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18 décembre 1932 – Bernstein, le père du révisionnisme

What are some examples of major revisions of history? - QuoraEduard « Ede » Bernstein, marxiste et révisionniste allemand,EDUARD BERNSTEIN by candela vazquez asenjoEdward Bernstein (1850 – 1932), le théoricien de l’hypothèse révisionniste du marxisme, est décédé le 18 décembre 1932, à l’âge de 82 ans. Bernstein, lui-même marxiste actif, a publié plus tard ses théories dans le journal social-démocrate en Angleterre, qualifiant certaines croyances marxistes d’impraticables. Il a exigé qu’ils soient reconsidérés. Bernstein croyait: Socialism Thinking Skill: Demonstrate an understanding concepts. - ppt downloadLe capitalisme ne se désintégrera pas de l’intérieur. Et la classe moyenne doit avoir un champ. La classe ouvrière doit réaliser ses droits, non par une lutte forcée, mais par un travail conscient et le processus démocratique. Les marxistes ont dénoncé ses vues comme du révisionnisme. Après la mort de Staline, le vingtième congrès du Parti communiste soviétique en 1956 a également révisé certaines des vues de Staline. Cette révision est devenue connue sous le nom de révisionnisme de type Khrouchtchev.          Eduard Bernstein — Wikipédia

Eduard Bernstein (6_1_1850 -18_12_1932) est né à Berlin, en Allemagne, le 6 janvier 1850. Fils de parents juifs, son père était ingénieur des chemins de fer.  Bernstein a travaillé comme employé de banque et en 1872, il a rejoint le Parti social-démocrate (SDP). Lors des élections générales de 1877 en Allemagne, le SDP remporte 12 sièges. Cela inquiéta Otto von Bismarck et, en 1878, il introduisit une loi antisocialiste qui interdisait les réunions et les publications du parti.  Après l’adoption de la loi antisocialiste, Bernstein a émigré en Suisse où il est devenu rédacteur en chef du journal socialiste clandestin, Der Sozialdemokrat. Après avoir été expulsé de Suisse, il s’installe en Angleterre où il travaille en étroite collaboration avec Frederick Engels et les membres de la Fabian Society.  Alors qu’il vivait à Londres, Bernstein est progressivement devenu convaincu que la meilleure façon d’obtenir le socialisme dans un pays industrialisé était par l’activité syndicale et la politique parlementaire. Il a publié une série d’articles dans lesquels il soutenait que les prédictions faites par Karl Marx sur le développement du capitalisme ne s’étaient pas réalisées. Il a souligné que les salaires réels des travailleurs avaient augmenté et que la polarisation des classes entre un prolétariat opprimé et capitaliste, ne s’était pas matérialisée. Le capital ne s’était pas non plus concentré en moins de mains.What are some examples of major revisions of history? - QuoraLes vues révisionnistes de Bernstein sont apparues dans son livre extrêmement influent Evolutionary Socialism (1899). Son analyse du capitalisme moderne a sapé les affirmations selon lesquelles le marxisme était une science et a bouleversé les principaux révolutionnaires tels que Vladimir Lénine et Léon Trotsky. En 1901, Bernstein retourna en Allemagne. Cela l’a mis en conflit avec l’aile gauche du Parti social-démocrate qui a rejeté ses vues révisionnistes sur la manière de parvenir au socialisme. ImageCela comprenait ceux comme August Bebel, Karl Kautsky, Clara Zetkin, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, qui croyaient encore qu’une révolution marxiste était encore possible.  Bernstein est élu au Reichstag (1902-06 et 1912-18) où il dirige l’aile droite du Parti social-démocrate. Cependant, il s’est rangé du côté de la gauche au sujet de la participation de l’Allemagne à la Première Guerre mondiale et, en 1915, a voté contre les crédits de guerre.  En avril 1917, des membres de gauche du Parti social-démocrate (SDP) formèrent le Parti socialiste indépendant. Les membres comprenaient Bernstein, Kurt Eisner, Karl Kautsky, Julius Leber, Rudolf Breitscheild et Rudolf Hilferding.ImageAprès la guerre, il rejoint la direction du Parti social-démocrate en condamnant la Révolution allemande. Dans le gouvernement formé par Friedrich Ebert, Bernstein a occupé le poste de secrétaire d’État à l’économie et aux finances. Élu au Reichstag en 1920, Bernstein s’oppose courageusement à la montée de l’extrême droite et prononce plusieurs discours puissants contre Adolf Hitler et le parti nazi.  Sidney Hook a rencontré Bernstein en 1928 et dans son autobiographie Out of Step : An Unquiet Life in the 20th Century (1987) l’a rappelé en train de parler d’Eleanor Marx et d’Edward AvelingLa première fois, c’était quand j’évoquais Edward Aveling dont Eleanor Marx, la fille cadette de Marx, avait été amoureuse et qui avait été la cause de son suicide. Bernstein s’est levé de sa chaise avec le visage rouge et le ton et la voix agités et l’a dénoncé comme un grand scélérat. Cependant, je n’ai pas eu un récit très cohérent de l’infamie d’Aveling. » Eduard Bernstein est mort à Berlin le 18 décembre 1932.Revisionist History Historical revisionism is the reexamination of the accepted "facts" and interpretations of history, with an eye towards updating it. - ppt downloadEduard Bernstein et le révisionnisme dans la social-démocratie allemandeLukács on the rapprochement between Bernstein and Kautsky after World War I | The Charnel-HouseLorsque la social-démocratie internationale a réussi à se développer et s’organiser, elle a passé bien des étapes. Même s’il existe une différence de sensibilité entre ce qu’on peut appeler les marxistes, c’est-à-dire les sociaux-démocrates, et les collectivistes avec différentes variantes, c’est-à-dire les socialistes, l’anarchisme a été vaincu et il y a un vrai élan.  La bataille au sein de la social-démocratie allemande va alors provoquer une onde de choc, car avec son ampleur et les écrits de Karl Marx, c’est elle qui donne le ton sur le plan international. Elle n’avait cessé de progresser : aux élections parlementaires de juin 1898, elle obtint le tiers des voix. Elle publiait 70 journaux et revues, alors que de 1896 à 1899, il y eut 3000 grèves, soit quatre fois plus que dans les six années précédentes, et avec quasiment cinq fois plus de travailleurs (350 000).ImageCependant, une couche privilégiée d’ouvriers se forma avec le développement du capitalisme, une aristocratie ouvrière de 150 000 personnes, sur les 10,3 millions de travailleurs. Et les résultats n’étaient pas la hauteur : les salaires étaient plus faibles qu’en Grande-Bretagne et qu’aux États-Unis, et même qu’en Belgique et en France.  Eduard Bernstein, très proche de Friedrich Engels, à l’origine, proposa alors une voie nouvelle. Dans l’organe du Parti Social-démocrate d’Allemagne, Die neue Zeit, il publia une série d’articles relevant d’une série intitulée « Problèmes du socialisme ». Sa conception, consistant en une révision des positions du marxisme, fut résumée par lui-même sous le principe le mouvement tout, le but n’est rien.  Lénine définit cette ligne comme le libéralisme cherchant à se raviver dans le social-démocrate sous la forme d’un opportunisme socialiste. Et effectivement, le parlementarisme, la conquête de multiples positions sociales par le Parti, le fait que les activités soient désormais légales… Tout cela provoqua un appel d’air et les thèses d’Eduard Bernstein provoquèrent une crise.Édouard Bernstein et le socialisme européen avant 1914 - La Vie des idéesCelle-ci fut d’autant plus forte qu’initialement, les articles parurent sans qu’il n’y ait de réaction. Commencée au début de l’année 1896, l’activité d’Eduard Bernstein ne produisit une opposition qu’un an et demi après.  Ce furent des journaux provinciaux qui réagirent d’abord, comme le« Journal du peuple de Leipzig » de Franz Mehring et le Gleichheit (« L’égalité ») de Clara Zetkine. Le russe Georgi Plekhanov écrivit également plusieurs articles dans la Neue Zeit. Enfin, ce fut Rosa Luxembourg qui formula la réponse la plus systématique, dans la série d’articles « Réforme sociale ou révolution » publiée à partir septembre 1898 dans la Leipziger Volkszeitung.  L’ensemble fut assemblé en ouvrage en avril 1899. Rosa Luxembourg y dit notamment

« Nous avons dans notre premier chapitre essayé de montrer que la théorie de Bernstein retire au programme socialiste toute assise matérielle et le transporte sur une base idéaliste. Voilà pour le fondement théorique de sa doctrine – mais comment apparaît la théorie traduite dans la pratique ?  Constatons d’abord que dans la forme elle ne se distingue en rien de la pratique de la lutte social-démocrate telle qu’elle est exercée jusqu’à présent. Luttes syndicales, luttes pour les réformes sociales et pour la démocratisation des institutions politiques, c’est bien là le contenu formel de l’activité du Parti social-démocrate.  La différence ne réside donc pas ici dans le quoi mais dans le comment.  ImageDans l’état actuel des choses, la lutte syndicale et la lutte parlementaire sont conçues comme des moyens de diriger et d’éduquer peu à peu le prolétariat en vue de la prise du pouvoir politique.  Selon la théorie révisionniste, qui considère comme inutile et impossible la conquête du pouvoir, la lutte syndicale et la lutte parlementaire doivent être menées uniquement en vue d’objectifs immédiats pour l’amélioration de la situation matérielle des ouvriers et en vue de la réduction progressive de l’exploitation capitaliste et de l’extension du contrôle social.  Laissons de côté l’amélioration immédiate de la situation des ouvriers, puisque l’objectif est commun aux deux conceptions, celle du Parti et celle du révisionnisme ; la différence entre ces deux conceptions peut alors être définie en quelques mots : selon la conception courante, la lutte politique et syndicale a une signification socialiste en ce sens qu’elle prépare le prolétariat – qui est le facteur subjectif de la transformation socialiste – à réaliser cette transformation.

D’après Bernstein la lutte syndicale et politique a pour tâche de réduire progressivement l’exploitation capitaliste, d’enlever de plus en plus à la société capitaliste ce caractère capitaliste et de lui donner le caractère socialiste, en un mot de réaliser objectivement la transformation socialiste de la société.  Quand on examine la chose de plus près, on s’aperçoit que ces deux conceptions sont absolument opposées. Selon la conception courante du parti, le prolétariat acquiert par l’expérience de la lutte syndicale et politique la conviction qu’il est impossible de transformer de fond en comble sa situation au moyen de cette seule lutte, et qu’il n’y parviendra définitivement qu’en s’emparant du pouvoir politique.  La théorie de Bernstein part du préalable de l’impossibilité de la conquête du pouvoir pour réclamer l’instauration du socialisme au moyen de la seule lutte syndicale et politique.  La théorie de Bernstein croit au caractère socialiste de la lutte syndicale et parlementaire, à laquelle elle attribue une action socialisante progressive sur l’économie capitaliste.  Mais cette action socialisante n’existe, nous l’avons montré, que dans l’imagination de Bernstein. »

Rosa Luxembourg présentait adéquatement la question comme une lutte de deux lignes au sein de la social-démocratie allemande. Et au sens strict, la proposition révisionniste d’Eduard Bernstein fut écrasée au sein de la social-démocratie allemande. Si à son congrès de 1898, il y eut une agitation menée par ses partisans, ses thèses sont réfutées par une écrasante majorité aux congrès de 1899, 1901 et 1903.  Cependant, les révisionnistes ne furent pas expulsés et de manière régulière ils revenaient à la charge. Ils synthétisaient leur ligne, comme avec l’ouvrage d’Eduard Bernstein, Les conditions requises pour le socialisme et les tâches de la social-démocratie, en février 1899.

On a ici un aspect prégnant dans la social-démocratie, le souci de l’unité à tout prix, au-delà de la question programmatique et des besoins organisationnels. Le principal responsable de ce positionnement centriste est Karl Kautsky, au grand dam de la gauche du Parti – Wilhelm Liebknecht, Clara Zetkine, Rosa Luxembourg, Franz Mehring.  Karl Kautsky avait une conception philosophique évolutionniste, largement influencé par le darwinisme. Le matérialisme historique était pour lui tout à fait juste, mais il l’appréhendait formellement, par incompréhension du matérialisme dialectique. Avec l’irruption du révisionnisme, son positionnement commença à devenir intenable et le basculement vers la droite commença.  Ainsi, au congrès de 1899 à Hanovre, August Bebel fit une motion de dénonciation du révisionnisme, voté par 216 voix contre 21. Mais il n’eut aucune conséquence, aucune rupture n’en étant la conséquence.ImageRévisionnisme (marxisme)

Au sein du mouvement marxiste, le terme « révisionnisme » est utilisé pour désigner des idées, principes, théories ou courants opérant une révision significative des fondamentaux du marxisme.

Ce terme a été utilisé pour qualifier la position de courants qui prétendaient remettre en cause certaines des thèses révolutionnaires du marxisme, ou plus tard qui s’écartaient de l’orthodoxie marxiste-léniniste. Il est le plus souvent utilisé par les personnes qui considèrent que de telles révisions constituent en fait un abandon ou une trahison de la pensée marxiste. Par conséquent le terme « révisionnisme » est souvent utilisé de manière péjorative.

Le terme de «révisionnisme» a été utilisé dans différents contextes au cours de l’histoire :

https://www.universalis.fr/encyclopedie/marxisme-les-revisions-du-marxisme/1-naissance-du-revisionnisme/

https://vivelemaoisme.org/eduard-bernstein-et-le-revisionnisme-dans-la-social-democratie-allemande/

https://www.marxists.org/reference/archive/bernstein/index.htm

https://spartacus-educational.com/GERbernstein.htm

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