Cristóbal Halffter, immense chef d’orchestre et compositeur espagnolCristóbal Halffter, chef d’orchestre et compositeur espagnol (Oui, parle, oui ; Lazare)HALFFTER Cristóbal (1930-2021)Halffter était l’une des figures de proue de la «Generación del 51», un groupe d’artistes qui a bousculé et renouvelé le paysage musical espagnol. Il était une figure incontournable de la musique contemporaine espagnole. Le chef d’orchestre et compositeur Cristóbal Halffter s’est éteint ce dimanche à l’âge de 91 ans, dans sa maison de Villafranca del Bierzo, dans la province de Castille-et-León en Espagne.
Cristóbal Halffter naît le 24 mars 1930 dans une famille de musiciens. Ses oncles, Ernesto Halffter et Rodolfo Halffter Escriche, sont des compositeurs de renom. Alors qu’il n’a que 6 ans, sa famille se réfugie en 1936 en Allemagne, fuyant la guerre civile espagnole. Les Halffter reviennent trois ans plus tard à Madrid. Le jeune Cristóbal se met alors à étudier la composition au Conservatoire Supérieur de Musique de la capitale, notamment sous la houlette du compositeur Conrado del Campo. Il étudie également, en dehors du conservatoire, avec le Français André Jolivet et le compositeur français d’origine polonaise Alexandre Tansman.Au cœur de la «Generación del 51»Halffter est l’une des figures de proue de la Generación del 51 : un groupe d’artistes hispanophones composé de Cristóbal Halffter donc mais aussi de Tomás Marco, Carmelo Bernaola, Joan Guinjoan, Luis de Pablo et Ramón Barce (une partie des membres ont fini leurs études en 1951, d’où le nom du groupe). Ensemble, ils publient un Manifeste, bousculent et modernisent le paysage musical espagnol. L’objectif est d’ouvrir une Espagne renfermée sur elle-même à cause de la dictature de Franco, de conserver l’essence de la musique espagnole tout en allant découvrir des musiques européennes contemporaines. Le Generación del 51 introduit notamment des techniques musicales telles le dodécaphonisme et le sérialisme.
Une musique sérielle reproduite par Cristóbal Halffter dans sa Sonate pour violon solo, en 1959. Le compositeur espagnol, en recherche perpétuelle d’innovation et d’inattendu, recourt également à la technique de musique dite aléatoire dans Formantes, en 1961, ainsi qu’à la technique électronique deux ans plus tard, dans Espejos. Il gagne grâce à ces pièces une réelle reconnaissance à l’étranger, tout en démocratisant la musique nouvelle en Espagne, par le biais notamment du groupe Nueva Musica (fondé à Rome). « Mon devoir, disait-il, est d’écrire une musique pour le public. C’est un devoir social. Rien ne m’épouvanterait plus que de m’enfermer dans une tour d’ivoire. » En témoignent les titres évocateurs d’une série de pièces : Llanto por las víctimas de la violencia ou encore Requiem por la libertad imaginada.En 1968, l’ONU charge Cristóbal Halffter de la commémoration musicale du vingtième anniversaire des Droits de l’Homme. Il compose à cette occasion le cantate Yes speak out yes, perçu par le compositeur lui-même comme étant une œuvre clé.
Cristóbal Halffter, le chef d’orchestreCristóbal Halffter réalise également une brillante carrière de chef d’orchestre et de pédagogue. De 1955 à 1963, il est nommé chef d’orchestre de l’Orquesta Falla. Dans le même temps, il devient en 1961 professeur de composition et formes musicales au Conservatoire de Madrid. Nommé directeur du Conservatoire en 1964, il démissionne deux ans plus tard afin de se consacrer entièrement à son œuvre de compositeur et à sa carrière de chef d’orchestre.
Il endosse aussi des responsabilités sur le plan institutionnel : président de la section espagnole de l’ISCM (Société internationale pour la musique contemporaine) pendant deux ans, de 1976 à 1978, Halffter est directeur artistique du studio de musique électronique acoustique de Fribourg-en-Brisgau de 1978 à 1983. En 1989, Halffter est promu chef principal de l’Orchestre national de Madrid. Le compositeur est en outre distingué à plusieurs reprises pour son travail : Prix Italia de la RAI, ou encore Médaille d’or du mérite des Beaux-Arts.En 2000, à 70 ans, Cristóbal Halffter est toujours sur le devant de la scène musicale. La première de son opéra Don Quijote a lieu le 23 février, au Teatro Real. En décembre 2017, Cristóbal Halffter perd son épouse, la pianiste María Manuela Caro. Ensemble, ils ont eu trois enfants : Alonso, María et Pedro. Ce dernier a hérité de la passion de son père : Pedro Halffter est directeur artistique du Teatro de la Maestranza de Séville, chef principal et directeur artistique de l’Orchestre Symphonique de Séville ainsi que de l’Orchestre Philharmonique de Gran Canaria.
Résumé :Il a étudié la musique au Real Conservatorio de Música de Madrid et, en 1962, il a été nommé professeur de composition par concours au Conservatoire, dont il a été le directeur de 1964 à 1996. Commandé par les Nations Unies pour commémorer le vingtième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme en 1968, il compose la cantate Yes, speak out, yes , pour solistes, orateurs, chœurs et orchestre, créée à New York. Ses œuvres incluent Elegías a la muerte de tres poetas españoles ; Officium Defunctorum, pour chœurs et orchestre; deux concertos pour violon; deux concertos pour violoncelle – le second commandé par l’orchestre de Baden-Baden à Mstislav Rostropovitch ; Tres Poemas de la lírica española,pour baryton et orchestre commandé par l’Orchestre philharmonique de Berlin ; Concierto para piano y orquesta, pour Paul Sacher et l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise de Munich. En février 2000, son opéra Don Quijote a été créé au Teatro Real de Madrid, ce qui a eu un fort impact sur les critiques du monde entier. En août 2003, son œuvre, Adagio en forma de Rondó , a été commandée par le Festival international de Salzbourg. En mai 2008, son opéra Lázaro a été créé en Allemagne au Théâtre de Kiel pour commémorer le centenaire du théâtre.Il a étudié la musique au Real Conservatorio de Música de Madrid et, en 1962, il a été nommé professeur de composition par concours au Conservatoire, dont il a été le directeur de 1964 à 1996.
Il a été président d’honneur du Festival international d’art contemporain de Royan, en France, a occupé en 1976 et 1978 la chaire de composition des cours de musique contemporaine de Darmstadt, en Allemagne, et entre 1986 et 1989 la chaire de composition au Conservatoire de Berne, Suisse. Sa production en tant que compositeur couvre un large éventail créatif allant de la musique chorale, de chambre et électronique aux œuvres pour de grands ensembles symphoniques. Commandé par les Nations Unies pour commémorer le vingtième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme en 1968, il compose la cantate Yes, speak out, yespour solistes, orateurs, chœurs et orchestre, créée à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Ses œuvres incluent Elegías a la muerte de tres poetas españoles ; Officium Defunctorum, pour chœurs et orchestre; deux concertos pour violon; deux concertos pour violoncelle – le second commandé par l’orchestre de Baden-Baden à Mstislav Rostropovitch ; Tres Poemas de la lírica española, pour baryton et orchestre commandé par l’Orchestre philharmonique de Berlin ; Concierto para piano y orquesta, pour Paul Sacher et l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise de Munich ; et Mural sonante, hommage à Antoní Tapies.
Il est membre de l’Académie européenne des sciences, des arts et des sciences humaines à Paris et à partir de 1985 de l’Akademie Der Kunste à Berlin, membre numéraire de l’Académie suédoise, et à partir de 2005 de la Bayerische Akademie der Schönen Künste à Munich. Il est également membre de la Fondation Ernst von Siemens et a reçu en mars 1988 la médaille d’or du Goethe-Institut pour son travail culturel en République fédérale d’Allemagne. En 1989, il obtient le Prix Montaigne de la Fondation Friedrich von Schiller pour les « valeurs innovantes de sa langue et le contenu humaniste de son œuvre ».
En février 2000, son opéra Don Quijote est créé au Teatro Real de Madrid, faisant un fort impact sur les critiques du monde entier. En août 2003, au Festival international de Salzbourg, son travail,Adagio en forma de Rondó , commandé par le Festival pour l’Orchestre philharmonique de Vienne, a été créé sous la direction de Semyon Bychkov. Il a été nommé compositeur en résidence à l’Académie d’été du Mozarteum en 2004 à Salzbourg.
En mai 2008, son opéra Lázaro a été créé en Allemagne au Théâtre de Kiel pour commémorer le centenaire du théâtre et a été très acclamé par la presse allemande. Ses projets récents incluent une œuvre symphonique commandée par l’Orquesta Nacional de España, créée en novembre 2009, et la composition d’un nouvel opéra dont la création est prévue pour 2012.
Il est continuellement invité à diriger les plus grands orchestres européens et américains tels que l’Orchestre Philharmonique de Berlin, l’Orchestre SWR de Baden-Baden, l’Orchestre National de France, l’Orquesta Nacional de España, l’Orchestre Symphonique de Madrid, l’Orchestre Symphonique de Londres, l’Orchestre Suisse Romande, et dans des salles à Lucerne, Zurich, Bamberg, Hambourg, Bâle, Francfort, Paris et Londres, entre autres.
Cristóbal Halffter (1930-2021)
Né à Madrid en 1930, il fait ses études au conservatoire de Madrid avec Conrado del Campo. Les débuts de sa carrière de compositeur sont fidèles à la tradition scolastique et aux critères académiques. Ses tendances avant-gardistes le conduisent à s’intéresser à la technique électroacoustique. Il dirige l’orchestre Manuel de Falla de 1955 à 1963. En 1969, il prend la baguette de l’Orchestre national pour jouer la première de sa cantate « Yes speak out, yes », écrite à la demande de l’ONU. Il dirige des orchestres de prestige international, notamment à Berlin, en France, à Londres et en Espagne. En 1983, il est élu membre de l’Académie des Beaux-arts de San Fernando. Après avoir assimilé la musique sérielle, il évolue vers des formes de composition plus personnelles. Il meurt à Villafranca del Bierzo (Leon) en 2021.
Prix
Médaille d’or des beaux-arts (1981)
Prix national de la musique (1989)
Prix de la musique de la Fondation Guerrero (1994)
Prix à la Culture de la Communauté autonome de Madrid (1997)
Œuvres incontournables
Don Quijote : Le compositeur Cristóbal Halffter écrivit son premier opéra alors qu’il avait presque 70 ans, ce qui en fait une œuvre d’une remarquable maturité musicale.
El extraño viaje (musique) : Comédie noire originale, acclamée par la critique, qui se distingue d’excellentes interprétations.
Autres œuvres d’exception
Yes speak out, yes (Oui, parle, oui)
HALFFTER Cristóbal (1930-2021)
- Éléments biographiques
Éléments biographiques : Compositeur espagnol né le 24 mars 1930 à Madrid et décédé le 23 mai 2021 à Villafranca del Bierzo (Espagne). Neveu d’Ernesto et de Rodolfo Halffter, eux-mêmes compositeurs, Cristóbal Halffter étudie la musique avec Conrado del Campo au Conservatoire de Madrid et suit, en privé, les cours d’Alexandre Tansman. Après ses premières œuvres, il s’engage rapidement sur la voie de la modernité. Attentif aux activités de l’école de Darmstadt, dans laquelle il trouve une stimulation, les compositions de Cristóbal Halffter utilisent notamment les techniques sérielles (Sonate pour violon seul, 1959), les méthodes aléatoires (Formantes, 1961) et l’électronique (Espejos, 1963) , grâce auxquelles il acquis une nette reconnaissance à l’étranger. Alors qu’il s’efforçait d’assurer une audience aux nouvelles musiques en Espagne (par exemple via le groupe Nueva Musica), l’ONU lui confie, en 1968, la commémoration en musique du vingtième anniversaire de la déclaration des droits de l’homme. L’œuvre qu’il compose à cette occasion, Yes speak out yes , considérée par le compositeur lui-même comme une œuvre clé, ouvre la voie à de nombreuses pièces dans lesquelles Cristóbal Halffter se montre particulièrement sensible aux difficultés inhérentes à la réalité qui l’entoure (Llanto por las victimes de la violence , 1971…). Compositeur prolifique, conscient de la nécessité d’intégrer à la musique espagnole authentique les dernières innovations du répertoire européen contemporain – comme en témoignent des œuvres plus récentes ( Don Quichotte , 2000), Cristóbal Halffter est aussi un chef d’orchestre émérite au brillant parcours.
Né le 24 mars 1930 à Madrid, Cristóbal Halffter grandit au sein d’une famille tournée vers les arts. Initié au piano par sa mère, il évolue au contact de ses oncles, qui s’affirment comme d’importants compositeurs, et fréquente des personnalités emblématiques de l’art espagnol tel Manuel de Falla ou Federico García Lorca. Après trois ans d’exil en Allemagne en raison d’une guerre civile qui le marque profondément, Cristóbal Halffter poursuit ses études musicales au Conservatoire de Madrid avec Conrado del Campo. D’emblée remarquées, ses œuvres, au sein intégrées sur perçoit d’abord l’influence de ses aînés, suscitent l’attention, comme en témoigne son Scherzo grâce auquel il
Au moment où Cristóbal Halffter quitte le Conservatoire de Madrid en 1951, force est de constater que la conjoncture n’est pas favorable aux nouveautés. Cela n’entame toutefois en rien la détermination du compositeur à explorer d’autres chemins que ceux sur lesquels il s’est aventuré au cours de son apprentissage, les jugeant trop éloignés de ses préoccupations. L’exil de quelque cent cinquante mille professionnels de la culture durant la guerre civile ayant laissé l’Espagne exsangue, condamnant toute une génération de compositeurs, on comprend bien le fossé qui sépare Cristóbal Halffter de son professeur. Un fossé que le putsch de Franco avait acheté à creuser davantage. C’est effectivement en ayant accès à la bibliothèque de son oncle Rodolfo exilé au Mexique que le jeune Halffter devait découvrir,
Collaborateur de la Radio espagnole, Cristóbal Halffter compose tout en prenant des cours de direction d’orchestre à partir de 1952 . Révélateur des investigations qu’il mène en direction d’une musique « nouvelle ». Une direction que ses œuvres ultérieures, dans lesquelles il adopte progressivement le langage sériel, ne démentent pas ( Sonate pour violon , 1958).Les soixante années ont vu se succéder deux nominations au Conservatoire de Madrid. D’abord en tant que professeur de composition (1962) puis en tant que directeur de l’établissement (1964). Cristóbal Halffter n’occupe toutefois pas durablement ces postes, préférant se démettre de ses fonctions en 1966 afin de se consacrer entièrement à la composition et à la direction d’orchestre. Une décision qui lui donne l’opportunité de quitter l’Espagne pour les États-Unis et l’Allemagne où il réside une année à l’invitation du DAAD, organisme allemand ayant pour mission de promouvoir la coopération universitaire avec l’étranger. Reconnu comme l’un des principaux représentants de l’avant-garde internationale, il lui revient, en outre, l’Yes speak out yes qui représente une étape importante dans sa production musicale.
S’il s’efforce de promouvoir la diffusion de la musique nouvelle – par exemple au travers du groupe Nueva Musicadont il participe à la fondation, à Rome, en 1957 –, Cristóbal Halffter se préoccupe avant tout de rendre sa musique accessible au plus grand nombre. « Mon devoir », dit-il, « est d’écrire une musique pour le public. C’est un devoir social. Rien ne m’épouvanterait plus que de m’enfermer dans une tour d’ivoire ». Pour y parvenir, Cristóbal Halffter recourt à la fois aux richesses patrimoniales de son pays, de façon à obtenir une matière musicale intégralement espagnole, et aux techniques contemporaines dont il cherche à tirer le meilleur de l’acquis. Il n’oublie pas non plus, le cas échéant, de s’exprimer sur les réalités qui l’entourent, s’acquittant d’une série de pièces dont les titres sont évocateurs : Llanto por las víctimas de la violencia ,Variaciones sobre la resonancia de un grito ou encore Elegías a la muerte de tres poetas españoles .Auteur d’une œuvre riche et variée, Christóbal Halffter est distingué à plusieurs reprises pour son travail (Prix d’Italie de la RAI, Médaille d’or du mérite des Beaux-Arts, Prix Montaigne de la Hamburger Stiftung FVS, etc.). Son activité artistique ne s’articule pas toutefois autour de la seule composition. Dans le domaine de la direction d’orchestre aussi, Christóbal Halffter réalise une carrière de tout premier plan. Nommé chef principal de l’Orchestre national de Madrid en 1989, il dirige les plus grandes formations musicales d’Europe et d’Amérique depuis 1970. Ce qui ne l’empêche pas, par ailleurs, d’endosser des responsabilités sur le plan institutionnel : président de la section espagnole de l’ISCM pendant deux ans (1976-1978), Halffter est également directeur artistique du studio de musique électronique acoustique de Fribourg-en-Brisgau de 1978 à 1983.
- Travaux – 1951 Scherzo
Sonata 1952 Dos canciones Texte de Gil Vicente Antifona Pascual pour solistes, chœur et orchestre Dos canciones pour chœur mixteTextes de Rafael Alberti 1953 Concierto para piano y orquesta 1954 Ave Maria pour chœur Panis Angelicus pour chœur 1955 Saeta , ballet Eres como la nieve pour chœur 1956 Concertino pour orchestre à cordes15 min Dos movimientos para timbal y orquesta de cuerda Misa Ducal pour chœur et orchestre Tres piezas para cuarteto.
http://www.spainisculture.com/fr/artistas_creadores/cristobal_halffter.html
http://www.cdmc.asso.fr/en/ressources/compositeurs/biographies/halffter-cristobal-1930-2021
https://www.wisemusicclassical.com/composer/610/Crist%C3%B3bal-Halffter/
https://www.allmusic.com/artist/cristobal-halffter-mn0002166414/biography