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20 Mai 1570 – Publication du premier atlas

abrahamortelius - Twitter Search / TwitterAbraham Ortelius a créé le premier atlasL'Atlas des 10-14 ans - Collectif - Librairie DialoguesInventé par Ortelius, le premier Atlas au monde est imprimé en 1570 et s’intitule Theatrum Orbis Terrarum COLLECTIF - Atlas pratique : un atlas utile pour l'école et la maison N. éd. - Atlas - LIVRES - Renaud-Bray.com - Livres + cadeaux + jeux                           Le 20 mai 1570, Abraham Ortelius inventait l’Atlas, ouvrage regroupant des cartes représentées sous un même format. Ortelius est également le premier à émettre l’hypothèse de la dérive des continents

Anvers a toujours été à l’avant-plan en matière d’édition. Si Plantin fut le premier à imprimé, mécaniquement, la Bible, le premier atlas mondial est l’œuvre d’un de ses amis : Abraham Ortels (1527-1598), dit Ortelius. Et non de Mercator dont la popularité l’a quelque peu éclipsé.The Phantom Atlas | Book by Edward Brooke-Hitching | Official Publisher Page | Simon & Schuster UKLe 14 avril 1527 naissait, à Anvers, au sein d’une famille protestante et bourgeoise, Abraham Ortels. Son père, Léonard était un fin lettré. Polyglotte, il participa à la traduction clandestine d’un ouvrage considéré comme hérétique par Charles Quint : la bible anglaise de Miles Coverdale. Il était aussi antiquaire, exploitant un fond d’objets rares, très prisés des riches Anversois. Las, il devait décéder en 1539 à l’âge de 38 ans. Et c’est sous la protection de son oncle, Jacques van Meteren que notre Abraham poursuivit sa formation dans un atelier de graveurs et d’enlumineurs de cartes.Clásicos de Historia: Abraham Ortelius, Theatro del orbe de la TierraTrès vite, il comprit qu’il avait, là, trouvé son destin. Il fréquenta d’ailleurs, dès l’âge de 20 ans, les plus grandes foires du livre de l’époque, achetant la moindre carte mise en vente. Et c’est dans une de ces foires, à Francfort, qu’il fit la connaissance d’un homme qui allait marquer sa vie : Gerardus Mercator. Celui-ci venait de publier sa carte de l’Europe. Bénéficiant de ses conseils et de son amitié, Ortelius utilisa ses relais, notamment en Flandre et en Angleterre, pour l’aider à enluminer et à commercialiser ses cartes. Puis, comprenant tous les avantages qu’il pourrait retirer de la composition de cartes nouvelles, dotées des informations les plus précises, il se mit à tracer, à composer ses propres cartes. Et, surtout, à les regrouper. Car, à l’époque, les armateurs possédaient certes de grandes cartes mais leur manipulation était d’une grande difficulté. Ortelius se fixa un objectif : ramener toutes ces cartes à un format pratique et y intégrer les dernières découvertes.America old map, from Theatrum Orbis Terrarum, the first Atlas in the world, Stock Photo, Picture And Low Budget Royalty Free Image. Pic. ESY-038794590 | agefotostockLe 20 mai 1570, c’est chose faite. Abraham Ortelius publie le « Theatrum orbis terrarum », le premier atlas mondial jamais publié. Imprimé par Gielis Van Diest à Anvers, cet ouvrage, dédié au roi Philippe II d’Espagne, contient pas moins de 53 cartes ainsi qu’un index des auteurs consultés de 87 noms. Son succès fut immédiat. La première édition fut épuisée en quelques semaines. Elle fut immédiatement suivie de deux éditions latines, d’une édition allemande et d’une version française. Au total, malgré un prix de vente très élevé, pas moins de 24 éditions et 1712 exemplaires ont été imprimés du vivant de l’auteur. Ces éditions ont été constamment mises à jour, grâce à la collaboration de nombreux cartographes qui aspiraient à voir leur nom figurer dans cet atlas historique et qui, pour ce faire, n’ont cessé d’y ajouter leurs plus récentes découvertes. À tel point que la dernière et quarante et unième édition, datée de 1612, bien après sa mort, contenait 167 cartes différentes.Ortelius: A Legendary Mapmaker | Worlds Revealed: Geography & Maps at The Library Of CongressMême le grand Mercator, qui avait lui aussi un tel ouvrage en cours mais n’a pu l’achever de son vivant, ne tarissait pas d’éloges sur le « Theatrum » de son ami. Il en appréciait particulièrement le concept. Le 22 novembre 1570, il écrit : « J’ai examiné votre Theatrum et je dois vous complimenter sur le soin et l’élégance avec lesquels vous avez embelli les ouvrages des auteurs, tout en respectant leurs productions personnelles, sans dévier de la règle de la vérité, si négligée dans un grand nombre de cartes… »Sunday's Google Doodle Celebrates Abraham Ortelius And The World's First AtlasÉmu par tant d’éloges, Ortelius lui répond sans détour : « Si la réputation que vous m’avez faite est désormais attaquée, songez que ce sera à vous de la défendre et non à moi, qui ne puis être juge de ma propre cause. »Theatrum Orbis Terrarum, Tartaria, 1570 Photo Stock - AlamyMais Abraham Ortelius n’a pas terminé son œuvre. Voyageur lui-même, il a aussi commencé à écrire sa propre histoire. Et c’est son ami Christophe Plantin qui fut chargé de publier son « Itinerarium per nonnullas Galliae Belgicae partes » et un remarquable « Thesaurus geographicus », sorte de catalogue des noms de lieux cités par les anciens et mis en regard des noms modernes. Un véritable trésor, pour citer Justus Lipsius.

Sa renommée a, bien sûr, dépassé les frontières de la Flandre. Grâce à un théologien, Benito Arias Montano, qui séjournait à Anvers pour superviser l’impression de la bible polyglotte de Plantin, elle parvint aux oreilles du roi Philippe II, qui lui décerna en 1575 le titre de Géographe du Roi. Cette distinction lui est d’ailleurs remise par le duc d’Albe en personne.Theatrum Orbis Terrarum, Africa, 1570 - Stock Image - C043/4149 - Science Photo LibraryIl fit évidemment fortune, acquérant plusieurs immeubles à Anvers et de nombreuses œuvres d’art, augmentant ainsi le fonds de commerce que son père, l’antiquaire, lui avait laissé. Cette collection d’objets rares, véritable cabinet de curiosités, attire chez lui de nombreuses sommités, avec lesquelles il échange une impressionnante correspondance. Et lorsqu’ils venaient dans sa demeure anversoise, ils étaient invités à laisser un témoignage dans un liber amicorum, précieusement conservé à la bibliothèque du Pembroke College de Cambridge. Ces documents sont arrivés outre-Manche car il les a légués, après sa mort le 4 juillet 1598, à son neveu, Jacques Cools, dit Ortelianus, exilé à Londres pour des raisons religieuses. Ses plus grandes collections, difficiles à transporter outre-Manche, furent soit vendues, soit léguées à ses amis anversois. Ses médailles, par exemple, vont à la succession de Pierre Paul Rubens et nombre de ses livres à la majestueuse bibliothèque de la famille Plantin.Theatrum Orbis Terrarum, The Holy Land, 1570 - Stock Image - C043/4194 - Science Photo LibraryAnvers a réservé des funérailles solennelles à son illustre géographe. Il fut enterré dans l’abbaye de Saint-Michel, à côté de sa maison. Sa pierre tombale resta jusqu’au 16 décembre 1796, date à laquelle le nouveau commissaire de l’exécutif anversois, le sinistre Dargonne, prit possession de l’abbaye et fit détruire tous les objets religieux. Heureusement, la pierre tombale fut sauvée et transférée, à l’initiative du Premier Consul Napoléon Bonaparte, à la cathédrale Notre-Dame d’Anvers. On peut encore l’y voir, devant la chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, mais plus personne n’y prête attention. Malgré sa contribution à la géographie, Ortelius n’a pas survécu, dans la mémoire collective, au poids des ans.                                    Atlas du 21e siècle : la France, l'Europe, le monde : cartes thématiques, physiques, politiques, économiques - Librairie Mollat BordeauxEn 1890, la Ville de Bruxelles a pourtant voulu lui rendre hommage, en plaçant sa statue, œuvre de Jef Lambeaux, dans ce panthéon de nos gloires nationales qu’est le jardin du Petit Sablon. Il y retrouve son ami de toujours, Mercator. Mais, une fois de plus, celui-ci lui fait de l’ombre, personne ne sachant l’importance qu’il avait dans son domaine et dans la connaissance de l’œuvre du susdit !

En ce jour de 1570, le premier atlas moderne, le Theatrum orbis terrarum, ou Théâtre du monde, est publié. L’auteur était le cartographe flamand Abraham Ortelius. Theatrum était unique par rapport aux collections de cartes précédentes car les 70 cartes sur 53 pages avaient un style et un texte uniformes. Ortelius a créé l’atlas en utilisant 87 sources différentes, dont des noms désormais célèbres comme Gerardus Mercator. Alors qu’il continuait à produire des cartes à la fin du 16e siècle, Ortelius ne pouvait s’empêcher de remarquer que les côtes occidentales de l’Europe et de l’Afrique semblaient s’emboîter comme des pièces de puzzle dans les côtes orientales des Amériques. En 1596, il a proposé que l’Amérique ait été « arrachée à l’Europe et à l’Afrique, par des tremblements de terre et des inondations », peut-être lors de l’événement dévastateur qui aurait coulé l’île d’Atlantis. Dans un article paru en 1994 dans Nature, l’historien James Romm a fait valoir qu’Ortelius avait jeté les bases de la théorie de la dérive des continents plus de 300 ans avant qu’elle ne soit formulée scientifiquement.

Abraham Ortelius était doué et parlait le néerlandais, le grec, le latin, l’italien, le français et l’espagnol et avait des notions d’allemand et d’anglais. Avec ses deux sœurs, Anne et Elisabeth, il devient un kaartafzetters. En pratique, elles colorient des illustrations et des cartes.

Ce sont ces cartes qui suivront Abraham toute sa vie. Les premières qu’il réalise représentent le monde, mais aussi l’Égypte, la Terre Sainte, l’Asie, l’Espagne et l’Empire romain.

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/abraham-ortelius-creait-le-premier-atlas-il-y-a-448-ans-7793458815

https://curieuseshistoires-belgique.be/le-premier-atlas-dabraham-ortels/

https://physicstoday.scitation.org/do/10.1063/pt.5.031225/full/

 

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