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20 Janvier 1942 – Conférence de Wannsee et mise au point de la «Solution finale»

The Wannsee Conference: Mankind's most evil 90 minutes - The New EuropeanLes nazis adoptent la solution finale80 years since Wannsee – The Australian Jewish NewsDestin misérable d’Heydrich, le planificateur de l’horreur nazieImageLe tout-puissant chef de la SS et le responsable de la sécurité du Reich constituent le plus sinistre duo du régime nazi. Les deux maîtres-d’œuvre de la Solution finale, Heydrich et Himmler, partageaient les mêmes objectifs : l’extermination des Juifs d’Europe. Le 20 janvier 1942, quinze hauts fonctionnaires du Parti nazi et de l’administration allemande se réunirent dans une villa de Wannsee, dans la banlieue de Berlin, pour discuter de la mise en œuvre de ce qu’ils appelèrent la « Solution finale de la question juive ». La « Solution finale » fut le nom de code pour l’extermination physique, délibérée et systématique des Juifs européens. Adolf Hitler autorisa ce plan de massacre de masse au cours de l’année 1941. Le général SS Reinhard Heydrich convoqua la Conférence de Wannsee pour informer les participants et s’assurer de leur soutien dans la mise en œuvre de la « Solution finale », et annoncer qu’Hitler lui-même l’avait chargé, ainsi que l’Office central de la sécurité du Reich, de la coordination de l’opération. The Conference - elokuva: suoratoista netissäLes hommes réunis autour de la table ne délibérèrent en rien sur le bien-fondé d’un tel plan, mais parlèrent de ses modalités d’application. Lors de la Conférence de Wannsee, la plupart des participants avaient déjà conscience que le régime nazi s’était engagé dans des meurtres de masse de Juifs et d’autres civils dans les régions d’Union soviétique occupées par l’Allemagne et en Serbie. Parmi les participants, aucun ne s’opposa à la politique de la Solution finale annoncée par Heydrich. Les représentants des forces armées allemandes ou des chemins de fer du Reich n’étaient pas présents. Au printemps 1941, avant l’invasion de l’Union soviétique, Les SS et la police avaient déjà négocié des accords avec le haut commandement de l’armée allemande sur le meurtre de civils, y compris de Juifs soviétiques. Fin septembre 1941, Hitler avait autorisé la déportation de Juifs allemands, autrichiens et tchèques en Pologne et en Union soviétique occupées, où la grande majorité d’entre eux fut tuée par les autoritéImageUn seul compte-rendu de la conférence de Wannsee  The Conference (2022) — The Movie Database (TMDB)Celle-ci commence par un monologue de Heydrich, physique athlétique, visage lisse et raie blonde impeccable, qui détaille son plan d’ensemble : il s’agit de déporter tous les Juifs d’Europe « à l’Est », c’est-à-dire dans l’Union soviétique que l’Allemagne s’acharne alors à conquérir (l’opération Barbarossa, visant à envahir l’URSS, a été lancée en juin 1941). Ils y seront soumis aux travaux forcés, pour la construction de routes, à la suite de quoi « un grand nombre disparaîtra sans aucun doute par diminution naturelle ». Quant aux plus résistants, ils recevront un « traitement approprié ». Traduction : ils seront exécutés. Ce programme, prévoit Heydrich, sera mis en œuvre une fois la guerre finie et la victoire de l’Allemagne acquise. Pour montrer l’ampleur de la tâche, le chef du RSHA communique à ses invités un tableau récapitulatif des populations juives en Europe, par pays. Le total, en dernière ligne : plus de 11 millions.  Le projet meurtrier de Reinhard Heydrich semble parfaitement ordonné. Il a d’ailleurs été approuvé par Hitler lui-même dès l’été 1941. Il s’inscrit dans la logique du régime nazi depuis l’entrée en guerre en 1939 : celle d’une déportation des Juifs dans une zone périphérique (on pense même un temps à Madagascar !) où ils s’éteindraient à petit feu. Mais au moment de la conférence de Wannsee, ce plan implacable est devenu… presque obsolète.Wannsee: The Road to the Final Solution | Peter Longerich - YouTubeÉlimination de Heydrich , le plus grand acte de résistance de la Seconde Guerre mondiale Wannsee Conference - Death Camps Memorial SitePour beaucoup, il s’agit du plus grand acte de résistance de la Seconde Guerre mondiale : le 27 mai 1942, deux résistants tchécoslovaques perpétraient à Prague un attentat contre le Protecteur de Bohême-Moravie Reinhard Heydrich. Alors troisième homme le plus puissant de la SS, Heydrich est mort de ses blessures une semaine plus tard.

La reconstitution historique de l’attentat https://img.morgenpost.de/img/kultur/crop234355611/9791641546-w1200-cv16_9/249943f2-7846-11ec-859f-47546458b37f.jpgDans la matinée du 27 mai 1942, Reinhard Heydrich quitte, à bord de sa Mercedes décapotée, le château de Panenské Břežany, situé à une vingtaine de kilomètres de Prague et où il réside avec sa famille, pour se rendre à son bureau. Vers 10h30, alors que la voiture traverse la banlieue pragoise et ralentit dans un virage, deux jeunes membres de la résistance, Josef Gabčík et Jan Kubiš, essaient d’abord de tirer sur le haut dignitaire nazi avant, l’arme enrayée, de lancer une grenade qui explose à l’arrière du cabriolet allemand. Jaroslav Pišoft est probablement le dernier témoin de l’attentat. A l’époque, il avait cinq ans et allait faire les courses avec sa mère. 70 ans plus tard, Jaroslav Pišoft a assisté à la reconstitution historique de l’attentat :  « Je me souviens que, soudainement, nous avons entendu une énorme explosion… C’était la grenade. Ensuite, un coup de fusil. Nous nous sommes approchés et avons vu Heydrich, sorti de la voiture, debout. »

Reinhard Heydrich : la chute du bourreau naziImageBras droit de Himmler et architecte de la «solution finale», Reinhard Heydrich est assassiné, en 1942, par deux soldats tchécoslovaques. «La Bête blonde», «le Boucher de Prague», ou, selon Hitler, «l’homme au cœur de fer». La tendance est donnée avec les surnoms attribués à Reinhard Heydrich, appelés par les SS «HHhH» («Himmlers Hirn heißt Heydrich», soit «le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich»). En 1942, ce haut dignitaire nazi est victime d’un attentat à Prague. Une histoire racontée dans le film «HHhH», adapté du roman de Laurent Binet.

Furieux, Hitler ordonne de mettre Prague en coupe réglée. Sept parachutistes trouvent refuge dans la crypte de l’église orthodoxe Saints-Cyrille-et-Méthode. Le 4 juin 1942, Heydrich succombe à ses blessures. Le 10 juin 1942, un détachement de SS investit le paisible village de Lidice près de Prague. On suspecte des membres du commando de s’y être réfugiés. Le village est incendié et rasé. Les nazis lancent alors des représailles sanglantes qui coûteront la vie à environ 5 000 personnes, les fusillades se poursuivent dans tout le pays. près de Prague quelques mois avant l’attentat, Josef Gabčík et Jan Kubiš avaient été désignés par la résistance tchécoslovaque en Grande-Bretagne pour cette opération baptisée « Antropoid » : une mission accomplie car le numéro 3 de la SS, un des artisans de la « solution finale à la question juive », est décédé à l’hôpital une semaine après l’attentat, le 4 juin 1942, et ce même si la cause immédiate de sa mort reste aujourd’hui encore entourée de mystère.

Les nazis adoptent la solution finale

La conférence de Wannsee près de Berlin réunit 15 hauts responsables nazis et des officiers SS sous la présidence de Reinhard Heydrich, chef des services secrets allemands. La réunion a pour objectif de débattre sur « la solution finale de la question juive ». Il est décidé que les juifs d’Europe en état de travailler seront transférés dans des camps de travaux forcés. Pour ceux incapables de travailler, l’élimination pure et simple est décrétée. Certains camps seront bientôt essentiellement consacrés à cette extermination de masse : Belzec, Sobibor, Treblinka puis Auschwitz. Le génocide du peuple juif est clairement amorcé. Plus de six millions d’entre eux périront dans les camps de la mort.Image1942-01-20 Des responsables nazis organisent une célèbre conférence de Wannsee à Berlin pour organiser la « solution finale », l’extermination des Juifs d’Europe

Conférence de Wannsee – Contexte historique ImageParmi les nombreuses réunions nazies notoires pendant la Seconde Guerre mondiale, aucune n’est peut-être plus tristement célèbre que le rassemblement à la villa de la banlieue de Wannsee à Berlin le 20 janvier 1942. Ici plusieurs hauts fonctionnaires de la SS et de l’Allemagne nazie, dirigés par Reinhard Heydrich (l’adjoint d’Heinrich Himmler) se sont réunis pour planifier et coordonner la « solution finale à la question juive », c’est-à-dire le transport et l’extermination des Juifs dans les camps de la mort.  La Conférence de Wannsee a été extrêmement importante pour faire passer l’Holocauste de l’intimidation, des coups et du harcèlement des Juifs dans les territoires occupés à l’extermination planifiée et systématique qui englobait pratiquement tous les bras de la bureaucratie allemande nazie. Adolf Eichmann a préparé une liste des populations juives estimées dans les pays occupés et non occupés par l’Allemagne nazie. ImageLe procès-verbal de la conférence indique clairement qu’un langage délibérément euphémiste a été utilisé ; « évacuation », par exemple, signifiait le transport vers les camps de la mort en Europe de l’Est et l’extermination. Après la conférence, le protocole de Wannsee (le procès-verbal de la réunion) a été distribué à tous les participants ; une copie a été découverte après la guerre en 1947. À la fin de la guerre en 1945, quelque six millions de Juifs et des millions d’autres classés comme indésirables par l’Allemagne nazie avaient été assassinés dans des camps de la mort comme Auschwitz, Treblinka, Sobibor et la multitude de centres de concentration camps.

Le dirigeant nazi Reinhard Heydrich (1904-1942)

Considéré par de nombreux historiens comme la figure la plus sombre de l’élite nazie, Heydrich a présidé la Conférence de Wannsee en 1941 qui a officialisé les plans pour la phase la plus meurtrière de l’Holocauste. Il a directement supervisé les Einsatzgruppen, les escadrons de la mort nazis qui ont tué plus d’un million de Juifs, et a servi de protecteur brutal de la Bohême et de la Moravie pendant l’occupation nazie, ce qui lui a valu le surnom de « boucher de Prague ». Heydrich avait auparavant été directeur de la Gestapo de 1934 à 1939, date à laquelle il a pris la direction du Bureau principal de sécurité du Reich, responsable de l’éradication des mouvements d’opposition et de résistance sur le territoire nazi. Son implication dans l’Holocauste était si cruciale qu’Adolf Hitler l’appelait autrefois « l’homme au cœur de fer ».  Il a été assassiné à Prague par des rebelles tchèques lors de l’opération Anthropoïde.ImageÉvénements historiques

1931-06-14 Première rencontre de Reinhard Heydrich avec Heinrich Himmler

1939-01-04 Hermann Goering nomme Reinhard Heydrich à la tête de l’émigration juive

1939-09-21 Reinhard Heydrich se réunit à Berlin pour discuter de la solution finale des Juifs

1941-09-27 Reinhard Heydrich, « boucher de Prague », nommé général SS (Gruppenführer) Image1942-05-27 Le dirigeant nazi Reinhard Heydrich est mortellement blessé par une grenade lancée par des rebelles tchèques à Prague lors de l’opération Anthropoïde ; il mourra une semaine plus tard

1942-06-10 Les nazis tuent tous les habitants de Lidice, protectorat de Bohême et Moravie (aujourd’hui République tchèque) qui avaient été impliqués dans l’assassinat de Reinhard Heydrich, contrôleur nazi de Bohême et Moravie, pour « donner aux Tchèques une dernière leçon de soumission et humilité » ; plus de 170 hommes adultes ont été exécutés par un peloton d’exécution sur place, les femmes et les enfants ont été envoyés dans les chambres à gaz des camps de concentration et le village a été incendié et labouré sousImage1942-06-24 Village de Ležáky, Tchécoslovaquie détruit par les nazis après que la Gestapo a trouvé un émetteur radio soupçonné d’avoir été impliqué dans la coordination de l’assassinat de Reinhard Heydrich, 33 adultes ont été exécutés par un peloton d’exécution sur place et des enfants ont été envoyés dans les chambres à gaz des camps de concentration, et le village a été incendié et labouré sous

Officier SS nazi et criminel de guerre Adolf Eichmann (1906-1962) ImageL’un des principaux organisateurs de l’Holocauste, Eichmann a supervisé la déportation massive de centaines de milliers de Juifs dans les territoires occupés par les nazis vers les camps de la mort.  Après la défaite de l’Allemagne nazie, Eichmann s’est enfui en Argentine, où il a vécu jusqu’en 1960. Cette année-là, il a été capturé par des agents du Mossad et déporté en Israël pour y être jugé. Son procès largement médiatisé s’est terminé en 1962 ; il a été reconnu coupable de crimes de guerre et exécuté par pendaison.  Au cours de son procès, l’auteure Hannah Arendt a utilisé le terme de « banalité du mal » pour décrire Eichmann, qui a dit un jour qu’il « se jetterait dans la tombe en riant parce que le sentiment d’avoir cinq millions de personnes sur la conscience serait pour lui une source de satisfaction extraordinaire ». . »Image

https://www.onthisday.com/photos/wannsee-conference

https://www.onthisday.com/people/reinhard-heydrich

https://www.onthisday.com/people/adolf-eichmann

https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/wannsee-conference-and-the-final-solution-abridged-article

https://www.geo.fr/histoire/heydrich-et-himmler-les-planificateurs-de-lhorreur-nazie-200470

https://www.herodote.net/27_mai_1942-evenement-19420527.php

https://francais.radio.cz/soixante-dix-ans-apres-lattentat-contre-reinhard-heydrich-8554004

https://www.telepro.be/decouverte/reinhard-heydrich-la-chute-du-bourreau-nazi.html 

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