En France, les hommes votent pour la première fois au suffrage universel pour élire l’Assemblée constituante, mais pas les femmes!!!
Les premières élections au suffrage universel ont lieu en France
Le 23 avril 1848 ont lieu les élections des députés à l’Assemblée constituante de l’IIe République. À cette occasion, les Français votent pour la première fois au suffrage universel : c’est la mort du suffrage censitaire (du mot cens qui désignait le montant minimal d’impôt à partir duquel un homme adulte avait le droit de voter). Avec le suffrage universel, le droit de vote n’est plus soumis à des conditions de revenu… mais seulement de sexe ou de statut (les femmes en sont encore privées, ainsi que les militaires, pour des motifs de neutralité). Le suffrage universel amène à l’Assemblée une majorité conservatrice, les paysans ayant massivement voté pour les notables locaux. Cette modération apaise les réticences de la bourgeoisie à l’égard du suffrage universel.
Le 26 février 1848, l’opposition libérale issue de la Révolution de 1848 se réunit pour organiser un gouvernement provisoire, appelé la Deuxième République, marqué par la désorganisation et l’ambiguïté politique.
France : Constitution de 1848
Constitution de 1848 La Constitution française de 1848 a été élaborée par l’Assemblée nationale constituante élue à la suite de la révolution de février 1848, qui a créé la Deuxième République française. 
L’assemblée constituante a été choisie le 23 avril au suffrage universel masculin, et les principes républicains et démocratiques de la révolution de février ont été incorporés dans la constitution que l’assemblée a adoptée plus tard dans l’année après un débat exhaustif.
Le comité constitutionnel était composé en majorité de républicains modérés et d’anciens monarchistes libéraux, parmi lesquels Alexis de Tocqueville ; elle comprenait un socialiste, Victor Consid�rant, et un ouvrier, Anthyme Corbon. Un projet présenté le 19 juin garantissait non seulement les libertés d’expression, de presse, de réunion et de religion, mais aussi le controversé « droit au travail » proclamé en février. 
Le projet de constitution affirmait également les idéaux révolutionnaires sacrés de « liberté, égalité et fraternité », mais après l’insurrection des travailleurs fin juin, l’assemblée a ajouté « la famille, le travail, la propriété, l’ordre public » comme principes de base tout en remplaçant le « droit au travail » avec une obligation limitée de l’État de fournir une aide aux chômeurs. Mais en général, les caractéristiques démocratiques du premier projet ont été préservées dans la constitution telle qu’adoptée le 4 novembre. La noblesse et l’esclavage ont été abolis et la France a été déclarée république indivisible, cette forme « définitive » de gouvernement reposant sur la souveraineté de ses citoyens. . Une assemblée législative et l’exécutif, un président, devaient être élus au suffrage universel par tous les hommes âgés d’au moins 21 ans. Dans la chambre unique, la constitution renoue avec le principe représentatif adopté pour la première fois en 1789, mais en créant la présidence, elle rejette les exécutifs collégiaux de la première république de 1792 au profit du modèle américain, qui se reflète également dans le mandat de quatre ans. Seuls de légers changements ont été introduits dans le système judiciaire.
Au moment où le pouvoir exécutif a été débattu en octobre, Louis Napoléon Bonaparte était apparu comme un candidat sérieux, mais l’assemblée constituante a rejeté la proposition de remplacer l’élection populaire du président par l’élection par l’assemblée elle-même. Cependant, les constituants interdisaient la réélection immédiate et contenaient d’autres articles destinés à prévenir un coup d’État présidentiel.
Aux élections du 10 décembre 1848, Louis Napoléon bat à une écrasante majorité le premier ministre sortant, le général Louis Eugène Cavaignac, et d’autres candidats républicains et socialistes. Certains historiens ont soutenu que la constitution rendait inévitable le conflit entre une législature et un président tous deux démocratiquement élus, et qu’il n’a en effet duré que trois ans ; malgré les précautions écrites dans le document, le président Bonaparte renversa la république avec facilité lors du violent coup d’état du 2 décembre 1851.
La Seconde République française – Points clés
La Révolution de 1848 en France a mis fin à la monarchie d’Orléans (1830-1848) et a conduit à la création de la Deuxième République française.
Suite au renversement du roi Louis Philippe en février, un gouvernement provisoire (Assemblée constituante) a été créé, qui a été désorganisé alors qu’il tentait de faire face aux problèmes économiques de la France créés par le bouleversement politique.
La frustration parmi les classes ouvrières est survenue lorsque l’Assemblée constituante n’a pas répondu aux préoccupations des travailleurs, ce qui a conduit à des grèves et à des manifestations ouvrières.
Louis Napoléon Bonaparte est élu président le 10 décembre 1848, par une écrasante majorité ; son soutien est venu d’une large partie du public français.
En raison de l’ambiguïté entourant les positions politiques de Louis Napoléon, son agenda en tant que président était très douteux.
Les élections de 1850 aboutirent à un corps conservateur, qui renouvela le pouvoir de l’Église, notamment dans l’enseignement.
À l’ouverture de 1851, Louis-Napoléon n’était pas autorisé par la Constitution de 1848 à se faire réélire à la présidence de la France ; au lieu de cela, il s’est proclamé président à vie à la suite d’un coup d’État en décembre qui a été confirmé et accepté lors d’un référendum douteux.
L’IIe République (1848-1851), un régime éphémère
Un gouvernement provisoire est installé dès la chute de la Monarchie de Juillet : après l’abdication du roi Louis-Philippe, le 24 février 1848, grâce à un compromis des catégories dirigeantes, ralliées à la République. Il compte onze membres d’opinions politiques différentes : le poète romantique Lamartine et des républicains modérés y côtoient quelques socialistes.
Le nouveau gouvernement proclame la République à l’Hôtel de Ville de Paris et rejette le drapeau rouge au profit du tricolore.
Le gouvernement provisoire (février-mai 1848)
Le suffrage universel (masculin) est instauré par un décret du 5 mars 1848 (tous les Français âgés de 21 ans pourront participer aux élections des 900 députés chargés d’élaborer la Constitution), la peine de mort en matière politique, abolie, la loi de censure de 1835, abrogée.
Une série de douze décrets du 27 avril 1848 abolit l’esclavage dans les colonies, à l’initiative du ministre des Colonies Victor Schoelcher, et organise la vie dans ces territoires.
Le gouvernement provisoire prend également des mesures sociales telles que la création d’ateliers nationaux pour procurer aux chômeurs un petit revenu en échange d’un travail symbolique. Il proclame le « droit au travail », tandis qu’un décret du 2 mars limite la journée de travail des adultes à dix heures à Paris et à onze en province (une mesure éphémère, puisqu’un décret du 9 septembre annule le précédent et fixe la durée journalière de travail maximum à 12 heures).
L’Assemblée nationale constituante (4 mai 1848-26 mai 1849)
Les 23 et 24 avril 1848, 84% des inscrits (soit environ 9 millions d’électeurs) participent à la désignation des députés. Sont élus environ 500 républicains libéraux proches du gouvernement provisoire, dont le poète romantique et historien Alphonse de Lamartine, 150 républicains radicaux et socialistes, dont Louis Blanc, et 250 monarchistes.
La décision de l’Assemblée de supprimer les ateliers nationaux entraîne des émeutes à Paris. Durant ces « journées de juin », un millier de soldats périssent tandis que, du côté des insurgés, les pertes se comptent en milliers. En trois jours, l’insurrection est matée par le général de Cavaignac.
Le bilan répressif est particulièrement lourd : 1 500 fusillés et 15 000 prisonniers, jugés par des conseils de guerre (5 000 seront déportés en Algérie).
Adoption de la Constitution et élection du premier Président de la république (novembre-décembre 1848)
Le 4 novembre 1848, la Constitution est adoptée. Elle prévoit l’élection d’un Président de la république au suffrage universel pour un mandat de quatre ans (il n’est pas immédiatement rééligible). Le Président d dispose du pouvoir exécutif ; il nomme et révoque les ministres.
L’Assemblée de 750 membres, élus au suffrage universel pour trois ans, dispose du pouvoir législatif.
Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu avec 75% des suffrages exprimés contre Louis-Eugène Cavaignac (20 %) et Alexandre Ledru-Rollin (5%). Le Président constitue un gouvernement de conservateurs, composé des deux familles issues du monarchisme, légitimistes et orléanistes.
Aux élections législatives de mai 1849, un « parti de l’ordre » dominé par des conservateurs obtient la majorité. Il adopte des lois restreignant la liberté de la presse. Le 31 mai 1850, les députés limitent le droit de vote (le corps électoral passe de près de 10 millions à moins de 7 millions de votants). Pour voter, il faut désormais justifier de trois années de résidence au même endroit : cela exclut une bonne partie des ouvriers, pour la plupart contraints de changer régulièrement d’emploi et de domicile.
En mars 1850, la loi Falloux sur l’instruction publique, au nom de la « liberté de l’enseignement », renforce l’influence de l’Église catholique dans le primaire et le secondaire.
L’Assemblée constituante refuse à Louis-Napoléon Bonaparte toute modification de la Constitution (qui lui permettrait de briguer un second mandat). Avec la complicité de chefs militaires, il prend le pouvoir : c’est le coup d’État du 2 décembre 1851.
https://courses.lumenlearning.com/suny-hccc-worldhistory2/chapter/the-second-french-republic/
https://www.loc.gov/classroom-materials/elections/right-to-vote/voting-rights-for-women/