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2 Août 1921 – Décès d’Enrico Caruso, le plus célèbre ténor d’opéra italien

Enrico Caruso - Il Meglio - YouTubeEnrico Caruso : la légende de « la voix du siècle »August 2nd, 1921] Death: Enrico Caruso, Italian tenor (b. 1873) : r/100yearsagoEnrico Caruso (1873-1921) était un ténor d’opéra italien. Il a chanté avec beaucoup de succès dans les grandes maisons d’opéra d’Europe et des Amériques, apparaissant dans une grande variété de rôles des répertoires italien et français allant du lyrique au dramatique. Caruso a également réalisé environ 290 enregistrements commercialisés de 1902 à 1920. Tous ces enregistrements, qui couvrent la majeure partie de sa carrière sur scène, sont disponibles aujourd’hui sur CD et en téléchargement numérique.

Enrico Caruso (né Errico Caruso) est né le 25 février 1873 à Naples, en Italie. Il était le troisième de sept enfants d’un pauvre père alcoolique. Il a reçu peu d’éducation primaire et a brièvement étudié la musique avec le chef d’orchestre Vicenzo Lombardini. Ses premiers revenus provenaient du chant de sérénades.Enrico Caruso - The Greatest Recordings of Italy's greatest tenor - YouTubeCaruso fait ses débuts à l’opéra le 15 mars 1895 dans un petit théâtre de Naples. Après un passage de deux ans sur le circuit du sud de l’Italie, il a auditionné pour Giacomo Puccinià l’été 1897. Puccini cherchait un ténor de premier plan pour une représentation de ‘La Bohème’ à Livourne. Puccini a été tellement impressionné par la portée et le ton de la voix du jeune Caruso, qu’il aurait marmonné avec admiration : « Qui vous a envoyé vers moi? Dieu lui-même ? » Après un accueil hostile de sa performance à Naples, Caruso a juré de ne plus jamais chanter à Naples, et il ne l’a jamais fait.

Ses premières créations de rôle majeur furent dans les opéras « Il Voto », composé par Umberto Giordano , le 10 novembre 1897, et « L’Arlesiana » de Francesco Cilea le 27 novembre 1897, au Teatro Lirico di Milano. La saison prochaine, Caruso a commencé avec une création de rôle dans ‘Fedora’, composée par Umberto Giordano, joué sur la même scène le 17 novembre 1898. Son premier contrat d’enregistrement est signé en 1902, à Londres, avec la Gramophone and Typewriter Company pour dix airs au tarif de 10 livres la prise. En mai 1902, Caruso fait ses débuts au Covent Garden Opera dans ‘Rigoletto’ de Giuseppe Verdi . Avec l’aide du banquier Pasquale Simonelli, il se rend à New York. Là, Caruso fit ses débuts au Metropolitan Opera en novembre 1903. Il se produisit pour le Met les dix-huit saisons suivantes, faisant 607 apparitions dans 37 productions lyriques différentes.Enrico Caruso (February 25, 1873 — August 2, 1921), Italian musician, singer | World Biographical EncyclopediaCaruso a été la première star du disque de l’histoire, qui a vendu plus d’un million de disques avec son enregistrement de 1902 de ‘Vesti le gubba’ de ‘Pagliacci’ (Clowns) de ‘Leoncavallo’. Sa voix avait une combinaison du caractère plein de baryton avec les qualités douces et brillantes du ténor. Sa tessiture s’est élargie au baryton au détriment des notes de ténor supérieures, Caruso n’a jamais chanté le do aigu, et souvent transposé pour l’éviter. Il était un maître de l’interprétation, ayant un don rare de portamento et legato, et une maîtrise supérieure du phrasé. Son légendaire enregistrement Victor de 1904 de ‘Una furtiva lagrima’ de Gaetano Donizetti est utilisé dans de nombreuses bandes originales de films.Enrico Caruso - Tenor | ♪ Opera guideIl a contracté une pneumonie et a développé une complication sous la forme d’une inflammation pleurale (plérisie), suivie d’abcès dans ses poumons. Après une série d’opérations chirurgicales infructueuses, Enrico Caruso est décédé le 2 août 1921 à Naples, en Italie. Il a été inhumé à Naples, en Italie.

La grande voix d’opéra du XXème siècle : Enrico Caruso un monstre sacréEnrico Caruso (February 25, 1873 — August 2, 1921), Italian musician, singer | World Biographical EncyclopediaPlus d’un siècle après sa mort, le ténor italien Enrico Caruso figure toujours parmi les plus grandes voix lyriques. Mais son nom a su s’échapper des salles d’opéra pour conquérir le monde entier. Voici la légende décryptée de celui qui fut la première star internationale du monde lyrique.

En 1996, le quotidien américain The Washington Post publie un sondage sur les plus grandes figures du millénaire. Une longue liste de noms prestigieux dans laquelle se trouvent seulement deux italiens : Michel-Ange, et Enrico Caruso. Comment un chanteur d’opéra, un genre souvent jugé élitiste, s’est-il retrouvé parmi les plus grands noms du millénaire ? Près d’un siècle après sa mort, le nom du ténor Enrico Caruso est gravé dans la mémoire collective. Sa réputation a largement dépassé les sphères feutrées du monde de l’opéra. Voici le mythe d’Enrico Caruso, la « voix du siècle », décomposé !El gran tenor italiano Enrico CarusoUn ténor légendaire

Enrico Caruso, c’est d’abord une voix. Né à Naples le 27 février 1873, le jeune Errico (prénom qu’il changera sous les conseils de son premier professeur de chant) est séduit dès l’âge de 10 ans par la musique et plus précisément le chant. Rapidement remarqué pour ses qualités vocales tout à fait exceptionnelles, le ténor passe près d’une décennie à travailler sa voix, passant du ténor lyrique ou «spinto» au ténor dramatique ou «robusto» parfaitement adaptée au nouveau style émergent de l’opéra, le verismo, qui favorise la déclamation et l’expression pure plutôt que l’élégance maniérée du bel-canto du XIXe siècle. Caruso profite également d’un avantage physique, notamment d’une bouche particulièrement large et de cordes vocales plus longues que la norme, un phénomène physiologique confirmé à l’époque par le chirurgien anglais William Lloyd, docteur et spécialiste de la gorge pour Caruso.ImageAu-delà des années de travail et des spécificités physiologiques qui firent de Caruso un ténor exceptionnel, deux rencontres sont à noter dans la vie d’Enrico Caruso sans lesquelles le ténor n’aurait sans doute jamais atteint une telle renommée. En février 1894, Enrico Caruso est appelé aux armes pour trois ans. Afin de ne pas perdre ses capacités lyriques, il chante chaque après-midi après l’entrainement. Ému par la beauté de cette voix, le major Giuseppe Nagliati annonce après seulement un mois et demi qu’Enrico sera remplacé par son frère afin qu’il puisse continuer sa formation musicale. « Je lui dois beaucoup. […] Peut-être, je l’ignore, qu’en l’absence du commandant, je n’aurais peut-être jamais été capable de continuer à chanter si j’avais été obligé de faire le service militaire de trois ans », confie Caruso en 1920 à Pierre Key, journaliste pour le Daily Telegraph.Caruso, Enrico: 25 Great Opera Arias and Songs - Album by Enrico Caruso | SpotifyLes premières expériences d’Enrico Caruso auprès du grand professeur Guglielmo Vergine (qu’il rencontre en 1891 grâce au baryton Eduardo Messiani) ne sont pas sans leur importance dans la création du « grand Caruso », mais ce sont les conseils en 1896 du chef d’orchestre et professeur de chant Vincenzo Lombardi qui permettent au jeune ténor d’atteindre la perfection vocale. Basculer en avant le larynx : un simple conseil physiologique qui permet à Caruso de ne plus retenir sa voix et d’éclaircir ses notes aiguës. A présent parfaitement équilibrée entre puissance et beauté, la voix de Caruso peut atteindre et maîtriser les hauts-registres sans craquer, une des nombreuses prouesses lyriques qui feront de lui une légende.

Un ténor au nez fin

Déjà remarqué au début du XXe siècle, c’est en 1902 que le destin glorieux d’Enrico Caruso sera réellement scellé lorsque, dans une chambre du Grand Hôtel à Milan, il enregistre 10 chansons avec Fred Gaisberg, réalisateur américain de la compagnie Gramophone de Londres. Malgré les honoraires de 100 livres estimés exorbitants par sa direction (« oubliez cet enregistrement » annonce le télégramme de Londres), Gaisberg décide d’enregistrer la voix de Caruso : un choix décisif dans la nouvelle industrie du phonographe commercialisé.Enrico Caruso, ténor immortel - Culture Prime - YouTubeSi cette technologie est encore limitée car seuls certains registres sont captés par le phonographe, la voix de Caruso est parfaite pour ce nouveau medium. Deux ans plus tard, le 1er février 1904, il signe un contrat exclusif avec l’entreprise américaine Victor Talking Machine Co. (qui deviendra par la suite RCA Victor) pour laquelle il produira lors de sa carrière 260 enregistrements qui se vendront à plusieurs millions d’exemplaires et feront de Caruso le plus grand succès commercial de l’époque. Dès 1909, il sera l’artiste masculin le mieux payé au monde.

Objet quotidien incontournable dès sa commercialisation au début du XXe siècle, le phonographe se trouve rapidement dans les salons, toutes classes confondues. La voix de Caruso sonne dans plusieurs millions de foyers, avec une audience internationale bien plus diverse que les spectateurs réguliers qui fréquentent les salles d’opéra. Alors au sommet de sa carrière lors de l’arrivée de l’industrie du disque, le succès de ses enregistrements est immédiat et fait de Caruso la première « star » de l’industrie de la musique mais également de la culture populaire.

Ces enregistrements participent également au rayonnement commercial de l’opéra mais surtout du phonographe, qui devient à cette époque un véritable objet culturel d’intérêt et de valeur et non une simple mode commerciale. Alors que certains artistes lyriques refusaient d’enregistrer pour des raisons de qualité sonore, d’autres décident de se lancer dans l’aventure seulement après avoir découvert les sommes d’argent colossales rapportées par les ventes de disques.

Une figure médiatique

Voix légendaire, artiste à l’avant-garde de l’industrie du disque, Enrico Caruso est aussi l’une des premières grandes célébrités du XXe siècle qui fera l’objet d’une véritable fascination médiatique tout au long de sa vie. Sa popularité dépasse les sphères privilégiées et exclusives de la musique classique. S’il est certes un ténor respecté dans le monde de l’opéra, il est par ailleurs adulé par un public plus large, plus populaire, grâce à ses enregistrements d’airs italiens et de chansons américaines telles que « Over There » de George M. Cohan. Il participe également à l’industrie du cinéma et joue dans le film My Cousin d’Edward José en 1918.

Cinéma, radio, phonographe, magazines, livres et journaux : le nom et la voix d’Enrico Caruso domine les médias au début du XXe siècle. Figure incontournable de la société américaine, il apparait régulièrement dans la presse écrite, notamment dans la publication italo-américaine La Follia di New York pour laquelle il dessine régulièrement de nombreuses caricatures de lui-même.

La presse écrite s’intéresse également à sa vie personnelle. En 1910, alors que la star du Metropolitan Opera de New York est menacée de chantage par la mystérieuse mafia « Black Hand », la presse suit avec grand intérêt le déroulement de cette affaire. En 1921, lorsque le ténor est fragilisé par la détérioration de sa santé, la presse internationale s’inquiète : afin de contrer toute spéculation médiatique, le directeur du Metropolitan Opera de New York Giulio Gatti-Casazza mentionne le nom de Caruso pour la saison 1921/22 du Met, une saison que le ténor ne verra jamais.

« Passé 50 ans on a le droit d’arrêter sa carrière, un grand artiste doit avoir la dignité de faire ses adieux à son public lorsqu’il est encore en pleine possession de ses possibilités », raconte Caruso dans le livre L’art de chanter, écrit avec Luisa Tetrazzini. Décédé le 2 août 1921 à l’âge de 48 ans, Caruso suivra ses propres conseils, avec deux ans d’avance. Décrété jour de deuil national, le roi d’Italie Victor Emmanuel III fait ouvrir la Basilique Royale de l’église de San Francesco di Paola pour l’enterrement du grand ténor, un événement qui se déroulera en présence de plusieurs milliers d’italiens en deuil, et qui sera suivi par le monde entier.

Preuve de l’affection nationale pour le « grand » Caruso, le chanteur et vaudevilliste américain Sam Ash crée la chanson «They Needed a Song Bird in Heaven» à peine quelques mois après sa mort : « Ils avaient besoin d’un oiseau chanteur au paradis, alors Dieu a pris Caruso… »

https://www.radiofrance.fr/francemusique/enrico-caruso-la-legende-de-la-voix-du-siecle-decryptee-1787529

https://fr.mahlerfoundation.org/mahler/contemporaries/enrico-caruso/

https://www.imdb.com/name/nm0142297/bio

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