Traitement de la consommation d’alcool et du tabagisme chez les survivants du cancerSelon une statistique officielle publiée le 21 octobre 2003, la France se classe au premier rang des pays développés en termes de décès par cancer dus à la fumée de cigarette et à la consommation d’alcool avec 284 personnes pour 100 000 habitants, et la Suède en bas du tableau avec 196 personnes. Aux États-Unis, le ratio est de 250 pour 100 000, selon le rapport.Le tabac est le premier facteur de risque de cancer du poumon (risque multiplié par 10 à 15 pour un fumeur) et de cancer de la vessie. Il est également responsable des nombreux autres cancers (ORL, œsophage, estomac, colon, foie, pancréas, col de l’utérus, etc.). L’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement (tabagisme passif) est aussi un cancérogène avéré. Il multiplie le risque de mortalité par cancer du poumon par 1,2. En revanche, le CIRC a conclu à des indications limitées concernant l’association entre tabagisme passif et cancer du sein. Les enfants nés de parents fumeurs (avant la conception et/ou pendant la grossesse) ont un risque plus élevé d’hépatoblastome (cancer rare). Un risque accru de leucémie infantile est également suggéré par les données de la littérature. La consommation de tabac non fumé, tel que la chique de bétel, avec ou sans tabac, et la noix d’arec, est classée cancérogène avéré pour l’homme.Traitement de la consommation d’alcool et du tabagisme chez les survivants du cancer
Le nombre de survivants vivants du cancer devrait augmenter aux États-Unis. Par rapport à la croissance démographique, ces augmentations ont été principalement attribuées à l’amélioration des modalités de diagnostic résultant en une détection précoce du cancer et au développement de traitements plus efficaces et moins toxiques. Cette augmentation des taux de survie souligne l’importance de prendre soin des survivants du cancer. Alors que les taux de tabagisme ont continuellement diminué au cours de plusieurs décennies, la prévalence globale du tabagisme aux États-Unis est restée presque constante pendant plusieurs années, avec une certaine baisse au cours des dernières années pour atteindre environ 14 %. Malgré ces tendances, environ 50 millions et 41 millions d’Américains utilisent encore toutes les formes de tabac ou fument des cigarettes, respectivement, malgré la connaissance largement répandue que le tabagisme et l’usage du tabac provoquent le cancer ainsi que des maladies cardiovasculaires, des maladies pulmonaires et plusieurs autres maladies mortelles. Les patients cancéreux et les survivants qui ont des troubles psychiatriques comorbides sont également plus susceptibles d’être dépendants à la nicotine et ont plus de difficulté à arrêter de fumer de la même manière que les patients sans cancer ; par conséquent, des méthodes innovantes sont nécessaires pour réduire efficacement l’impact de ces troubles.Les effets cancérigènes de l’alcool et du tabac ont été scientifiquement établis. Cependant, bien que de nombreux consommateurs d’alcool soient informés des dommages aux organes causés par l’alcool et des dangers et des conséquences juridiques et sociales de l’intoxication, beaucoup moins reconnaissent le risque important de cancer lié à une forte consommation d’alcool. Dans une étude, la sensibilisation du public au lien entre l’alcool et le cancer était connue d’environ 25 à 40 % de la population. Cette revue traite de l’impact sur l’arrêt de l’alcool et du tabac chez les survivants du cancer qui ont terminé un traitement dirigé contre le cancer. Une discussion plus approfondie sur l’alcool et le tabac dans la population générale est traitée séparément. (Tabagisme et autres facteurs de risque possibles du cancer du poumon et « Bénéfices et conséquences de l’arrêt du tabac » et « Aperçu de la prévention du cancer », rubrique « Usage du tabac » et « Aperçu des risques et bénéfices de la consommation d’alcool ».)Épidémiologie
Tabagisme – Les données suggèrent que le tabagisme et la consommation de tabac continuent d’être un problème pour les survivants du cancer, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes (AYA) survivants du cancer. La prévalence du tabagisme et de la consommation de tabac diffère selon l’âge du patient, le délai écoulé depuis le diagnostic, le type de cancer, le pronostic du cancer et le traitement reçu.Tabac – Principaux faits
Le tabac tue jusqu’à la moitié de ceux qui en consomment.
Le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année. Plus de 7 millions d’entre eux sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et environ 1,2 million des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée.Sur 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
En 2020, 22,3 % de la population mondiale consommait du tabac – 36,7 % des hommes et 7,8 % des femmes de la planète.
Pour lutter contre l’épidémie de tabagisme, les États Membres de l’OMS ont adopté la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac en 2003. À ce jour, 182 pays l’ont ratifiée.Les mesures du programme MPOWER de l’OMS s’inscrivent dans la logique de la Convention-cadre de l’OMS et il a été démontré qu’elles sauvent des vies et réduisent les coûts en évitant des dépenses de santé.
Vue d’ensemble
L’épidémie de tabagisme est l’une des plus graves menaces ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Elle fait plus de 8 millions de morts chaque année dans le monde, dont environ 1,2 million de non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Toutes les formes de tabac sont nocives et il n’y a pas de seuil au-dessous duquel l’exposition est sans danger. Le tabac est le plus souvent consommé sous la forme de cigarettes, mais il existe d’autres produits comme le tabac pour pipe à eau, différents produits du tabac sans fumée, les cigares, les cigarillos, le tabac à rouler, le tabac pour pipe, les bidis et les kreteks.Sur 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liées au tabac est la plus lourde. Le tabagisme contribue à la pauvreté, car les ménages dépensent en tabac des sommes qu’ils auraient pu consacrer à des besoins essentiels tels que l’alimentation et le logement. Les coûts économiques du tabagisme sont considérables : il s’agit à la fois des coûts substantiels qu’entraîne le traitement des maladies causées par le tabagisme et du capital humain perdu à cause de la morbidité et de la mortalité imputables au tabac.
Principales mesures pour réduire la demande de tabac Fumée secondaire
La fumée secondaire est la fumée produite par la combustion d’une cigarette ou d’un autre produit du tabac à fumer (comme les bidis et les pipes à eau) et la fumée exhalée par le fumeur. On a recensé plus de 4000 substances chimiques dans la fumée de tabac et il n’y a pas de seuil au-dessous duquel l’exposition est sans danger. À partir des données scientifiques existantes, la Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac est arrivée à la conclusion que des environnements intégralement non-fumeurs constituent le seul moyen qui a fait ses preuves pour protéger correctement la santé des personnes contre les effets nocifs de la fumée secondaire du tabac. Les lois sur les espaces sans fumée protègent la santé des non-fumeurs, sont bien acceptées, n’ont pas d’effets néfastes sur l’économie et incitent les fumeurs à renoncer au tabac.Mises en garde illustrées
Les mises en garde imagées ou illustrées de grande dimension, notamment sur conditionnement neutre, qui contiennent des messages choc peuvent convaincre les fumeurs de protéger la santé des non-fumeurs en ne fumant pas à l’intérieur des habitations, faire mieux respecter les lois non-fumeurs et inciter un plus grand nombre de fumeurs à renoncer au tabac. Les études montrent que les mises en garde illustrées rendent les gens beaucoup plus conscients des méfaits du tabac. Les campagnes médiatiques peuvent également réduire la demande de tabac en favorisant la protection des non-fumeurs et en persuadant les gens de renoncer au tabac.Publicité pour le tabac
Les interdictions globales de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage peuvent faire baisser la consommation de tabac. Une interdiction globale porte à la fois sur les formes directes et indirectes de promotion.
Les formes directes comprennent la publicité à la télévision, à la radio, dans les publications imprimées, par voie d’affichage et, plus récemment, sur différentes plateformes de réseaux sociaux.
Les formes indirectes englobent l’échange de marques, l’extension de marque, la distribution gratuite, les rabais sur les prix, l’exposition des produits aux points de vente, les parrainages et les activités promotionnelles que l’industrie du tabac déguise sous la forme de programmes de responsabilité sociale des entreprises.Fiscalité
Les taxes sur le tabac sont le moyen le plus efficace de réduire la consommation de tabac et les dépenses de santé, notamment chez les jeunes et les personnes à faible revenu, tout en augmentant les recettes fiscales dans de nombreux pays. La majoration des taxes doit être suffisamment importante pour que le prix du tabac augmente plus que les revenus. Une hausse des prix de 10 % fait reculer la consommation d’environ 4 % dans les pays à revenu élevé, et d’environ 5 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’optimisation fiscale (licite) et la fraude fiscale (illicite) compromettent l’efficacité des politiques de lutte antitabac, notamment l’augmentation des taxes. L’industrie du tabac et d’autres font souvent valoir qu’une taxation élevée des produits du tabac incite à la fraude fiscale. Or l’expérience de nombreux pays montre qu’il est possible de combattre le commerce illicite même en augmentant les prix du tabac et les taxes.Sevrage tabagique
Quand ils prennent conscience des dangers du tabac, la plupart des fumeurs veulent arrêter de fumer. Cependant, la nicotine contenue dans les produits du tabac crée une forte dépendance et, sans un soutien pour arrêter, seuls 4 % des consommateurs qui essaient de le faire y parviendront. L’aide professionnelle et la prise de médicaments à l’efficacité avérée pour arrêter de fumer peuvent plus que doubler les chances de succès d’un fumeur qui essaie d’arrêter.
Nouveaux produits du tabac et produits contenant de la nicotineProduits du tabac chauffés
Les produits du tabac chauffés sont, comme tous les produits du tabac, intrinsèquement toxiques et contiennent des substances cancérogènes. Ils doivent donc être traités comme tous les autres produits du tabac lorsqu’il s’agit de définir les politiques. Ils génèrent des aérosols contenant de la nicotine et d’autres substances chimiques toxiques lorsque le tabac est chauffé, ou lors de l’activation d’un dispositif contenant le tabac. Le consommateur inhale ces aérosols par succion ou aspiration au moyen d’un dispositif. Les aérosols contiennent de la nicotine, substance qui entraîne une forte dépendance, et des additifs autres que le tabac et ils sont souvent aromatisés. Depuis quelques années, les fabricants affirment que les produits du tabac chauffés sont moins nocifs ou qu’ils peuvent aider à arrêter de fumer. Or, ces produits exposent les utilisateurs à des émissions toxiques, dont beaucoup causent le cancer, et les éléments tendant à montrer qu’ils sont moins nocifs que les cigarettes classiques sont actuellement insuffisantes. On ne dispose pas non plus de données suffisantes sur les effets des émissions secondaires dégagées par les produits du tabac chauffés, bien que ces émissions contiennent des substances chimiques nocives ou potentiellement nocives.Cigarettes électroniques
Les inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine, appelés couramment cigarettes électroniques, sont des dispositifs qui chauffent un liquide pour produire un aérosol ensuite inhalé par l’utilisateur. Ils peuvent ou non contenir de la nicotine. Le principal composant de l’aérosol par son volume est le propylène glycol, avec ou sans glycérol, et des aromatisants. Les cigarettes électroniques ne contiennent pas de tabac, mais elles nuisent à la santé et ne sont pas sans danger. Il est cependant trop tôt pour avoir une idée claire des répercussions à long terme de l’utilisation de ces produits ou de l’exposition à ces produits. Les cigarettes électroniques sont particulièrement dangereuses quand elles sont utilisées par les enfants et les adolescents. La nicotine est hautement dépendogène et le cerveau des jeunes continue à se développer jusqu’à 25 ans environ. L’utilisation d’inhalateurs électroniques de nicotine augmente le risque de maladie cardiaque et pulmonaire. Elle présente aussi un risque important pour les femmes enceintes, car elle peut nuire à la croissance du fœtus. La publicité pour ces dispositifs, leur commercialisation et leur promotion se sont rapidement développées par des canaux qui font un large usage d’Internet et des réseaux sociaux. Une grande partie du marketing autour de ces produits suscite des préoccupations concernant les allégations sanitaires trompeuses, les allégations mensongères quant à leur efficacité pour le sevrage tabagique et les stratégies ciblant les jeunes (en particulier l’utilisation des arômes).
Il serait préférable de ne pas faire la promotion des inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine en tant qu’aide au sevrage tabagique tant que l’on ne dispose pas de preuves suffisantes et que le milieu de la santé publique ne peut pas s’entendre sur l’efficacité de ces produits spécifiques.Là où les inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine ne sont pas interdits, l’OMS recommande qu’ils soient réglementés en gardant à l’esprit quatre objectifs clés :
Éviter que les non-fumeurs, les mineurs et les groupes vulnérables ne se mettent à utiliser des inhalateurs électroniques ;
Réduire dans toute la mesure possible les risques que présentent les inhalateurs électroniques pour les utilisateurs et protéger les non-utilisateurs de l’exposition à leurs émissions ;
Empêcher que les inhalateurs électroniques ne fassent l’objet d’allégations sanitaires infondées ; et
Veiller à ce que les activités de lutte antitabac ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux et autres liés aux inhalateurs électroniques, y compris les intérêts de l’industrie du tabac.Action de l’OMS
L’ampleur de la tragédie humaine et économique dont le tabac est responsable est choquante, mais il n’y a pas de fatalité. L’industrie du tabac s’acharne à dissimuler les dangers de ses produits, mais nous ripostons. En 2003, les États Membres de l’OMS ont adopté à l’unanimité la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. En vigueur depuis 2005, elle compte aujourd’hui 182 Parties représentant plus de 90 % de la population mondiale. En 2007, l’OMS a présenté le programme MPOWER, méthode pratique d’un bon rapport coût/efficacité pour accélérer l’application sur le terrain des dispositions de la Convention-cadre de l’OMS relatives à la réduction de la demande.
Les six mesures du programme MPOWER sont les suivantes :
(Monitor) Surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention
(Protect) Protéger la population contre la fumée du tabac
(Offer) Offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac
(Warn) Mettre en garde contre les méfaits du tabagisme
(Enforce) Faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage
(Raise) Augmenter les taxes sur le tabac L’OMS suit l’application des politiques MPOWER depuis 2007.Les conséquences de la consommation d’alcool – Quelques faits
Dans le monde, selon les estimations de l’OMS pour 2016, la consommation d’alcool a entraîné environ 3 millions de morts (5,3 % de la mortalité dans le monde) et la perte de 132,6 millions d’années de vie en santé à cause d’une incapacité ou d’un décès (années de vie corrigées de l’incapacité de l’anglais disability-adjusted life years ou DALYs), ce qui en fait un problème de santé publique majeur.
Sur l’ensemble des décès attribuables à la consommation d’alcool dans le monde, 29 % étaient dus à des blessures, 21 % à des maladies digestives, 19 % à des maladies cardiovasculaires, 13 % à des maladies infectieuses et 12 % à des cancers
(1). La consommation d’alcool est au septième rang des facteurs de risque ayant le plus d’impact sur la mortalité et l’incapacité dans le monde. Elle est au premier rang chez les personnes de 15 à 49 ans, soit environ 10 % de la mortalité mondiale pour ce groupe d’âge
(2). Au Canada, en 2014, on estime que la consommation d’alcool serait responsable de près de 15 000 décès et d’environ 244 000 années potentielles de vie perdues en raison de décès prématurés
(3). Selon les données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) de 2017, chaque jour, 10 Canadiens décèdent à l’hôpital en raison de méfaits causés par l’utilisation de substances : 3 décès sur quatre sont attribuables à l’alcool.
Les conséquences à long terme
Les conséquences à long terme de la consommation d’alcool sont multiples et affectent autant l’individu qui consomme de l’alcool que son entourage et la société
Les conséquences de la consommation d’alcool sur la personne
Plusieurs problèmes de santé sont associés à la consommation d’alcool. De façon générale, plus la consommation d’alcool est importante, plus les risques pour la santé sont élevés
Les intoxications aiguës à l’alcool : L’intoxication aiguë à l’alcool est une conséquence grave de la consommation abusive d’alcool. Du 1er janvier 2017 au 26 novembre 2017, 7 055 personnes ont été vues dans une urgence du Québec pour une intoxication aiguë à l’alcool. De ce nombre, 2 332 étaient de jeunes âgés de 12 à 24 ans. Parmi les consultations dans les urgences du Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke pour des problèmes liés à l’alcool, le quart des jeunes patients âgés de 12 à 24 ans avait un niveau de priorité indiquant que leur vie était en danger.Les blessures intentionnelles et non-intentionnelles : Les blessures attribuables à la consommation d’alcool sont fréquentes. Elles peuvent être intentionnelles (homicides, suicides, violence interpersonnelle) ou non-intentionnelles (accidents de la route, accidents de travail, noyades, chutes). Les conséquences de ces blessures peuvent être mineures, lourdement incapacitantes ou mortelles. Selon les données de la Société d’assurance automobile du Québec, de 2010 à 2014, les accidents dus à l’alcool ont causé en moyenne 140 décès et 2 240 blessés par année.
Les cancers
Les maladies cardiovasculaires
Les maladies gastro-intestinales
Les maladies infectieuses
Les conditions neurologiques et neuropsychologiquesLes troubles de l’usage de l’alcool
Les conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage
Au-delà de l’individu qui consomme de l’alcool et qui développe des problèmes de santé, la consommation d’alcool peut avoir des conséquences sur l’entourage proximal (amis, enfants, conjoints, milieu de travail) et distal (communauté) des consommateurs. Ces conséquences peuvent être liées à la santé (ex. : blessures, anxiété, dépression, transmission d’ITSS), peuvent être sociales (ex. : agression, nuisance à la communauté) ou peuvent être économiques (ex. : dommage à la propriété, dettes familiales liées à la consommation d’alcool). La prise en considération des conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage du consommateur permet d’avoir une perspective plus complète de la problématique. Voici quelques exemples des conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage :
La violence familiale, intime et sexuelle : La consommation d’alcool, surtout lorsqu’elle est abusive, peut affecter les proches du consommateur. Les membres de la famille, en particulier le conjoint ou la conjointe et les enfants, sont les personnes les plus à risque de subir des conséquences de cette consommation.
Les enfants sont particulièrement vulnérables face à la consommation d’alcool de leurs parents. Entre autres, les enfants dont l’un des parents consomme de l’alcool de façon abusive sont plus à risque de subir de la négligence et de la maltraitance physique et psychologique.
Il existe un lien étroit entre la consommation d’alcool et l’éclosion de violence entre partenaires intimes. Par ailleurs, la consommation d’alcool augmente généralement la fréquence et la gravité de la violence.
Une association forte existe entre les agressions sexuelles et la consommation d’alcool de l’agresseur. Plus encore, la consommation d’alcool est fortement associée aux violences sexuelles entre partenaires intimes.Santé des nouveau-nés et des enfants : La consommation d’alcool durant la grossesse est associée à plusieurs conséquences nocives sur le fœtus ou l’enfant à naître, comme l’avortement spontané, la mortinaissance (c’est-à-dire la mort fœtale avant ou après 20 semaines de gestation), un retard de développement intra-utérin et un faible poids à la naissance. De plus, la consommation d’alcool lors de la grossesse augmente le risque de lésions au cerveau et de trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale. Notons que plus la consommation d’alcool est importante, plus les risques de conséquences sont grands : cela dit, la seule façon d’éviter tout risque est de s’abstenir de consommer de l’alcool pendant la grossesse.
Les coûts de la consommation d’alcool sur la société
Au Canada, en 2014, le coût total pour la société de l’usage des substances psychoactives (incluant : tabac, alcool, cannabis, opioïdes, autres dépresseurs, cocaïne, autres stimulants et autres substances) est estimé à près de 38,4 milliards de dollars. Environ 41 % de ces coûts étaient dus à une perte de productivité, 29 % aux soins de santé, 23 % à la justice pénale et 7 % aux autres coûts directs. Pour l’alcool seulement, le coût pour la société est estimé à 14,6 milliards de dollars, alors que les revenus nets tirés de la vente d’alcool sont de 10,9 milliards de dollars. Ce coût représente 38,1 % du coût total attribuable à l’usage des substances psychoactives au Canada. À titre de comparaison, le coût global de la consommation du tabac, du cannabis et des opioïdes est, respectivement, estimé à 12 milliards, 2,8 milliards et 3,5 milliards de dollars.
https://www.inspq.qc.ca/substances-psychoactives/alcool/dossier/alcool-consequences-consommation
https://www.uptodate.com/contents/treatment-of-alcohol-use-and-smoking-for-cancer-survivors
https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2003/pr27/fr/