Le poids des opinions publiques, « Raz-de-marée humain contre la guerre » mais …Le fiasco de l’invasion américaine en Irak, la plus grande erreur stratégique après 2ème guerre mondiale et bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient.« Actuellement, le danger permanent vient d’Iran. » déclaré le 15/09/2020, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo Ce jour-là, au moins de cinq millions de personnes ont manifesté dans 600 villes du monde entier pour protester contre une intervention américaine imminente. Dix jours auparavant, Colin Powell, le secrétaire d’État américain brandissait de fausses preuves devant l’Assemblée générale des Nations Unies pour justifier la guerre.Les 14 et 15 février 2003 ne seront peut-être pas des dates que l’histoire retiendra. Elles peuvent cependant d’ores et déjà être considérées comme extrêmement importantes pour les relations internationales. Le 14 février aurait marqué une rupture grave de l’ordre mondial, si les choses s’étaient passées différemment au Conseil de sécurité. Quant aux manifestations organisées dans le monde entier le 15 février contre la guerre en Irak, elles sont la marque d’une évolution fondamentale pour le processus de décision en matière de politique internationale.L’appel à manifester le 15 février 2003 a été lancé quelques jours plus tôt à Florence où s’est tenu le premier forum social européen. Le New York Times qualifia à l’époque de deuxième » superpuissance » ce mouvement pacifiste et mondialisé, le journal La Croix titrait sur le « Raz-de-marée humain contre la guerre »‘ et » les manifestants [qui] veulent stopper la Busherie », et l’Humanité parlait « d’une déferlante parisienne ». Ce jour-là le cinéaste franco-iraquien Abbas Fahdel filme dans les rues de Paris le rassemblement d’environ 250 000 personnes. Quelques mois plus tôt il était à Bagdad pour filmer la vie des Irakiens, notamment les membres de sa famille, avant l’invasion américaine, le 20 mars 2003. Il y retournera après cette date pour filmer la vie quotidienne sous l’occupation.Manifestations mondiales contre la guerre La mobilisation mondiale contre la guerre en Irak bat son plein. Ce samedi 15 février, des manifestations contre la position américaine ont eu lieu dans plus de 600 villes. Cette journée d’action, décidée lors du sommet social de Florence en novembre 2002 a mobilisé davantage que contre la guerre du Golfe en 1991.
Plus de 100 000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans la capitale britannique pour exprimer leur colère contre le premier ministre Tony Blair et exiger la fin de « l’occupation » de l’Irak, au lendemain de l’annonce d’une réduction du dispositif militaire britannique dans le Golfe. Les premières estimations de Scotland Yard à Hyde Park, terme de la manifestation, faisaient état de 20 000 personnes dans ce parc du centre de Londres. Les organisateurs avaient tablé dans un premier temps sur 400 000 participants. « Blair l’appelle une libération, elle ressemble plutôt à une occupation », proclamait une banderole. « Nous devons mettre un terme à l’occupation » de l’Irak, « illégale et contraire au droit international », a déclaré le cinéaste britannique engagé Ken Loach, qui était en tête du cortège. Lors d’une précédente manifestation à Londres, le 22 mars, le nombre des manifestants avait été évalué à 200 000 par la police et à 700 000 par la « coalition contre la guerre ». Une participation toutefois loin d’égaler le million de participants atteint lors du rassemblement géant antiguerre du 15 février.Dans la capitale italienne, environ 500 000 personnes ont défilé selon les organisateurs à l’appel du comité « Arrêtons la guerre », qui regroupe une centaine d’associations, partis de gauche, syndicats ou organisations non gouvernementales. La manifestation qui devait initialement appeler à la fin des combats a modifié son mot d’ordre, devenu « Non à une guerre globale et infinie ». La préfecture de police, interrogée en fin de journée, n’était pas en mesure de fournir une estimation. Un drapeau américain, avec écrit dessus « dangereux », se trouvait parmi les milliers de bannières aux couleurs de l’arc-en-ciel (symbole du mouvement pacifiste italien) qui convergeaient vers le célèbre Circo Massimo, point d’arrivée du cortège. Quelques incidents ont émaillé le parcours et des distributeurs automatiques de billets ainsi qu’un magasin de location de cassettes vidéo de la chaîne Blockbuster, détenue en Italie par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, ont été incendiés ou attaqués à coups de barres de fer par les manifestants les plus violents. Plus tôt dans la journée, des stations-services d’Esso, filiale du groupe pétrolier américain ExxonMobil, ont été la cible de manifestations pacifistes dans plusieurs villes d’Italie car cette compagnie a un contrat de 48 millions de dollars de fourniture de carburant aux troupes américaines en Irak. La précédente manifestation nationale organisée par le comité « Arrêtons la guerre », le 15 février, avait rassemblé près de trois millions de personnes à Rome.L’Allemagne, favorable à un renforcement des inspections des Nations unies, n’était pas en reste. Des marches ont mobilisé quelque 600.000, parmi lesquelles entre 250.000 et 300.000 personnes à Berlin selon la police et 500.000 selon les organisateurs. A Stuttgart, dans le sud-ouest du pays, environ 50.000 personnes ont participé à une marche selon la police. De nombreuses manifestations contre la guerre ont rassemblé également plusieurs milliers de personnes dans des dizaines d’autres villes, dont Hambourg
Exploiter le chaos en Irak et bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient L’Iran des mollahs, le principal sponsor du terrorisme et aussi l’Etat islamique (EI), les groupes liés à Al-Qaeda, Boko Haram et d’autres mouvements extrémistes sont les protagonistes des crises les plus meurtrières d’aujourd’hui, ce qui complique les efforts pour y mettre fin. Ils exploitent les guerres, la faillite des Etats et les bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient, s’implantent en Afrique et constituent ailleurs une menace en constante évolution. Enrayer leur avancée nécessite d’éviter les erreurs qui ont permis leur ascension. Cela implique de distinguer les groupes selon leurs objectifs ; de faire un usage plus différencié de la force ; de ne pas repousser les militants sans avoir au préalable une alternative crédible ; et de considérer établir des voies de communication, même avec les plus radicaux.Le 15 septembre 2020, Mike Pompeo, secrétaire d’État américain a dit sur France Inter : Les États-Unis veulent empêcher l’Iran d’avoir les ressources, l’argent nécessaire pour fomenter ces violations massives des droits humains dans le monde. Nous allons empêcher l’Iran d’acquérir des chars chinois et des systèmes de défense aérienne russes et ensuite de vendre des armes au Hezbollah, torpillant ainsi les efforts du président Macron au Liban. L’Iran est le principal sponsor du terrorisme.
https://www.nouvelobs.com/monde/20030210.OBS6578/manifestations-mondiales-contre-la-guerre.html