Sri Lanka : début du procès des attentats qui avaient fait 290 morts le dimanche de PâquesLes attentats terroristes de 2019 contre des églises et des hôtels le dimanche de Pâques dans trois villes sri-lankaises, Colombo, Negombo et Batticaloa, tuent au moins 253 personnes et en blessent des centainesCes explosions, qui visaient des églises et des hôtels, ont aussi fait plus de 500 blessés. Elles n’ont pas été revendiquées. Un couvre-feu a été décrété sur l’île pour une durée indéterminée.Au moins 290 personnes ont été tuées et plus de 500 ont été blessées, dimanche 21 avril au Sri Lanka, dans une série d’attentats contre trois hôtels de luxe et trois églises, alors que les fidèles assistaient à la messe de Pâques, selon les autorités locales. Le bilan, communiqué par différentes sources policières, est provisoire et pourrait encore évoluer, car on dénombre des dizaines de blessés dans un état critique dans tous les lieux attaqués.Une première série d’attentats a eu lieu, presque simultanément, dans la matinée : Au moins 64 personnes ont été tuées par quatre explosions dans la capitale Colombo. Trois hôtels – le Cinnamon Grand, le Shangri-La et le Kingsbury – ainsi que l’église catholique de Saint-Antoine, où avait lieu une messe, ont été attaqués et en partie détruits. Parmi les victimes figurent au moins 35 étrangers, dont des ressortissants indiens, turcs, portugais, néerlandais et chinois, trois Danois et au moins cinq Britanniques, d’après une source gouvernementale citée par l’Agence France-Presse (AFP). Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a confirmé dans un communiqué la mort de plusieurs ressortissants des Etats-Unis. Au moins 67 personnes ont été tuées dans l’église catholique de Saint-Sébastien de Negombo, une ville à majorité catholique au nord de Colombo.
Au moins 25 personnes ont été tuées dans l’église évangélique Zion de la ville de Batticaloa, de l’autre côté de l’île, sur la côte est.
Quelques heures plus tard, deux autres explosions ont eu lieu, portant le total à huit : Au moins deux personnes ont été tuées dans une maison d’hôtes de Dehiwala, en banlieue sud de Colombo.Trois policiers ont été tués par un kamikaze qui s’est fait exploser alors qu’ils fouillaient un bâtiment à Dematagoda, une banlieue de Colombo.Aucune revendication, 13 arrestations
Aucun groupe n’a revendiqué ces attaques, mais les autorités ont annoncé l’arrestation au total de treize hommes appartenant au même groupe radical. La police a annoncé lundi qu’une « bombe artisanale » avait été trouvée tard dimanche sur une route menant vers le principal terminal de l’aéroport de Colombo et qu’elle avait été désamorcée avec succès.En annonçant l’arrestation d’un premier groupe de huit suspects, le premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré à la télévision : « Jusqu’ici, les noms que nous avons sont locaux » mais les enquêteurs cherchent à savoir s’ils ont d’éventuels « liens avec l’étranger ».
Il a par ailleurs reconnu qu’« il y avait des informations », qui « doivent faire l’objet d’une enquête », sur des risques d’attaques. Le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait émis une alerte il y a dix jours, sur la foi d’informations « d’une agence de renseignement étrangère » avertissant qu’un mouvement islamiste, le National Thowheeth Jama’ath (NTJ), projetait « des attentats-suicides contre des églises importantes » et l’ambassade d’Inde à Colombo. Le NTJ s’était fait connaître l’an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhiques.Couvre-feu et réseaux sociaux bloqués
Un couvre-feu a été décrété sur l’ensemble de l’île pour une durée indéterminée. Celui-ci ne concernera pas les touristes, qui pourront se rendre à l’aéroport en présentant leur billet.Le gouvernement sri-lankais a pris la décision de bloquer l’accès à tous les réseaux sociaux, dont Facebook, WhatsApp et Viber, pour empêcher la diffusion de « fausses informations ». Le « safety check » de Facebook, aussi appelé « bouton d’absence de danger », avait été préalablement activé. Ce dispositif, que l’entreprise de Mark Zuckerberg déclenche au cas par cas, permet à ses utilisateurs de prévenir leurs amis en un clic qu’ils sont « en sécurité ».
Le président sri-lankais Maithripala Sirisena a ordonné le déploiement de l’armée dans les points sensibles de la capitale et la mise en place d’une unité spéciale de la police et de l’armée pour enquêter sur les attentats.Après sa traditionnelle bénédiction pascale urbi et orbi au Vatican, le pape François a exprimé sa « tristesse » et sa « proximité affectueuse à la communauté chrétienne ».Calme précaire
Le Sri Lanka connaissait un calme relatif depuis la sanglante guerre civile avec les séparatistes tamouls. Mais les tensions interreligieuses restaient fortes sur une île où, selon le recensement de 2012, 70 % des 22 millions d’habitants sont bouddhistes, 12,6 % sont hindouistes, 9,7 % sont musulmans et 7,6 % sont chrétiens.En 2017, l’Alliance nationale évangélique chrétienne du Sri Lanka a recensé une centaine d’incidents contre les chrétiens dans l’île, selon un rapport du département d’État américain. L’année suivante, des heurts entre la communauté bouddhiste cinghalaise et la minorité musulmane ont abouti à l’instauration d’un état d’urgence.
Attaques au Sri Lanka : début du procès des attentats
25 accusés, dont le cerveau présumé des attaques, devaient commencer à être jugés ce mardi 23 novembre 2021, mais les audiences ont été reportées à janvier, le temps de traduire en tamoul les charges pesant sur eux.Le 21 avril 2019, des attentats islamistes endeuillaient le Sri Lanka. Huit attaques-suicide coordonnées étaient menées dans des églises chrétiennes, en plein dimanche de Pâques, et des hôtels de luxe, faisant 267 morts et 496 blessés. Le groupe Etat islamique en avait d’autant plus revendiqué l’organisation que parmi les victimes, figuraient 45 étrangers. Le gouvernement sri lankais avait, lui, accusé le National Thowheeth Jama’ath, un groupe terroriste islamiste sri-lankais récemment créé, qui ne s’était illustré qu’en faisant exploser des statues de Bouddha.L’ampleur des attaques ne semblait pas correspondre à leurs capacités d’action – le lendemain, 87 détonateurs de bombes avaient été découverts dans une station de bus de Colombo – mais avait été évoquée l’hypothèse que des djihadistes sri lankais partis combattre en Syrie aient pu revenir les former, et le chef de Thowheeth Jama’ath avait prêté allégeance à l’État islamique avant les attentats. Zahran Hashim avait emporté ses secrets sur l’organisation des attentats en déclenchant sa bombe.L’instruction a été menée avec l’aide du FBI américain. Lundi ont débuté les procès de deux hauts fonctionnaires sri-lankais accusés de ne pas avoir empêché les attaques, alors que les renseignements nationaux avaient été prévenus d’un fort risque. Et ce mardi matin, un tribunal a entamé le procès de 25 hommes, accusés d’avoir préparé les attentats. Sous haute surveillance, ils ont été amenés par la police pour comparaître devant la Haute Cour permanente de Colombo. Le commanditaire et cerveau présumé des assauts, Mohammad Naufer Maulavi, avait le visage recouvert d’un morceau de tissu. Mais les audiences se sont rapidement interrompues : les trois juges siégeant ont accepté que toutes les charges soient traduites en tamoul. 23 000 actes d’accusation ayant été formulés, il a été décidé de reprendre le 12 janvier prochain.Le procès de 25 hommes accusés d’avoir orchestré les attentats de Pâques 2019 au Sri Lanka a commencé.
Les attentats à la bombe, qui visaient trois hôtels et trois églises tué 290 personnes et blessé environ 500.Plus de 23 000 accusations ont été déposées contre les suspects et 1 215 témoins ont été appelés à témoigner.
Cependant, les avocats du suspect ont mis en doute la plausibilité d’avoir ce nombre d’accusations et de témoins, qualifiant le procès « d’exercice futile ».Certaines des accusations dont les suspects ont été accusés incluent complot en vue d’assassiner, aide et encouragement aux attaques, et collecte d’armes et de munitions.
Les huit kamikazes qui ont perpétré les attentats du dimanche de Pâques sont morts dans les explosions.Cependant, leurs associés et leurs proches sont accusés d’être impliqués dans la planification et l’organisation des attentats terroristes, qui sont parmi les plus sanglants de l’histoire mouvementée du Sri Lanka.Parmi eux figurent le père de deux des kamikazes et un autre ressortissant sri-lankais soupçonné d’être affilié à l’État islamique.
Les avocats impliqués dans l’affaire ont averti que la multitude des accusations et la liste stupéfiante des témoins pourraient signifier que le procès pourrait s’éterniser pendant des années.L’avocat de la défense Noordeen Shaheed, qui représente six des accusés, a déclaré qu’il s’agissait « d’un exercice futile [car] cela n’apportera aucun résultat ».« 23 000 accusations ont été portées contre les 25 suspects. C’est très inhabituel et peut-être historique dans la mesure où l’histoire du Sri Lanka est concernée », a-t-il déclaré à Reuters TV.
Qui sont les victimes des attentats au Sri Lanka ?Le procès a également été entaché par les critiques publiques des familles des victimes et de la communauté chrétienne minoritaire, qui accusent le gouvernement de traîner les pieds en prenant des mesures contre les personnes soupçonnées d’être responsables des attentats.
La série d’attentats perpétrés le dimanche de Pâques, le 21 avril 2019, a visé trois églises et trois hôtels cinq étoiles, tuant au total 267 personnes, dont au moins 45 ressortissants étrangers.
Les attaques ont également blessé environ 500 personnes, dont la plupart appartenaient à la communauté chrétienne minoritaire du Sri Lanka.