Georges Delerue ne pratiquait pas la musique, il était la musique.Georges Delerue (1925-1992) est un compositeur et directeur musical des films. Il fut l’auteur de la musique de plus de 300 films. Au Conservatoire de Paris il poursuit ses études sous la direction de Darius Milhaud et de Jean Rivier. Il commence à composer à partir de 1947 : son premier quatuor à cordes en 1948, un Concertino pour trompette et orchestre à cordes en 1951, sa Symphonie concertante en 1955.En 1949, il obtient le Premier Prix de Composition ainsi que le Premier Second Grand Prix de Rome. En 1952, il est nommé compositeur et chef d’orchestre à la Radiodiffusion française. En 1957, il crée à l’Opéra de Nancy, en collaboration avec Jésus Etcheverry (direction musicale) et Marcel Lamy (mise en scène), un opéra sur une pièce de Boris Vian d’après les Chevaliers de la Table ronde, Le Chevalier de neige.Sur les conseils de Darius Milhaud, il commence à composer pour le théâtre, pour Jean Vilar, puis pour le cinéma, avec Hiroshima mon amour en 1959.Il a travaillé pour les plus grands metteurs en scène français, en particulier ceux de « la nouvelle Vague » (Le Mépris de Godard, les films de Pierre Kast) et surtout pour François Truffaut, (Jules et Jim, Les Deux Anglaises et le continent, La Nuit américaine, Le Dernier métro, etc.).Il réalise aussi la musique de succès populaires du cinéma français, comme les films de Philippe de Broca (Cartouche, L’Homme de Rio), de Gérard Oury (Le Corniaud, Le Cerveau) ou d’Édouard Molinaro.Il compose aussi pour la télévision et la radio (Jacquou le croquant, Les Rois maudits de 1972, l’indicatif de Radioscopie de Jacques Chancel).Dans les années 1970, il rencontre la faveur de nouveaux réalisateurs comme Claude Miller, Yannick Bellon, ou Alain Corneau. En 1972, il commence à travailler à Hollywood. Il y a composé entre autres la musique de Platoon d’Oliver Stone (1986). Martin Scorsese lui rend hommage en reprenant sa musique pour Le Mépris dans son film Casino.En 1981, il compose la musique du spectacle de nuit La Cinéscenie du Puy du Fou, auquel ont prêté leurs voix Alain Delon, Jean Piat, Suzanne Flon, Robert Hossein ou encore Philippe Noiret.
Extrait de la bande originale du film » LA REVOLUTION FRANCAISE les années terribles » 1989 Composé par Georges DelerueUn point de synchronisme sur l’image
Georges Delerue s’est battu toute sa vie pour affirmer que la musique est un langage universel qui permet aux gens de se connecter entre-eux. Au-delà de toute tendance, de toute mode et d’intellectualisme, elle provoque des émotions qui peuvent influencer les comportements.La musique de film a la faculté d’être comprise simplement, disait Georges Delerue. Elle peut exprimer une idée, un concept, un sentiment, un bruit, autour duquel s’articule un dialogue d’instruments qui peut avec sémantisme, pragmatisme, poésie nous emmener vers un objet, un lieu, un ressenti. Pour cela, il a toujours recherché les instruments appropriés, les bonnes consonances et dissonances afin de créer les plus justes ambiances musicales qui ont su donner un sens supplémentaire au film et faire en sorte que ce dernier reste imprimé dans notre mémoire.Cette volonté, cette passion à accompagner, souvent enrichir le film de sa musique, Georges Delerue en avait fait le fondement de sa vie. Par-delà les contraintes, les techniques et une totale maîtrise de l’adéquation entre la musique et l’image, Delerue posa sur le papier les plus belles mélodies du monde.Que ce fut par l’intermédiaire de ses instruments de prédilection au timbre particulier tels la cithare, la flûte traversière, la clarinette, l’accordéon ou par des flots orchestraux massifs, Georges Delerue exprimait intelligemment et aisément ses idées.Il ne s’exprimait pas plus personnellement dans la musique classique que dans la musique de film et ne voyait aucune opposition entre les deux.
« Quand je conçois de la musique de film, j’écris pour moi, aussi personnellement que pour le classique. La particularité, c’est qu’avec le film, on entend sa musique plus vite puisqu’on l’enregistre. Pour une œuvre « pure », quelquefois, on peut attendre longtemps avant de pouvoir s’entendre ».Sans jamais appartenir à aucune chapelle, Georges s’investit dans tous les genres dramatiques et scéniques et nous convia avec une modestie sans pareille, à bénéficier de son style chaleureux avec lequel il cisela les remarquables musiques qui enchantent toujours notre vie.Au travail chaque jour avec ardeur et acharnement, Georges se sentait proche des gens par sa musique qui allait droit au cœur.« Quand on s’embarque pour écrire le score d’un film, au début, on ne sait pas ce que l’on va faire. Les images du film nous stimulent et permettent de créer une ébauche générale de l’idée mais très vite, tel un Michel Ange taillant son bloc de marbre, on extrait, avec souvent beaucoup d’inconscience, la musique petit à petit ».Georges Delerue ne pratiquait pas la musique, il était la musique.
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