La loi du 13 juillet 1907 et la libre disposition du salaireMon entrée dans le monde des archives - Des Femmes Qui ComptentLa première moitié du siècle constitue une première étape vers l’affranchissement. Si l’article 213 du code Napoléon prévoyant que « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari » demeure en vigueur, l’industrialisation et l’urbanisation croissante de la société font que les femmes travaillent davantage en dehors du domicile. Celles-ci obtiennent d’abord le droit d’ouvrir un livret d’épargne (1881) sans autorisation maritale, puis de s’affilier à une caisse de retraite (1885), enfin d’effectuer toutes opérations (versements et retraits) sur leur livret d’épargne (1895). De même, les commerçantes sont autorisées, sauf opposition du mari inscrite auprès du Tribunal de commerce, à être titulaires d’un compte bancaire et à faire seules toutes les opérations de banque nécessaires aux besoins de leur profession.  

Mais la marge de manœuvre des femmes est étroite. Le mari a le pouvoir de s’opposer à toute activité professionnelle et administre les biens de sa femme – la dot par exemple – ainsi que les biens de la communauté, c’est-à-dire les biens de la famille. Seules les femmes divorcées – le droit au divorce est rétabli en 1884 – et les veuves, plus nombreuses, disposent d’une véritable autonomie. Il est ainsi essentiel de souligner ici que l’incapacité de la femme ne tient pas alors à son sexe mais à son état de femme mariée. Guerre Et économie Au Japon (1911~1946) - (2/3)Conscient de la nécessité de faire évoluer le droit, notamment en raison du développement du travail féminin – un ouvrier sur trois est une ouvrière – le législateur adopte une première loi essentielle dans la conquête de l’émancipation des Françaises : la loi du 13 juillet 1907. Celle-ci permet aux femmes qui travaillent de disposer librement de leur salaire. Progressiste dans son principe, la loi est cependant peu appliquée par les banquiers, soucieux d’éviter les recours possibles du mari contre la gestion de sa femme, cette dernière demeurant privée de la capacité civile.