Buisson est un philosophe, pédagogue français. Il est cofondateur, en 1898, de la Ligue des droits de l’homme.Qui était Ferdinand Buisson (1841-1932) ? Homme politique français, philosophe, né le 20 décembre 1841 à Thieuloy-Saint-Antoine, Ferdinand Buisson est célèbre pour son combat en faveur d’un enseignement laïc à travers la Ligue de l’enseignement. Président de l’Association Nationale des Libres Penseurs, il a été cofondateur et président de la Ligue des droits de l’Homme. Fonctionnaire, grand commis de l’état, inspecteur général de l’instruction publique, député radical, proche de Jules Ferry, il a créé le mot « laïcité ». Il a obtenu le Prix Nobel de la paix en 1927. Il est mort le 16 février 1932.
Le grand remplacement est une théorie d’extrême-droite : épisode XVIIIDCCLXIV.
École élémentaire Ferdinand Buisson à Montauban dans le Tarn-et-Garonne : les consignes pour les gestes barrières sont données en français et en arabe. Normal !pic.twitter.com/pz5E3WWtt2
— Georges Abitbol (@georjabitbol) October 6, 2022
Ferdinand Buisson (1841-1932)Ferdinand Édouard Buisson (20 décembre 1841-16 février 1932), «le pacifiste le plus obstiné du monde», est né à Paris, fils d’un juge protestant du Tribunal de Saint-Étienne. Pour son ardent partisan des opinions pacifistes, radicales-socialistes et anticléricales, il a été vilipendé par des journalistes, attaqué par des religieux et des universitaires conservateurs, chassé de ses fonctions publiques par des calomnies politiques et même, à l’âge de quatre-vingt-sept ans, sévèrement bastonné par un groupe des manifestants étudiants qui ont perturbé une réunion pacifiste à laquelle il s’exprimait. Pédagogue progressiste, il a joué un rôle essentiel dans la modernisation de l’enseignement primaire français.Buisson a fréquenté le Collège d’Argentan et le Lycée St. Etienne mais a quitté l’école à l’âge de seize ans pour aider à subvenir aux besoins de la famille à la mort de son père. Il fait ses études secondaires au lycée Condorcet et sa licence à l’Université de Paris, obtient un diplôme supérieur et un brevet d’enseignement de la philosophie, et bien plus tard, à cinquante et un ans, passe son doctorat en lettres. En 1866, ne voulant pas prêter allégeance à l’Empereur et par conséquent incapable de trouver un poste d’enseignant, il s’expatrie en Suisse où il enseigne à l’Académie de Neuchâtel. L’année suivante, il participe au congrès de la paix de Genève qui fonde la Ligue internationale de la paix et de la liberté. Parmi ses écrits durant cette période d’exil figurent L’Abolition de la guerre par l’instruction, publiée aux États-Unis de l’Europe, et des révisions de son Christianisme libéral, qui développe le concept d’une foi libérale dans laquelle la religion organisée est supplantée par une morale personnelle élaborée de manière indépendante.De retour en France après la défaite de Napoléon III lors de la guerre franco-prussienne, Buisson débute sa carrière comme administrateur pédagogique. Il est nommé inspecteur de l’enseignement primaire à Paris par Jules Simon, ministre de l’instruction publique sous la Troisième République, mais à cause de ses discours et pamphlets plaidant pour un système d’enseignement laïc, il est accusé à l’Assemblée nationale d’irrespect envers la Bible et dans le tollé général qui s’ensuivit, il se sentit appelé à démissionner. Plus tard, il est devenu secrétaire de la Commission de statistique sur l’enseignement primaire, a assisté aux expositions de Vienne et de Philadelphie en tant que délégué du ministère de l’Instruction publique et a préparé des rapports détaillés sur l’éducation en Autriche et aux États-Unis. En août 1878, Jules Ferry, qui avait été nommé ministre de l’instruction publique, donne à Buisson le poste d’inspecteur général de l’enseignement primaire en France et, l’année suivante, celui de directeur de l’enseignement primaire, poste qu’il occupera pendant les dix-sept années suivantes. Au cours des années 1880, il collabore avec Ferry à l’élaboration des lois instaurant l’enseignement primaire gratuit, obligatoire et laïc en France, les défend dans des batailles législatives acharnées à la Chambre des députés et participe enfin à leur mise en œuvre. Buisson était à la fois érudit et administrateur. En 1878, il édita et vit publier le premier volume de l’ouvrage en quatre volumes Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire . En 1896, il devint rédacteur en chef d’une revue influente sur l’éducation, le Manuel général d’instruction primaire . De 1896 à 1902, il est professeur d’éducation à la Sorbonne. L’affaire Dreyfus a enflammé le désir de Buisson d’entrer en politique. Parmi les premiers dreyfusards ardents lorsque cette affaire éclata, il entreprit une véhémente campagne d’écriture et de parole pour renverser l’arrêt Dreyfus et participa à la fondation de la Ligue des droits de l’homme (1898) issue de l’affaire Dreyfus et dont il devient président en 1913. De 1902 à 1914, il est élu député de la Seine. Radical-socialiste, il soutenait l’école obligatoire et laïque ; a été président d’une commission sur la question de la séparation de l’Église et de l’État et vice-président d’une commission sur les propositions de législation sur la protection sociale; a siégé à la Commission pour le suffrage universel où il a défendu le vote des femmes et soutenu le principe de la représentation proportionnelle. Buisson revient à la Chambre en 1919. Il critique le Traité de Versailles dans une lettre ouverte datée du 23 mai 1919, mais dans d’autres publications et dans des discours, il approuve la Société des Nations comme un instrument pratique dans l’effort de paix internationale. Dans l’espoir d’unir les groupes de gauche, de rajeunir le parti radical et d’obtenir des appuis pour sa politique éducative, il forme la Ligue de la République en 1921. La nouvelle organisation n’empêche cependant pas sa défaite aux élections de 1924 et Buisson, aujourd’hui quatre-vingt -trois, retraité à Thieuloy-Saint-Antoine dans l’Oise. Il y devient conseiller municipal et tente même, sans succès, d’obtenir l’appui des radicaux-socialistes pour le siège régional au Sénat. Il n’a pas non plus laissé languir son travail pour la paix. Partisan d’une détente pacifique entre la France et l’Allemagne, il effectue une tournée de conférences en Allemagne pour encourager la réconciliation entre les deux pays. Et le produit du prix Nobel de la paix, il a fait don à divers programmes pacifistes. À l’âge de quatre-vingt-onze ans, Buisson meurt d’une maladie cardiaque à son domicile de Thieuloy-Saint-Antone, laissant dans le deuil deux fils et une fille.Président de la Ligue de l’enseignement, Ferdinand Buisson (1841 – 1932) D’origine protestante, fils de magistrat, Ferdinand Buisson dut interrompre ses études pour devenir soutien de famille à la mort de son père. Agrégé de philosophie (1868), il refusa de prêter serment au Second Empire. Son séjour en Suisse de 1866 à 1870 fut le moment décisif de sa formation. Titulaire d’une chaire de philosophie à Neuchâtel, il participa aux premiers congrès de la Ligue de la paix et de la Liberté, collabora au journal Les États-Unis d’Europe, et, avec Félix Pécaut et Jules Steeg, deux autres protestants libéraux français exilés, jeta les bases du Christianisme Libéral, un mouvement conçu comme une religion intérieure de la conscience, « sans dogme, sans miracle et sans prêtres », ouvert même aux athées. C’est de ce séjour suisse que datent sa foi inébranlable en la nécessité d’une école laïque et de la séparation de l’Eglise et de l’État.Revenu à Paris dès la chute de l’Empire, il fonda dans le 17è arrondissement un orphelinat laïque se réclamant de la mixité et de l’éducation intégrale, qui après la Commune fut transféré à Cempuis (Oise). Nommé inspecteur de l’enseignement primaire par Jules Simon (1872), il ne put exercer sa fonction à la suite d’une polémique lancée contre lui par Mgr Dupanloup. Devenu secrétaire de la commission de statistiques de l’enseignement primaire, il participa aux expositions universelles de Vienne (1873) et Philadelphie (1876), ce qui lui permit d’acquérir une expérience des systèmes scolaires étrangers.Après la victoire définitive de la IIIè République, F Buisson fut nommé Inspecteur Général de l’Instruction Publique (1878), puis choisi en février 1879 par Jules Ferry, devenu ministre, comme Directeur de l’enseignement primaire : un poste capital qu’il devait occuper durant dix sept ans, pendant lesquels il fut davantage que les ministres successifs le véritable inspirateur des réformes scolaires républicaines, rédigeant les projets de loi, règlements et circulaires qui ont fondé l’Ecole laïque dans ce pays. Parallèlement il dirigea de 1878 à 1887 la publication de la première édition du Dictionnaire de Pédagogie et d’Instruction primaire, dont il avait confié la maitrise directe au libertaire suisse James Guillaume (une seconde édition, allégée et profondément revue, fut publiée en 1911).Après son départ de la direction de l’enseignement primaire en 1896, F Buisson occupa la chaire de Science de l’éducation à la faculté des lettres de Paris (où Durkheim lui succèda en 1902). Au tournant du siècle, il se lança dans une action politique plus directe, et aussi singulièrement polymorphe. Ardent dreyfusard, il fut en 1898-1899 un des fondateurs de la Ligue des droits de l’Homme, dont il devint président en 1913. Il participa à l’activité de quantité de groupements solidaristes dans le sillage de Léon Bourgeois. Il fut également en 1901 un des fondateurs du parti radical, dont il sera vice-président, se situant toujours résolument à son aile gauche, jetant à plusieurs reprises des ponts avec les socialistes, notamment avec Jaurès. Elu député de Paris en 1902, on a dit de lui qu’il avait été « l’éminence grise » d’Emile Combes : en réalité, il fut un animateur ardent de la politique anticléricale du Bloc des Gauches à la fois dans le pays (notamment comme président de l’Association nationale des libre-penseurs de France) et au Parlement où il fut rapporteur de la loi de 1904 contre l’enseignement congréganiste, et président de la Commission de la séparation des Eglises et de l’Etat qui devait aboutir à la loi de décembre 1905. Ses positions politiques ne manquaient toutefois pas d’originalité, et de hardiesse progressiste, puisqu’il milita avec constance et énergie pour le suffrage des femmes, pour la reconnaissance du syndicalisme des instituteurs, pour l’enseignement des idées pacifistes, contre le monopole de l’enseignement public (dans lequel il voyait une dérive liberticide), pour la reconnaissance du rôle des parents d’élèves, pour une réforme démocratique de l’enseignement prenant en compte à la fois la prolongation de la scolarité, l’obligation de l’enseignement post-scolaire et le développement de l’ enseignement technique.F Buisson demeura député jusqu’en 1914 et accomplit un ultime mandat de 1919 à 1924. Après guerre, il présida encore la Commission de l’Ecole unique, instituée par Edouard Herriot en 1924, et reçut le Prix Nobel de la Paix en 1927. Il mourut à quatre vingt onze ans. Il était grand officier de la Légion d’honneur.Son rôle à la Ligue de l’enseignement fut d’une importance exceptionnelle. Il commença de manière notable aux congrès de Nantes (1894) et de Bordeaux (1895), moment où Buisson, encore Directeur de l’enseignement primaire, impulsa la combinaison des forces privées (associatives) et publiques (étatiques) à l’arrière-plan du démarrage des œuvres post-scolaires laïques. Libéré de ses fonctions administratives en 1896 il se retrouva tout naturellement au côté du mouvement associatif, entrant cette même année à la direction de la Ligue de l’enseignement pour en devenir vice-président l’année suivante. En 1902, bénéficiant d’une vacance de poste, il en fut élu président et le resta jusqu’en novembre 1906. Au cours de ces quatre années coïncidant avec le Bloc des Gauches et marquées par des situations complexes au sein du monde républicain, il s’efforça –sans toujours y parvenir – à la fois de dégager des synthèses unanimistes et d’ancrer à gauche l’anticléricalisme ligueur. S’il réussit à maintenir l’unité du mouvement sur la question scolaire, en se ralliant au congrès de 1902 à l’idée du « monopole laïque », distinct du monopole étatique de l’enseignement, il achoppa en 1904 sur la tension entre l’idéal pacifiste en vogue dans le monde enseignant et la normalisation du patriotisme républicain.
Après 1906, sa présence à la Ligue de l’enseignement fut moins constante en raison de la multiplicité de ses engagements, mais elle demeura forte. Jusqu’en 1914, avec plus ou moins de distance selon les cas, ses prises de position personnelles orchestrèrent largement les discussions sur « l’égalité des enfants devant l’instruction », les Conseils d’école, la manière d’aborder la « bataille scolaire » contre l’Eglise et la refonte des lois laïques. De 1914 à 1918, il anima de nombreuses conférences au siège parisien de la Ligue de l’enseignement et soutint activement la politique d’Union sacrée conduite par celle-ci. Après guerre il intervint encore en personne aux congrès de 1919 et 1924 pour soutenir l’idée de l’Ecole unique. Et sans être directement présent, il appuya les efforts des congrès de Saint-Etienne en 1925 et 1926 conduisant à la refondation de la Ligue dans une Confédération Générale des Œuvres laïques. Encore présent au congrès de Lille (1928), alors très âgé, il y rappela que « l’école et la république sont inséparables et que celle-ci ne pourrait pas survivre à l’éclipse de celle-là ». Avant même son décès, la Ligue de l’enseignementlui avait rendu un hommage solennel à deux reprises : le 22 janvier 1930, en lui remettant un buste en bronze au Trocadéro, et le 6 décembre 1931 lors des cérémonies du cinquantenaire de l’Ecole laïque organisées par la Fédération des œuvres laïques de l’Oise.
Ferdinand BuissonUn des principaux inspirateurs des lois scolaires de la IIIe République, Ferdinand Buisson est un homme politique français partisan de la laïcité, cofondateur et président de la Ligue des droits de l’Homme, prix Nobel de la paix.
L’inspirateur des lois scolaires de Jules FerryAgrégé de philosophie en 1868, il refuse de prêter serment à l’Empire et s’exile en Suisse comme professeur à l’Académie de Neuchâtel. Issu d’un milieu protestant revivaliste, il évolue vers le christianisme libéral et fonde l’Union du christianisme libéral qui prônait un Évangile « sans dogmes, sans miracles et sans prêtres ». Il demande que l’enseignement de l’histoire sainte soit mis en dehors du programme des écoles primaires, et soit remplacé par une histoire de l’humanité.
Dès l’instauration de la IIIe république, il revient en France. Il participe aux activités sociales et prend la direction de l’orphelinat du 17ème arrondissement, premier orphelinat laïque. Il est nommé en 1871 Inspecteur de l’enseignement primaire à Paris par le Ministre de l’Instruction publique de Thiers, Jules Simon. Cependant la décision est rapportée après les vives attaques de Mgr Dupanloup. Jules Ferry le nomme Inspecteur général de l’Instruction publique et, en 1879, Directeur de l’enseignement primaire. Ce confident parmi les plus intimes de Jules Ferry a élaboré « tous les projets de lois, tous les règlements, toutes les circulaires » de cette réforme. Il fonde la Revue pédagogique, le Musée pédagogique et obtient la création des ENS de Saint Cloud et de Fontenay-aux-Roses, dont la mission à l’époque est de former les maîtres des Écoles normales d’instituteurs. Il dirige la publication d’un vaste Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire où l’on peut lire : « aujourd’hui la plupart des principes pédagogiques proclamés par les protestants sont devenus comme la propriété générale des peuples civilisés ».
Il est nommé en 1896 titulaire de la chaire de pédagogie de la Sorbonne.
Républicain, pacifiste et engagéDreyfusard de la première heure, il participe à la création, en France, de la Ligue des droits de l’homme en 1898, dont il sera Président de 1913 à 1926. Il fait aussi une carrière politique, comme député radical socialiste entre 1902 et 1919. Pacifiste (il a participé au Congrès de la Ligue internationale de la Paix qui s’était donné comme but la création des États-Unis d’Europe), il soutient dès le début la SDN. Il se consacre aussi au rapprochement franco-allemand surtout après l’occupation de la Ruhr en 1923, en invitant des pacifistes allemands à Paris et en se rendant à Berlin. Il reçoit en 1927 le prix Nobel de la Paix, et distribue cette récompense à ses « fils adoptifs », les instituteurs de France, afin qu’ils puissent travailler au rapprochement des peuples par l’éducation des enfants.
https://www.nobelprize.org/prizes/peace/1927/buisson/biographical/
https://museeprotestant.org/notice/ferdinand-buisson-1841-1932/
https://memoires.laligue.org/portraits/laicite/ferdinand-buisson