hautement radioactif et dangereux.

La série de satellites de reconnaissance Kosmos

Pendant la guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique ont lancé de nombreux satellites de reconnaissance. Le terme soviétique Kosmos fait référence à presque tous les satellites en orbite terrestre. Il existe de nombreux types de systèmes Kosmos et la plupart étaient des satellites de courte durée pour des missions militaires limitées. En fait, depuis les années 1960, près de 2 500 systèmes de satellites Kosmos d’un large éventail de types ont été lancées, allant des satellites météorologiques aux caméras de haute technologie et aux systèmes ELINT.  Parmi les satellites, les systèmes radar actifs maritimes étaient uniques car ils étaient gros, lourds et nécessitaient des niveaux de puissance extraordinairement élevés pour fonctionner efficacement. À l’époque, les panneaux solaires en étaient encore à leurs balbutiements et il était donc logique pour les Soviétiques d’embarquer un réacteur nucléaire, du moins d’un point de vue technique.

La prétention soviétique à la sécurité 

Lorsque l’orbite du satellite a commencé à se dégrader, les États-Unis surveillaient de près. Il y avait de sérieuses inquiétudes concernant la centrale nucléaire du satellite et l’Uranium-235 à bord. Dans les semaines qui ont précédé la désorbitation, le premier ministre soviétique Brejnev a assuré au président Jimmy Carter qu’il n’y avait aucun problème. Certes, a-t-il dit, les scientifiques soviétiques avaient étudié le problème et Kosmos 954 brûlerait dans l’atmosphère sans danger.  Notamment, l’orbite du satellite Kosmos 954 était à un angle assez élevé, avec une inclinaison orbitale de 65°. Cela signifiait qu’en principe, il constituait une menace potentielle pour presque tous les grands centres de population du monde. De plus, comme pour chaque orbite dégradée, la recherche exacte du moment et de l’endroit où le satellite va finalement rentrer est une science très inexacte, jusqu’aux presque dernières minutes. L’équation a été aggravée par la vitesse d’orbite rapide du vaisseau spatial, car il a terminé chaque orbite en seulement 89 minutes.

Le désastre de la rentrée 

Il s’est avéré que les Soviétiques avaient tort sur tout ce qui concernait la rentrée du satellite. Au début, lorsque le satellite est entré dans l’atmosphère, il s’est fragmenté en centaines de morceaux, dont beaucoup étaient assez gros. La centrale nucléaire s’est ouverte presque immédiatement. L’uranium-235 s’est répandu dans l’atmosphère et a contaminé toute la structure du vaisseau spatial alors qu’il dégringolait vers la Terre. Des morceaux et des morceaux se sont envolés dans l’atmosphère, créant un effet de retombées nucléaires graves qui a fait le tour du monde pendant un certain temps par la suite.  En fin de compte, Kosmos 954 est tombé dans le nord-ouest du Canada, sur une trajectoire vers le nord-est. Des pièces majeures de Kosmos 954 sont restées intactes et ont touché le sol, dispersant des débris radioactifs au loin. La majeure partie de l’uranium 235 lui-même a survécu à la rentrée, contaminant le paysage sur un chemin de 370 milles entre le Grand lac des Esclaves et le lac Baker dans les Territoires du Nord-Ouest, l’Alberta et la Saskatchewan. Morceaux dispersés à travers la toundra dans une région gelée et peu peuplée. Cependant, on a vite appris que les niveaux de contamination étaient dangereusement élevés.

Conséquences

À la suite du crash de Kosmos 954 sur Terre, les scientifiques ont réalisé à quel point la situation était vraiment dangereuse. Si le vaisseau spatial avait eu un impact au-dessus d’une grande ville, par exemple, il est probable que des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes auraient été atteintes d’un grave empoisonnement aux radiations. Un système soviétique conçu pour éjecter la centrale électrique et le carburant sur une orbite sûre plus élevée avait complètement échoué- en fin de compte, ce n’était qu’un hasard quant à l’endroit où l’échantillon radioactif descendrait.  Après l’accident, le gouvernement canadien a entrepris un effort massif de nettoyage radiologique. En vertu des accords internationaux en vigueur à l’époque (et maintenant), ceux qui orbitent autour des satellites sont responsables de tout dommage qui pourrait résulter de leur rentrée dans l’atmosphère terrestre. Cela signifiait que le Canada pouvait facturer à l’Union soviétique les coûts de nettoyage – ils l’ont fait, en présentant une facture de 6 millions de dollars. Cela a pris du temps, mais finalement les Soviétiques ont payé la moitié – seulement 3 millions de dollars – c’était aussi bien que possible.

Quant aux substances radioactives et à l’Uranium-235 qui se sont répandus dans le Nord canadien ? Malgré l’ampleur de l’effort de nettoyage, moins de 1 % a été récupéré et correctement éliminé. En d’autres termes, dans le nord, dans les déserts froids et arides, il y a encore des milliers de morceaux perdus de satellites radioactifs et contaminés – quelque part là-bas, attendant d’être retrouvés par les quelques malchanceux qui pourraient voyager dans ces régions.

http://fly.historicwings.com/2013/01/the-nuclear-disaster-of-kosmos-954/

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/operation-lumiere-du-matin

https://www.dissident-media.org/infonucleaire/chute_cosmos.html

https://www.lemonde.fr/archives/article/1978/02/07/l-accident-de-cosmos-954-serait-du-a-une-collision-indiquent-les-sovietiques_2992911_1819218.html 

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